Le Ravin
Après avoir dégringolé une chute en escalier, la rivière serpentait au fond du ravin. D’abord avec un débit rapide et tumultueux, puis plus tranquille.
Le ravin était encadré par trois collines. En amont, la première barrait l’horizon. Le voyageur avait du mal à distinguer de loin, mais il lui semblait apercevoir les murailles d’une forteresse troglodytique. Des tribus naines avaient-elles habité ces lieux dans un lointain passé ? Pourtant, ce peuple préférait les grandes montagnes abritant des gisements de métaux ou de pierres précieuses. Or, cette région méridionale, très éloignée des hauts sommets, en était dépourvue.
À droite et à gauche du reptile liquide, s’élevaient deux hypoténuses rocheux, parsemés çà et là de buissons aux fleurs oranges et rouges, qui semblaient brûler comme d’innombrables feux de camp au milieu des pierres calcaires.
Au-dessus de trois creux forés par les eaux, s’étendait un petit chemin caillouteux, permettant de gravir la colline de droite. Deux femmes entamaient justement l’ascension, avançant l’une derrière l’autre.
Elles étaient brunes, leur chevelure relevée en chignon. Celle de devant portait un corsage blanc soulignant la rondeur de ses appas. Le décolleté dévoilait agréablement le ravin entre ses seins. Sa jupe était marron ou rouge brun.Sa compagne était vêtue d’une robe de la même couleur, certes moins échancrée, mais qui ne devait cependant pas déplaire à la gent masculine. Chacune portait un sac.
Le voyageur les aurait bien suivies, mais il était trop loin.