Katara s’enfonça encore un peu plus profondément dans la forêt. Il fallait qu’elle trouve des baies pour pouvoir nourrir toute sa petite « tribu ». C'est-à-dire Aang, Sokka et Toph. Peut-être aussi Momo et Appa aimerait-il les baies ?
Soudain, elle entendit un gémissement. Elle se raidit et tendit l’oreille. Cela provenait du ruisseau. Elle s’approcha doucement. Elle n’en crut pas ses yeux. Mai était tombé dans le ruisseau. Elle avait les yeux fermés et se tenait la cheville dans une grimace de douleur. Katara s’approcha d’elle, l’air moqueuse. Mai releva les yeux puis les referma dans un autre gémissement. La jeune maître de l’eau remarqua qu’elle était en sous-vêtements. Elle rit.
- Qu’est-ce qui te fais rire, toi ? s’exclama Mai, agressive.
- Hum, attends, laisse-moi réfléchir. Tu es seule en sous-vêtement dans un ruisseau, mon élément entre parenthèse, et tu es blessée. Pour ainsi dire, tu es à ma merci.
- Intéressant…Aaaah, gémit-elle.
- Hum, tu n’es pas vraiment en position de te moquer de moi.
- Je n’ai pas envie de parler, là. Je te ferais signe quand ce sera le cas.
Elle pressa sa main sur sa cheville, crispée.
- Qu’est-ce que tu fiche là ? demanda froidement Katara.
- Je devais…Aaaah…Aller chercher un message avec Zuko…Aaaah… On été au camp et…hum…ma robe a pris feu du coup je me suis jetée dans la rivière pour l’éteindre. Mais il y a eut une sorte de vague qui m’a emporté dans le courant et j’ai du taper ma cheville contre un rocher. Alors, je me suis retrouvée…Aaaargh…Ici.
- Hum et, comment ta robe a-t-elle pris feu, si ce n’est pas trop indiscret ?
- Elle a pris feu, c’est tout.
- Je te conseille de répondre à ma question.
- Ce n’est qu’une question stupide et sans intérêt. A quoi est-ce que ça te servirais de savoir comment ma robe a pris feu ?
- A rien, mais ça à l’air de te gêner. Alors, moi, ça m’intéresse.
- Aha, très drôle. Tu n’es pas dans l’humour ma vieille, alors arrête, tu es ridicule.
- Ce n’était pas sensé être drôle. Répond à ma question.
Elle resta silencieuse. Katara fit tournoyer un fouet d’eau en l’air, puis le posa délicatement sous son menton. Mai frémit.
- Alors ?
- Ce n’est pas tes affaires.
- Bon, si tu le prends comme ça.
Elle enroula son fouet d’eau autour de sa cheville blessée et la pressa très fortement. Mai hurla.
- Ok, ok ! Arrête, c’est bon !
- Va-y, je t’écoute.
- C’est Zuko qui a mis le feu à ma robe, dit-elle.
- Pourquoi ? s’étonna Katara. Il a voulu s’amuser avec toi alors il a trouvé amusant de mettre le feu à ta robe ?
- N’importe quoi ! Zuko n’es pas comme ça ! C’était un accident ! s’écria Mai, piquée au vif. Je t’interdis de dire du mal de lui, la menaça t-elle.
- Très touchant comme démonstration d’amour, je dois bien le reconnaître.
Elle se renfrogna.
- Bon et bien, si c’était un accident, tu me dire quelles en étaient les circonstances ?
- Non.
Katara n’insista pas. Une autre question la préoccupait.
- Quand est-ce que Zuko viendra te chercher ?
- Une question de minutes, je pense.
Il y eut un silence.
- Mais dis-moi, qu’est-ce qui t’as prit d’avoir rejoins Azula ?
- Je voulais m’éloigner de chez moi, prendre mes distances avec mes parents. Je ne les supporte pas.
- Tu as tort, avoir des parents, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse avoir.
Mai l’observa.
- Tu as perdu tes parents et ils étaient sympa alors tu te dis que je suis stupide de penser que je n’aime pas mes parents, c’est ça ? conclut Mai.
Katara en resta bouche bée.
- Tu te trompes, ce n’est pas le plus beau cadeau que l’on m’ai fait, fille de l’eau. Loin de là. A moins que pendre une petite fille par les pieds ne soit un juste châtiment quand elle ne se tient pas suffisamment droite à table ?
Katara ne dit rien. Mai semblait regretter d’avoir dévoiler une telle chose sur son enfance. Katara commençait à avoir de la compassion pour cette fille. Si c’était un châtiment convenable pour une chose aussi futile, qu’adviendrait-il de vraies bêtises ?
- Je suis désolée, murmura t-elle.
- Je n’ai pas besoin de ta pitié, déclara sèchement Mai.
- Mais pourquoi restes-tu avec Azula ? Tu pourrais t’installer à Ba-Sing-Se, maintenant, demanda Katara d’une voix douce.
- Je ne demanderais pas mieux et puis, je m’ennuierais, seule. De toute façon, cela m’étonnerait que Zuko accepte de vivre comme ça, à l’écart, dans le calme.
- Ah, c’est donc ça. Tu es amoureuse de Zuko.
- Nous sommes ensemble, rectifia Mai, rougissante.
- Mais, tu l’aimes forcément si tu es avec lui, non ?
- Je n’aime pas parler de ça.
Katara comprit que Mai n’aimait pas parler de ses sentiments amoureux, que ça la gênait.
- Je peux te soigner, si tu veux, déclara Katara.
- Pourquoi tu te donnerais cette peine ? Nous sommes ennemies, je te rappelle.
- Personne ne sera jamais au courant de notre rencontre de toute façon, alors autant ne pas en faire toute une histoire.
« Toute une histoire ». Mai sourit. Elle lui tendit sa cheville gonflée et éraflée.
- Elle est sacrément amochée.
- Oui, je sais.
Katara fit son office en silence.
- Je me suis toujours demander à quoi ressemblait un garçon normal, dit rêveusement Mai.
- C’est bien simple, ça n’existe pas, décréta Katara.
Elles rirent.
- Comment me trouves-tu ? demanda soudainement Mai.
Cette question déstabilisa un peu Katara.
- Comment ça ?
- Heu, et bien, physiquement, dit timidement Mai en rougissant.
- Et bien, hem, tu es plutôt jolie, répondit Katara, amusée.
- Tu trouves ?
- Et bien oui, pourquoi, tu en doutes ?
- J’ai commencé à en douter lorsque j’ai fait fuir un garçon en courant, alors que je m’entraînais juste avec mes shurikens.
- Peut-être qu’il a trouvé ça bizarre qu’une fille se serve aussi bien d’armes mortelles ?
- Zuko dit qu’il me trouve fascinante. Je savais bien qu’il mentait.
- Non, pas forcément. Zuko n’est pas un ange et il a bon nombre de défauts, je te l’accorde, mais je ne crois pas que ce soit un menteur.
- Pourquoi lui et pas les autres ?
- Peut-être parce que lui sait vraiment voir la valeur des gens. Hum, ça fait bizarre de dire du bien de Zuko.
Mai sourit.
- Des fois, je me demande s’il a une tête, déclara t-elle.
- Oui, sans doute. Moi aussi, j’ai de sacrés numéraux ! s’exclama Katara en riant. Aang et Sokka sont vraiment… énervants parfois.
- MAAAAAI !
Celle-ci se jeta sur Katara. La jeune maître de l’eau crut que c’était un piège alors que Mai la poussait simplement derrière un buisson. Zuko accourut. Il s’agenouilla près de Mai et la réchauffa à l’aide de ses dons de maître du feu.
- Est-ce que ça va ?
- Oui, oui Zuko. Ne t’en fais pas. J’ai été très bien accompagnée.
Zuko fronça les sourcils mais ne souleva aucune objection. Il la releva et la laissa s’appuyer sur lui. Il lui sourit et l’embrassa. Mai rougit. Elle savait qu’une paire d’yeux indiscrète les observaient.
- Tu es belle, déclara t-il.
- Hum, c’est intéressant. Une idée à développer.
- Au lit par exemple ?
Mai rougit furieusement et Katara se retint de ne pas pouffer. Elle les observa s’éloigner.
Quand Katara revint au camp avec quelques baies, les autres se demandèrent pourquoi elle avait mis tant de temps. Elle sourit.
Désormais, elle ne verrait jamais plus Mai comme une simple acolyte d’Azula. C’était Mai, une personne à part entière, qui avait eut la malchance de tomber amoureuse de Zuko, celui qui avait eut la malchance d’être le fils d’Ozaï et le frère d’Azula. En fait, quand on y réfléchissait bien, tout ceci était une simple question de malchance.