Chapitre 8: entre la vie et la mort

par Atizumai

Crier. Subir. Gémir. Mourir.

TORTURE !

Tout était flou. Des taches dansaient devant mes yeux fatigués. Puis, je sentis que quelque chose était au-dessus de moi. Une forme floue, sombre. Je retins qu’elle était grande.

J’ouvris mes yeux en grand. Je me trouvais…

Nulle part.

Je… ne comprends pas. Où suis-je ?

C’est ça, la mort ? A moins que ce ne sois un cauchemar. Ou un rêve éveillé. Ou simplement que je deviens encore plus folle que je ne l’étais déjà.

Hum. Ha ! J’ai une idée.

Hey, les deux consciences débiles !

« On est pas débiles ! »

Ha, zut. Elles sont encore là. Donc, je ne suis pas morte. Mais pas vivante.

‘’Bah, t’es quoi, alors ?’’

Excellente question.

« Un esprit ? »

Ah, non, pas ça, pitié, je ne veux pas avoir l’air minable !

‘’Hey, qui tu traites de minable ?!’’

Pourquoi, tu te sens visé ?

‘’Je boude.’’

« Je croyais que tu boudais déjà. »

‘’Ouais, mais elle est morte, alors on recommence tout à zéro !’’

Bon, chuis morte ou juste en train de délirer une fois de plus ?

« Tu délires pas, on est là ! »

J’aurais aimé qu’il y ait un « pas » devant le « là »…

‘’Peuh, méchante !’’

Je croyais que tu boudais ?

« Ah ah ! Touché ! »

‘’…………………………….’’

Long silence….

« Et… »

Suivi d’un autre long silence, pigé ?!

« Oui. »

Voilà, c’est mieux. La paix ! Maintenant, occupons nous de ce qui m’arrive. A commencer par où sommes-nous ? Mais comme personne ne semble vouloir me répondre, je vais passer à la question suivante. Je suis morte ?

Je me pince et je gémis.

Meuh, c’est pas juste. J’ai mal maintenant. Mais au moins, j’ai répondu à ma question. Je suis pas morte.

En tout cas, pas totalement.

« Ecoute-moi. »

Je vous ai dit de la fermer !

« Comment oses-tu me parler de la sorte, petite effrontée ?! C’est grâce à moi que ton pauvre petit corps d’Humaine n’est pas totalement détruit ! »

Oups… heu, excusez-moi Madame, y’a erreur sur la personne, je voulais pas vous vexer, hein, je parlais à mes deux crétines de conscience, hein, y’a pas d’embrouilles… 

« Bon, il est temps que je t’apparaisse, puisque tu semble si désorientée. »

Une femme apparut devant moi. Waouh ! Elle est belle… mais elle fout les jetons avec sa tête… elle a l’air plutôt jeune.

-         J’entends tout ce que tu penses, déclara, irritée, la femme. Et pour ta gouverne, j’ai cinq mille ans, trois ans et six jours. (tant qu’elle y est, elle a qu’a préciser les heures !)

-         Ah, heu. Bah, désolé.

Qu’est-ce que j’ai l’air cruche, moi ! Non, mais, je vous jure, c’est moi qui me fait ridiculiser maintenant ! Manquerais plus qu’elle me dise que je dois me foutre à poil et là je crois que ce serais le bouquet…

-         Juste comme ça. Tu es complètement nue, déclara cette sadique de femme en souriant méchamment.

-         Hein ????!!!

Je ne savais pas quoi faire sur le coup. A part m’observer sous toutes les coutures et constater qu’elle a raison. A mais, j’y pense, ce doit être une sorte d’esprit. Quand je vous disais qu’un esprit c’est con. Mais celui là il est méchant en prime.

-         Hum hum. Il serait temps que tu t’habitue au fait que je peux entendre tout ce que tu penses.

Elle semblait très vexée. Et très irritée. Bon, fâchée, quoi.

-         Oui, c’est ça, abrège.

-         Hey ! Arrêtez de faire ça !

-         Pourquoi ?

-         C’est pas juste, moi, je peux pas lire dans les vôtres !

Bon, c’est une femme. Le truc qu’est bizarre, c’est juste qu’elle les cheveux bleus, presque noirs, tirés en arrière et découvrant son visage sévère, néanmoins beau. Elle a aussi deux taches amarante sur chaque joue. Ses oreilles sont longues et anormalement pointues, décoré de boucles d’oreilles en losange également bleu. Elle a une longue robe (encore !) bleu nuit. Et des yeux améthyste. Ils sont froid, carrément glacials, mais on dirait que des vagues s’agitent à l’intérieur, c’est beau. Pourquoi j’ai pas les même moi, hein ? Enfin, tant que ça suffit à draguer Zuko…

-         Tiens en parlant de lui, m’interrompit-elle.

Automatiquement, je rougis. Il faut que je me rentre dans mon crâne de moineau qu’elle peut lire mes pensées ! Bon, peut-être pas de moineau…

-         Pourquoi penses-tu ça ? Je trouve que ça te va bien le moineau, moi.

Je serre les poings. Elle se fout de moi, là !

-         Non, sans rire... Mais reprenons. Tu dois retourner là-bas pour les aider.

-         Pourquoi ? Pour éviter qu’il y ait tout plein de pauvres gentils qui se retrouvent coincés ici ?

-         Non, pour éviter qu’une bande de cloches viennent me taper sur le système en pleurnichant. C’est dingue, ça ! A chaque fois que c’est les gros méchants qui gagnent, les « gentils morts » viennent me voir. Y’a pas marquer « bureau des plaintes » sur mon front ! J’y peux rien si vous crever, moi, ça me fait juste des crétins de plus à supporter. D’ailleurs, il va falloir que je retourne m’occuper des autres… Raaah ! C’est quoi ce boulot merdique, hein ?! En plus, chuis même pas payée !

Elle croisa les bras, boudeuse. J’haussais les sourcils. Ne me dîtes pas que c’est un des fameux Gardiens ?

-         Et bien, si.

Sérieusement, là ?

-         Puisque que je dis que oui !

Oh, chuis pas pressée de mourir sur le coup.

-         Contente que tu voies les choses comme ça. Au moins, tu t’abstiendras de mourir avant un bon bout de temps et je n’aurais pas à te supporter. Oh, et, par pitié ! Fais en sorte que ton mari reste vivant ! Je veux pas un grognon qui me pourrisse encore plus mes cycles !

-         Cycles ?

-         C’est compliqué, je t’expliquerais quand tu seras morte, c’est trop long.

-         Je croyais que vous étiez pas pressée que je meurs ?

-         Oui, justement, avec un peu de chance, tu auras oublié et je ne serais pas obligé de te répondre…

-         Ah…

Vraiment très sympathique les gens qui accompagnent les morts, dis donc !

-         Ils ne sont pas tous comme moi !

Chouette !

Elle grogna, vexée.

Bah quoi, c’est vrai.

Elle se renfrogna encore plus.

Bon, j’arrête de m’amuser. Je t’écoute, la vieille !

-         Je suis pas vieille !

Mais j’croyais que t’avais six mille ans et… heu… je me rappelle plus la suite, je me suis endormie.

Elle souffla bruyamment par les narines.

Ouuh, susceptible.

-         Bon, assez joué ! Tu vas prévenir Zuko par télépathie et je t’expliquerais ce que tu feras après, tu m’obéiras, tu réussiras et j’aurais pas à me taper une bande de cloches débiles.

On peux voir les choses comme ça…

Elle claqua des doigts et je me retrouvais propulsée dans une sorte de tunnel multicolore. J’eus horriblement mal au ventre.

« Oh, pauvre chou… »

Oh, non, me dîtes pas qu’elle est encore là…

« Si, si, je remplace les deux autres. »

A la limite, je crois que je préférais les autres.

« Oh et, je m’appelle Mira. »

Je ne sentis plus rien.