Chapitre 5: de l'autre côté des nuages

par Atizumai

Je m’approchais d’Arul. Il allait beaucoup mieux et ronflait paisiblement sur le lit. Le mien, il est gonflé !

En revanche, Zuko, lui, était obnubilé par Azula et passait des journées entières enfermé dans sa chambre, à ruminer sa vengeance. Et ce sinistre crétin n’avait pas encore compris qu’il fallait me demander, oui, à moi, de lui enseigner les bases de la maîtrise de l’Orage pour ne serais-ce qu’être au même niveau que sa sadique de sœur. Quel con ! Enfin, ne lui dîtes pas, il va m’en vouloir.

Enfin revenons-en à mon Arul, compagnon blessé et fatigué par la dure traversée du couloir. Enfin, heu, non, ces ronflements m’agacent. Passons à autre chose. Tiens Mai.

Mai. Et dire qu’elle s’est dignement conduite jusqu’à ce qu’elle serve de petit déjeuner pour Dragon. Paix à son âme…

Il faudrait que j’envisage de la sauver, un jour…

Mais pas maintenant, c’est mon tour de narration ! Il va peut-être m’arriver quelque chose d’intéressant, qui sait ?

Bon, reprenons.

Donc, j’étais assise, les bras croisés derrière la tête et les pieds posé sur la table de chevet. Au passage, il faisait nuit et je devais surveiller Arul. Voilà, maintenant que j’ai planté le décor, on peut commencer.

Arul. Qu’est-ce que c’était que ce truc là, hum ?

Très bien, je vous explique. C’est le mec effarouché, un peu timide mais bourru. Il est sympa aussi. Et il maîtrise l’Orage et un beau Dragon de trois mètres qui s’appelle Dara. Et c’est aussi le crétin qui a la malchance de me faire un peu d’effet. A moi, une rouquine aussi têtue qu’un satané de Dragon. Et puis, du caractère, ça, j’en avais ! J’étais très caractérielle. Un peu comme Mai mais en plus garçon manqué. Et puis, je ne crois pas que je sois aussi possessive qu’elle. Ou du moins jalouse. Mai, pour être possessive et raide dingue de Zuko, ça, y’avait pas de doute ! Je crois que ce qui m’attire dans l’inspiration dans un couple comme Mai et Zuko, c’est surement la douceur et la compréhension. Ils sont vraiment mignons quand ils se font des câlins ! Mais qu’est-ce que je dis moi ?! Et non, ne croyez pas que leurs scènes de ménage m’inspire, ça m’amuse, nuance !

Je pris un cure-dent et le fit rouler dans ma bouche. Après tout, ça m’occupait. J’observais tranquillement Arul, là, allongé sur mon foutu lit.

Brusquement, je me relevais et m’appuyait contre une colonne. Je détestais l’inactivité.

Je fis quelques petits nuages histoire de me divertir un peu. Mais je commençais sérieusement à m’ennuyer. Il ne peut pas arriver quelque chose de cool ?

Je me retournais en grognant et me figeais lorsque je j’aperçus Arul qui avait les yeux grand ouvert et qui était en train de me mater. Je croisais les bras, un demi-sourire aux lèvres.

-         Alors comme ça, mon cul est assez intéressant pour retenir ton attention ? demandais-je en levant un sourcil.

Il prit le temps de répondre, choisissant bien ses mots.

-         Ce n’est pas le cul qui est intéressant mais la personne a qui il appartient.

-         Hum… c’est intéressant.

Je m’approchais et m’assit sur le lit.

-         Alors, ça va mieux, mon pote ? demanda t-il.

-         Moi ? Ne serais-ce pas à toi que s’adresse cette question ?

-         Tu avais l’air dans tous tes états quand je me suis fait toucher.

Je rougis tandis qu’il souriait avec cet air malin que je n’aimais pas. Je n’aime pas que les gens se foutent de moi !

-         Approche, souffla t-il.

Je pris un air interrogateur mais ne souleva pas d’objections. J’obéis, sentant mes lèvres s’assécher et mon cœur battre plus vite. Qu’est-ce qu’il foutait ?

Il glissa une main autour de ma taille et me rapprocha de lui.

La distance qui séparait nos deux visages était faible.

Et elle disparut en un instant.

Je fermais les yeux, goutant avec délice ce baiser fougueux. Je me redressais, enlevant déjà mes bottes.

-         Qu’est-ce que… ? commença t-il.

-         Ferme-là pour une fois. Contente-toi de me faire l’amour, crétin.

-         Vu comme ça, fit-il dans un sourire.

 

Je me tournais sur le côté, soupirant. Aang dormait paisiblement sur ma droite et je voudrais bien que ça aille plus loin que des câlins un peu rapide. Mais je sais que j’ai deux ans de plus que lui et qu’il faut que j’accepte le fait qu’il n’est pas prêt. J’envie Mai. Elle vient me voir de temps en temps, avec un petit sourire grimaçant pour que je lui soigne ses légères brûlures, principalement au cou et aux cuisses. Résultat de l’excitation d’un maître du feu !

Elle au moins à un partenaire pour « s’amuser ». Oui, je crois que je suis peut-être un peu jalouse de leur mariage et leurs… « arrangements » de la nuit. Je soupirais une fois de plus. La question était pourtant simple. Mais en même temps si compliqué. J’aimais Aang. Mais le problème était autre. J’aimais Zuko.

 

Je m’étirais tranquillement, repoussant Sokka. Il grogna et m’observa, amusé.

-         Quoi ? Tu veux ma photo ?

Nous rîmes. Nous nous entendions tellement bien.

Pauvre Mai, pensais-je. Pauvre Zuko. J’espère sincèrement qu’elle est encore en vie.

 

Mai. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tout retombe sur elle ? En l’occurrence, ça me tombe dessus aussi, vu qu’elle est un peu ma femme. Pourquoi….

Une petite minute ! Qu’est-ce que c’est que ce mélodrame ???

Ce n’est pas moi, ça ! Moi, j’agis, je ne pleurniche pas sur mon sort !

Oui, mais moi je te le dis et tu dois m’écouter ! Tu n’iras pas sauver Mai. Et puis, c’est bien que tu te repose un peu, tu vas finir par pêter les plombs à force ! Non seulement ça, mais, tu n’en a pas marre de jouer les héros ?? Y’a l’Avatar pour ça, et de toute façon, Katara a des vues sur toi ! Alors, si tu continu à faire le fier, ce sera pire. Et ne le nie pas, tu le sais, et je le sais parce que je suis dans ta tête, je suis ta conscience tête de pioche ! Alors tu vas rester là à pleurnicher, un point c’est tout ! Même si Mai voudrait que ce soit son prince charmant qui vienne lui sauver le popotin (ou le tripoter, ça tu peux toujours faire après)n’envenime pas la situation entre elle et toi ! Tu sais qu’elle est très possessive. Même si ça ne te déplaît pas, ce n’est pas un chien et son morceau de viande ! Ou un alors, un morceau de viande qui parle et qui jette du feu…

Depuis quand ais-je une conscience, moi ? Perverse en plus…

 

Je jouais avec la main d’Arul. Etrange ? Non, ça m’amuse de tremper sa main dans de l’eau glacée alors qu’il dort. Je vous laisse deviner la suite.

Oui, oui, nous venons de débuter une relation. Et alors ? Les blagues ne sont pas interdites, que je sache !

Bien, maintenant que j’ai  fait l’amour avec Arul, mon fantasme depuis quelques temps (enfin, bon d’accord, un peu plus), et que je suis en pleine forme, oui je peux songer à sauver Mai.

Quoi ?

Pourquoi aurais-je peur qu’elle ne meure ?

Mai s’en sort toujours.

Même avec un effet secondaire d’une connexion mentale avec Azula.

Ce qui m’amuse, c’est juste de penser que cet effet secondaire n’est autre qu’un mini elle dans sa tête qui lui dit tout ce qu’elle doit faire.

Et elle va se rendre compte à quel point elle peut être rébarbative ou exaspérante.

Ou les deux.