Chapitre 3: le Cratère aux Collets

par Atizumai

Je posais mon châle sur le lit et sortit. Je m’appuyais sur le mur, ruminant en silence.

« Mai ? Très réservée, c’est déjà difficile de savoir ce qu’elle pense de toi, alors, en plus qu’elle soit d’humeur massacrante sans te dire pourquoi, elle est vraiment gonflée ! »

Je ne permettrais plus jamais à Zuko de parler de moi de la sorte. C’était blessant. Oui, j’étais réservée, et alors ? C’était un trait de mon caractère. Il m’avait épousé, très bien, qu’il l’assume ! Et puis, oui j’étais de mauvaise humeur et alors ? Il fallait voir comment il me traitait ces derniers temps.

Tout avait commencé lorsqu’Arul s’était fait transpercé par l’épée. Katara, ah oui, la fabuleuse Katara, s’était précipité sur lui et avait tenté de le soigner pendant plusieurs heures d’affilées. Entre temps, nous étions arrivés à Rozen et j’avais pris l’initiative de le transporter sur un lit(le mien, vous savez, celui que je prends lorsque je ne veux plus dormir avec Zuko, comme c’était le cas) et bien sûr Katara avait réussi à le soigner. Puis elle avait gentiment proposé de le laisser prendre sa place dans sa chambre le temps qu’il se rétablisse. Bien sûr Katara, maintenant qu’il ne pisse plus le sang ! Toi, tu auras un lit propre, et moi, un lit taché de sang ! Et bien sûr, tout le monde t’as félicité, oh Katara comme tu es généreuse, tu le laisses prendre ton lit alors que tu es épuisée ! Bien sûr Katara, c’est tellement plus horrible de passer la nuit dans les bras de ton chéri !

Et moi, à quoi ais-je eu le droit ? A rien !

Je n’ai pas arrêté de transporté des seaux d’eau toute la journée, je me suis fait six steaks, oui vous avez bien entendu, six steaks ! À la main et personne ne m’a même, ne serais-ce que proposé de me soigné ! Non, bien sûr que non ! Et deviner qui à la chance de cuisiner pour tout ce gentiment petit monde ? La maîtresse de maison, autrement dit, moi !

Non, j’aurais pu encaisser tout ça, s’il n’y avait pas eu… ce truc.

Katara était tellement… « Heureuse » après avoir sauvé Arul, qu’elle en avait embrassé Zuko. Et vous savez ce qu’elle a dit quand elle a vu ma tête ?! Elle a dit « oups » ! Et devinez quelle était son excuse ? «  Je me suis emportée, j’étais tellement heureuse que j’ai perdue mes moyens ! »

Gna, gna, gna…

C’est cela, oui ! Et bien sûr tout le monde l’a crue ! Et Aang et Zuko trouvent ça tout à fait normal !

Qu’elle me pique la vedette auprès des autres, ok, mais qu’elle devienne un peu trop intéressante pour Zuko, ça non ! Surement pas ! C’est moi, son centre du monde, pigé ?!

Personne n’a le droit de l’embrasser sauf moi ! C’est le mien, mon partenaire, mon Zuko, mon chéri, mon cœur, mon amour, tout ce que vous voudrez, mais c’est le mien !!

Personne me le pique, capish ?

J’ai attendue huit ans pour qu’il daigne me faire la cour, alors maintenant, c’est le mien ! Quoi ? Quoi, j’étais réticente ? On vous a jamais expliqué que les hommes aimaient les résistantes ? Je jouais la comédie, you ouuuuuu, on se réveille ! Vous croyez qu’après huit ans d’attente et de déprime intense et soigneusement travaillée, je vais me défiler alors qu’il m’invite dans son lit ?  Oh mon dieu, que vous êtes bêtes…

Enfin, j’étais tout sauf calme. Autrement dit, j’étais dans une colère noire et je détestais Katara plus que tout !

Vous savez ce que Zuko m’a sorti ? « Tu ne serais pas un peu jalouse par hasard ? »

Non mais je vous jure ! Moi, jalouse ?

Bon, peut-être un petit peu…

Bon d’accord, j’étais bien plus que « un petit peu jalouse » de Katara… Mais elle avait embrassé mon Zuko !

Et puis, Zuko, oui, parlons-en de Zuko ! Il ne me prêtait même plus attention ces derniers temps ! Il niait complètement mes avances ! Il me disait qu’il était « préoccupé ». Mais moi ? Il y pensait à moi ?

Toute seule dans mon coin, à ruminer. Enfin, je n’étais pas une vulgaire maîtresse, bon sang ! Sa femme, oui, sa femme, il sait ce que ça veut dire ? Ce que ce mot signifie ?!

Bon, calme-toi, Mai, reste calme…

Tiens, le voilà !

-         ZUKOOOOOO !

Il se retourna, à moitié tétanisé par ma puissance vocale.

J’avais dit calme !

Mais je suis calme !

Ah…

-         Mai ! T’es pas un peu folle d’hurler comme ça ?! s’écria t-il.

Je plissais mes yeux et l’entrainais pas le bras.

-         J’ai deux mots à te dire.

 

Pouvez-vous m’expliquer pourquoi Mai me crie dessus ? Hein, nan mais c’est vrai ça. J’ai juste la tête ailleurs et elle tape une crise de jalousie ! J’y peux rien moi. Enfin, je vais quand même essayer de la calmer.

-         Mai, arrête de m’énumérer tout ce que tu as fait hier, l’interrompis-je, fatigué.

Elle s’immobilisa dans un curieux mélange de colère et de jalousie, puis se redressa et me toisa, les bras croisés et les lèvres pincées.

-         Ecoute-moi deux minutes, je t’en prie…

-         T’écoutez ?! Je ne fais que ça, « t’écoutez » ! Alors maintenant TU VAS M’ECOUTEZ, MOI ! COMPRIS ? ET TU VAS SERIEUSEMENT REGRETTER TON DEDAIN ! TU…

Je l’attrapais par les bras et serrais aussi fort que possible, la plaquant contre le mur, dans une colère froide. Elle se tut immédiatement quand elle croisa mon regard et écarquilla les yeux, soudainement muette. Immobile, tremblante, elle m’observait. Ce fut à mon tour de la toiser sévèrement. Je sentais une colère inouïe monter en moi, mais j’essayais malgré tout de me contrôler. Tremblant de rage, je hachais les mots que je prononçais, d’une voix ferme, menaçante et acide.

-         Mai, j’ai bien autre chose à faire que gérer ta petite crise de jalousie minable, alors, tu m’excuseras si JE DOIS ENCORE UNE FOIS METTRE LA VIE DE CEUX QU J’AIME EN DANGER POUR SAUVER UNE FOIS DE PLUS LE MONDE, ALORS TU M’EXCUSERAS SI JE PENSE A ALLER CHERCHER MA MERE, PARCE QUE JE SAIS OU ELLE SE TROUVE ! ET QU’ELLE EST SURREMENT MORTE !

Je fermais les yeux.

-         Alors, tu m’excuseras, terminais-je, essoufflé.

Je la lâchais et observais sa réaction.

Elle avait entrouvert la bouche et ses lèvres tremblaient, ses yeux étaient devenus humides. Une larme roula sur sa joue. Elle frotta son bras douloureux, le regard fixé sur ses chaussures, la tête basse.

-         Je suis vraiment désolée, Zuko. Pardonne-moi, murmura t-elle.

La honte et la culpabilité perçait dans son murmure triste. Elle se détourna et s’enfuit en courant, trop honteuse pour le regarder en face, dans son indignité.

J’observais les pans de sa tenue de soie s’éloigner avant de me calmer. Peut-être avais-je été un peu dur, non ?

« Non, elle n’a eu que ce qu’elle méritait ! » s’écria une voix dans ma tête. « Qu’a-t-elle fait pour t’en empêcher, hum ? Rien ! Laisse-là moisir un peu dans ses gémissement stupides. Elle l’a cherché. Elle a été égoïste et n’a pensé qu’a elle. »

Il y avait une part de vrai là-dedans, mais que Mai soit jalouse parce qu’une autre fille m’avait embrassé, c’était tout de même compréhensible. Mais il était vrai qu’elle avait un peu rajouté une couche, non ?

« Oui, tout ce que voulait cette petite peste, c’était être ton centre d’attention permanent ! »

Mais ce n’était pas vraiment mal. Mai aimait bien attirer mon attention en permanence, mais il y avait un peu, aussi, quelque part, une part de fierté, de remise en question. Et peut-être aussi de souffrance. Je connaissais Mai. Et je savais qu’elle aimait bien se sentir fière d’être mon centre d’attention lorsque nous sortions et qu’une troupe de femmes s’amassaient autour de nous. Je savais également qu’elle doutait quelque fois parce qu’elle avait attendu longtemps et qu’elle veut se prouver que je l’aime et qu’elle peut facilement me séduire. Je savais aussi qu’elle aurait aimée que ses parents passent plus de temps avec elle. Et qu’elle comblait ce manque d’attention par la mienne.

-         Je te connais, Mai, soufflais-je.

Je me mis donc à marcher dans le Palais, à la recherche de quelqu’un pour m’accompagner dans la recherche de ma mère, Ursa. Je tombais sur Katara (qui embrassait Aang au passage).

-         Oh, salut, fis-je.

-         Salut ! s’écria Katara un grand sourire aux lèvres. Au fait, désolée pour la dernière fois, rajouta t-elle en baissant la voix, rougissante.

Je souris.

-         Ce n’est pas bien grave, passons.

-         Oui Zuko a raison, tu t’es juste un peu emportée ! renchérit Aang.

-         Oui, mais j’ai vu, hem, Mai qui passait par là et, je crois, que… enfin, elle n’allait pas bien. Elle était toute blanche, plus que d’habitude, et ses yeux étaient rougis.

-         Hem, fis-je, gêné. Bon, je voulais savoir si quelqu’un voudrait bien m’accompagner pour aller chercher ma mère, rajoutais-je, plus sérieux.

-         Bien sûr ! Aang et moi sommes à ton entière disposition, Seigneur du Feu, fit Katara en s’inclinant.

Ils rirent.

 

J’essayais vainement de ma calmer, haletante, gémissante. Mes lamentations s’allongeaient, ma plainte douloureuse passant du plus inaudible aux pleurs déchaînés. Je reniflais et essuyais mes larmes du revers de la manche. J’avais été stupide. Vraiment, pourquoi n’avais-je pas été plus attentive à Zuko ? Pourquoi n’avais-je pas été moins égoïste ?

Quelle idiote !

Et si…. ?

 

Je mis pieds à terre, suivi de Katara et Aang. Nous étions dans une sorte de petite crevasse, aux bords élargis et une profondeur d’un peu moins de cinq mètres. Un mini cratère en résumé. Nous laissâmes les chevaux-autruches au bord et descendîmes la pente en nous laissant glisser, nos pieds soulevant un petit nuage de poussière.

J’effectuais un dérapage en douceur et stoppais. J’observais autour de moi. Le cratère était très grand. Mais désert. Il y avait effectivement une petite cabane en bois, comme me l’avait dit mon père. Il avait aussi dit qu’elle aurait du mal à survivre. Et je comprenais ses paroles, maintenant que je voyais l’emplacement.

En plein milieu d’un désert de la Nation du Feu, au fond d’un cratère de cinq mètre de profondeur. « Le Cratère aux Collets ». Oui, ce nom était étrange. Il faisait très sec, il n’y avait pas d’eau, encore moins de nourriture. Oui, c’était un excellent endroit pour placé quelqu’un qui voudrait mourir lentement, agonisant, réfléchissant à ses actions. Je frissonnais. J’aurais pu y aller.

Brusquement, dans une envie irrépressible de savoir, je me dirigeais vers la petite cabane. J’ouvris et…

L’endroit était frais, incroyablement frais. De la nourriture, de l’eau, il y en avait. Et une silhouette encapuchonnée assise sur un tabouret, à coté de la table en bois. Je sentis mon cœur s’accélérer.

Aang posa une main sur mon épaule et Katara me fit signe d’avancer.

J’obéis, mes jambes tremblaient.

Enfin, j’arrivais derrière la silhouette. Pourquoi n’avait-elle pas réagie ?

Je la fis se retourner et bondit en arrière, horrifié.

La tête du squelette tomba sur le sol, roulant lentement jusqu'à mes pieds, tandis que Katara poussaient des gémissements, Aang lui caressant doucement le dos.

Je serrais les poings et sortit en coup de vent, pour tomber à genoux dans le Cratère aux Collets, hurlant ma rage et ma déception.

Le couple vint derrière moi, triste. Ils me laissèrent sangloter et crier librement, sachant que j’en avais besoin.

Brusquement, la réalité entra en collision avec mon esprit.

Ce cratère était large, et pouvait contenir beaucoup de personnes, ou d’animaux. Ce squelette avait des épaules trop larges pour être celui d’une femme. Le cratère était rond. Et le nom était assez ironique pour que…

Brusquement, des cors sonnèrent et nous fûmes encerclés de partout.

Les Dragons se tenaient aux bords du cratère, leurs cavaliers criant leur victoire.

Un Dragon rouge sang et un autre terre de sienne s’avancèrent vers nous.

-         Azula, grinçais-je. J’aurais dut m’en douter.

-         Tu as réagi un peu tard, homme, déclara Aton de sa voix gutturale.

Azula sourit et fit un signe à Aton. Il stoppa et se tut, laissant ma diabolique sœur s’avancer vers nous, Sanguini renâclant d’impatience.  

Enfin, elle s’arrêta juste devant moi.

-         Mon cher frère, est-ce ça que tu cherches ? demanda t-elle en pointant Ursa du doigt.

Elle était inerte, dans les bras musclés d’un des dragonniers.

-         Que lui as-tu fait ?! hurlais-je.

-         Serais-tu aveugle ? Ta chère mère qui te chérissait tant… est morte.

Le dragonnier balança le cadavre au sol. Je me précipitais vers elle, refusant d’y croire. Je la secouais, criant son nom, désespéré.

Je posais ma tête sur le corps de ma mère, gémissant.

-         Maman, murmurais-je.

Je déposais un baiser sur son front et me tournais vers Azula, tremblant de haine. Elle avait anéantie tous mes espoirs. Katara se prépara à attaquer, tout comme Aang.

-         Zuzu, tu es pitoyable, comme toujours, mais tout cela devient ennuyeux. Tu ne crois tout de même pas que nous t’avions tendus un piège uniquement pour ça ?

-         Tais-toi, vipère ! cracha Katara. Ne t’avise plus de lui parler de la sorte !

-         Oui, tu n’en a pas assez de répandre le mal autour de toi ? s’écria Aang. Tu es complètement folle. Regarde-toi, tu as tué ta mère.

Azula écarquilla les yeux, soudainement déstabilisée, prenant conscience de l’atrocité de son geste. Puis elle secoua la tête.

-         Zuzu ! J’ai une petite surprise pour toi. Elle va te plaire, tu ne sais pas à quel point. Chevaucheurs du Vent ! Amenez la caisse.

Deux Dragons bruns et vert amenèrent une lourde caisse aux côtés d’Azula. Elle semblait contenir un liquide.

Sanguini l’ouvrit d’un coup de patte et un liquide bleu et vaseux s’en échappa. Le Dragon rouge sang décapita le reste de la caisse.

Je faillis vomir. Non pas de dégout, mais de surprise, d’horreur, de stupéfaction.

Mai.

Mai était assise en tailleur, en posture de méditation, la bouche entrouverte, ses yeux d’un blanc éclatant.

-         Mai, gémis-je. Que… comment…

-         Zuzu, pour une fois dans ta vie, arrête de pleurnicher et écoute-moi, s’exclama Azula exaspérée.

« J’ai trouvé ta petite chérie sur le chemin. Elle avait l’air anéantie, pauvre chou. Peut-être était-elle désespérée, mais très pressée. Elle avait pris un cheval-autruche et suivait vos pas. Je ne sais pourquoi elle était dans un tel état. On aurait dit, je ne sais pas trop, mais… une fille au bord de la dépression nerveuse… ou une folle, enfin bref, elle était dans tous ses états. Alors, je lui ai gentiment proposé un baptême de l’air. Elle a commencé à me sortir un de ces discours sur l’amour. Je crois que ça parlais de toi mais je n’en suis pas certaine étant donné que je me suis endormie au bout de la troisième phrase. Néanmoins, il était très intéressant de noter son expression. Je crois que j’ai fini par compter le nombre de fois où elle a répétée les mots « Zuko » et « aimer ». Parce que ça m’occupait le temps qu’elle finisse par fondre en larme comme une affligeante petite tache dans le paysage. Et puis c’est là que je me suis dit que j’en avais marre de repousser ses ridicules shurikens, alors, je l’ai forcée à se mettre en état de stase sous peine de tuer Mère. Ce que j’ai fini par faire parce qu’elle me cassait les oreilles avec ses jérémiades sur l’amour éternel et le fait que tu étais mon frère. Donc, elle s’est mise en état de stase et j’ai utilisé mes nouveaux pouvoirs de Chevaucheurs du Vent pour m’amuser un peu. Le fait de faire joujou avec son esprit m’a beaucoup amusée. Après l’avoir torturée, non attends, je te raconte, c’était trop amusant ! Elle poussait des petits cris aigus en se prenant la tête dans les mains, en répétant ton nom. Au fait, si tu veux savoir… Non ? Je vais te le dire quand même. Je lui faisais revoir toutes les scènes que je me suis imaginée en te tuant. Elle a fini par lâcher, et elle s’est écroulée par terre. Grâce à son esprit, je l’ai remise en état de stase. Et j’ai tout pouvoir sur son esprit ! Alors maintenant, j’aimerais la faire entrer en scène. »

Elle sortit une sorte de petite flamme dorée d’une boite et commença à agiter ses doigts, fermant les yeux, concentrée.

Quant à moi, je m’en voulais tellement. D’avoir fait tant de mal à Mai, de l’avoir fait souffrir à ce point, de n’avoir pu être là pour la protéger de cette souffrance. Et maintenant, Azula allait l’utiliser contre moi. Parce qu’elle savait parfaitement que Katara, Aang et moi serions incapables de faire du mal à Mai.

Soudain, la flamme s’agita brusquement, essayant d’enflammer Azula. Celle-ci semblait lutter, haletante. Finalement, elle poussa un cri rauque et la flamme se fit immobile. Elle rouvrit les yeux.

-         Mai essayait de te protéger et de m’empêcher de l’utiliser contre toi, expliqua simplement Azula. Comme c’est mignon. Non, pitoyable, berk. Maintenant Zuzu, tu as le choix. Rejoins-moi et tout ira bien.

-         Non !

-         Bon, très bien.

Elle agita ses doigts et Mai se releva, ses yeux blanc étincelèrent. Elle la fit sortir trois shurikens et un poignard.

-         Corps à corps, déclara Azula à la flamme.

Les muscles de Mai se bandèrent et elle s’immobilisa dans une position d’attaque. Brusquement, je me sentis propulsé en avant et Aang et Katara en arrière. Deux dragonniers les tenaient en respect, leur Dragons bavant sur leurs vêtements.

J’observais Mai, suppliant.

-         Je t’en supplie, Mai.

Son expression horriblement neutre changea. Elle avait pris un air haineux et féroce.

-         Son expression te convient mieux, Zuzu ? demanda Azula en ricanant. Attends, je vais te montrer quelque chose de très amusant.

Mai courut sur les parois sablonneuses, et s’élança dans les airs. Je plissais les yeux pour essayer de l’apercevoir dans le ciel, mais le soleil me brouillait la vue. Brusquement, elle retomba et me fit sursauter.

-         Tu as vu sa puissance ? demanda Azula, son sourire s’agrandissant au fur et à mesure que mon horreur grandissait.

Elle agita ses doigts et Mai hurla de douleur, tombant à genoux, gémissante, en pleurs.

-         Zuko… gémit-elle.

Tétanisé, je l’observais, sentant une douleur envahir chaque partie de mon corps. Elle devenait de plus en plus forte à chaque fois que Mai gémissait. C’était une véritable torture de la voir souffrir ainsi.

-         Allumé, fit Azula.

Mai reprit son état de stase.

-         Eteint, souffla ma sadique de sœur.

Mai recommença à hurler.

-         Allumé, éteint, allumé, éteint !  s’écriai Azula, tandis que Mai souffrait. C’est amusant, comme une lumière qu’on pourrait totalement éteindre, ricana Azula d’une voix mielleuse.

-         Non, je t’en supplie, Azula ! Arrête ! hurlais-je, hystérique. Tout mais pas ça.

-         Très bien, Zuzu, fit Azula, boudeuse.

Mai reprit son état et son expression.

-         Mais tu aurais du prévoir, Zuzu. « Le Cratère aux Collets ». Le collet est un piège qui se referme comme une mâchoire aux dents pointues et qui tue, Zuzu.

Mai se jeta sur moi tandis qu’Azula éclatais de son rire sadique et qu’Aang et Katara hurlaient.

Oui, le Cratère aux Collets. J’aurais du prévoir.