Ses ongles crissèrent sur le bloc de glace et ses yeux étincelèrent d’une lueur malsaine. Elle observa les hommes pris dans les blocs glaciaires puis fit lentement fondre le portail de stalagmites et put entendre les mugissements retentissants des bêtes légendaires.
L’heure était venue de faire trembler les Nations.
L’heure était venue de jouer avec le feu et les cieux.
Et pour cela, elle avait besoin de réveiller ces dangereuses légendes, ces mythes terrifiants.
L’aire des Chevaucheurs du Vent était venue. Elle était de retour. Et l’Avatar n’y pourrait plus rien. Parce que les siècles ont passés et cela fait longtemps qu’il a oublié ce que signifiait la maîtrise de l’Orage. Savoir maîtriser les capricieuses saisons, le ciel et les nuages. Les éclairs et la pluie, la force des ouragans. Oui, l’Avatar pouvait maîtriser les sources des éléments. Mais pas leur nouvelle puissance. Alors, l’heure était venue, oui. Aucuns maîtres ne pourraient empêcher le retour du chaos. La terre, l’eau, le feu, l’air étaient des maîtrises savantes. Mais maîtriser les caprices du ciel, ça, ils ne pourraient pas s’y opposer. Ils pourraient essayer de maîtriser leurs éléments. Mais ils seraient écrasés par la puissance de ces maîtres là. Ils maîtrisaient le ciel. Et maîtriser le ciel, c’était maîtriser le monde. Tous allaient se plier devant leurs nouveaux gourous. Même les esprits seraient impuissants.
Elle s’avança jusqu’au bord de la Grotte. Elle sillonnerait les airs sur ces créatures, puissances oubliées et dévastatrices.
Elle ricana. Elle irait librement dans l’élément de l’Avatar et il n’y pourrait rien.
Le Seigneur du Feu et sa femme. Pitoyable. Aucun risque de ce côté-là.
Elle avait les cartes du jeu en main. Et elle avait un carré d’as.
Aton s’avança. Le chef était de retour. Il tint Ozaï par les cheveux et la regarda. Il eut un rictus et il égorgea Ozaï. Le sacrifice était fait. La guerre pouvait commencer.
- Au revoir, Père.
Azula eut un sourire sauvage. Elle allait apprendre. Elle deviendrait bien plus puissante.
- Il est temps que je reprenne le contrôle du ciel, déclara Aton.
Le rire cruel d’Azula et Aton résonna longtemps dans la Grotte. Les Chevaucheurs poussèrent des cris de guerre.
La bête ailée s’avança et replia ses griffes aiguisée sur la roche. Aton monta et la bête grogna. Les écailles terre de sienne se hérissèrent.
- Ne t’en fais pas, Eyzingua. Tu vas pouvoir voler. Azula, voici ta monture. Elle t’a choisi, maintenant à toi de choisir son nom.
Le Dragon s’avança. Il était grand, massif. Son long cou s’agita et ses crocs claquèrent. Ses écailles rouge sang scintillaient dans la pénombre. Ses yeux étaient eux aussi rouges. Mais rouge sombre, comme une coupe de vin… ou de sang très sombre.
- Je vais t’appeler… Sanguini.
Azula tapota l’encolure rugueuse et monta. Les ailes s’agitèrent et la bête se pencha au-dessus du vide.
Les Dragons Ondulés qui avaient soi-disant été exterminés, ne faisait pas le poids face aux Dragons Ailés. La menace millénaire était de retour.
Sanguini poussa un cri perçant qui se répercuta contre les roches et se jeta dans le vide.