Prologue

par Ewina

Prologue

 

Un sourire fugace étira ses lèvres gercées, à des kilomètres des sourires solaires que le blond donnait à tout va, depuis le début de sa vie. Ces sourires immenses qui étiraient ses lèvres mais ne se reflétaient pas dans ses yeux d’azurs, aussi beau qu’un ciel sans nuages, ses sourires faux qui disaient au monde qu’il allait bien lorsqu’il voulait pleurer, qu’il était heureux lorsque son cœur semblait se briser, ses sourires qui toujours mentaient. Le masque se craquelait en même temps que sa vie s’échappait par le trou béant qui avait été autrefois sa poitrine. Ses ignobles vêtements orange étaient déchirés, ce n’était plus que des lambeaux mais le garçon ne s’en rendait pas compte, ce n’était pas comme s’il les avait vraiment apprécié un jour dans sa vie, sa longue et misérable vie qui se terminait ici. Le sang s’écoulait à un rythme régulier accompagnant sa respiration sifflante. Le tout semblait former une mélopée funeste, réglé comme du papier à musique. Le glougloutement de son sang semblable au bruit de l’évacuation de l’eau de son vieil évier usé, le râle de ses inspirations, le sifflement rauque de ses expirations. La musique de sa fin. Une fin qu’il ne semblait pas voir, les yeux dans le vide, perdu dans ses pensées. La pluie commença à tomber, c’était une véritable averse. Sans aucune explication scientifique possible, le ciel se mit à se colorer de rouge, tel un coucher de soleil. Avec l’effet sanglant que donnait la voûte céleste, les gouttes ressemblaient à des larmes carmines, les larmes du ciel et de ses habitants qui regardaient sans pouvoir rien dire ou faire, la mort d’un ange.

Ses cheveux blonds dorées semblaient ternir à mesure que le temps s’écoulait, sa peau, autrefois hâlée ressemblait maintenant à de la craie. Les marques sur ses joues  prirent une couleur rouge étonnante avant de pâlirent à leur tour.

Sa poitrine cessa bientôt de se soulever au rythme de sa respiration erratique, son souffle mourut dans sa gorge, ses yeux bleu devinrent vitreux, voilés. La vie avait déserté son corps. Il avait abandonné et son ancien ami venait de l’achever, ici au pied de l’imposante statue du Shodaime Hokage, sous les yeux impuissants de Kyûbi terré au fond de sa cage et sous les intenses sanglots du ciel, l’un de ses enfants avait perdu la vie, tué par un autre.