De retour à Konoha, ils commencèrent par aller donner leur effrayant rapport avec pour unique conclusion : entrainement. Les soldats d'Orochimaru n'étaient pas à prendre à la légère. De plus, si ces trois légendes avaient eu du mal, que dire des autres ninjas de Konoha!
Ceci fait, chacun se sépara. Ils réservèrent un terrain ANBU chacun pour le temps restant avant l'attaque.
Pour commencer, Naruto revit sa maîtrise des éléments. Fuuton, Suiton, Katon et pour finir son élément fusion le Hyoton. Il travailla avec deux cents clones pendant trois jours entiers. Le déploiement de chakra ne manqua pas d'être remarqué dans tout le village! Beaucoup de shinobi et de ANBUs ne résistaient pas à l'envie de venir voir ce spectacle pour le moins détonant! Les trois éléments fondamentaux se déployaient et se mêlaient ensemble dans une vision apocalyptique! Comment un gamin de douze ans pouvait être aussi fort?
Ensuite, après s'être gentiment mais fermement débarrassé des gêneurs, il entreprit de travailler les techniques de son père : le Rasengan et l'Hiraishin no jutsu, la technique du scintillement des corps, pendant une journée entière avec mile clones. Ainsi, il put utiliser l'Hiraishin encore plus efficacement, en plaçant des balises rapidement et discrètement sur n'importe quoi et renforça sa maitrise du Rasengan à l'extrême! Un condensé de chakra aussi destructeur que la technique de Kyubi.
Il décida enfin de passer les derniers jours d'entrainement à apprendre d'autres techniques fuuton du parchemin de ses parents. Il put renforcer sa maîtrise des vents au point de ressentir les moindres courants, les moindres changements, les moindres bruits du vent. Ils en étaient devenus vivants à ses oreilles et à sa perception. Grâce à eux, il pouvait ressentir le moindre mouvement à des centaines de mètres à la ronde. Le vent était le prolongement même de son corps. Grâce au rouleau, il apprit de difficiles techniques mêlant vent et eau, créant ainsi de violentes tempêtes parvenant même à changer les conditions météorologiques : pressions atmosphériques, température extérieure, humidité, électricité statique. Il alla même jusqu'à confronter ses plus puissantes Katon/Fuuton à ses techniques de tempêtes pour jauger leurs puissances respectives.
Quatre jours avant le tournoi.
Hinata était sur le terrain n°3. Elle s'entrainait sans relâche. Ce matin-là, elle était partie très tôt de chez elle après avoir entendu une conversation entre son père et un membre du conseil du clan. Celui-ci demandait la destitution du statut d'héritière d'Hinata voir même son expulsion du clan. Son père semblait être d'accord. De colère, une colère jamais imaginée chez elle, colère résultant de tant d'années de soumission arrivées à leur limite, elle partit en détruisant sa chambre. Un garde voulut la retenir, il est à l'hôpital à l'étage soins intensifs. Surpris, agréablement surpris,son père ne la retint même pas. Peut-être son cas n'était-il pas désespéré.
Hinata s'allongea de fatigue dans l'herbe. En regardant le soleil, elle se souvint du retour de son soleil dans le bureau du Hokage, puis de ses encouragements lors de l'examen. Après avoir ravalé sa timidité, elle rechercha Naruto avec son Byakugan. Elle le trouva peu après du côté des zones d'entrainements spéciales. Vraiment impressionnant. Elle voyait Naruto flotter, les yeux fermés dans une tornade de vent et d'eau imprégnée d' un très puissant chakra, à quinze mètres d'altitude. Elle se décida à aller lui demander de l'entrainer.
Après quelques minutes d'une marche peu assurée, elle arriva sur le terrain et alla à sa rencontre pendant une pause. Elle lui demanda, non sans begayer on ne se refait si vite, de l'arider à s'entrainer.
« Dis-moi, Hinata, pourquoi souhaites-tu t'entrainer autant et quel est ton but?
-je...je...
-Réponds sans honte. Tu n'as pas à en avoir, tu es forte et courageuse alors parle sans hésiter.
-je...je veux prouver ma valeur à mon père, répondit Hinata aux anges de tant de compliments.
-C'est une bonne raison, mais ce n'est pas suffisant. Pourquoi es-tu timide?
-J'ai peur du regard des autres...
-Tu as peur de la pression que ton clan t'impose. Tu es trop gentille et ne te révolte donc pas. Mais vois-tu gentillesse et force ne sont pas incompatibles. La vraie force résulte même de la gentillesse. Tu es très douce et n'aimerais pas faire du mal. Malgré tout tu voudrais t'affirmer. Fais de ta gentillesse et ta maturité ta force en cherchant à protéger ceux qui te sont chers. Fais en sorte que toi seule doive être forte pour que d'autres puisse vivre en paix. Telle est notre tache de ninjas. C'est également en quelque sorte la voie des Lames : protéger l'innocence des enfants et la vie calme des villageois.
-Tu.. Tu es très mûr pour ton âge.
-J'ai vécu beaucoup trop de choses pour mon âge. Toi tu es naturellement mûre.
-Me...merci Naruto-kun, répondit-elle timidement en rougissant.
-Je n'ai pas bien entendu.
-Merci!
-C'est mieux. Alors aide-moi à m'entrainer et mieux connaître le taïjutsu des Hyugas et le Byakugan pendant que je t'entrainerais pour mieux affronter ton cousin. Maintenant en garde et montre-moi ce que tu sais faire. »
Ainsi commença une intense séance où Hinata expliquait à Naruto tout ce qui faisait la puissance des Hyugas. Naruto renouvela ses compliments en voyant la force de sa jeune amie. Il entreprit donc de l'entrainer intensivement jusqu'à la finale. Il lui donna des poids aux bras et jambes et renforça sa condition physique. Course, musculation, exercices pratiques, .... la Hyuga montrait une ardeur rare et rentrait chez elle complètement épuisée.
Progressivement, son père fut aux premières loges du changement qui se déroulait en sa fille. Elle devenait de plus en plus affirmée et ne masquait pas du tout le ressentiment qu'elle éprouvait contre sa famille, exception faite de sa soeur et de Neji même si celui-ci ne le lui rendait pas. Trois jours après le début de l'entrainement, Hiashi alla dans la chambre de sa fille pour lui demander des explications. Il avait été surpris de la douleur que lui infligeait chacun de ces regards durs et perçants, voire haineux. Il commençait à comprendre ses erreurs. En entrant, il vit que sa fille continuait avec force à s'entrainer en exécutant de gracieux et souples mais ardus katas. Elle regarda vers son père, et une fois de plus ne put s'empêcher de le regarder avec mépris.
« Et bien ma fille, tenta-t-il en simulant la détente, d'où vient cette nouvelle vigueur?
-J'en ai tout simplement marre d'être écrasé pour tout ceux qui constituent ce clan, vous en premier père! Vous n'avez jamais fait attention à moi, vous ne vous êtes jamais posés de questions sur moi. Vous avez décrèté dès mon plus jeune âge que j'étais faible et vous, avec le conseil, avez passé votre vie à m'écraser. Aujourd’hui, quelqu'un a enfin reconnu ma valeur, et pour lui, et contre vous, je deviendrai forte, plus forte.
-Vous semblez enfin digne de moi, ma fille.
-Non.
-Comment non?
-Non, je ne veux pas être « digne » de vous. Vous n'êtes pas mon père, vous êtes mon géniteur. Vous ne vous êtes jamais comportés comme un père pour moi, vous m'avez abandonnée, je ne veux pas être digne de vous. Sur ce, laissez-moi dormir »
Hiashi s'éloigna, choqué. Sa fille venait de lui sortir tout ce qu'elle avait sur le coeur depuis tant d'années. Il comprenait. Elle avait raison. Il avait été avec elle un chef de clan et non un père, l'empêchant de se libérer comme elle le voulait, et il allait le payer. Penaud, il alla dans la chambre de sa femme, une femme soumis qu'il avait aimé jadis, et entreprit de la redécouvrir et de s'excuser. Il repensa à ses filles, à son frère, à son neveu, à son clan,.. Il avait été un mauvais chef de clan. Il espéra au fond de son coeur qu'un jour Hinata le pardonnerait (bien qu'il soit trop fier pour l'avouer) . Enfin il pensa à la personne qui avait reconnu sa fille, qui cela pouvait-il bien être? Il allait devoir la remercier quand il saura. Et il s'endormit sur cette pensée.
Les jours passèrent et la préparation à l'examen parvenait à son terme. Enfin, surtout la préparation à la guerre. Les ANBUs avaient été dispersés, les jounins et chuunins prévenus, le plan, profitant de l'effet de surprise, en place. L'examen pouvait commencer.