Elle & Lui
Chapitre 3 : Transpiration
J’avais la poisse non ? Après ça, il allait vraiment me prendre pour un obsédé... Son regard semblait devenir de plus en plus crispé. A en voir son poing se serrer, il devait être très énervé. Sakura, elle, resta interdite devant la scène et ne préférait pas trop bouger. Elle avait juste retiré sa main et le supplia du regard de se calmer. Cet abruti s’avança, calmement. Putain j’avoue que là je flippais. Il restait muet. A présent, il était face à moi. Je fronçais les sourcils pour lui prouver qu’il ne m’effrayait pas le moins du monde. Cependant, il ricana. Se foutait-il d’ma gueule ?
- Ahh !
Je ne l’avais pas vu arriver c’est vrai... Mais il croyait vraiment s’en tirer comme ça ? Ce fumier m’avait envoyé une droite en pleine tête. Heureusement, le bort du lit m’empêcha de me fracasser la tête à terre. J’essuyai la coulée de sang de ma lèvre, et à mon tour lui foutu une peigne en pleine tronche. Hélas pour lui, il se retrouva à terre. Sakura me tenait le bras en me suppliant d’arrêter. Mais je n’écoutais pas. J’approchais de l’infirmier et lui en remit une bien placé. Ses lunettes volèrent en éclats tout comme sa face sur le mur de derrière, près de la porte.
Je sentis une pression dans mon dos. Sakura m’enlaça et me suppliait d’arrêter et que ça ne servait à rien. Son souffle court me fit frissonner, cependant, je me ressaisissais en secouant la tête. Encore une fois, je m’enlevais de cette étreinte pour m’approcher de ce crétin. Je le soulevais et m’apprêta de nouveau à le frapper...
- Arrêtez s’il vous pla ...
Me retournant, je remarquais Sakura. Elle semblait suffoquer. Paniqué, je lâchais l’infirmier et courus vers elle. Sa respiration ralentissait et ses petits gémissements montrèrent qu’elle souffrait. Ses mains s’agrippèrent fortement sur ma peau en me l’arrachant à moitié et en hurlant de douleur. Ses yeux humides rougirent et plusieurs coulées de transpiration apparaissaient le long de son visage. Lunette man me bouscula affolé et la prit pour l’installer sur le lit. Il en profita également pour appuyer sur le bouton avertissant les médecins.
- Sors d’ici ! Cria-t-il, rouge de colère. Regarde ce que tu as fait pauvre imbécile.
Il remit toute son intention auprès de Sakura en m’ignorant royalement. Les médecins arrivèrent quelques minutes après en courant, leurs visages assombris par l’inquiétude. Kakashi me regarda étrangement avant de s’approcher de la patiente pendant qu’Anko m’obligeait à sortir. Evidemment, je refusais, mais ayant une force encore plus grande, d’ailleurs je n’sais pas où elle la chope, elle me tira à l’extérieur de la chambre. Les suffocations de Sakura devenaient alors de plus en plus inaudibles.
J’attendais. Assis sur un banc d’une salle d’attente, les mains sur la tête entre mes genoux. J’avouais être inquiet pour elle. Qu’est ce que c’était cette suffocation ? On aurait dit qu’elle ne pouvait plus respirer. Et le regard que Kakashi m’avait lancé ? Il était d’un froid presque glacial. Je sentais que ça allait me retomber dessus cette histoire encore...
Anko resta silencieuse. En relevant la tête, je l’observais. Elle s’était adossé contre le mur en face de moi et se contenta de me fixer. Son regard me confirma qu’elle aussi, elle n’était pas contente du tout.
- Quoi ? M’exclamais-je enfin, brisant ce silence pesant.
- Pourquoi tu étais dans sa chambre ? Demanda-t-elle précipitamment.
- J’voulais juste lui faire une surprise. Grognais-je.
Je rêve ou elle souriait ?
- Je t’ai dis d’être ami avec elle. Pas de coucher avec !
- Mais qu’est ce que tu raconte ! M’écriais-je.
- Allons Naruto... Rit-elle. Tu étais torse nu, sur son lit… Que crois tu que Kabuto est imaginé ?
- Pff.
Elle s’approcha, toujours accompagné de ce sourire innocent et transpirant l’assurance. Sa main se leva et je sentis son poing s’abattre rapidement sur ma gueule. En réalité, j’avais tord. Elle posa sa main sur ma tignasse blonde et me caressa la tête comme pour un enfant de trois ans qui avait fait une bonne action. Je levais les yeux, incrédule, vers elle qui me lançait un sourire affectueux. Sincèrement, je n’savais pas si je devais le prendre comme quelque chose de louche ou une marque d’affection. Elle me tendit par la même occasion une vielle chemise blanche de l’hôpital en insistant bien sur le fait de l’enfiler pour éviter encore des problèmes. Evidemment, j’acquiesçais. Il ne valait mieux pas la contrarié.
- Je te connais petit depuis le temps. Je sais quel genre de mec tu es et quel genre d’homme tu seras.
Elle me regardait toujours avec ce sourire.
- Ne fais pas cette tête d’abruti ! S’esclaffa-t-elle me frappant la tête.
Cinglé je vous disais... Cette entrevue fut de courte durée puisque les médecins, dont Kakashi et Kabuto, arrivèrent en salle. Kakashi ne me regarda même pas contrairement à Kabuto qui ne se gêna pas pour me fusiller de regard. Il croyait vraiment que sa tronche d’intello m’effrayait ? A mon tour, je me levais en me mettant face à lui tout en soutenant son regard.
- Naruto... Soupira Anko. Sors d’ici et retourne dans ta chambre, il est tard.
- Mais je...
- Pas de mais Naruto. Me coupa Kakashi. Retourne dans ta chambre.
Putain, je voulais savoir absolument ce qu’avais Sakura. C’était trop demandé peut être ? Si j’avais posé cette question, cet enfoiré de Kabuto m’aurait recalé direct... Fou de rage, je sortais de la pièce sous les regards des médecins, sûrement désespérés par mon attitude. En sortant, ma tête me lança faiblement et je ressentis le besoin de m’asseoir un instant. Je me posais à terre contre le mur, en respirant calmement. Ces maux de têtes commençaient à être fréquents.
- Comment va-t-elle ?
Ces paroles venant d’Anko m’interpellèrent. Sans bruit, je penchais mon oreille vers la porte et resta un moment pour écouter la conversation.
- Son état s’est stabilisé mais... Ces crises sont de plus en plus fréquentes. S’inquiéta-t-il. Il serait prudent de veiller davantage sur elle.
- Je vois...
- C’était votre idée de ramener cet énergumène dans sa chambre ?
J’avais même pas besoin de voir qui étai le con qui balança ces paroles…
- C’est complètement irresponsable ! S’emporta-t-il.
- Allons, allons Kabuto. Déjà, Naruto n’est pas un « énergumène » comme tu l’appelles.
- Oh que si ! Ce gamin n’a rien à faire dans cet hôpital.
- Il a une jambe dans le plâtre et un problème crânien... Enchaîna-t-elle. Il a sa place ici.
Elle commençait à s’énerver... Vas y Anko, fou lui un coup dans la gueule avec ta poitrine énorme !
- Il est peut être débile.
Merci…
- Mais c’est quelqu’un de bon et généreux qui n’hésite pas à aider les gens autour de lui.
C’est vraiment ce qu’elle pensait de moi ?
- Bien, bien... Coupa Kakashi. Anko tu te chargeras de restreindre les venus nocturnes de ton patient. Sakura a besoin de repos. Elle ne supportera pas longtemps les émotions comme ce soir.
Mais qu’est ce qu’elle pouvait bien avoir…
« _ Arrêtez s’il vous pla.. »
Elle avait complètement changé d’attitude et son visage transpirait à vu d’œil. Hum… J’ferais mieux d’allez m’pieuter...
Dans la salle d’attente.
- Elle en a encore pour combien de temps ?
- Difficile à dire... Mais s’il on ne trouve pas rapidement une personne, ça pourrait lui être fatal.
- C’est fatal dans tous les cas... Déclara-t-elle tristement.
Deux jours... Deux interminables jours que je n’avais pas bougé de cette chambre... Et deux jours que je n’avais pas revu Sakura. Anko m’interdisait d’y aller pendant un moment. Elle me l’avait bien fait comprendre quand elle avait gigoté son thermomètre dans tous les sens.
- Rah !
A droite... A gauche... Je n’arrêtais pas de tourner dans tous les sens. Je pensais à Sakura et à ce qu’elle avait. Après tout, elle était au troisième étage... Elle devait avoir quelque chose de grave et d’inquiétant, non ?
- C’est quoi ça ?
Un bruit semblait venir de la fenêtre. Je me levai donc en attrapant un de mes T-shirt orange et boita en la direction de ce bruit étrange. Je l’ouvris et...
- Putain quel est l’enfoiré qui a fait ça ! Hurlais-je.
Un caillou venait de m’exploser le crâne. En penchant la tête je pus apercevoir... Sasuke et Kiba.
- Désolé Naruto ! S’écria Kiba en riant. Ca te dit de v’nir au parc ?
Hum ouais pourquoi pas, et puis j’avais vraiment rien à faire en ce moment. C’est là qu’une idée germa dans mon esprit...
- J’vous rejoins dans une heure les mecs !
- Ok ! Hurla Kiba.
Ils partirent au loin pendant que j’élaborais un plan pour sortir d’ici... Avec elle...
Autre part dans l’hôpital...
Dans une chambre aussi blanche que la neige, une jeune demoiselle respirait l’air de la fenêtre et de son air mélancolique observait le soleil disparaître au loin petit à petit. En réalité, elle réfléchissait. Depuis quelques jours, cet homme qui était entré dans sa vie l’avait perturbé.
En fait, elle n’avait jamais vraiment eut d’ami. C’est pourquoi cette rencontre la déboussolait. Tellement elle était absorbé par ses pensées, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir laissant apparaître une jeune femme à la poitrine généreuse.
- Comment le trouves-tu ? Demanda-t-elle subitement.
Le jeune demoiselle sursauta de son lit et dévia la tête vers sa gauche. Elle pu en effet découvrir Anko qui lui souriait.
- Comment je trouve quoi ?
- Le coucher de soleil. Il est magnifique n’est ce pas ? Sourit-elle en s’approchant de la fenêtre.
La rose la suivit du regard, un sourcil levé sentant qu’elle ne venait pas ici juste pour parler du coucher de soleil.
- C’est toi qui lui as dit de venir me voir ?
- En effet... J’ai pensé que ça te ferait plaisir.
Cette dernière se contenta de grogner discrètement en s’allongeant et tourna le dos à l’infirmière. Anko garda son sourire et savait pertinemment que Sakura s’était finalement attaché au jeune homme. Après tout, on ne résiste pas longtemps à ce Naruto... Sur cette pensée, elle pouffa.
- Il est un peu spécial. Reprit-elle. Mais c’est un mec bien.
- Hm...
Anko s’approcha du lit de la jeune fille pour lui déposer un baiser sur son front tout en lui souhaitant une bonne nuit.
Sakura resta quand même surprise face à ce que venait de dire Anko. Il est vrai qu’il était spécial... Même très spéciale quand elle repensait aux évènements précédents... Finalement, elle s’endormie en se disant qu’il n’était qu’un gamin arrogant.
En vérifiant bien qu’Anko n’était pas dans le coin, je pris une veste noir en cuir, enfila mes baskets... Enfin juste une, puis sortis de la chambre. Les médecins étaient en général entrain de manger vers ces heures là et par conséquent, j’avais plus de chance de pouvoir m’échapper.
Discrètement, je passais devant les chambres des différents patients, évitant les quelques infirmiers du coin. Je pus apercevoir par la même occasion Chiyo qui dormait paisiblement.
Après la montée des escaliers jusqu’au troisième étage, je rejoignis la chambre 066 rapidement. Sans même prendre la peine de frapper, j’entrais sans bruit. La lune éclairait la pièce sombre et Sakura semblait plongée dans un profond sommeil. Je m’approchais doucement et tentais de la secouer pour la réveiller.
- Hey Sakura... Chuchotais-je.
- Hm...
Elle tourna juste sur elle-même tournant la tête de mon côté. Ses petites mèches roses tombantes sur son visage la rendaient… Craquante. Je tentais une nouvelle fois de la réveiller en la secouant par l’épaule.
- Hm qui est ce ? Demanda-t-elle, la voix ensommeillée.
Elle ouvrit ses petits yeux verts et resta interdite durant une minute. Sa bouche s’entrouvrait d’une façon assez sexy et... Mon admiration se perdit vite quand je reçus un coup de poing en pleine face...
- Mais t’es malade !
- Ca t’apprendra à me réveiller ! Grogna-t-elle se relevant. Qu’est ce que tu viens faire ici à cette heure là ! Bailla-t-elle.
Je me grattais la tête et m’approcha de son lit. J’enlevais sa couverture sans aucune explication et sous ses yeux ouverts accompagnés d’une expression plus qu’effrayante, je l’attrapais et la pris dans mes bras, assez dure à en juger par sa gesticulation.
- Mais qu’est ce que tu fais repose moi tout de suite ! Gémit-elle.
- Je t’emmène dehors ce soir.
- Mais t’as un grain pauvre idiot ! Je ne peux pas sortir d’ici et de plus on ne pourra jamais sortir sans se faire remarquer ! Assura-t-elle, complètement convaincue.
- On pari ? Ricanais-je. Et de plus, je suis sure que tu aimerais prendre l’air. Tu n’arrête pas de regarder à l’extérieur.
Elle se calma tout en me fixant de son regard sans émotion. Je rêve ou elle souriait ? Elle enroula ses bras autour de mon cou.
- Si on se fait repérer... Je te tue.
J’avalais ma salive difficilement... Les femmes de cet hôpital étaient décidément toutes flippantes... Après cette brève discussion, je sortis de la chambre toujours sans bruit. Je frôlais les murs en espérant ne pas me faire prendre… et je tenais à la vie.
- Tu crois vraiment qu’il s’en...
- Naruto ! Chuchota Sakura.
Rapidement, je me glissais dans une chambre vide laissant passer les médecins.
- Il ne durera pas plus de trois jours ! Ricana l’un des médecins.
Je voyais le visage de Sakura s’attrister par ces paroles. Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais mal à ce moment là. Les bruits n’étaient plus là et je descendis rapidement les escaliers pour arriver au rez-de-chaussée. Hélas, Anko était à l’accueil entrain de discuter.
- Comment comptes-tu faire. Me fit-elle, un sourire satisfait sur le visage.
Si elle croyait que c’est ça qui m’empêcherais de sortir... Je faisais demi-tour et entra dans ma chambre. Tout en la déposant délicatement sur le lit, j’allais en direction de la fenêtre pour l’ouvrir. Je tournais la tête vers elle et lui dévoila mon sourire vainqueur.
- On va sortir par là ! M’écriais-je.
- Hors de question ! Se renfrogna-t-elle.
- Tu n’as pas le choix.
Je la pris par le bras et l’entraîna vers la fenêtre. Elle gigota dans tous les sens en hurlant de la lâcher.
- Je vais me tuer !
- Ne soit pas ridicule. Il n’y a que trois mètre à peine. Je descends en premier et j’te rattrape.
Je sautais par la fenêtre en faisant bien garde de ne pas me fracasser la jambe dans le plâtre. Après avoir atterrit sans encombre pour la première fois de ma vie, Je levais la tête vers Sakura et l’incita à sauter.
- Allez saute !
- C’est non !
Quelle plaie cette nana...
- Je repars dans ma chambre !
- Tu te feras choper.
Elle croisa les bras d’énervement. Quelques minutes plus tard, elle se décida à passer la fenêtre. Tout d’abord, elle s’assit au rebord mais en vu de la tronche qu’elle tirait, elle était effrayée.
- Tu risque rien j’te rattrape.
Elle prit une grande inspiration et se laissa tomber dans le vide. Par chance, je réussis à l’avoir mais hélas, prit par mon mal de jambe, je tombais en arrière avec elle sur moi. Ses yeux brillaient tellement à la lumière de la lune que j’en restais immobile sans pouvoir, ou vouloir, bouger. Elle décida cependant de se relever en riant. Tarée ?
- Je n’avais jamais ressenti cette sensation.
- De quoi tu parles. Soupirais-je en me relevant.
- Celle de faire le mur. Sourit-elle.
Je lui proposais de la reporter mais elle refusa, me disant qu’elle souhaitait marcher. On aurait dis qu’elle vacillait par moment. Sûrement dû au fait qu’elle n’avait plus l’habitude d’utiliser ses jambes. Une des raisons que je détestais les hôpitaux… C’était cet emprisonnement. Pas étonnant que son regard était si froid. Elle n’avait plus l’occasion de découvrir le monde extérieur.
Par moment, elle me regardait en souriant. Jamais je ne lui avais vu une telle expression depuis que je l’avais rencontré. Jamais son sourire n’avait parut aussi sincère.
Le parc n’était plus très loin et en chemin, je lui racontais certain de mes exploits dont j’étais fière. Est-ce que j’lui prenais la tête ? J’en savais rien. En attendant elle n’avait pas arrêté de rire.
- Hey Naruto! Hurla Kiba.
- Kiba! Lui répondis-je.
Du coin de l’œil, je vis Sakura ralentir avec cet air effrayé. Elle hésitait. Peut être qu’ils l’intimidaient. Je m’approchais d’elle et lui tendis ma main en lui souriant.
- T’inquiète pas, ils ne vont pas te manger.
- J’le sais bien ! Grogna-elle, en me devançant.
Je m’demandais ou elle le chopait son caractère de merde. Je la rattrapais et me remis à son niveau. On arriva enfin vers eux, qui avaient l’air totalement d’être surpris. Je voyais déjà le sourire en coin de Sasuke se dessiner...
- Salut les mecs.
- Tu nous ramène ta gonzesse ? S’esclaffa Shikamaru.
- Certainement pas ! S’écria Sakura.
Ils la regardèrent un peu comme si elle était une curiosité à analyser. Chacun se présenta. Kiba qui se la jouait petit dragueur, Shikamaru qui n’avait même pas eu la force de lui serrer la main et Sasuke qui avait semblé lui chuchoter quelque chose à l’oreille.
- Naruto ! S’écria une voix féminine.
En me retournant, je pus découvrir avec surprise Temari accompagné d’Ino à son bras.
- Hey les filles ! M’écriais-je de joie. Ca fait un bail !
Elles s’approchèrent et me firent la bise l’une après l’autre. Par la suite, elles dévisagèrent Sakura.
- C’est Sakura, elle est de l’hôpital.
- Enchanté Sakura. Je suis Ino. Dit-elle en lui faisant la bise.
C’était marrant, Sakura avait l’air complètement bouleversé. Comme si... Tous ça était nouveau pour elle. Elle rendit un sourire timide à Ino avant de regarder Temari. Cette dernière souriait de plus belle. Je la connaissais assez pour se permettre des petites plaisanteries douteuses.
- Salut Saki ! S’écria-t-elle. Je peux t’appeler comme ça hein ? Je suis Temari mais appelle moi Tem c’est plus intime ! Enchaîna-t-elle avec un clin d’œil.
Je levais les yeux au ciel. Sakura lui rendit un autre petit sourire en lui faisant la bise délicatement. C’était assez… Déroutant. Elle ne paraissait vraiment pas à l’aise. Ino avait l’allure de ces mannequins qu’on voyait à la télé. Grande, belle, mince et un sourire ravageur. Son visage illuminait toujours tout autour d’elle, comme ci elle était née pour faire régner la joie autour d’elle. Ses yeux bleus foncé rendaient son regard encore plus envoûtant. Elle attachait souvent ses longs cheveux blonds en une couette. Temari était moins « superficielle », néanmoins, elle dégageait quelque chose de fort. Plus petite qu’Ino, elle avait plus la carrure d’une sportive. Cela n’entachait rien à sa féminité car ce n’était pas flagrant. Elle possédait des yeux verts un poil plus foncé que Sakura et avait pour habitude de s’attacher les cheveux en quatre couettes.
- Tu sais d’habitude Naruto ramène toujours des filles superficielles et étrange ! S’esclaffa-t-elle. Je dois dire que pour une fois son choix diverge de d’habitude !
Je soupirais.
- Encore une fois... Maugréa Sakura. Je ne suis pas sa copine comme vous semblez le prétendre !
- Whoua et elle a du caractère la petite ! Intervint Sasuke. Je l’aime déjà.
- Ne fait pas attention... Murmurais-je à Sakura.
- Hey Saki ! Ca te dit qu’on te fasse une petite démo ? Intervint Kiba.
- Pourquoi pas.
- Je vous la laisse ?
- Mais oui Naruto vas y on ne mord pas. Assura Temari avec cette petite lueur dans les yeux.
Je lui faisais confiance. Je partis avec les mecs pour bavarder un peu et essayer peut être le skate... En tournant la tête derrière moi, je vis Sakura un peu perdu entraîner par les filles vers les bancs... Tout en me lançant des yeux apeurés suppliant que je revienne. Je ne sais pas si c’était mon côté psychopathe, mais je lui envoyais mon sourire ravageur avant de la quitter des yeux.
Du côté des filles...
Temari et Ino invitèrent Sakura à s’installer sur un des nombreux bancs du parc. Cette dernière vint se mettre entre les deux jeunes filles, cependant un tantinet peu sûr d’elle.
- Alors qu’est ce que t’en dis ? Demanda Temari à l’intention de Sakura. Ils se débrouillent bien.
- Je ne peux que confirmer. En vérité je n’ai jamais vu quelqu’un faire du... Skate c’est ça ?
- Vraiment ? Fit Ino, étonné. C’est pourtant courant dans le coin.
- Disons que je ne sors pas souvent. Sourit tristement Sakura.
Les deux jeunes filles ne purent s’empêcher de la regarder. Sakura observait les garçons enchaîner figure sur figure, toutes plus impressionnantes.
- Tu sais. Commença Ino. Je te trouve bien étrange Sakura, mais tu à l’air d’être une fille bien.
- Euh merci.
- Non sincèrement ! Rit-elle. Je ne saurais dire mais tu as quelque chose que j’apprécie.
- C’est gentil. Vous m’avez l’air sympathique aussi. Admit-elle.
Temari et Ino rirent en cœur sous le regard perplexe de Sakura.
- Comment trouve tu Naruto ? Questionna Temari, curieuse et sans gêne.
Sakura sembla réfléchir un moment. En fait, elle trouvait cette curiosité un peu douteuse. Mais elle se laissa bercer par cet élan d’amitié naissant, voulant une fois dans sa vie ressentir le bonheur d’avoir des amis à qui parler. Pour changer des infirmiers.
- Il est arrogant ! Assura-elle.
- Tout à fait d’accord ! S’écrièrent les deux jeunes filles.
- Et vraiment trop entêté. Enchaîna Sakura. Totalement puéril !
- Oui c’est souvent ce que disent les gens.
- Mais j’avouerais qu’il... Il est sympa. Finit-elle par dire hésitante.
Temari et Ino se sourirent en silence.
- Sakura, quelque chose ne va pas ? Demanda soudainement Ino. Tu transpires.
Sakura passa une main sur son front et effectivement, elle essuya rapidement une petite goutte de sueur qui perlait le long de sa tempe.
- Oui, oui ne t’en fais pas. Sourit-elle.
- Dit donc j’ai une idée ! S’écria Temari. Et si on prenait des photos les filles ? Pour graver à jamais cette rencontre !
Sakura écarquilla les yeux sous la surprise. Tous ca étaient tellement étranges pour elle. Elle avait l’impression d’être totalement à l’ouest de leur monde. Du monde.
- Alors ? S’enquit-elle.
- Pourquoi pas ! S’enthousiasma Ino.
- Ne fait pas la timide Saki ! Vient par là !
Temari sortit de sa petite sacoche un appareil numérique. Elle se mit entre Sakura et Ino et pointa l’appareil en face. Un flash apparut alors, éblouissant les alentours.
- Oh sourit Saki ! Se plaignit-elle.
Elle recommençait, toujours et toujours suppliant la rose à sourire. Sakura se sentait déboussolé. Et espérait même que Naruto vienne la sauver
- Alors les filles, on ne nous attend même pas ! S’indigna Kiba. Je veux une photo avec Sakura !
- Rêve !
- Ferme là Tem ! J’exige une photo avec toi Sakura ! Dit-il, le sourire charmeur.
- Ne fais le gamin Kiba.
- Ne vous battez pas. Les interrompit Ino. Pour commencer, nous allons prendre Sakura et Naruto !
Sakura me regarda d’un ai étrange. Je m’avançais, toujours de ma démarche boitant vers elle et lui tendit la main. J’avais un peu peur qu’elle ne refuse, vu son caractère un peu lunatique. Mais elle me la prit et se positionna prêt de moi. Sans me regarder et se bornant à fixer l’appareil que tendait Tem.
- Souriez ! S’écria-t-elle.
Le flash nous éblouit. Après ça, la futur photographe nous fusilla comme une mitraillette. Photo de groupe, à deux, ou trois ou encore quatre. Sa carte mémoire pleine, elle abandonna pour le bonheur de tous. Je pus découvrir Sakura qui regardait avec réflexion le skate à côté de Kiba. Une idée me traversa alors l’esprit. Riant, comme un déluré, je m’approchais de Sakura qui d’ailleurs soupira en me voyant arriver.
- Qu’est ce que tu veux encore ? S’enquit-elle.
- Tu semble attirer par un objet dangereux pour les personnes comme toi ! M’écriais-je. Tu veux essayer ? Dis-je en pointant le skate.
Son visage passa par tous. La surprise, l’horreur, la curiosité, puis finalement elle soupira. Mais elle me donna un de ces petits sourires si craquant.
- Je peux ? Dit-elle, à peine audible.
- Evidemment ! Cria d’excitation Sasuke. Mais je t’aide ok ?
- Je peux m’en charger ! Grognais-je.
- C’est mon skate ! Rétorqua Sasuke comme un gamin, en me lançant un clin d’œil.
Du coin de l’œil, je remarquais qu’Ino était au bras de son Kiba qui à l’occasion se roulait des pelles. Shikamaru discutait avec Tem, sûrement en tentant vainement de la draguer. Il n’avait toujours pas compris que Sasuke lui casserait l’autre jambe s’il continuait.
Je vis Sasuke prendre son engin et l’amena vers nous. Il le posa à terre et prit la main de Sakura.
- Met tes pieds comme ça. Expliqua-il en lui montrant les gestes. Je vais te pousser mais ne t’inquiète pas je te lâche pas !
- D’accords. Acquiesça-t-elle, peu sur.
Elle se mit en position, un peu tremblante malgré Sasuke qui la soutenait. Elle me lança un petit regard et comme à son habitude depuis peu, me sourit. Sasuke la poussa doucement et de la panique traversa son visage
- T’inquiète je te tiens !
Ses cheveux roses virevoltaient face au vent. Son sourire parût à présent plus convaincant. Et au fur et à mesure que Sasuke la poussait, elle fermait les yeux en se laissant porter. Qu’elle inconsciente ! Mais elle semblait tellement heureuse en cet instant.
- Allez Sakura ! Hurla Kiba qui sembla enfin abandonner la bouche d’Ino.
Tout le monde regardait la scène, le sourire aux lèvres. Les mecs m’avaient assuré qu’ils appréciaient Sakura, malgré le fait qu’il ne la connaissait pas tant que ça. J’imaginais que du côté des filles, ça devait être la même chose. Après tout, comment pouvait-on résister à ce petit visage angélique ? Cachant cependant une véritable harpie !
Je continuais de la regarder, paisible sur le skate en levant les bras. A présent, elle riait. Aux éclats. J’étais littéralement sur le cul ! Jamais elle n’avait rit autant avant. Sasuke la ramena enfin l’aidant à descendre. Elle tituba un peu en ma direction et je la rattrapais avant qu’elle ne s’effondre. Elle s’agrippa à mes épaules et leva la tête, ses petits yeux pétillants comme jamais me dévisageant.
- C’était génial ! S’écria-t-elle. Je recommence quand tu veux Sasuke.
Ce dernier lui décocha son sourire en coin et lui assura une nouvelle ballade prochainement. Revenant sur Sakura, elle souriait toujours. Cependant, une fine coulée de sueur apparut sur son front.
- Je te remercie sincèrement Naruto. Murmura-t-elle. C’est sûrement la plus belle soirée de ma vie. Vraiment je ne...
Elle se stoppa net. Sa bouche resta ouverte durant presque une minute entière. Ce laps de temps me paraissait être une éternité. La sueur doubla et je sentais ses mains glisser le long de mes bras.
- Sakura ? M’inquiétais-je.
Elle haleta fortement, essayant sûrement de parler mais elle n’y parvenait pas. Elle s’écroula à genoux au sol et je me dépêchais de la retenir avant qu’elle ne tombe plus bas.
- Sakura ! Criais-je, à présent inquiet.
- Je... J’ai... Peux...
Sa respiration se fut plus difficile, à en voir comment elle lutait pour prononcer un mot. Sa sueur était à présent bien là, dégoulinant sur tout son visage maintenant plus pâle que jamais.
- Qu’est ce qu’elle a ? S’inquiéta maintenant Tem.
- Pourquoi elle transpire ?
- Naruto répond !
Je ne pus répondre. Je pris Sakura dans mes bras et courus, enfin comme je pus, en direction de l’hôpital. Les autres m’emboitèrent le pas. Ils devaient s’inquiéter tout autant que moi. Sakura avait de plus en plus de mal à respirer et suffoquait. J’avais peur d’arriver trop tard. Et si jamais... Non ! Je ne voulais pas y penser.
Nous arrivâmes tous en panique à l’hôpital ignorant les injures des gens que l’on bousculait. Je vis le visage d’Anko qui commençait par s’énerver puis en découvrant Sakura dans mes bras haletant, elle accourut vers moi.
- Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ! Hurla-elle.
- Tu m’engueuleras plus tard ! Occupe-toi de Sakura.
Elle me la prit des mains et cria aux infirmiers de chercher les médecins. Elle la déposa quelques secondes plus tard sur un brancard puis se retourna furtivement vers moi. Je sentis une main se claquer fortement sur ma joue, me détournant la tête légèrement.
- Crétin ! Cracha-t-elle.
Je la vis s’éloigner aux côtés de Sakura, sous le regard médusé de mes amis.
Les secondes semblaient être des heures. Ca devait faire quoi ? Deux heures depuis que j’avais ramené Sakura. J’attendais dans la salle d’attente, toujours en compagnie de mes amis qui n’avaient pas voulu partir pour connaître l’état de Sakura. En fait, j’avais la nette impression qu’il s’inquiétait aussi pour moi. Je dois dire que j’avais du frapper tous les centimètres des murs de la pièce sous l’énervement. Mes mains en étaient presque enflées. J’en étais malade d’être là cause du mal de Sakura. Jamais je ne pourrais me pardonner si jamais il lui arrivait quelque chose.
Anko réapparut enfin dans la salle. Elle me toisa d’une manière très, très horrible. Si les regards pouvaient tuer… Je serais déjà mort et enterré à coup de pelle.
Tous le monde se leva aussitôt, sauf moi, les yeux pétillants souhaitant de bonnes nouvelles.
L’infirmière soupira et daigna enfin parler.
- Rentrer tous chez vous. Souffla-elle.
- Mais... Commença Ino.
- Sakura va bien ? Demanda Sasuke.
- Je vous aie dis de rentrer chez vous. Il est une heure du matin passé et vos parents vont s’inquiéter. Naruto vous préviendra si quelque chose se passe.
Ils me regardèrent tous, puis baissèrent les yeux. Ils ne purent contester les ordres d’Anko puis, me disant à la prochaine, sortir de la salle telle des morts vivants.
Anko tapota du pied tout en me regardant intensément. Je détestais ça. Mais après tout, je l’avais un peu mérité non ?
- Naruto... Qu’est ce qui t’as pris bon sang ! S’énerva-t-elle. Te rends-tu compte que c’était extrêmement dangereux !
- Je ne pensais pas à mal... Me défendis-je.
- Je n’en ai rien à foutre Naruto ! S’emporta-t-elle. Elle aurait pu mourir tu entends ? Mourir !
J’avais l’impression que tous s’arrêtait autour de moi. Ce mot ne cessait de se répéter au profond de mon être. Mourir... J’aurais pu la tuer. Je me pinçais la lèvre inférieure à en saigner.
- Tu veux vraiment savoir ce qu’elle a Naruto ? Tu tiens vraiment à le savoir ?
Je la regardais hébété. Je ne pouvais plus prononcer un mot... Pour une fois. Je me contentais d’attendre la suite et de me taire. Je fus alors obliger de m’asseoir car mes jambes faiblissaient sous le poids des paroles d’Anko. Ma vue se brouillait. Je ne pouvais croire ce qu’elle était entrain de me hurler...
Huit heures. Cela faisait bien huit heure que je m’étais allongé dans mon lit, la tête enfouie sous ma couette essayant en vain de trouver le sommeil. Hélas impossible. Je n’y parvenais pas. Mes pensées m’empêchaient totalement de sombrer dans l’inconscience. Et puis, même si j’arrivais à fermer l’œil, les cauchemars me hantaient.
En relevant la couverture pour respirer, je passais une main dans mes cheveux et me levais assis en observant le soleil qui s’était levé depuis quelques temps. Je pris une profonde inspiration, puis me leva en direction de la pièce en face. Je m’observais dans la glace et je pouvais dire que ma tronche n’était pas très belle à voir. J’avais des cernes dignes d’un mec insomniaque, les yeux presque gonflés et la bouche qui n’affichait qu’un air morose. Mes cheveux s’ébouriffaient dans tous les sens. Ca pouvait paraître sexy mais pas en cette matinée.
Depuis hier, je n’avais cessé de réfléchir. Comment devrais-je me comporter ? Devrais-je allez la voir ? Ce qui serait impossible. Plus personne ne me laisserait l’approcher à moins de deux cents mètres. Ou bien alors, avec trois gardes rapprochés !
En soupirant, je rejoignis le lit et m’affala dessus. Après le cirque d’Anko de la veille, elle m’avait envoyé dans ma chambre et m’avait prié de ne plus en sortir avant qu’elle ne revienne. Ne voulant l’énervé davantage, j’attendais. J’attendais impatiemment d’être libre. Et manger peut être, même si l’appétit n’était pas très présent et vraiment pas important dans l’état actuel.
En réalité, j’essayais toujours de réaliser ce que m’avait appris Anko. La maladie de Sakura. Elle ne m’avait pas explicitement raconté les détails. Juste ce qu’il fallait pour m’en vouloir. J’aurais pu être la cause de sa perte. Ces derniers jours, je l’avais confronté à trop d’émotion d’un coup. Ce qui était clairement mauvais pour elle.
La porte s’ouvrit, laissant échapper un petit grincement désagréable. Evidemment, Anko s’avança vers moi, le regard neutre sans émotion. C’aurait du m’effrayer mais en fait j’en avais strictement rien à faire pour le moment. Tous ce qui importait, c’était de voir Sakura.
- Tu n’as pas beaucoup dormi n’est ce pas.
Ce n’était pas une question. Mais plus une constatation qu’elle faisait en me dévisageant. Elle s’approcha et s’assit près de moi, la tête baissée vers ses pieds, qu’elle balançait.
- Ecoute, je sais que tu ne voulais pas de mal à Sakura mais... C’était irresponsable ce que tu as fais tu comprends ?
Levant enfin les yeux vers elle, je pus constater à présent qu’elle me regardait inquiète.
- Je sais.
Franchement, je ne pouvais rien dire d’autre. Elle soupira.
- Elle va mieux. Dit-elle en mettant son doigt sur sa joue. Je veux bien t’autoriser à la voir mais... Je t’en prie Naruto, fais attention.
Elle déposa sa main sur la mienne, sans doute pour me soutenir, puis sortie. L’information venait enfin d’arriver à mon cerveau. Ces dernières heures, mes neurones avaient du mal à se connecter. Je n’attendis pas plus longtemps. Je marchais en direction de sa chambre. Bousculant quelque patient à l’occasion, comme d’habitude.
- Bonjour mon petit Naruto ! S’exclama une voix.
- Oh Chiyo... Soufflais-je.
Elle me lança son sourire ridé.
- Bon courage jeune homme.
Je ne pris pas le temps de comprendre son attitude et détala à toute vitesse dans la chambre 066. En arrivant devant, je restais plusieurs minutes immobiles. M’en voudrait-elle ? Je la comprendrais. Après une grande inspiration, je toquais doucement et entrais. Elle était allongée, pour ne pas changer, et semblait dormir. Son teint avait reprit sa couleur, ivoire. Beaucoup moins inquiétant que la veille. Je boitais vers son lit et m’assit sur la chaise d’à côté. Je la contemplais. Elle avait l’air paisible.
- Kabuto t’as laissé passer ? Ricana-elle.
Je sursautais. Elle me fixait, souriante. J’avais raté un épisode ?
- Ne fais pas cette tête ! Ferme la bouche avant de gober des bestioles !
Je n’arrivais pas à parler. C’était vraiment idiot ! Putain !
- Cesse ce mutisme agaçant. Siffla-elle.
- Pardon…
Je baissais les yeux ne pouvant soutenir son regard.
- Je n’aurais pas du. J’aurais du m’abstenir de... Balbutiais-je.
- Naruto...
Je levais le regard et découvrit des yeux émeraude me toiser. Un peu plus sévère qu’il y a deux minutes.
- Elle te l’a dit hein ? Ria-t-elle nerveuse. Je lui avais demandé de ne pas dévoiler ma maladie.
- Sakura…
- Ecoute-moi Naruto. Je ne veux pas que ça change quoi que ce soit. Vois-tu, depuis que je suis petite les gens n’arrête pas de me traiter en personne faible, fragile et cassable. Raconta-t-elle, la rage transpirant ses paroles. Jamais je n’étais sortie de l’hôpital. On ne me laissait même pas allez dans le parc. Je restais enfermer dans une pièce, blanche et sans vie. Mais... Depuis que je t’ai rencontré, ma vie à complètement changé. En quelques jours, j’ai découvert plus de chose que dans ma petite existence. Alors je t’en prie Naruto, continue de me faire vivre comme tu le fais depuis des jours. Je me fiche de perdre conscience, de suffoquer ou de transpirer. Je veux continuer de vivre comme ça, avec toi.
J’en restais pantois. Ma bouche s’ouvrait et se refermait sans qu’aucun son ne sorte. Je la dévisageais incrédule et incapable de bouger. J’étais vraiment un navet !
- Tu commence à m’inquiéter. S’enquit-elle. C’est la première fois que je te vois aussi silencieux ! S’il te plaît Naruto, parle !
Je la regardais encore. Son sourire s’effaça peu à peu laissant place à de l’agacement. Je décidais alors de réagir. En levant ma main, je la déposais sur la sienne. Nous nous regardâmes toujours, sans bouger. Je lui sourie.
- Pardon Sakura. Soupirais-je.
- Arrête donc de t’excuser. Je vais finir par croire que je suis une mauvaise personne. Ricana-t-elle. Ce qui est impossible.
C’était incroyable. Elle faisait tout pour ne pas me faire de peine. Elle continuait de balancer des blagues alors que dans son état... Je sursautais. Je venais d’avoir une révélation. Quel idiot ! Vraiment ! Pourquoi me morfondre ? Elle-même l’avait dit. Elle n’avait jamais été autant heureuse de toute sa vie. Ca devrait me réjouir non ?
J’avais l’impression de me parler à moi-même depuis des heures. Je daignais reposer mon intention sur Sakura qui me regardait perplexe.
- Tu sais quoi ? M’écriais-je d’un coup. Je reviens ce soir avec une surprise !
Sur ces mots, je déguerpissais de la chambre avant qu’elle ne puisse me retenir. Je la vis écarquiller des yeux du coin de l’œil, mais je continuais ma route. En arrivant vers l’accueil au rez de chaussée, j’aperçus Anko qui, comme à son habitude, draguait. Irrécupérable ! M’esclaffais-je en levant les yeux au ciel. En soupirant, j’approchais. Elle me vit enfin et me lança un des ses sourires supposer me faire fondre. Il me donnait plutôt l’effet inverse. L’homme avec qui elle discutait n’était que Kakashi, qui me salua poliment. Je lui rendis la politesse, parfois je m’étonnais, puis reprit mon intention sur Anko.
- Dis-moi Anko. J’ai l’droit d’inviter mes amis n’est ce pas ? Questionnais-je, le regard malicieux.
- Hum... Qu’est ce que tu mijotes encore. Souffla-elle en secouant la tête, désespérée.
- Et bien... Je me demandais s’ils pouvaient passer ce soir.
J’essayais de mettre en pratique la tête de chat, les yeux grands ouverts comme des soucoupes avec un sourire en coin dévastateur.
- Tu crois m’avoir avec cette tronche ? Se moqua-t-elle.
- Ouais !
Elle leva les yeux en l’air et me gratifia d’un sourire, révélateur de bonne nouvelle.
- D’accord petit ! S’écria-t-elle en me frottant la tête violemment.
Une vrai brute cette nana !
- Je comptais les emmener voir Sakura !
- Hors de question ! Hurla une voix masculine.
Inutile de me retourner pour savoir qui était cet abruti. J’entendais les pas lourds de Kabuto se rapprocher jusqu’à nous. Il se mit entre Anko et moi, me toisant de sa petite hauteur. Et vous pouvez me croire, c’est difficile de paraître supérieur quand on a sa taille de nain.
- Anko, ne laisse pas ce gamin mettre le bordel dans cet hôpital !
- Je ne fou pas le bordel !
Six yeux se posèrent sur moi et je préférais me taire, me rendant compte que finalement personne n’avait jamais autant foutu le bordel dans cet hôpital…
- Il est inadmissible de le laisser encore la fréquenter !
- Dis donc monsieur le râleur ! M’exclamais-je. Je fréquente qui je veux.
- Pas ici en tous cas ! S’énerva-t-il. Tu as assez mis la vie de Sakura en danger !
Je suivis du coin de l’œil les mouvements d’Anko, une main plaqué sur son front, soupirant. Kakashi semblait perdre à son tour patience.
- On devrait le muter ailleurs. Proposa Kabuto, le sourire aux lèvres.
- Rêve ! Ca me manquerait de ne plus pouvoir t’en faire baver.
- Petit morveux ! Grogna-t-il.
- STOP ! Cria Anko. J’en peux plus de vos gamineries. Naruto tu peux inviter tes amis mais seulement deux pas plus ! Quant à toi Kabuto tu la fermes et tu t’écrases.
- Certainement pas ! S’indigna le jeune médecin. Kakahi, dit quelque chose !
Ce dernier soupira en s’en pourfendre l’âme. Il tapota l’épaule de Kabuto puis tourna la tête vers moi, me toisant de son regard neutre et mystérieux. Le problème avec Kakahi, c’est qu’on ne savait jamais à quoi il pensait.
- Kabuto calme toi. Je sais que ça peut te paraître dur mais je pense que Naruto n’ait pas en tord.
Je lui décochais mon sourire ravageur. Prend ça Kabuto !
- Ca ne ferait pas de mal à Sakura d’avoir un peu de compagnie.
- Ca ne ferait que lui faire du mal !
- En quoi avoir des amis est mal ? Rétorquais-je. Tu l’empêches de vivre, minus.
- Tu es surtout un emmerdeur ! Rétorqua-t-il, agacé.
- Et toi un…
- Arrêtez merde ! Nous coupâmes Anko. C’est décidé maintenant Naruto dans ta chambre !
J’obéis en sautillant de joie, sur une jambe, tout en regardant Kabuto plus énervé que jamais. Mais en y réfléchissant, je trouvais ça étrange d’avoir obtenu cette faveur si rapidement et si facilement. Devais-je me méfier de quelque chose d’inattendu ? Venant d’Anko, ça ne m’étonnerait même pas !
Je m’affalais sur mon lit blanc tout en tapotant le numéro de Sasuke. Il décrocha rapidement et je pus lui expliquer mon projet. Certes ce n’était qu’une petite visite, mais je pensais qu’il serait d’accord. Ainsi que Tem. Après presque une heure au téléphone, ou il m’avait raconté que tout le monde avait été inquiet, Ino en devenait presque hystérique, Tem en avait perdu sa langue et lui n’avait pas non plus réussi à dormir. Il m’avait avoué qu’il se sentait coupable. Qu’il aurait du refuser de la laisser monter sur son skate. Le coupant, je l’avais rassuré sur la santé de Sakura et qu’il n’avait pas de soucis à se faire. Après tout, c’était moi qui avait émit l’idée qu’elle en fasse ?
Enfin bref, j’avais la journée pour me reposer. Je n’avais rien contre une petite sieste. Mes paupières ne tiendraient pas longtemps et il fallait que je sois en forme. C’est en retirant mon T-shirt et ma basket que je m’allongeais. Je me mis alors à me remémorer le temps que j’avais passé ici. Au début, j’avais été très désagréable avec le personnel de l’hôpital, je l’avoue. J’y pouvais rien, après tous je détestais cet endroit ! Anko avait survécu à mes fugues nocturnes, mes sarcasmes et blagues débiles en rapport à sa poitrine protubérante.
Puis, j’avais rencontré Sakura. J’avais tout de suite sentie qu’il se passerait quelque chose entre nous. Quoi ? J’savais pas encore. Je n’avais qu’elle en tête. Je voyais son visage, même quand elle n’était pas en face de moi. Elle m’obsédait.
Comment avais-je pu m’attacher à ce point ?
Le sommeil m’emporta.
L’amour, l’amour, l’amour… Ah l’amour. Ce sentiment si agréable, si chaud. Ses papillons dans le ventre. Cette sensation intense. Ce sentiment d’être bien, d’être léger, d’être aimé.