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Après tout ce qui venait de se passer, Charuru avait enfin pris le temps de réfléchir aux évènements qui venait de se dérouler. Il lui semblait que tout s’était brusquement précipité, propulsant elle et ses amis dans de nouveaux tourments… Lui faisant perdre de vue son objectif initial depuis son départ de Tahori : interroger Lucy. Maintenant que le danger était hypothétiquement écarté, celle-ci pouvait de nouveau réfléchir à ce point qui la mettait mal à l’aise.
« Mourir aujourd’hui ou dans un an, qu’est ce que ça change… »
Cette phrase qu’avait prononcé Lucy en tentant de se jeter de la falaise avait perturbé l’exceed blanche, faisant inconsciemment le lien avec cette fameuse nuit à Tahori, où elle avait bien cru avec Wendy que la jeune femme, saisie cette nuit-là par un trouble inconnu, ne s’en sortirait pas. Charuru voulait mettre ce sujet au clair. Même si Lucy venait de vivre une épreuve difficile avec la perte de Plue, Charuru avait du mal à résisté à son envie de comprendre la constellationniste, surtout qu’elle n’aimait pas que l’on mente et que l’on reporte la faute sur son amie Wendy. Pourquoi Lucy faisait croire aux autres que Wendy avait vomi… C’était ridicule.
Cela faisait plusieurs minutes que Charuru avait quitté le campement pour rejoindre Lucy, sans savoir vraiment ce qu’elle allait lui dire. Au fond, elle se doutait que ce n’était pas le bon moment, mais en réalité, il y avait-il un bon moment pour aborder ce sujet ? De façon rationnelle, elle avait déduit en marchant qu’il était plus sage malgré tout de lui poser dès à présent la question, tant qu’elle pouvait être seule à seule avec Lucy. Pourquoi ? Car la petite chatte avait un mauvais pressentiment, et son instinct ne la trompait presque jamais. Oui, c’était certainement le meilleur moment, épargnant peut-être à l’occasion un nouveau chagrin à Wendy.
Dans sa réflexion, elle ne remarqua pas qu’elle était désormais arrivée près de l’étang. Elle tomba nez à nez avec Lucy, qui était sortit de l’eau. Cette dernière était encore nue, tournant le dos à Charuru et en train d’examiner ses vêtements en lambeau. Charuru s’arrêta, tétanisé par l’angoisse de connaitre la suite tout en étant animée par sa curiosité. Elle entendait Lucy marmonner et rouspéter au sujet de sa tenue déchirée, mais elle n’avait toujours pas fait attention à l’arrivée de la petit chatte.
La fraicheur de l’eau avait apaisé les larmes de la constellationniste. Lucy ne se souvenait plus à quand remontait sa dernière réelle crise de larme, des larmes qui émanait vraiment der son cœur, des larmes qui révélait sa sensibilité au grand jour. Elle avait enfin vidé son sac, mais seule. Lucy était touchée en plein cœur, ce dernier, blessé, ne serait pas facile à réconforter, et cet isolement prenait soudainement une place démesurée.
Une infime once de culpabilité se fraya un chemin dans l’esprit de Lucy quant aux âmes égarées, à qui elle avait promis de réserver ses larmes. Elle n’aimait pas être partagée entre ses deux sentiments. Tiraillé entre la culpabilité et l’envie d’être entouré, Lucy se perdait et se décourageait, entremêlant ses pensées. Le cœur serré, Lucy rapprocha ses vêtements déchirés près de sa poitrine, et murmura :
Lucy – Désolé…
Attiré par la détresse de sa maitresse, un nuage rose se forma devant Lucy, laissant apparaitre son esprit Virgo. Surprise par cette arrivée, Lucy fit un bon en arrière :
Lucy – Aaaaaaah ! Tu m’as fait peur Virgo !
Lucy saisit ses morceaux de vêtements pour cacher un minimum son corps dénudé, et surtout son intimité.
Virgo – Désolé Hime/Princesse. Dois-je être puni ?
Lucy – Toujours pas Virgo… Même si je dois avouer que ta mascarade à Fairy Tail pour m’obliger à partir avec les autres ont eu de lourdes conséquences.
Virgo – Désolé Hime sama. Mon intuition m’indiquait un danger.
Lucy – Mais il y a eu des blessés Virgo. Natsu est mal en point, Wendy est épuisée, et… Plue n’est plus là…
Virgo – Reportez vous la faute sur moi Hime-sama ?
Lucy – Non ! Bien sûr que non ! Comment pouvait-on le savoir… Mais en tant que maitresse, j’ai failli à ma mission de protéger mes esprits... Et j’ai blessé mes amis aussi. Et pourtant, tout le monde est là pour m’aider, même vous… Je ne vous mérite pas. Plue est mort par ma faute…
Virgo – Pourtant, j’ai un message à vous transmettre de sa part.
Lucy – Qu…Quoi ?
Virgo – Sa clé est certainement brisée, mais son esprit est toujours vivant Princesse.
Lucy – C’est vrai Virgo ?! Tu ne te moque pas de moi ?
Virgo – Jamais Princesse. Toutefois, j’ai le regret de vous annoncez que vous ne pourrez pas le revoir. Sans clé, nous ne pouvons franchir la porte pour venir dans ce monde ci. Son esprit est donc coincé dans le monde des esprits. Par contre, le Roi des Esprits est d’ores et déjà commencé à fabriquer une nouvelle clé pour Plue, mais elle ne sera pas disponible avant un bon siècle.
Entendant cela, Lucy s’accroupit, soulagé par le poids qui venait de s’envoler, balayé d’un coup par un regain d’espoir. Plue était donc vivant, quel immense soulagement d’entendre ses mots sortir de la bouche de son esprit. Du fond de son cœur, Lucy espérait qu’il allait bien, peu importait qu’il la déteste ou non, son bonheur était tout ce qui comptait pour elle. Il trouvera un propriétaire certainement beaucoup plus soigneux qu’elle.
Lucy – Je vois… Tant mieux, j’espère qu’il sera heureux.
Virgo – Toujours est-il qu’il m’a demandé de vous délivrez un message. Il m’a dit de vous dire que vous avez été la propriétaire qui s’était le plus occupé de lui, il vous aimait énormément, et il vous demande de ne pas vous reprochez sa disparition et d’avancer.
Très émue par les déclarations de Virgo, Lucy sentait de nouveau les larmes picoter ses yeux marron. Comment pouvait-il penser qu’elle allait se déresponsabilisé aussi facilement ?
Lucy – Je… Je ne mérite pas tant d’amour de sa part.
Virgo – Bien au contraire, nous sommes tous d’accord avec lui. Et il insiste sur le fait que vous devez renouer les liens avec vos camarades de Fairy Tail. Il en va de votre survie.
Lucy – Et comment ? En me forçant ? Non, je ne veux toujours pas, et ce pour les mêmes raisons que j’ai toujours avancées…
Virgo – Vous forcez à être accompagnée pour cette mission fut la meilleure décision que j’ai jamais prise. Je recommencerais sans hésitez.
Lucy relevé la tête vers le ciel, regardant les rayons du soleil se clairsemé parmi les branches des arbres. Elle avait le cœur complètement nouée, tiraillé par ses sentiments contradictoire. Elle comprenait doucement qu’en réalité, elle ne voulait plus être seule, et Virgo l’avait bien compris. Un soupir s’échappa de ses lèvres humides, pourquoi fallait-il frôler la mort pour avancer dans la vie ? La belle constellationniste décida de se ressaisir, et de changer de sujet :
Lucy – Merci Virgo pour le message. Peux-tu m’aider ? Je crois que je risque d’attirer un peu trop l’attention si je garde ce genre de guenilles.
Virgo – Tout de suite Hime.
L’esprit de la servante frappa dans ses mains, faisant aussitôt apparaitre un vêtement issu du monde des esprits, un vêtement qui ne fit pas vraiment le plus d’effet sur Lucy :
Lucy – Une robe ? Mais tu plaisantes Virgo ? Et si un combat se présentait ? Ce n’est pas vraiment la tenue la plus adéquate.7
Virgo – Je n’ai que ça en stock Hime.
Lucy – Menteuse…
Virgo – Vous me connaissez bien Hime, mais vous m’avez demandé une tenue qui attire moins l’attention. Or, avec votre genou gonflé et bleuté, cette tenue devient parfaitement appropriée.
Lucy – Gnagnagna…
Virgo – Vos amis ont-ils aussi besoin de vêtements de rechange ?
Lucy – Je n’en sais rien Virgo, il faudrait leur demander.
Virgo – C’est ce que je vais faire tout de suite. Je vous laisse Princesse, je crois que quelqu’un vous attends.
Disparut aussi rapidement que venu, Lucy se demandait bien qui pouvait l’attendre, et c’est en se retournant qu’elle eut sa réponse. Elle vit Charuru un peu plus loin, qui ne bougeait pas, regardant fixement Lucy. En voyant Charuru, le cœur de Lucy s’emballa à nouveau, comprenant instantanément la raison de la venue de la petite chatte blanche. Ainsi, juste avant le combat qu’ils venaient tous d’affronter, Lucy se rappela de la situation délicate où elle s’était mise par rapport à Wendy et Charuru. Sa maladie l’avait cloué au lit à Tahori, sans pouvoir s’éloigner de ses deux camarades qui avait due malheureusement prendre soin d’elle tout au long de la nuit. Autant Lucy avait peut-être eu un espoir d’échapper à Wendy, mais elle ne s’était pas fait d’illusion sur le caractère inquisiteur de Charuru. C’était l’heure du mensonge ou de la vérité, mais qui allait triompher ? Etrangement, Lucy sentait qu’à l’instant même où son regard avait croisé celui de Charuru, son visage avait involontairement trahit ses pensées. Elle était tellement fatigué, harasser par le combat et les épreuves mentales qu’elle venait de subir qu’elle ne savait pas si elle tiendrait le coup, surtout devant Charuru.
Sans dire un mot, Lucy détourna le regard et entreprit de s’habiller, car elle était toujours nu comme un ver, ce qui n’était pas le plus agréable pour avoir une conversation sérieuse. Elle enfila donc sa robe qui lui arrivait un peu plus bas que ses genoux, tombant en drapé tel les robes romaines, doté d’un dos empire et de manches volantes au couleur violacée.
Une fois fini, Lucy releva ses cheveux en chignon arrangé, pris une grande bouffée d’air, et avança d’un pas franc en direction de l’exceed qui l’attendait toujours en silence. Elle s’arrêta devant elle, n’osant rompre par elle-même le silence harmonieux de la forêt.
Charuru – Je crois qu’il faut qu’on parle.
Sans aucune stupéfaction, Lucy comprit bien que Charuru se doutait de quelque chose, et comment aurait-elle pu passer à côté d’une chose aussi énorme ? Après tout, Lucy se demandait bien comment elle avait pu tromper la vigilance de ses camarades de Fairy Tail pendant si longtemps. En si peu de temps, tout se monde, cette bulle spéculative qu’elle s’était si durement construite s’apprêtait à s’écrouler, et Lucy ne savait pas quel comportement adopter. Elle allait être franche, elle n’avait pas envie de lutter, ni la force, mais elle ne forcerait rien non plus.
Lucy – Si tu le dis. Je t’écoute.
En réalité, Charuru ne savait pas par où commencer : devait-elle l’assaillir de question ? Devait-elle réfléchir de manières posées ou l’agresser au risque de la blesser ? Ses pensées se tournèrent aussi vers Wendy qui n’était aucunement au courant de la démarche de l’exceed, préférant la protéger jusqu’au bout.
Charuru – Je sais que tu viens de perdre Plue Lucy, je me doute que ce n’est pas vraiment le bon moment, mais j’ai tant de questions à te poser Lucy. Mon intuition se révèle trop souvent juste, et cela me fait un peu peur je dois dire. Je vais déjà commencer par le début, et en fonction, j’improviserai, car je dois savoir si tu nous mens ou non.
Le silence de Lucy invita Charuru à poursuivre son discours. L’exceed pris le temps de faire un bref rappel chronologique de ses interrogations avant de lancer ce qui pouvait exploser tel une bombe.
Charuru – Si je me souviens bien, à Magnolia… Happy est venu nous chercher avec Wendy pour nous dire que tu n’étais pas bien, et quand on est arrivés, tu nous as dit de partir, que tout allait bien… As-tu mentis Lucy ?
Lucy – Oui.
La réponse franche et nette désarçonna Charuru, et encore plus Lucy qui se surprit à dévoiler sa faiblesse avec une facilité déconcertante, était-ce la fin du mensonge ? Que pouvait-elle faire d’autre ? Nier en bloc ? Charuru n’était pas dupe, sa question en était la preuve. Lucy savait que cela ne servait plus à rien à son égard, et pour l’heure, pour la constellationniste, même si elle savait qu’à la longue elle dévoilerait tout, elle préférait réfléchir pour envisager une solution qui lui permettrait de préserver son secret le plus longtemps possible car elle ne se sentait pas la force de tout déballer, ses nerfs étaient encore trop fragiles. Mais elle avouerait tout… Pour Plue.
Charuru – Tu nous cache quelque chose Lucy ?
Lucy – On peut dire ça.
Charuru – Je n’aime pas tes réponses évasives.
Lucy – Je t’avoue ne pas vraiment avoir envie de m’étaler là-dessus aujourd’hui.
Chaurur – Je comprends… Ce n’est pas très délicat de ma part de te poser toutes ses questions à un moment pareil.
Lucy – Je te dirais quand tu iras trop loin.
Charuru – Bien. Et… Cette nuit, à Tahori, est ce que… Est ce qu’il y a un lien avec cet incident à Magnolia ?
Lucy - Oui.
Jusqu’à présent, les intuitions de Charuru se confirmaient encore une fois, la laissant appréhender les futures questions qu’elle pensait poser. C’est alors que sa sagesse lui commanda de stopper son interrogatoire, sentant la fragilité de son amie. Elle avait au moins acquis la certitude qu’il faudrait aller plus loin un peu plus tard. Alors, elle posa une dernière question plutôt évasive :
Charuru – Est ce que… Wendy, est ce qu’il vaut mieux attendre Wendy pour poser plus de questions ?
Lucy – Tout dépend si tu comptes lui cacher ses informations. Ce… Ce que j’ai éventuellement à vous dire n’est pas vraiment le genre de chose que l’on aime entendre.
Charuru détourna son regard de celui de Lucy, sentant la crainte suspendu aux lèvres de la rédemptrice. Quant à cette dernière, le sursis instauré par sa réponse la faisait tressaillir. Lucy avait du mal à imaginer une future conversation avec Wendy sur son état : « Au fait Wendy ! Tu sais l’autre jour, quand j’ai crié, cracher mes boyaux et me tordait de douleur, c’était juste parce que je vais bientôt mourir ! Ne t’en fais pas ! Ce n’est pas grand-chose, hein ?! ». Tout cela était ridicule, et de toute façon, Lucy savait pertinemment qu’elle ne trouverait jamais les bonnes paroles pour annoncer cela. Au moins, avec Cana, cela avait été plus facile, le Dr Parnasson avait gentiment fait son boulot à sa place. Oui, elle n’avait rien eu à faire, mais aujourd’hui, il fallait prendre les devants.
Lucy – Ecoute Charuru, je te propose d’en parler plus tard avec Wendy. Je crois qu’elle n’est pas en état d’entendre ce que j’ai à vous dire. Je ne sais pas quand nous repartirons, mais selon l’heure, nous aurons probablement l’obligation de faire une halte à Crocus. Alors, dans ce cas là, on prendra un peu de temps pour nous pour en discuter toutes les trois. Ok ?
Charuru – Ta proposition me convient si tu ne te lambine pas… Mais que les trois ?
Lucy – Oui, nous trois seulement.
Charuru – Et les autres ? Je ne sais pas exactement la nature de tes révélations mais n’ont-ils pas le droit de savoir autant que nous ?
Lucy – Chaque chose en son temps Charuru. Laisse-moi du temps s’il te plait.
Après, hésitation, Charuru accepta l’offre de son amie, et elles repartirent ensemble en direction du campement. Lucy suivait d’un regard vide l’ombre Charuru, laissant ainsi vaquer son esprit dans les méandres de ses angoisses. Elle avait gagné un peu de temps, mais combien ?
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Natsu – J’ai faim !
Grey – Putain, tu ne pourrais pas dire bonjour d’abord !
Adèle – Il est tout le temps comme ça le monsieur aux cheveux roses ?
Grey – Malheureusement.
Erza – Contente de te voir en forme Natsu.
Happy – Aye !
Natsu était enfin sorti de sa tente et en pleine forme, accompagné de Happy. Le mage de feu était torse nu, mais son corps était recouvert d’un bandage enlaçant le ventre et passant par l’épaule. Wendy avait pris soin de soigner au maximum sa blessure et de le tranquilliser par un sort dénommer Somni afin qu’il dorme un maximum. Une blessure plus profonde n’aurait pas pu être soigné par Wendy, heureusement qu’elle s’y était pris à temps, la petite dragon slayer avait fait des miracles, permettant une cicatrisation partielle de la plaie de Natsu, ce qui lui avait valu toute son énergie. C’est d’ailleurs au même moment que Wendy décida aussi de sortir de sa tente, se frottant les yeux de fatigue.
Wendy – Vous faites bien du bruit dès le matin.
Erza – On ne change pas une équipe qui gagne.
Wendy – Hum…Et où est Charuru ? Elle n’était pas avec moi dans la tente et je ne la vois pas.
Erza – Elle est partie rejoindre Lucy en forêt pour faire leur toilette.
Natsu – Vous les avez laissés partir toute les deux ? Seule ? Après tout ce qui vient de se passé ?
Erza – Ne t’en fais pas Natsu, elles ne sont pas très loin et je sais qu’un de ses esprits veille sur elle.
Malgré son inquiétude, Natsu ne répliqua pas, et chacun d’eux prirent place sur des souches d’arbres ou des pierres disposés autour de la lampe à pétrole qui centralisait le camp.
Happy – Y’a quoi à manger ?
Erza – Un peu de gibier.
Happy – Il n’y a pas de poissons ?
Erza – N’en demande pas trop Happy, regarde… C’était un lapin tout mignon !
Happy – Qu’est ce que tu as fait du lapin ??? Tu es cruelle Erza !
Erza - C’est la loi du plus fort.
Natsu (parlant la bouche pleine) – En tout cas c’est vachement bon !
Happy – Natsu !! Ne mange pas ça ! C’est comme si tu mangeais un adorable petit exceed comme moi !
Natsu – Mais je ne te mangerais jamais Happy.
Happy – Mais je sais que tu ne me mangeras pas, mais là, le lapin c’est comme si c’était moi ! Parce qu’un lapin, c’est trop mignon !!!
Grey – Ça va les chevilles Happy ?!
Natsu – J’ai pas compris, dit-il en arrachant un bout de cuisseau avec ses dents.
Happy – Mouin !! Tu es méchant Natsu ! Comme Erza !... Et moi je mange quoi ?
Adèle – Moi, j’ai cueilli un peu de racine de mandragore si tu veux.
Happy – J’hésite entre pleurer parce que je vais mourir de faim ou te remercier pour cette attention…
Erza – Mange au lieu de geindre.
Happy – Aye…
D’un geste discret, Erza jeta un regard en coin à Grey qui comprit très bien le message passé par la mage aux armures. C’est alors lui qui décida d’amorcer la discussion avant tout retour de la rédemptrice.
Grey – Bon, je ne vais pas tourner autour du pot car ce n’est pas vraiment le moment de faire une boulette.
Natsu – ça ne peu pas attendre la fin du repas sérieux ?
Grey – Non pas trop, Lucy ne va pas tarder à revenir.
Happy – Quelque chose ne va pas Grey ?
Serrant les dents, Grey avait plus de mal à annoncé le décès de Plue que prévu. Mais il avait promis à Erza qu’il s’en chargerait, ne voulant pas lui laisser un poids de plus à porter. En effet, Grey avait vu Lucy et Erza rentrées de leur quête bredouille, et certes Lucy était dévasté, mais Erza l’était presque tout autant, car malgré sa carapace, Grey connaissait l’importance qu’elle accordait à Lucy et à ses esprits, exprimant à plusieurs reprises son admiration quant à ce lien si unique qui les unies.
Grey – Ouai… Comment dire… C’est à propos de Lucy, ou plutôt de ses esprits. La clé de Plue à été brisée.
S’arrêtant de manger, Natsu s’essuya la bouche d’un revers de bras, abasourdie par l’annonce faite par Grey.
Happy – Non…
Wendy - Mais qu’est ce qui s’est passé ?
Grey – On ne sait pas vraiment, d’après Lucy, elle se souvient que dans son rêve, ou plutôt cauchemar, elle avait voulu invoquer Plue et qu’il n’avait pas répondu à son appel. On pense que le sort de magie noir qui endoctrinait Lucy avait dû briser la clé pour une quelconque raison.
Wendy – C’est affreux, pauvre Lucy.
Happy – Plue… Mais je l’aimais bien moi.
Les yeux débordant de larmes, Happy n’arrivait pas à contrôler sa peine avec cet être que seul Natsu comprenait. C’était pour Happy un sacré partenaire de jeux, un partenaire qui lui manquerait affreusement. Mais ses larmes se stoppèrent un instant quand Natsu renversa son siège en arrière et furieux, le balança contre un arbre.
Natsu – Putain mais il va la faire chier jusqu’au bout ce connard !
Debout, il essaya de maitriser ses nerfs qui lui hurlait de démonter la tête de Zeref sur le champ, la seule et unique solution qui semblait pouvoir apaiser sa colère et surtout mettre fin à ce calvaire. Plue, Natsu avait plusieurs fois l’occasion de parler avec ce petit chien (et qui ne ressemblait en rien à un chien d’ailleurs), il était le meilleur compagnon de Lucy…et vraiment très marrant ! L’idée de ne plus revoir sa petit bouille lui fendait le cœur, mais encore plus à l’idée que Lucy venait de perdre un de ses esprits. Comment allait-elle ? Rien que d’imaginer son visage emplit de larme suffisait à faire ressurgir sa colère qui ne désemplissait pas.
Tous ses camarades avaient la tête baissée, affligé par la tristesse, à l’image de celle d’un fidèle compagnon de route perdu à jamais. Seule Adèle ne réagissait pas, même si elle comprenait le sens des sentiments de ses nouveaux compagnons, elle avait du mal à comprendre la portée de cette annonce. Toutefois, elle compatissait, voyant la peine que provoquait cette clé brisée.
Lucy – Et bah alors ? Vous tirez une de ses têtes ! C’est vraiment pas beau à voir.
Chacun releva la tête pour remarquer l’arrivée de Lucy, accompagnée de Charuru. La rédemptrice arborait un petit sourire chaleureux qui en étonna plus d’un.
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Lucy était arrivée au campement, étrangement silencieux à son goût, et à voir les têtes de déprimés que faisaient ses compagnons, elle se doutait que la conversation du jour n’était pas au beau fixe. La rédemptrice avait eu quelques minutes pour réfléchir à sa conversation avec Charuru, et même si elle avait gagné du temps, elle savait qu’un jour ou l’autre il faudrait enfin tout avouer, et surtout, qu’il fallait mieux qu’elle révèle tout par elle même, même si cela allait être dur. Elle n’en revenait toujours pas d’avoir pu autant se confier sur son secret. Et elle ne savait pas comment elle allait s’y prendre pour les autres. Et c’est justement pour cette raison, avant que tout ne soit de nouveau que chaos entre eux, qu’elle désirait profiter de ses instants de paix et de pseudo harmonie. Alors, quoi de mieux que le rire pour guérir les peines cachées ?
La constellationniste prit place aux côtés d’Erza, tandis que Charuru retourna auprès de Wendy, encore abasourdi par le comportement de la constellationniste. Elle n’osait dire mot, craignant de ne pas réussir à feindre un comportement normal. Elle en avait appris plus, certes, mais l’ignorance de cette « chose » l’angoissait encore plus. Etrangement, son désir de connaitre enfin la vérité ne confondait avec sa peur de l’inconnu. Avait-elle raison de vouloir connaître la vérité ? ne dit-on pas que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ? Elle préféra dont se murer dans le silence, mais elle fut interpeller par les larmes d’Happy, qui regardait avec la plus grande peine du monde Lucy.
Lucy – Oh ? Vous avez perdu la voix pendant votre sommeil ou quoi ?
Lucy regarda autour d’elle, remarqua les faibles sourires que lui adressaient Grey, Wendy et Erza, puis détailla à l’arrière le dragon slayer de feu, debout et dos à eux, qui ne démontrait aucune réaction. Mais Lucy ne put empêcher son regard de s’attarder sur les énormes bandages qui enlaçaient le torse du mage de feu. Elle déglutit, le cœur serré par cette vision révélant une fois de plus son échec dans sa mission. Grey n’avait pas exagéré, Natsu avait subit de grosses blessures au combats, et par sa faute. Ses pensées s’interrompirent quand elle vit alors une boule de poil bleu s’approcher d’elle, en larme. Happy se jeta dans les bras de la constellationniste.
Happy – Lucy ! Je suis désolé pour Plue. J’ai loupé ma mission de sauvetage, je suis désolé…
Grey – Bravo pour la discrétion…
Comprenant enfin la raison de ses mines éplorées, Lucy souria et caressa la tête d’Happy tendrement, souhaitant apaiser sa peine.
Lucy – Ne fait pas cette tête là Happy, sèche tes larmes. Virgo est venu me trouver et Plue va bien. Il est vrai que je ne le reverrai plus jamais mais il est vivant, c’est tout ce qui compte, non ?
Happy – Mais… C’est trop triste de ne plus jamais le revoir.
Lucy – Tu as raison, je suis triste moi aussi, mais Plue n’aurait pas voulu qu’on se lamente sur son sort. Lui, il aimait rigoler et danser, alors le mieux que l’on puisse faire pour lui rendre hommage, c’est de rire pour lui, et il veillera sur nous du monde des esprits. Ok ?
Happy (séchant ses larmes de sa patte droite) – Hum…Ok.
Wendy – C’est une bonne nouvelle parmi la mauvaise nouvelle.
Grey – Je suis soulagé. Ça me faisait chié que cet insecte soit mort.
Lucy – C’était pas un insecte mais un chien !
Erza – Il faut avouer qu’il n’avait pas vraiment l’apparence d’un chien.
Lucy – M’en fiche, c’était un chien… Bon, je vois que vous avez un peu cuisiné, il y a quoi de bon à manger ?
Happy – Des vielles racines pas bonnes…
Erza – Arrête de chouiner Happy, tu devrais déjà être content qu’Adèle partage avec toi ses plantes. Si tu n’es pas content, mange du lapin !
Happy – Lucy, je suis maltraité ici…
Lucy – Mais non Happy…Vas-y mange du lapin !
Happy – Mais euh !!!
Grey – Bon tête de flamme, tu ne viens pas finir ton repas ?
Natsu – J’ai pas très faim.
Sur ses mots, Natsu prit le large et parti se retrancher seul à l’arrière du camp, ressentait un besoin de solitude pour calmer ses émotions qui brulaient en lui.
Erza – Toujours les bons mots pour ne pas énerver Natsu, hein Grey ?
Grey – Quoi ?! Non mais je n’ai rien dit là ! Faut pas déconner ! Bon moi je m’en fou, je mange. Et je ne lui laisserai rien.
Wendy – Tu es trop gentil Grey.
La constellationniste regarda le mage de feu s’éloigner, peiné par ce départ si prompt. Etait-il énervé par la perte de Plue ? Pourtant, elle venait d’expliquer que Plue allait bien.
Malgré quelques hésitations, Lucy joignit ses mains et se donna du courage pour aller le voir. Elle déposa son repas sur le sol, se leva sous le regard intrigué de ses camarades et avança dans la direction qu’avait pris Natsu. Après quelques mètres de marche, la constellationniste le trouva assis contre un grand arbre robuste, mais au lieu de se rapprocher encore, elle se stoppa à quelques mètres derrière lui. Elle voulait tant lui dire, lui dire merci, lui dire pardon, lui dire que tout allait bien, ou simplement lui parler mais la peur d’un rejet de sa part la tourmentait, même si il l’avait sauver, ce n’était peut-être pas pour autant qu’elle pourrait se faire pardonner son incompétence. L’idée de faire demi-tour lui effleura l’esprit car en fin de compte, elle ne savait pas quoi lui dire.
Natsu – Tu sais, même de dos, je sais que tu es là. J’ai un odorat moi !
Prise par surprise, Lucy se sentit tout à coup ridicule. Bien sûr que non, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Son odorat… Comment avait-elle pu oublier un tel détail.
Alors Lucy avança et se plaça debout devant lui, le toisant du regard. Ce dernier, la regarda, interpellé par la posture étrange qu’avait adoptée la constellationniste. Tout à coup, la blonde se pencha en avant en direction de Natsu, et le doigt tendu, elle appuya deux trois fois sur le bandage de Natsu.
Lucy – Alors c’est ça ton fameux bobo ? Ça fait mal ?
Natsu – Aïe !!! Non, ça ne fait pas mal ! Je crains rien moi ! Mais si tu continue comme ça, il se pourrait qu’éventuellement ça puisse me faire un tout petit peu mal !
Un rire franc émana de Lucy, se rendant compte qu’elle le connaissait encore plutôt bien. Elle aimait bien le taquiner sur sa fierté, toujours à faire le beau sans reconnaitre la moindre faiblesse.
Natsu – Tu me fait mal et tu rigoles en plus ? T’es vraiment bizarre Lucy…
Lucy – Aaaahhh, je sais.
Lucy se redressa et vint s’asseoir au côté de Natsu, se glissant lentement contre le tronc pour finir presque dos à dos.
Pendant quelques minutes, personne ne prit la parole. C’était le moment pour profiter du silence qui les entourait. La brise du vent qui agitait les branches des arbres chantait comme une belle mélodie aux oreilles de Lucy, invitant au calme et au respect. Lucy avait envie de rester là, comme ça, sans bouger pour toute la journée. Après avoir subit une crise d’angoisse seule vers cet étang il y a quelques minutes, Lucy recherchait la tranquillité et la sérénité. Elle se rendait compte qu’ici, ses angoisses, sa peur de mourir et de perdre ses amis s’apaisaient, aussi simplement que le vent balayait ses funestes pensées.
Natsu – On est dans un sacré état, hein ?
Mettant fin au silence, Lucy sursauta au son de la voix du dragon slayer de feu. Et contrairement à son idée première, elle apprécia le fait qu’il décide de rompre ce silence, rassurer soudainement par la voix de son ami.
Lucy – Ouai… Encore que moi, je ne suis pas handicapé.
Natsu – Raah ! Je ne suis pas handicapé ! On peut se battre quand tu veux ! J’ai repris toute mes forces.
Lucy – Mais oui, mais oui.
Lucy s’étira, marquant une pause dans la conversation jusque là plutôt anodine mais si agréable. Elle n’avait pas forcément envie d’aller plus loin mais elle en ressentait le besoin. La constellationiste se replaça un peu mieux contre l’arbre et s’élança. C’était le moment pour elle de faire son mea culpa.
Lucy – Je crois bien… que sans toi, je n’aurai pas fait long feu. Encore une fois, tu m’auras sauvé… Ça te fait un sacré palmarès dis moi. A peine revenu de l’ile Tenro et hop, un sauvetage de plus ! Ça te fait combien maintenant, trois ou quatre fois que tu me sauves ?
Natsu – Je suis toujours là pour aider mes amis.
Lucy – Oui, je sais, j’avais presque oublié que tu… Enfin, je suis juste un peu… A vrai dire, je regrette…Avant la bataille, on c’est tout de même pas mal accroché et j’ai dis des choses que je ne pensais pas forcément comme quoi je voulais que tu dégages de ma vie, ou encore que tu étais stupide, ou que je ne te supportais plus…ou que..
Natsu – C’est bon ! J’ai compris, j’ai pas besoin du listing.
Lucy – Ah euh oui…Excuse moi.
Le dragon slayer ne montrait rien, mais ce soudain revirement de comportement l’étonna, et le soulagea. Il avait presque oublié comme il était plaisant d’entendre la voix de son amie sans insulte ou menace de mort.
Natsu – On oublie tout, tu étais en colère.
Lucy – Si tu me donne toi même des excuses, que demander de mieux !
Natsu – Mouai…
Lucy - Je suis juste… triste de savoir que je vous ai causé beaucoup de blessure, que ce soit sur le plan physique ou morale et surtout toi. Regarde ce bandage, c’est trop énorme…
Natsu – Pfff, c’était rien tout ça !... Et toi aussi tu as été blessé, et Plue… Je te jure qu’il payera pour tout ce qu’il a fait. Je te jure que si j’avais su tout ce qui allait se passer, j’aurais défoncé Zeref sur l’ile Tenro !
Lucy – Je n’en doute pas. Happy,…Wendy… Ils ont tous été valeureux aujourd’hui… Fais-moi pensé à acheter un poisson à Happy quand on rentrera à Magnolia. Tu sais, il m’a beaucoup impressionné… Bon je dis ça à toi parce que sinon, il va prendre la grosse tête et me gonfler avec ça, mais, il m’a défendu bec et ongles contre Zeref.
Natsu – Normal ! C’est le meilleur ! Et on continuera encore et encore ! Bon là, ça va être encore un peu compliqué avec ma blessure. Et puis, on c’est fait avoir comme des débutants par Zeref, mais maintenant, on va être aux taquets ! Je vais le massacrer pour tout le mal qu’il a causé… Et quand on rentrera, on repartira en mission, juste toi Happy et moi !
Lucy – Ce serait chouette…
Médusé et emballé par l’attitude soudainement positive de Lucy, Natsu décida de renchérir :
Natsu – En plus, avec ton niveau et le mien, les missions de rang S, ça va être du gâteau ! Tu pourras repayer ton loyer comme avant, on fera toute les missions qui existent pour détruire les dernières guildes noire, et paf !!! Toi tu lanceras tous tes nouveaux sorts ! Et ouai, au fait Lucy, quand tu auras le temps, j’aimerais bien voir tes autres nouveaux pouvoirs, ça doit être puissant !
Lucy – Peut-être un jour Natsu.
Natsu – Tu vas voir, dans quelques semaines, on aura tout réglé. Adieu la rédemptrice, et rebonjour Lucy ! Et on enchainera mission sur mission !
Lucy – Pas sûr que je tienne le rythme.
Natsu – Mais si ! Et tu as vu ? On peut maintenant faire des missions au niveau international ! Tu imagines, si on allait à l’autre bout du pays de Bosco pour faire une mission ? Je m’enflamme trop !!
Lucy – Faudrait que ce soit sacrément bien payer pour que ce soit rentable, et surtout, je crois que tu oublie un point non négligeable…
Natsu – Lequel ?
Lucy – Le transport.
Natsu – Beurps… J’avais oublié…
Lucy – Bien cette question est réglée.
Natsu – Tu gâche tout Lucy.
Lucy – Je gâche quoi ?
Natsu –Rien.
Lucy ne s’attarda pas sur cette réponse qu’elle ne comprenait pas, elle préférait largement rêver aux douces paroles du mage de feu. Ce qu’il disait était beau, repartir en mission, simplement, et avec Cana… une douce utopie. Oui, elle en avait presque oublié qu’elle ne serait probablement plus là pour faire de nouvelles aventures avec lui et Happy. Malgré tout, malgré la peine que pouvait lui procurer l’idée qu’elle ne pourrait pas faire tout ce que Natsu avait dit, elle préféra se projeter dans ce futur idyllique, un futur qui lui plaisait, rassurant. Ce qu’elle aimait en lui ? Cette part de rêve qu’elle avait pendant trop longtemps mis de côté.
Spontanément, Lucy se tourna vers Natsu et l’enlaça, serrant de ses bras le tour de cou du mage de feu. Ce dernier, ne comprenant désormais plus du tout la constellationniste, ne dis mot, et apposa naturellement une main sur le bras de Lucy, appréciant le geste simple et affectueux de son amie.
Et dans un très faible murmure, murmure qu’elle savait audible pour lui :
Lucy – Merci Natsu.
Puis elle se releva et repartit en direction du campement. Natsu se retourna pour la regarder partir, ne cachant pas sa satisfaction car il savait que cette échange marquait un tournant entre eux deux, c’était la première véritable démonstration d’affection de Lucy, comme si la vraie Lucy d’il ya sept ans était revenu. Natsu était content et c’était bien assez, même si son cœur s’était légèrement accélérer lorsqu’il avait sentit la pression des mains de Lucy sur sa nuque.
Il la laissa partir, presque à contrecœur. S’il avait pu poursuivre cet échange plus que sympathique, cela aurait été à cœur joie ! Il aimait se projeter ainsi avec Lucy et Happy dans l’avenir, c’était si grisant de savoir qu’il serait de nouveau l’équipe de choc de Fairy Tail, et il savait avec certitude que même sans Erza et Grey, ils seraient l’équipe la plus forte de la guilde. Il était tenté de la rejoindre, mais il se rappelait encore trop de leur dispute sur son attitude trop collante, peut-être devait-il la laisser un peu seule plus souvent… En réalité, Natsu se sentait troublé. Il avait sentit un changement, un changement en lui qu’il ne comprenait pas, et qu’il ne cherchait pas vraiment à comprendre. Il avait ressenti quelque chose lorsqu’il s’était fait transpercé par Kazack, laissant à ce moment là un flot d’image défilant devant ses yeux, lui redonnant plus de hargne que jamais, car il avait imaginé non sans mal son incapacité à sauver Lucy. C’était peut-être le fait de frôler la mort qui l’avait bouleversé… Mais comme à son habitude, il ne comptait pas faire part de ses tracas, même pour lui, il savait que réfléchir à ce genre de chose n’était pas son fort. Ses amis, c’était tout de qui comptait à ses yeux, et il était heureux de savoir qu’il avait réussi à sauver la plus importante d’entre elle.
Arrivée auprès de ses compagnons, Lucy se donna congé et décida d’aller se reposer. Malgré le sommeil qu’elle avait accumulé, elle restait encore fatiguée par les évènements de ses derniers jours… Et si Natsu avait pu dormir presque deux jours, pourquoi pas elle ?
C’est en pénétrant dans la toile de tente qu’une angoisse s’installa au plus profond d’elle. Dans cette tente, elle était de nouveau seule, et elle savait que cette nuit, elle devrait encore affronter ses cauchemars.
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Natsu - Wendy n’est plus là ?
Le mage de feu avait enfin pris le chemin du retour vers le campement, après une bonne demi-heure de solitude. Il y retrouva Grey, Happy et Erza, toujours assis en cercle sur le semblant de feu de camp.
Erza – Elle s’était réveillé tout à l’heure mais elle n’avait pas encore recouvré toute ses forces, donc elle est très vite retournée se coucher. Charuru l’a suivit ainsi qu’Adèle qui s’ennui beaucoup.
Grey – Une vrai marmotte cette Wendy… Comme toi quoi.
Natsu – Commence pas à me chercher des poux Grey !
Erza – Restez là tout les deux, je vais faire un tour de garde autour du campement. Vous irez vous reposer après.
Natsu/Grey – Oui chef !
Erza – Viens avec moi Happy, J’aurais besoin de toi pour survoler un peu le ciel.
Happy – Hum, je crois j’ai un peu sommeil, je vais rejoindre Charuru dans la tente.
Erza – Happy…Tu veux que je m’énerve ?
Happy – Aye, non Erza… C’est bon, je viens… Je suis martyrisé ici.
Titania s’éloigna rapidement, laissant les deux plus grand rivaux de Fairy Tail assis l’un en face de l’autre. Etre assis n’arrangeait pas vraiment les douleurs de Natsu, toutefois, ses envies primaires étaient bien plus fortes. Ainsi, il ne rêvait que d’une chose : manger et retourner vite fait se coucher… Et ce qui était le plus énervant c’était que dans les deux cas, il fallait attendre qu’Erza revienne. Elle l’assassinerait s’il quittait son poste de garde ne serait-ce qu’une seconde, et ce serait bien pire que sa petite plaie à l’abdomen...Même si de toute évidence, il n’était pas en état de combattre qui que ce soit sans rouvrir sa plaie.
Grey – Ça va mieux ?
Sorti de ses songes, Natsu interrogea Grey du regard.
Grey – Ta blessure crétin.
Natsu – C’est qui que tu traites de crétin ?!! Aïe…
Natsu, énerver par le mage de glace, s’était relevé comme une furie et s’agitait dans tout les sens, agacé par cette remarque désobligeante. Mais c’était s’en compter sa blessure encore fraiche qui le rappela à l’ordre à la suite de son geste vif.
Grey – C’est bon, t’excite pas, tu en as déjà bien assez fait.
Natsu – J’ai assez fait quoi ?
Grey – Le dur ! Regarde dans quel état tu es maintenant.
Natsu – Ça en valait la peine. Et puis, vous aussi vous en avez chié.
Grey – Ça c’est ce que tu crois !
Natsu – Fais pas genre que t’es plus fort que moi saleté de glaçon ! Même avec cette blessure, je te marave la gueule en fermant les yeux.
Grey – Essaye pour voir !
…- Humm…
Un gémissement féminin provenant d’une des deux tentes interpella les deux rivaux qui comprirent qu’ils étaient un tantinet trop bruyants malgré la distance. D’un accord implicite, ils poursuivirent la conversation en murmurant.
Natsu – C’est ta faute le congélo.
Grey – La ferme l’allumette… Sinon…
Natsu – Quoi ?
Grey – Sans toi on l’aurait perdu mec, alors merci.
Pour Natsu, c’était le pompom, le monde ne tournait plus très ronds. Après une Lucy agréable, venait maintenant un Grey désolé ?
Natsu - Qu’est ce qui te prend ? T’es malade ?
Grey – Non, je suis juste réaliste, si c’était moi ou Erza qui était parti à sa recherche, on ne l’aurait pas retrouvé. Wendy peut-être à la rigueur…
Natsu – Bah oui, Wendy aussi à un super odorat.
Grey – Ouai… Et elle ne se serait peut-être pas fait transpercer de manière très conne elle.
Natsu – Qu’est ce que t’insinue ? Je suis plus fort que Wendy ! Elle aurait eu des dégât elle aussi !
Grey – Oui… Mais est ce qu’elle aurait entendu sa voix ?...
Natsu – Hein ?
Face au visage interrogateur de Natsu, Grey avait bien compris qu’il ne comprendrait pas son allusion, et cela le faisait doucement rire. Grey n’était peut-être pas très doué pour ses choses là, mais Natsu l’était encore moins.
C’est une vingtaine de minutes plus tard, avec le retour d’Erza et d’Happy, que Natsu pu enfin s’exiler dans sa tente pour apprécier une bonne nuit de sommeil, même si le jour était encore levé.
***************
Après s’être retourné de multiple fois, essayant toute les techniques pour dormir sans avoir de cauchemar lui venant à l’esprit, Lucy abandonna et se redressa apeuré. Le sort d’illusion était terminé depuis bien longtemps, et pourtant, certains de ses effets étaient toujours là, comme une crainte perpétuelle qui se serait incrusté au plus profond de son esprit. Une angoisse de perdre tout ce que l’on a de plus cher, et surtout de mourir… Parce qu’au fond, pendant toute la durée de ce puissant sortilège, Lucy avait sentit dans son inconscient qu’elle ne s’en sortirait pas, et qu’elle ne pouvait rien faire, à part subir… De quoi perturbé et effrayé quelque peu la constellationniste. Dès qu’elle fermait les yeux, elle avait cette appréhension permanente de replonger dans ce cauchemar endiablé et de cette fois-ci ne plus pouvoir en sortir.
Depuis combien de temps était-elle là ? Une ? Deux heures ? L’angoisse déraisonnait sa perception du temps. Et pourtant, elle se sentait si fatigué, elle voulait tant dormir.
Elle ne pouvait certainement pas rester là dans sa tente, alors sans réfléchir elle se leva et sortit prendre l’air, suivant son cœur qui cherchait une solution, une source d’apaisement de ses craintes. Elle fit quelque pas en dehors de sa tente, remarquant au passage que la nuit était tombée, quand elle croisa le regard interrogateur de Titania. Les yeux dans les yeux, elles se regardèrent, communiquant uniquement par le regard, un regard léger, qui encourageait Lucy à poursuivre son chemin, et c’est ce qu’elle fit. Elle pénétra dans la tente de Grey et Natsu, sans un mot de Titania.
Lucy était là, dans cette tente, elle adapta ses yeux à la pénombre te remarqua Grey qui dormait tout à droite de la tente, Happy tout à gauche et Natsu, du même côté qu’Happy, coucher en position fœtale.
Pendant un bref instant, son cerveau paniqua et la raison reprit le dessus au cours de quelques secondes, se demandant bien ce qu’elle était en train de faire. Mais en inspirant profondément l’air de cette tente, Lucy savait qu’elle avait trouvé un moyen de dormir. Alors discrètement, elle s’allongea entre Grey et Natsu, et se colla dans le dos du mage de feu, tout en chopant un bout de son écharpe comme un doudou, cette effluve… qui émanait de celle-ci était celle qui l’avait sortit de son cauchemar. Sans s’en rendre compte, Lucy s’endormit dans la minute qui suivit, bercé par cette odeur qui chassa tout ses mauvais souvenirs.
Elle se foutait bien de ce qu’il pourrait dire le lendemain, elle voulait juste se reposer quelques heures, et être rassuré.
Alors que la constellationniste s’était d’ores et déjà endormi, ce n’était pas le cas du mage de feu qui avait senti la présence de Lucy depuis déjà plusieurs minutes, et qui n’osa pas bouger quand celle-ci se posa dans son dos.