Elle ouvrit brusquement ses yeux, signe d’un éveil faisant suite à une nuit affublée par de multiple cauchemar, ressassant en boucle les expressions haineuses de ses amis, ou le feu embrasant villes et villages, terrasser par les ténèbres. Son corps en sueur appelait toute son âme à la fraicheur, et son esprit espérait prendre enfin du repos :
Lucy – Où suis-je ?
Analysant la toile de la tente du coin des yeux, Lucy se rassura en pensant qu’elle avait due être placée dans cette tente par ses amis après…après quoi au juste ? Un violent mal de tête frappa la constellationniste lors de sa réflexion, Lucy plaça directement sa main sur son front par habitude.
Elle regarda autour d’elle, et posa son regard sur une jeune fille endormie, tournant le dos à la rédemptrice. Lucy mis quelques secondes avant de pouvoir apposer un nom sur cette personne :
Lucy – Adèle…
Mais sans crier gare, la vision d’un cadavre remplaça celle de la jeune et frêle Adèle. Terrorisé par ce souvenir, Lucy se releva et sortie en trombe de la tente pour échapper à cette évocation morbide, manquant de trébucher sur l’un des piquets qui maintenait la toile. Immédiatement, elle fut aveuglée par la lueur du jour, la ramenant vers la réalité. Elle plaça sa main en visière et mis quelques secondes pour adapter sa vue à la luminosité.
C’est alors que Lucy tomba sur les regards surpris de Grey et d’Erza, tous deux accroupies autour d’un feu laissant volée une odeur de viande grillée. Un campement de fortune, composé de trois tentes, avait été monté dans la nuit au milieu de la forêt de Tahori. Pour Erza, il avait été hors de question de rester sur cette plaine à la merci des ennemis.
De manière furtive, Lucy s’assura de l’expression du visage de ses camarades, analysant les moindres traits qui pouvaient laisser soupçonner ne serait-ce qu’une seule once de haine ou de dégoût, la moindre chose qui pouvait lui rappeler qu’elle était toujours dans son cauchemar,… Mais elle ne trouva rien, à part les regards bienveillants de ses deux amis.
Grey – Voilà notre héroïne.
Erza – Bien dormi Lucy ?
Reprenant ses esprits, Lucy se rapprocha de ses camarades afin de prendre place à leurs côtés. De retour dans la réalité, Lucy ne ressentit seulement qu’à ses premiers pas les douleurs causées par les nombreuses ecchymoses qu’avaient subit son corps, ainsi qu’un mal de crâne lancinant et persistant. En s’accroupissant, elle apposa de nouveau sa main gauche sur son front, constatant que non seulement elle avait à présent un bandage ornant son tour de tête, mais aussi un autre entourant son poignet gauche. Face à ses pansements, de nombreuses interrogations se soulevèrent, laissant Lucy perplexe quant aux évènements qui avaient dû se passer. Elle tenta alors de se comprendre et se remémorer l’origine de ses blessures : La tête ? Elle ne se souvenait pas vraiment. Le bras ? Oui, c’était ce fameux sort empoissonné que lui avait jeté…oh oui, sa rencontre avec Zeref, tout se bousculait de façon si désordonné… Le genou ? La seule réponse qu’elle discerna fut un trou noir qui l’empêchait de se souvenir pour le moment…
Egaré dans ses pensées, Lucy ne fit pas attention à Erza qui s’était relevé pour se rapprocher de la constellationniste. Toujours aussi gracieuse, la mage aux armures s’accroupie derrière Lucy et entreprit de changer le bandage frontal de la constellationniste. Dès le premier contact, Lucy tressaillit et s’écarta vivement.
Surprise par ce geste, Erza laissa ses mains en évidence, signe de paix pour rassurer la constellationniste visiblement très apeuré.
Erza – Ne craint rien, je veux juste refaire ton bandage.
Lucy – Désolé, j’’ai cru… Non, rien, laisse tomber. Ça ira pour le bandage Erza ne te fait pas de soucis…Aïe !!! Mais qu’est ce que tu fais ?!
Erza venait de saisir Lucy par les épaules afin de la placer devant elle pour mieux lui défaire ses bandes. D’une main ferme et délicate à la fois, elle ne laissa pas le choix à la constellationniste.
Erza – Il faut que je vérifie si ton hématome n’a pas grossi. Wendy a dit que c’était le seul risque majeur te concernant. Et puis, il faut bien changer ce bandage que tu as depuis trop longtemps.
Lucy – Trop longtemps ? Comment ça ?
Grey – C’est pas comme si tu avais dormi plus de quinze heures.
Lucy – Tu plaisantes ?
Grey – Non, et encore toi c’est rien, j’imagine que le chamallow va nous faire bien pire.
De nouvelles bribes d’images se manifestèrent dans l’esprit de Lucy, lui permettant de se remémorer de nouveaux éléments, la plaine, l’attaque de Zeref, la salle de danse, le cri de Natsu, sa voix…
Lucy – Natsu ? Comment ça ? Il est blessé ? Que s’est-il passé ? Et Wendy ?!
Erza – Arrête de t’agiter comme ça Lucy, sinon je n’arriverais jamais à refaire ce bandage.
Grey – Wendy dors aussi avec Charuru. Elle a épuisé toute sa magie à vous soigner. Elle a soigné les urgences, mais elle n’avait plus beaucoup de magie pour toi... D’où les bandages. Parce qu’il faut avouer que l’autre gros ronfleur a fait fort cette fois-ci.
Erza – Ça, c’est rien de le dire.
Lucy – Pourquoi ? Qu’est ce qu’il a fait ?
Erza – Tu n’as rien vu ?
Lucy – A vrai dire, mes souvenirs sont encore flous. J’ai du mal à me rappeler de tout ce qui s’est passé, mais je ne me souviens pas vraiment de Natsu.
Grey – Après avoir été transpercé par une lame d’acier, il n’a rien trouvé de mieux que de cautériser sa plaie.
Lucy – Cautérisé ?... Mais c’est…impossible.
Grey – Il faut croire que si. Je crois que malgré tout, cette lueur d’esprit vous a sauvez la mise à tous les deux.
Sous le choc, Lucy ne sut quoi dire, les mots ne venaient pas. Elle se souvenait de l’avoir quitté au manoir, emporter par la sphère de téléportation, puis vaguement de lui, venu la chercher, la falaise… Etait-il blessé quand il était venu la secourir ?
Erza – Ne te fais pas de soucis Lucy, c’est un gars très solide, il s’en remettra vite avec juste une jolie cicatrice de guerre. Voilà, j’ai terminé celui-ci. Fais-moi voir ton genou.
Lucy – Je peux encore me baisser pour le faire moi-même Erza.
Mais les paroles n’eurent aucun effet sur Erza, décidé à soigner son amie coûte que coûte.
Erza – Tu sais Lucy, être aidé ce n’est pas un mal. Cela prouve que l’on à connaissance de ses faiblesses, et c’est comme ça que l’on progresse.
Lucy – Je veux bien mais là, c’est de mon genou dont tu parles, je peux encore me le soigner moi-même.
Erza – Regarde, il est sacrément enflé, j’espère que c’est juste sous l’effet du coup et que tu arriveras à marcher.
Lucy – Je ne me rappelle pas comment j’ai pu me faire cela.
Grey – Laisse tomber Lucy, tu es foutu. Erza à enfiler son armure d’infirmière… Très sexy d’ailleurs.
Erza – Merci Grey. Lucy… Ça ne va pas ?
Replongé dans ses lugubres pensées, elle constatait avec consternation son échec lors de cet affrontement contre Zeref. Qu’encore elle perde contre ce mage noir, c’était une chose plus ou moins acceptable au vu de sa puissance… Même si, elle devait se l’avouer, elle n’était vraiment pas assez préparée pour ce grand combat. Par contre, le fait que ses amis soient autant touché par la bataille, cela la mettait hors d’elle. Grey et Erza n’avaient que des blessures superficielles, mais Wendy et les autres se retrouvaient cloués au lit, tout cela à cause d’elle et de son incapacité à gérer la situation. Et ce qui l’accablait par-dessus tout, c’était surtout la gravité de la blessure que Natsu avait subi. Si Lucy se souvenait d’une chose, c’était bien de leur virulente dispute précèdent la bataille en quittant Tahori. Elle avait été si dure avec lui et pourtant, lui n’avait pas hésité à la sauver, encore une fois, quitte à se blessé même gravement et pour un peu plus tard se faire engueuler comme du poisson pourri. La terrible culpabilité l’affligeait tel un train qui lui passait sur le corps.
Lucy – Je suis désolé. Je vous cause encore beaucoup d’ennui, tout est de ma faute. Partir avec vous était sûrement une erreur.
Grey et Erza observèrent la constellationniste qui avait les mains sur ses genoux, arborant un regard dur en direction du sol.
Erza – Je crois… Que c’est à nous de te présenter des excuses Lucy.
Etonné par ses paroles, Lucy n’osa relever son regard. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce genre de réaction, mais plutôt à un beau sermon légendaire sur la fraternité entre les membres de la guilde de Fairy Tail, qu’elle a peut-être négligé ses dernières années, mais pas aux excuses de la grande Titania.
Erza – T’accompagner est de loin la meilleure décision qui a été prise. Toutefois, nous t’avons volontairement écarté du combat, pensant ainsi te protéger au mieux. Cette option se présentait comme étant la meilleure solution. C’était une sorte de plan de secours si tu veux. On pensait t’éloigner grâce à Happy et Charuru, mais Adèle n’était à la base pas prévue dans le plan, l’un de nous devait fuir avec toi à l’origine.
Lucy – Depuis quand ont fuit un combat à Fairy Tail ?
Erza – Il est parfois préférable de choisir la fuite que de se faire tuer.
Grey – On a merdé sur ce coup, on aurait du combattre tous ensemble, nous aurions certainement eu moins de blessé.
Erza –Tu sais, Lucy, même si nous avions tort, ce n’est pas que nous remettons en cause tes capacités au combat, bien au contraire. Mais si nous avons compris une chose dans ce nouveau monde, c’est que ta vie et ton statut de rédemptrice symbolisent l’espoir pour beaucoup de personne. Comprends-moi Lucy, je ne veux pas alourdir tes responsabilités Lucy…
Lucy – A peine…
Erza – Mais de ce fait, ta vie est mise à prix, et ça, on ne le permettra pas, tu es notre amie et on ne t’abandonnera pas.
Emparé par un tourbillon de sentiment, Lucy demeura silencieuse quelques minutes, assimilant difficilement les paroles d’Erza. Et pourtant, au fond, elle savait qu’elle avait raison, qu’elle ne s’en serait certainement pas sorti toute seule. Malgré les paroles réconfortantes de son amie, la constellationniste était encore une fois assommée par la culpabilité, notamment à l’égard de Natsu où elle aurait du mal à pardonner sa faute. Toutefois, Lucy savait aussi que comme le disait la noble Erza, elle ne pouvait pas abandonner sa charge aujourd’hui et laisser ses sentiments prendre le dessus. Il fallait encore avancé.
Erza - Est ce que tu te sens prête à nous parler de ce qui s’est passé ? J’imagine bien tes inquiétudes, mais nous avons besoin d’un maximum de détail pour connaitre la force de notre adversaire afin de pouvoir le contré prochainement.
Lucy – Hum… Bien sûr. J’essayerai de me souvenir du plus de détail possible.
Ainsi, pendant vingt bonnes minutes, Lucy énuméra tout ce dont elle se souvenait, parfois de façon plus confuse mais au fur et à mesure de son récit, les souvenirs fuyant devinrent de plus en plus précis. Les souvenirs regagnaient leurs places, stimulés par l’adrénaline qu’elle provoquait chez Lucy.
Erza et Grey écoutèrent avec toute l’attention possible, ne remarquant pas ainsi l’arrivée de Charuru parmi eux. Ensemble, ils s’imprégnaient des paroles de la rédemptrice, dévoré petit à petit par une rancœur recrudescente à l’égard du mage noir.
Erza – Donc en résumé, Zeref ta questionné sur une porte céleste, et a décidé de t’éliminer quand il a compris que tu n’avais rien à lui dire. Techniquement, j’imagine qu’il ne sait pas que tu es vivante.
Lucy – Je suppose que oui. Pourtant, il y avait des moyens biens plus radicaux pour me tuer.
Charuru – Peut-être, mais au final, le résultat allait être le même, je l’ai vue dans ma vision et de mes propres yeux : tu allais te jeter de la falaise. Et je te garantie que si tu étais tombé, tu n’aurais pas survécu aux rochers abruptes qui la jonchait.
Lucy – Ouai… je n’ose pas trop imaginer le résultat…
Grey – Il préférait sûrement te faire souffrir avant de t’exécuter, cela ne m’étonnerais pas plus que ça.
Lucy – Seulement, par le passé, cela n’a jamais été son mode opératoire. Pour les autres rédemptrices, la survie n’était pas une option.
Grey – Attend, tu n’en sais rien au final. Y avait-il des témoins ses jours là ? Personne n’a vraiment vu ce qu’il s’était passé pour les autres rédemptrices.
Erza – Il n’a pas tort…
Charuru – Peut-être qu’avec l’arrivée de Natsu, cela à perturber ses plans.
Lucy – Peut-être, je ne sais plus vraiment...N’empêche que si je n’avais pas contrarié mon destin, il n’aurait resté plus que deux rédemptrices : Yukino et ??? du pays de Bosco… La situation aurait vraiment été grave… J’ai un de ses mal de crâne.
Joignant le geste à la parole, Lucy se massa la tête, encore endolori par la pierre qui l’avait frappé de plein fouet avant sa capture par Zeref.
Erza – En tout cas, il ne faut absolument pas sous-estimer ce mage illusionniste. Son pouvoir défie toutes les lois de la nature.
Charuru - De toute évidence, le piège m’a l’air difficile à éviter. IL nous faudra envisager d’ores-et-déjà un plan si une nouvelle rencontre venait à se présenter.
Grey – Je crois que nous ne sommes pas très adepte des plans…Le dernier n’a pas vraiment fonctionné comme prévu…J’ai dû mal à l’avouer, mais la stratégie du « on fonce dans le tas » aurait peut-être été plus efficace.
Erza- Même contre une illusion ?
Lucy – Je ne vois pas comment. Je vous assure, c’était si … réelle, je pouvais tous ressentir : les choses, sentir les odeurs… voir même toucher…J’ai vu…j’ai vu le cadavre de Lisanna, j’ai vu tous le monde, mes esprits…
C’est en parlant de son rêve que Lucy eut soudainement un flash, ou plutôt la vision d’une porte éclatante mais flou, baignant dans un océan de lumière mais cerné par d’immense montagne…comme une arche. Que venait faire cette arche dans son rêve ? Quelle était la cohérence avec l’ensemble de ses visions lugubres ?
Son absence se fit remarquer auprès de ses amis qui attendaient que la constellationniste poursuive sa phrase :
Grey – On a perdu Lucy.
Lucy – Hum ? oh non, je… J’ai juste un peu de mal à parler de tout ça. J’y étais vraiment prisonnière tout en étant complètement consciente, une sensation très étrange.
Erza – Du coup, j’ai du mal à comprendre. Comment en es tu sorti de ce rêve ?
Lucy – Je ne sais pas… C’est certainement Natsu qui m’a aidé.
Charuru – Pendant ta transe, tu as dit que tu entendais sa voix, tu étais donc encore consciente du monde qui t’entourait. Tu disais des choses insensés, que le monde te détestait. J’ai aussi tenté de te parler, mais tu n’as pas vraiment réagi. Est-ce que tu t’en souviens ?
Lucy – Tu étais là aussi Charuru ? Je suis désolé, ce passage est assez flou dans ma tête…
Charuru – Oui j’étais là, je t’ai appelé, mais rien, aucune réaction.
Erza – Ou bien elle n’a réagit qu’à la voix de Natsu.
Grey sourit face à cette remarque pertinente et pleine de sous entendu de la part d’Erza, tandis que Lucy ne réagissait pas de suite à la remarque qui ne l’avait pas interpellé plus qu’une autre phrase. Ce n’est seulement qu’en croisant le regard empli de malice d’Erza qu’elle médita sur le sens des propos de la mage aux armures, et dans la seconde suivant les joues de Lucy s’empourprèrent, gêné par les allusions et les regards insistants de ses camarades.
Lucy - Yaaaa ! Mais dis pas n’importe quoi ! Charuru devait être trop loin de moi pour que je l’entende, c’est tout ! Natsu était juste à cotés ! Faut pas vous faire d’idées !
Erza – Pas besoin de te justifier autant tu sais.
Croisant le regard conquérant d’Erza, qui esquissait un sourire mesquin sur ses lèvres, Lucy compris que cette phrase n’avait pas été lancé de manière anodine. Elle fit le lien de manière instantané avec la chamaillerie qu’elle avait eu avec Erza au sujet de Gérard. Certainement une petite vengeance personnelle de la part d’Erza concernant son propre sujet fâcheux.
Comprenant cela, la voix de Lucy se radoucit aussitôt.
Lucy – C’est de bonne guerre… Je ne dirais rien de plus à ce sujet.
Erza- Bien.
Lucy – Très bien !
Lucy resta assise quelques instants auprès du feu, songeant encore à ces affreux cauchemars. En y repensant, elle ne put s’empêcher de passer une main sur sa sacoche, celle qui gardait précieusement ses esprits si chers à son cœur. Se laissant tenter, elle détacha sa sacoche de sa ceinture et les regarda, semblant étinceler au travers des flammes. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, en pensant tendrement à eux :
« Alors il ne me déteste pas, hein ? » songea t’elle. Et l’une après l’autre, elle fit passer ses clés d’un doigt à l’autre pour chacune d’elle, les contemplant avec amour, jusqu'à ce qu’un doute vienne s’immiscer dans ses pensées. La constellationniste recompta une fois ses clés, et puis deux, et encore une troisième fois cherchant à trouver qui manquait à l’appel.
Le bruit cuivré et incessant des clés alerta Grey et Erza. Une lueur de panique avait naquis dans les yeux de la rédemptrice, laissant entrevoir l’affolement qui submergeait la jeune femme :
Erza- Que se passe t’il Lucy ?
D’une voix tremblante et inquiète, Lucy répondit à son amie en ravalant sa salive :
Lucy- C’est pas possible, il me manque une clé…c’est…Oui c’est Plue, j’ai perdue une de mes clés !
Grey – Tu es sûre, Elle n’est pas dans la tente ?
De suite, Lucy se précipita dans sa tente, réveillant au passage Adèle qui grogna de mécontentement. Lucy fouilla dans les moindres recoins, bousculant même la jeune enfant, pour enfin ressortir bredouille et terrifié.
Marchant d’un pas pressant et désorienté au sein du camp, Lucy étais morte de peur. Ses amies comprirent alors que tout cela n’était pas normal.
Erza- Calme toi Lucy et réfléchis. Tu t’en es servi quand de ta clé la dernière fois ?
Lucy – Je ne sais pas, je. C’est flou… Je n’y arrive pas, je ne sais pas, je ne sais plus. Je…
Face à la panique de Lucy, Erza prit les choses en main et saisit la constellationniste par les épaules pour lui montrer qu’elle était là, et qu’elle l’aiderait coûte que coûte.
Erza – Ecoute moi Lucy, il faut d’abord te calmer…C’est cela, et maintenant concentre toi.
La constellationniste tenait toujours fermement son trousseau de clé, tout en se tapant le front avec, essayant de faire revenir ses souvenirs qui se bousculait trop rapidement dans sa tête, jusqu’à ce que :
Lucy - Je crois que … Oui, c’est ça ! J’ai invoqué Plue quand j’étais sous le sort de l’illusion, mais…
Grey - Mais quoi ?
Lucy – Il n’est pas venu… Je dois aller le chercher !
Erza – Tu ne vas nulle part Lucy, tu es encore blessé et on ne repartira pas en plein jour sur cette plaine. On est trop à découvert. Et tu ne sais pas vraiment si il est là bas.
Lucy – Hors de question que je reste là ! Je n’abandonnerais pas Plue ! J’ai dû faire tomber sa clé sans faire exprès.
Paniqué mais déterminé, Lucy n’attendit pas l’autorisation d’Erza pour s’enfoncer à travers la forêt, prenant la direction de la plaine de tahori. C’était sans compter sur Erza qui la stoppa en s’interposant devant elle.
Erza – Non Lucy.
Lucy – Merde Erza ! J’en ai rien à foutre de ton avis !
Erza – On risque gros en allant là bas !
Lucy – Je t’en supplie…
Apposant son poing sur l’armure d’Erza, Lucy fit quelques gestes pour la repousser, mais bien trop faiblement pour que la mage aux armures soit bousculé.
Touché, la phrase de Lucy résonna dans le cœur de la mage aux armures qui connaissait le lien qui unissait Lucy et ses esprits. C’était comme si on lui demandait d’abandonner un membre de la guilde sur le champ de bataille… Alors, Erza s’inclina et décida d’accompagner la constellationniste dans sa quête.
Erza – Grey, je te confis le camp.
Grey – A vos ordres chef !
Et malgré son genou enflé, Lucy entama un sprint, suivit de près par Erza. Guidé par ses sentiments, elle avançait sans réfléchir et sachant à l’instinct la direction à prendre. C’est alors qu’elle aperçut le fameux mégalithe dont lui avaient parlé ses amis, celui où elle devait s’élancer dans le vide. Elle était prête à fouiller toute la plaine si nécessaire, car elle voulait le retrouver coûte que coûte.
Arrivé, elle s’abaissa directement à quatre pattes entamant la recherche de la fameuse clé d’argent, suivit d’Erza qui en fit tout autant. Toutefois, Lucy était tellement obnubilée par sa clé qu’elle cherchait de façon trop minutieuse, alors qu’Erza ratissait la zone de façon large, et c’est cette dernière qui retrouva la clé…oui, mais une clé brisé. La mage aux armures s’accroupis pour ramasser la clé de Plue et ne bougea plus, abattu par sa triste trouvaille.
Alerté par le silence soudain d’Erza, Lucy se retourna et aperçut Erza, immobile tenant dans sa main sa précieuse clé. Une immense joie montait en elle, accompagné par une douce vague de soulagement. Lucy se rapprocha hâtivement, jusqu'à ce que son sourire s’efface lorsqu’elle se trouva à côté d’Erza qui lui adressa juste quelques mots, des mots avec une consonance plus que désagréable pour la constellationniste :
Erza - Je suis désolé Lucy…
Erza déposa délicatement les bris de clés dans les deux mains jointes de la constellationniste qui laissait ses larmes s’écoulés sur visage fin et fatigué :
Lucy – Plue… Ce n’est pas vrai…Plue…Non...
Refusant de croire la réalité, Lucy serra fort de sa main droite un des bouts de sa clé et tendit son bras :
Lucy – Ouvre-toi ! Porte du chien, Nicolas !!!
Et une terrible sensation envahit sa poitrine, ravivant d’authentiques douleurs, les mêmes ressenties dans son cauchemar, car rien n’apparut devant elle,… Plue n’étais plus là…
Lucy – Ouvre-toi porte du chien, Nicolas !!! Aller Plue ! Reviens ! Ouvre-toi porte du chien, Nicolas !!!
Une larme échappa à Erza en voyant Lucy s’acharner dans son incantation, littéralement anéanti par la disparition de cet être si cher.
Tremblante, Lucy continuait à tendre son bras encore et encore, mais la profusion des sanglots l’empêchaient de prononcé des paroles cohérentes, enfouissant désormais son visage dans la paume de sa main gauche. Doucement, Erza attrapa la main droite de Lucy et la caressa doucement, pour apaiser sa nakama. Il n’en fallut pas moins pour Lucy pour tomber dans les bras de son amie. Elle s’en voulait tellement, peut être que si elle ne l’avait pas invoqué, il serait toujours là auprès d’elle. Elle n’arrivait pas à saisir pourquoi elle en était arrivée là.
Erza - Repartons Lucy. Nous ne pouvons plus rien faire d’autre pour l’instant.
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Attendant impatiemment leurs camarades, Charuru et Grey s’étaient cloisonné dans le silence, trahissant leurs inquiétudes quant à l’avenir. Quand allait-il venir le temps de la quiétude ? En voyant le visage dépité de Lucy de retour au campement, Grey comprit que cet instant devra encore être relayé à plus tard. Ni Charuru, ni Grey, ne surent quoi dire, les mots paraissaient si faible en cet instant, si amer… La marche apathique de Lucy effrayait presque la petite chatte blanche, désormais peu habitué à ce laissé aller de la part de la constellationniste.
Prenant place côte à côte auprès du feu, Erza et Lucy se murèrent dans le silence pendant plusieurs minutes. Erza avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour consoler la jeune femme, mais en vain, et elle le comprenait si bien. Même pour elle, l’idée de ne plus voir cette boule de poil insignifiante lui brisait le cœur. Et elle savait, comme beaucoup, que c’était toujours lorsque l’on perd un être cher que l’on se rend compte vraiment de ses sentiments.
Le visage enfoui dans ses bras, Lucy n’avait que faire du monde qui l’entourait. Elle cherchait à comprendre comment elle avait pu en arriver là, comment sa précieuse avait pu ainsi se briser, telle une vulgaire branche. Une peine immense avait recouvré son cœur, une douleur lancinante qui ravivait d’anciens souvenirs, se rappelant tour à tour les personnes qui avaient disparus de sa vie. Pourquoi…C’était le mot qui tournait en boucle dans sa tête.
Sentant revenir une armée de larme picoter ses jolies yeux, Lucy décida de se lever afin de s’éloigner, prendre l’air. Malgré les réticences émises par Grey qui voyait d’un mauvais œil le fait de laisser la mage toute seule, Lucy réprima Grey d’un mouvement de tête, révélant son besoin d’un d’intimité, désirant un peu de répit avant, malgré tout, de reprendre la route.
Erza – En allant chasser tout à l’heure, j’ai repéré un point d’eau dans cette direction. Il m’a l’air un peu marécageux, mais je sais que tu apprécies ce genre de chose.
Lucy – Merci, Erza.
Toutes ses attentions que l’on lui accordait pesaient sur son âme blessé. Ils étaient tous au petit soin pour elle, comme un cristal susceptible à tout moment de se briser. Elle avait voulu prouver au monde sa force, et elle n’avait rien gagné, bien au contraire. La maitresse des clés n’avait pas su protégé son esprit, elle avait faillit, tout gaché... Ce poid était trop lourd à porter, elle devait s’éloigner. Alors elle marcha sans réfléchir dans la direction indiquée par Erza, seul avec les réflexions qui fustigeait son cerveau. Lucy se fraya un chemin à travers la broussaille, jusqu’à arriver à ce fameux point d’eau. Elle continua d’avancer jusqu’à cet étang, qui s’était formé aux abords d’une rivière qui devait très probablement se jeter dans la mer.
Elle s’arrêta juste au bord, et détailla le fond de l’eau, une eau pas aussi trouble que dans un vrai marécage, si bien que son visage fatigué se reflétait presque parfaitement. Sans réfléchir plus longtemps, elle ôta ses vêtements et immergea tout son corps dans l’eau émeraude, jusqu’à plonger sa tête. Elle resta sous l’eau sans respirer, le plus longtemps possible, jusqu’à ce que la pression sur ses tempes soit trop forte et que ses poumons compriment trop sa cage thoracique. Elle sortit alors sa tête brutalement de l’eau, inspirant par la même un grand coup, de manière très saccadé… Pendant que plusieurs larmes se perdirent dans l’eau ruisselante.
Et elles coulèrent de plus en plus nombreuse, sans aucun contrôle possible pour la constellationniste. C’était des larmes authentiques, des larmes de passion, et non pas celle qu’elle versa habituellement après ses cérémonies…C’était ses larmes. Lucy était en train de réaliser tout ce qui venait de se passer. Elle venait de comprendre, qu’elle avait faillit mourir si facilement, et qu’en réalité, elle n’était pas prête à cette éventualité. Mais surtout et ce qui était encore plus grave pour elle, c’était que son excès de confiance l’avait amené à perdre Plue.
La peur assaillit ses entrailles, l’empêchant de contrôler la moindre larme qui perlait sur ses joues. Elle avait désormais caché son visage dans ses mains tremblotantes. Elle ne voulait pas mourir, ni comme ça, ni autrement, et malheureusement, elle savait qu’elle allait revivre ça, d’une manière ou d’une autre, soit par la faux noir de Zeref, soit par l’épée de Damoclès qui pesait sur elle.
Lucy – Plue… J’ai besoin de toi…
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