Chapitre 22

par Linoaheart

Le mage illusionniste suivait Marius d’un pas certain, prêt à en découdre avec le subalterne du boss.

Ils étaient désormais bien plus en contrebas du manoir, préalablement caché par les augustes arbres qui jalonnaient la colline.

Il jeta rapidement un regard aux alentours, trouvant du regard Zeref, assis au pied d’un arbre, immobile. Il fut presque étonné de l’air paisible qu’avait adopté le grand seigneur… si calme… et masquant tant de puissance… Il représentait une antinomie à lui seul. Sans vouloir perdre plus de temps, il dépassa Marius en le bousculant d’un coup d’épaule, se fichant éperdument des états d’âmes de ce dernier. Le mage Omniglass avait hâte de faire état de sa mission afin de pouvoir s’en aller loin d’ici, car après tout, il n’était en aucun cas rassuré d’être en présence de ce mage noir au pouvoir mystérieux et indéterminé.

 

Omniglass – Mon seigneur, je vous informe que ma mission est achevé.

 

A sa suite arriva précipitamment Marius, qui désirait jalousement une part de reconnaissance :

 

Marius – J’ai envoyé la rédemptrice dans la plaine comme vous l’avez demandé mon seigneur.

 

Zeref releva la tête et considéra de son regard rouge ses deux serviteurs qui se tenaient debout devant lui.

 

Zeref – Bien, je vais donc rappeler mes cavaliers pour que la rédemptrice soit retrouvée. Le flair du second dragon slayer devrait leur permettre de la retrouver à temps. Vous pouvez disposer tous les deux.

Omniglass – Avant de partir mon seigneur, je voudrais vous faire part d’une information sur cette jeune femme.

Zeref – Dit moi.

Omniglass – Je ne sais pas si cela vous sera utile pour la suite, mais dans le doute… En sondant son esprit, j’ai découvert que cette rédemptrice allait bientôt trépasser, et comme vous souhaitez apparemment la préserver…

 

Cette remarque attisa de manière imperceptible le regard de Zeref, qui s’enquit de cette nouvelle peu opportune :

 

Zeref – Comment cela ?

Omniglass – Une maladie magico-immune mon seigneur. Plus elle utilise sa magie, plus la porte de l’au-delà se rapproche. Et je tien à signaler qu’il n’est pas exclu que malgré mon sort d’illusion celle-ci ai recours à la magie.

Zeref – Je suppose qu’il n’est pas utile de te demander si tu es sûr de toi.

Omniglass – Leurs pensées ne peuvent me tromper car elles sont le reflet de leur esprit.

 

Un soupir émana de Zeref, particulièrement agacé par cette information qui pouvait se révéler particulièrement gênante pour la suite de ses plans. Ouvrir la porte du Nirvana était son espoir, son seul espoir de ramener le monde à la réalité. Après avoir éliminé la quasi-totalité des rédemptrices, il ne pouvait plus se permettre d’en perdre une autre, de perdre celle qui possédait le sceptre qui apporterait la rédemption. Comprenant que son plan ne pouvait plus s’étaler en longueur, il devait palier à cette nouvelle contrainte. Ses doigts se mirent à tapoter le sol, de façon répétée, reflétant l’instance réflexion du mage noir.

 

Zeref – Marius, rappel Kazack au plus vite. Natsu est le plus près pour intervenir et empêcher la constellationniste d’utiliser sa magie pendant l’illusion.

Marius – Euh…

 

Marius venait de faire quelque pas en arrière, comprenant que son maître n’allait pas apprécier son annonce. Percevant la crainte de son sous-fifre, Zeref s’impatienta, exaspéré par son incompétence.

 

Zeref  - Qu’as tu oublié de me dire Marius ?!!!

 

La voix sévère de Zeref raisonna, faisant trembler la cime des arbres. Marius se recroquevilla sur lui-même, hésitant à prendre ses jambes à son coup :

 

Marius – Maître, je… c’est juste que j’ai dû interrompre Kazack dans son combat car il avait blessé gravement le mage de Fairy Tail… Je …

Zeref - …

Marius - Je savais que ce n’étais ce que vous souhaitiez, c’est pour ça que je suis intervenu ! Je comptais vous le dire mais j’ai…

 

Zeref se redressa d’un bond et lança dans la foulée un sort foudroyant sur Marius qui entoura la gorge de Marius de plus en plus fort. Suffoquant, le visage de Marius vira rapidement au cramoisi, jusqu’à sentir la pression sur sa gorge se relâcher juste avant de s’évanouir.

 

Sans ciller, Omniglass était resté là, observant discrètement ce misérable rapport de force. Il regarda d’un coin de l’œil les ondes que dégageait Zeref sous la colère. Nul doute à présent, il préférait être loin de ce mage.

Reprenant lentement ses esprits, Zeref desserrant sa main qui s’était contracté pour étrangler à distance Marius, constatant qu’il n’avait pas eu la main légère. Il était déstabilisé, ne comprenant pas comment Natsu, ce dragon slayer qui était le seul en mesure de le battre un jour puisse perdre contre Kazack, cette bête sauvage irréfléchie qui avait désobéi à ses ordres. Il valait mieux pour lui qu’il soit mort, car Zeref se ferait un plaisir de mettre un terme à sa vie…à tout petit feu.

 

Zeref – On est jamais mieux servi que par soit même.

 

Et c’est ainsi que Zeref pris la direction du manoir pour faire un bilan de la situation, sans un mot pour Omniglass qui prit ce départ comme une autorisation implicite de quitter les lieux. Sans se faire prier, le mage illusionniste quitta les lieux, espérant ne jamais plus avoir à faire au grand seigneur.

 

*******************

 

Natsu se réveilla toujours dans cette même salle en proie aux flammes où il venait d’achever un combat ardu… Aussitôt, dès l’ouverture difficile de ses paupières, une douloureuse crampe ciblé sur son abdomen, une douleur si intense qu’il faillit de nouveau tourner de l’œil. Sa souffrance lui raviva la mémoire, faisant état par flash des dernières minutes précèdent sa perte de conscience. Se rappelant du danger, il rassembla toutes ses forces et son courage pour tenter de se redresser.

 

Charuru – Doucement Natsu, ta plaie est encore trop sensible, elle risque de se rouvrir à tout moment. Tu … Tu as réussi à cautériser ta plaie apparemment.

 

La voix de Charuru raisonna dans sa tête tel un bourdonnement migraineux, mais ce n’était rien à comparé de la souffrance que son ventre endurait… sans être pour autant son soucis premier :

 

Natsu – On,…on a pas le temps, faut aller chercher Lucy.

Charuru – Mais comment ? On risque de ne pas arriver à temps, tu es blessé et…

Natsu – Je m’en fou Charuru ! On…

 

En essayant de prendre appui sur ses jambes, une nouvelle perte de connaissance immergea le dragon slayer, infime mais suffisante pour qu’il tombe à la renverse, avec une Charuru qui tentait tant bien que mal de le soutenir avec ses petites pattes. L’effort l’avait essoufflé, il sentait ses forces disparaître hors de son corps, le laissant impuissant, mais déterminé.

 

Natsu – On va… la chercher

Charuru – Comment tu vas faire hein ? Tu ne peux pas te lever dans cet état !

Natsu – On va la chercher et puis c’est tout ! Elle ne va pas mourir je te dis ! J’arriverais à temps…comme toujours.

 

Ses dernières paroles furent murmurées très faiblement par le dragon slayer, dans un souffle que Charuru ne put comprendre, mais elle ne fit pas répéter Natsu qui lui apparaissait plus fragile que jamais. Sans plus attendre, Natsu s’appuya sur le mur, se releva et prit la direction de la sortie.

 

Charuru – Où tu vas ?

Natsu – D’après ta vision, Lucy n’est déjà plus dans ce manoir, de toute façon, je ne sens plus son odeur dans ces lieux. Je pense savoir où elle est.

Charuru – Ne devrions nous pas vérifier qu’elle ne soit pas encore dans le manoir ?

 

C’est alors que comme pour répondre à sa question, les murs du manoir se mirent à trembler, toujours en proie aux flammes.

 

Natsu – Je crois que mes flammes ne vont pas tarder à faire tomber ce manoir en ruine. Si ta vision se réalise, il est certain que Lucy n’est plus ici, car le bâtiment va s’écrouler sous peu.

 

Charuru ne demanda pas plus d’explication quand une nouvelle secousse malmena la bâtisse. Ils sortirent rapidement du manoir. Mais faire ses quelques pas avait déjà épuisé Natsu, il ne put se retenir de s’adosser sur le mur de l’entrée, observant la forêt qui entourait le manoir. Il se voyait mal franchir les multiples branches de celle-ci sans tomber une nouvelle fois dans les pommes. Il fallait faire vite.

 

NatsuCharuru, tu as encore un peu de magie ?

Charuru – Oui, j’ai compris. Accroche-toi Natsu, j’essayerai de t’emmener le plus loin possible.

 

Sur ces mots, Charuru attrapa Natsu avec sa queue juste au niveau du torse, espérant ne pas trop faire souffrir le dragon slayer. Mais ce dernier ne broncha pas : il n’avait qu’une seule idée en tête, retrouver Lucy. Après quelques simples battements d’ailes, le manoir s’écroula derrière eux, ne laissant plus qu’un tas de ruines enflammés derrière eux. Le bruit encouragea Charuru à battre encore plus rapidement ses ailes, le cœur de nouveau bombé d’espoir.

 

Plus loin, un homme les observaient s’éloigner discrètement. Zeref avait décidé d’achevé ce bâtiment, pour encourager l’exceed et le mage de feu à quitter les lieux. Kazack avait bien failli faire rater son plan en blessant le mage de feu, mais il savait que Natsu n’était pas aussi faible que Kazack, certes il l’avait touché, mais il s’était relever, ne lui imposant pas d’agir plus que cela. Il ne lui restait plus qu’a rappeler ses cavaliers et à surveiller le temps nécessaire que la rédemptrice n’utilise pas sa magie… Pour Kazack, il comptait s’occuper de lui dès son retour. Son plan ne tenait qu’a un fil désormais.

 

************************

 

Lucy s’était réveillée, une nouvelle fois dans ce lieu désertique, un monde agonisant, où le sol était recouvert de sable fin comme du crystal, clairsemé d’arbres morts  encore enracinés. Debout, elle regarda tout autour d’elle, affolé, mais rien… Pas la moindre trace de vie à part ce sol sableux et parfois rocailleux. Une plaine qui s’étendait à perte de vue en face d’elle, seule dans ce monde inconnu.

Seule ? A cette pensée, la constellationniste paniqua et chercha son trousseau de clé normalement attaché à sa ceinture. Comme une folle, elle passa sa main mainte et mainte fois sur son short sans trouver ses précieuses clés. Malgré la panique, Lucy tentait de se souvenir, où était ses clés ? Qu’en avait-elle fait ? Elle ne se séparait jamais d’elles. Elle n’avait plus rien sur elle, ni ses clés, ni son fouet, ni son sceptre. Elle essayait de reprendre ses esprits, tentant vainement de se raisonner : « Allez Lucy, réfléchis…où as-tu pu les ranger ton trousseau ? »

 

C’est alors qu’Aquarius, son esprit du Verseau apparut devant elle dans un brouillard noir. Elle ne put retenir des esquisses de soulagement jusqu'à ce que son esprit s’exprime.

 

 Aquarius – Te voilà, traitresse.

 

Lucy recula de quelque pas suite aux mots durs et insensés exprimés par son amie. Son esprit encore embrouillé avait du mal à assimiler toutes les informations, avait-elle dit traitresse ?

 

Lucy – Aquarius, je suis si contente de te retrouver. Où sommes-nous ? Je…

 

Les jambes de Lucy fonctionnaient machinalement, comme si son corps désirait plus que tout toucher cet être familier dans ce lieu inconnu.  N’étant plus qu’a un mètre d’Aquarius, elle tendit les bras vers son esprit céleste pour étreindre sa sauveuse, en faisant fit des paroles prononcer par cette dernière. C’est alors qu’Aquarius rejeta instantanément la rédemptrice, et la frappa de son poing. Surprise par le geste, Lucy ne put esquiver le coup et tomba à genoux. Complètement sonnée par cette attaque, Lucy mit quelques secondes avant de réagir. La constellationniste tentait désespérément de retrouver ses esprits, elle cherchait à appréhender ce qu’il venait de se passer. C’est en frottant sa joue que Lucy ne put que se rendre à l’évidence et considérer enfin les faits. Elle abaissa ses mains tremblotantes sur ses cuisses. Lucy était perdu, elle ne comprenait pas... sauf la peine qui avait envahit son cœur.

 

Lucy – Pourquoi Aquarius ? Je sais que tu as tes humeurs, mais tu n’as pas le droit de me frapper comme ça ! Ne sommes-nous pas amie ?

 

Un rire noir et froid fit écho dans ce désert, un rire que Lucy n’avait encore jamais entendu de la part de son esprit. Inconsciemment, Lucy regretta amèrement les moqueries d’Aquarius quand à l’absence de petit copain dans sa vie.

 

Aquarius – Amie ? Tu oses me parler de droit et te prétendre être notre amie ? Alors que toi, la fameuse et grande rédemptrice Lucy, tu nous as abandonné.

 

A ces mots, l’ensemble de ses esprits apparut autour d’elle, Taurus, Scorpio…, l’encerclant de façon menaçante, tous avec ce même regard si dur, exprimant à la fois dégout et haine.

 

Lucy – Je ne comprends pas… Vous, Loki, qu’est ce qu’elle raconte ? Ne me regarde pas comme ça ! Loki, Virgo répondez moi !

Virgo – Nous devrions vous punir Lucy-Hime. Vous n’avez pas accomplis votre devoir, et avez préférez nous abandonnez.

Lucy – Comment ?

 

Alors, Loki s’avança et se plaça devant elle, prenant la parole en tant que chef des esprits. Ce fut ce regard là que Lucy n’oublierait probablement jamais, ce regard exprimant tant d’aversion. Lucy sentit sous le poids du charisme de Loki une larme s’échapper de son œil. Son cœur s’accéléra, la prévenant de s’endurcir quant aux évènements à venir.

 

Loki – Faire semblant d’avoir oublié, c’est plus facile, n’est ce pas ? Fuir, c’est ce que tu as toujours su faire de mieux de toute façon.

Lucy – Mais fuir quoi? ! Putain Loki, je ne comprends rien, vous me parler de quoi ? Jamais je ne vous aurais abandonné ! Vous êtes mon cœur, ma chair ! Sans vous, je serais devenue quoi ?!

 

Arquant d’un sourcil, des veines d’énervement apparurent sur le front de Loki qui s’apprêtait à éclater de colère.

 

Loki – On comptait tous sur toi Lucy ! Tu nous as abandonné ! Tu as préféré  vivre ta petite vie tranquille au lieu d’ouvrir la porte du Nirvana pour renvoyer Zeref dans l’au-delà ! Tu as préféré ta petite amourette à nous ! Au monde ! Tu nous as tous laissé tomber Lucy ! Nous sommes tous mort par ta faute.

 

Ses révélations poignardèrent le cœur de Lucy, une envie de vomir lui tenailla les tripes, comme un moyen nettoyer son corps de toute cette haine qui se dirigeait subitement contre elle. C’est ainsi que le doute commença à s’immiscer, petit à petit, qu’avait-elle pu faire ?

 

Lucy – Mort ? Vous n’êtes pas mort, j’ai toujours mes clé sur moi. Et quelle amourette ? Je ne sais pas de quoi tu parle, mais s’il y a une porte à ouvrir pour sauver tout le monde, explique moi Loki ! Et j’irais de suite ouvrir cette porte !

Loki – Il est trop tard Lucy. Ce que tu vois autour de toi, c’est le monde que tu as abandonné, un futur que tu n’as pas sauvé.

 

Un vent se leva et balaya d’un revers tout ses esprits, abandonnant Lucy seule à nouveau, la laissant doucement assimiler les propos de Loki. Tout cela relevait de l’impossible, il y a quelques minutes encore elle était dans ce… D’où venait-elle déjà ? Lucy se creusa les méninges, cherchant des réponses quelques part dans son cerveau, mais rien, à part une mémoire qui lui jouait des tours.

« C’est un cauchemar », pensa t’elle. Elle ne pouvait décidément pas croire en cette vérité. Elle baissa ses yeux et regarda la terre se mouiller sous ses larmes qui commençaient à ruisseler de plus en plus de son visage.

C’est alors qu’un tonnerre éclata, faisant sursauter Lucy qui releva la tête. Elle aperçut ainsi trois loup à quelques mètres d’elle, qui grognaient, laissant afficher leur crocs sanglants, aux corps si décharnés, qu’elle pouvait aisément deviner la voracité de leurs intentions. Son instinct pris le dessus sur ses angoisses, et Lucy se releva lentement sur ses jambes pour ne pas tenter la bête. De plus haut, elle remarqua le pelage déchiqueté et les corps mutilés de ses bêtes

Sans pouvoir faire d’autres constatations, le premier loup se jeta sur elle, attaque que Lucy esquiva en se dérobant sur le côté, pour en profiter pour lui asséner un coup de genoux dans le ventre de l’animal. Cependant, le deuxième profita de la diversion de la première attaque pour lui mordre son avant bras gauche. Ce geste arracha un cri de douleur à Lucy, qui comprit vite que sa seule solution serait de fuir.

Aussi vite que possible, Lucy prit ses jambes à son cou et courut à travers la plaine désolée. Elle courait à en perdre haleine, encore et encore, sans regarder derrière elle de peur de se perdre du temps sur les loups. Elle essuya du revers de sa main les larmes qui continuait à couler faiblement. Elle se maudissait de pleurer, elle maudissait ce lieu. Pourquoi elle ?

 

C’est alors que Lucy trébucha et s’étala violemment sur le sol, cognant au passage son genou sur un rocher. Une vive douleur assailli sa jambe, lui faisant complètement oublier celle de son avant bras. Elle devina que sa rotule avait pris un sérieux coup qui l’empêcherait vite de marcher si elle laissait son articulation se refroidir. Alors, Lucy redoubla d’effort et se redressa. La curiosité attira son regard sur ce qui l’avait encore fait trébucher, son pied était encore posé dessus. Et elle regarda, avec effroi cet obstacle peu anodin. Les yeux grands ouverts et choqués, elle plaça sa main devant sa bouche, tout en laissant entendre un hoquet d’horreur… Elle dévisagea le cadavre de Lisanna, étendue sur le sol, la bouche ouverte, le visage marqué par la peur et laissant percevoir quelques traits de peau décomposés.

 

Lucy – Lis…Lisanna ? Non, qu’est-ce… Qu’est-ce qu’on t’as fait…

 

Lucy n’arrivait pas affronter ce spectacle, la folie avait envahit son cerveau, laissant tout doucement la mort se rapproché. Bouleversé par cette vision, Lucy prit sur elle et se rapprocha de son amie pour pleurer sa mort. En larmes, elle saisit les épaules de la jeune femme, mais eut directement un mouvement de recul lorsque des verres et autres asticots s’agitèrent autour du corps. Mécaniquement elle recula le plus vite possible pour s’éloigner le plus loin possible du corps de son amie, sans pouvoir détacher ses yeux de Lisanna, jusqu’à ce qu’elle se sentit assez loin et se retourna pour ramper à quatre pattes et courir encore plus loin, encore plus vite.

C’est alors qu’une vague d’image agressa son cerveau : Magnolia en feu, des hommes dévorés par des spectres qui arrivaient de toute part, et tant d’autres d’images d’horreur… Puis ce fut le blanc. Un immense blanc immaculé, où elle vit une montagne où à ses pieds trônait une sorte d’arche. Dans un murmure, Lucy laissa échapper le mot nirvana, que personne ne put entendre car elle était seule, exclut du monde réelle.

C’est à ce moment là qu’elle vit ce qui lui semblait être la fin de ce désert… et une personne qui attendait à l’autre bout de la plaine. Sans savoir pourquoi, Lucy se remit à courir à toute jambe, emballer au rythme de son cœur qui lui dictait sans raison de rejoindre cette personne, qui semblait représenter sa seule issue de secours.

 

En réalité, Lucy courrait en plein milieu de la plaine de Tahori, heurtant pierres et autres embuches qui se manifestaient sous d’autres formes dans son illusion, se rapprochant dangereusement de la jetée où Charuru l’avait vu un peu plus tôt chuter dans l’océan.

 

********************

 

La masse du cavalier noir brisa une à une les épées d’Erza qui ne cessait de créer encore et encore de nouvelles épées. Elle sentait son stock s’épuiser, mais elle restait persuader que Grey et Wendy trouverait la solution pour achever le cavalier noir. Alors elle continua… et la stratégie commençait à être payante. A force de subir multiples attaques, le cavalier noir avait stoppé ses téléportations fortuites pour ce concentré sur les attaques d’Erza, laissant enfin une porte ouverte à Grey ou Wendy pour l’attaquer.

Et pourtant, après plusieurs tentatives et analyses, Grey n’avaient toujours pas réussi à toucher le cavalier noir.

Erza – Rééquipement ! Armure du voleur !

 Le corps d’Erza se recouvra d’une robe noir moulante, sans décolleté ni manche, mais ultra courte, laissant apparaitre à sa ceinture de multiples dagues ornées de joyaux, ainsi que de shuriken. Elle s’empara dans chacune de ses mains d’un shuriken et d’une dague qu’elle lança à un rythme effréné, qui revenait par effet de boomerang.

Wendy regarda le courage émaner de la guerrière qui semblait ne jamais douter, ne jamais faiblir, brandissant avec ferveur ses armes dans ce combat. Quant à Grey, il reprenait son souffle. Il enrageait à l’idée de ne pas trouver de solutions rapide et efficace. Ils avaient bien essayé de le coincé dans une tornade comme pour l’autre cavalier, mais en vain, il s’était téléporté encore une fois, à la dernière seconde.

Il observa une nouvelle fois les gestes aguerris d’Erza qui enchainait  attaques sur attaques… Et il voyait bien dans ses geste qu’elle attendait quelques choses de lui, mais quoi ?

Wendy – Je vais renforcer encore Erza encore une fois, peut-être qu’elle arrivera à mettre un terme à ce combat. Je me fais du souci pour Natsu et les autres.

Grey – Je ne me fais aucun souci pour la tête brulée, même si il est vrai que ce combat traîne en longueur. Ce crétin va encore tout démolir comme à son habitude.

Wendy – C’est toi qui dis ça ?

Ne comprenant pas cette réflexion, Grey croisa alors le regard exaspéré de Wendy :

Grey – Quoi ? J’ai encore rien démolit moi ! J’essaye juste de coincer ce connard de…

Wendy stoppa sa démarche d’entraide envers Erza pour comprendre le soudain silence du mage de glace. C’est quand elle vit le sourire mesquin de Grey qu’elle comprit qu’il avait trouvé le moyen de se débarrasser du cavalier noir, et elle ne put s’empêcher en retour d’arborer un sourire victorieux.

                Wendy – Grey, tu as une idée n’est ce pas ?

                Grey – Et pas qu’un peu…Dis moi Wendy, a ton avis, comment il marche son pouvoir de téléportation ?

                Wendy – Et bien,… Je ne vois que deux moyens : soit il se projette mentalement sur un plan astral pour visualiser son point de téléportation mais ce qui nécessiterait le pouvoir de projection astral, soit il se téléporte en fonction des points de téléportation qu’il connait.

                Grey – Autrement dit, il ne peut se téléporter que dans des lieux qu’il connait… Un peu comme Warren qui ne peut se connecter qu’avec les personnes qu’il connait. Il faut donc un lien.

                Wendy – Uniquement si la deuxième hypothèse s’applique.

                Grey – Je suis persuadé que c’est le cas, il mettrait plus de temps pour se téléporter s’il utilisait la projection astral, or ici, elle est instanné… Dis Wendy, que penses tu si je bouleversais un peu ses repères géographiques ?!

                Wendy – Tentons le coup !

Alors qu’Erza poursuivait son affrontement, Grey pris position :

                Grey – Ice makeLabyrinth !

Un voile de glace s’étala sur le sol, le cavalier noir regarda stupéfait cette couche de glace qui  s’étalait sur une grande parcelle de la plaine quand soudainement, d’immenses murs de glace s’érigèrent autour de lui. Le cavalier noir se retrouva seul, sans adversaire, mais pu admirer son reflet dans les murs lisses et parfaits de glace. Voyant un unique chemin tracé naturellement par les murs de glace, il appréhenda une embuscade au bout du chemin, et préféra se téléporter pour faciliter sa tâche… Et c’est ce qu’il fit, ou ce qu’il lui semblait avoir fait… car il se retrouva face à un autre mur de glace. Certains de l’efficacité de sa téléportation, il comprit son erreur. Il était à présent enfermé dans ce labyrinthe. Il se téléporta aussitôt pour sortir de ce dernier qui ne pouvait s’étendre bien loin. Il recommença encore une fois, et réitéra ses gestes, commençant sérieusement à être agacé par toute cette glace. Il prit alors sa masse et entreprit de la briser, murs par murs, comptant bien régler le compte de ces mages rapidement :

                Grey – Ce n’est pas par là la sortie.

Le cavalier noir se retourna pour assommer le mage de glace avec sa masse, mais il ne brisa qu’un autre mur du labyrinthe, confondant le reflet de ce dernier avec la glace miroitante.

                Grey – Raté.

L’orgueil s’emparant du cavalier noir, il se téléporta encore une fois espérant tromper son adversaire. Mais à son apparition :

                Wendy – Souffle du dragon céleste !

Sans avoir le temps de se téléporter de nouveau, le cavalier noir fut emporté au fond du couloir de glace dans lequel il se trouvait. Erza arriva alors pour lancer sa dague à la gorge du démon, mais ce dernier lui échappa de justesse par téléportation. Une téléportation qui interpella la mage aux armures car elle était sûr d’elle : il ne l’avait pas vu arrivé.

                Erza – Où est-il ?

                Wendy – Erza san ! Tu vas bien ?

                Erza – Oui, très bien. Mais j’ai raté ma cible.

                Wendy – Grey va l’a sûrement enfermé dans un nouveau couloir du haut de sa tour.

                Erza – Hum…Vien sortons d’ici, il faut le retrouver.

Ainsi, un peu plus loin, Grey se tenait en haut d’une tour de glace, surveillant son labyrinthe construit sûr mesure pour la cavalier noir. A chaque apparition de téléportation, le mage de glace construisait aussi rapidement que possible un mini labyrinthe, faisant croire à l’agent de Zeref qu’une immense étendue de glace avait recouvert la plaine. Mais cette fois-ci, il n’avait pas vue le point de téléportation du démon. L’avait-il loupé ? Etait-ce déjà la fin de sa ruse ?

                Erza – Grey !

Grey regarda en bas et vit ses deux amies l’attendre au pied de sa tour. Il fit alors apparaitre un toboggan de glace pour les rejoindre, pour une arrivée avec classe et élégance.

                Grey – Vous l’avez eu ?

                Wendy – Non, il s’est téléporté au dernier moment.

                Grey – Mais je ne l’ai pas vu pourtant.

                Erza – Est-ce bien lui qui c’est téléporté ? Je n’en suis pas aussi sûr…

                Grey – Tu crois que son maître l’aurait rappelé ?

                Erza – C’ets possible, car ils nous auraient déjà réattaqué sinon.

                Wendy – Et s’il a été rappelé…

                Erza – Cela veut dire que le deuxième front de combat est terminé. Dépêchons nous de retrouver les autres. Wendy, penses tu pouvoirs les retrouver grâce à ton flair ?

Wendy prit une inspiration, huma l’air à plusieurs niveaux, avant de baisser la tête et d’hocher celle-ci négativement.

Mais comme répondant à leur question, ils entendirent un bruit sourd qui les fit se retourner vers le manoir…en flammes et en train de s’écrouler.

                Grey – Tu vois Wendy, c’est pas moi qui détruis tout.

                Erza – On n’a pas le temps Grey, on file vers le manoir les retrouver.

Et c’est ainsi qu’ils prirent ensemble la direction du manoir, alors que Lucy se rapprochait de plus en plus de la falaise.

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