Ah quelle belle matinée ! C’était toujours agréable de se réveiller dans une chambre de princesse. Lucy s’étira de tout son long et profita quelques instants de la douceur des draps en soie. Elle avait très bien dormi : un sommeil assez calme, sans cauchemar, sans cri d’effroi appelant à l’aide… Une nuit reposante, une de ses nuits qui n’arrivent que tout les six mois.
Elle se leva et ouvrit la fenêtre de chambre et profita de l’air rafraichissant du matin. Elle sentait encore l’humidité qui remontait jusqu'à ses narines. Les oiseaux chantaient gaiement leur mélodie du bonheur, que de belles sensations pour un si beau matin ensoleillé. Lucy se mit au diapason, et se sentit d’humeur joueuse. Elle partie à la salle de bain pour se laver et se préparer pour rejoindre le majordome pour le petit déjeuner.
En partant, elle entrouvrit la porte de la chambre de ses compagnons de route et les aperçut tout les deux sur le lit, dormant d’un sommeil profond. Natsu ronflait si fort qu’elle se demandait comment elle avait fait pour ne pas l’entendre de sa chambre. Elle décida de les laisser dormir, et se garda le droit de leur faire un réveil magique.
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Rien ne semblait pouvoir interrompre leur sommeil. Le soleil était haut dans le ciel et pourtant, les deux amis ne bougeaient pas d’un fil. Happy était roulé en boule sur un des oreillers, tandis que Natsu dormait les bras et les jambes écartés, prenant toute la place sur le petit lit qu’on leurs avait réservé.
C’est alors que Lucy ouvrit la porte par un grand coup de pied, ce qui eu pour effet immédiat de faire sursauter les deux compères jusque là encore endormi. Malgré tout, ils se contentèrent de grogner et de se pelotonner un peu plus dans le lit, et Natsu se recouvrit le visage d’un oreiller. Voyant qu’ils ne bougeaient toujours pas, Lucy s’approcha souleva l’oreiller, et ne manqua pas l’occasion d’hurler dans les oreilles sensibles du dragon slayer :
Lucy - Natsu !!!!Happy !!!! C’est l’heure ! Bougez vos derrière de fainéant avant que je vous botte les fesses !
Natsu grimaça face aux hurlements de la constellationniste. Il ouvrit les yeux difficilement et vu Lucy qui était penché au dessus du lit, prenant un malin plaisir à les réveiller.
Happy – Pourquoi tu es si méchante Lucy ?!!!Pleurnicha Happy
Lucy – Ya rien de méchant, c’est pas de ma faute si vous êtes trop lent. Du coup, on ne vous a pas attendu pour le petit déj’ et tu as loupé les poissons préparés spécialement pour toi par le majordome.
Happy – Mouin ! Pourquoi le monde est si cruel !!! Lucy c’est ta faute ! Tu aurais pu nous réveillé.
Natsu – Je m’en fou, je vais quand même déjeuner.
Lucy – Très bien.
Lucy se retourna et sortit de la chambre, satisfaite de l’accueil qu’elle leur avait réservé. Une bonne journée s’annonçait. Avant la fin de celle-ci, elle serait rentré, prendra un bon bain, sera débarrassé d’eux et choisira la prochaine mission de rédemptrice.
Natsu et Happy étaient encore dans le coltard. Et l’un d’entre eux avait encore moins envie de se levé, puisque une mission de trois heures de route en calèche inconfortable les attendaient. Il était allongé, les bras croisé derrière la tête. Lucy avait l’air de bonne humeur ce matin, c’était plutôt bon signe pour lui et Happy. Il n’avait qu’une envie : que tout redevienne comme avant. Natsu commença à s’étendre de tout le long de son corps avant de s’adresser à Happy :
Natsu – Ce ne fut pas si terrible que ça de dormir dans ce lit en fin de compte.
Happy – Parle pour toi, moi j’ai senti toute la nuit les ressorts me lacéré le dos.
Natsu – T’avais qu’à dormir sur moi.
Happy – Mais bien sûr, j’aurais fini écrasé sous ton poids tellement que tu bougeais dans ton sommeil. Non, j’ai fini par dormir sur l’oreiller.
Natsu – Ah… Si tu le dis.
« Yaaah ! En avant »
Ce cri laissa place à un bruit de roue dévalant les pavés de la maison.
Natsu – Ne me dis pas que…
Happy – Ils partent sans nous !!!
Natsu – Merde ! Vite Happy, par la fenêtre.
Natsu ouvrit la fenêtre, se jeta dans le vide rattrapé par Happy en plein vole. En effet, le cortège était déjà sur chemin de terre. Lucy était allongée sur le toit de la calèche, jambes croisées et la tête appuyé contre les bagages. Natsu et Happy atterrirent juste à coté d’elle. Lucy les ignora du regard.
Happy – Tu aurais pu nous dire qu’on partait déjà !
Lucy – Mais je l’ai fait.
Happy – Non, tu ne nous a rien dit !
Lucy- Ah bon ?…Je croyais l’avoir fait pourtant…
Lucy émit un petit rire qui ne laissa aucun doute sur le caractère explicite de son omission. Natsu comprenait mieux pourquoi elle paraissait si enjouée pour les réveiller…Mais il ne put s’attarder plus longtemps dans sa réflexion car il fut interrompu par une de ses nombreuses futures nausées. Il tomba raide sur le toit de la calèche, amorphe. Lucy soupira :
Lucy – Et voilà, c’est repartit…
Lucy se redressa et cala Natsu sur les valises, à l’arrière de la calèche pour qu’il puisse vomir à sa guise, sans éclabousser les voyageurs de dessous et par l’occasion, ceux du dessus. Puis, elle reprit sa position initiale. Happy se cala à ses côtés et entama la conversation, une conversation à sens unique. Que Lucy veuille parler ou non, le chat ne s’arrêta pas de balbutier tout ce qui lui passait au travers de sa petite tête : poisson, Charuru, le combat pour la clé de Caprico, poisson, Charuru, Cana et sa boisson, Poisson, Charuru,… Exaspéré, Lucy s’était enfermée dans sa bulle. Elle ne se souvenait pas d’avoir connu un Happy aussi bavard.
Le voyage comporta de nombreux arrêt. Lucy se demanda même si les trois heures de trajet prévu par Mde Lénord avait bien compris ses arrêts intempestifs.
Au troisième arrêt de la calèche, Natsu était à l’agonie. A priori, il avait un mal des transports bien plus important que celui du commanditaire qui se contentait d’avoir de rares nausées de temps à autres.
Natsu – Happpyyy !!Tu… Tu veux ..p..pas m’emme..ner en ..volant, s’te…plait ?
Happuy – J’ai pas assez de magie pour ça Natsu… Désolé.
Lucy – Mais comment tu fais pour vomir encore alors que tu n’as rien mangé ? Tu es irrécupérable. Imagine si tu prends le train pour une mission comportant un trajet de douze heures, tu risque d’en mourir, ça serait sacrément con quand même.
Lucy ne remarqua pas l’impact de sa remarque, mais Natsu pris cette phrase directement en plein cœur. Pour lui, ça sous entendait qu’il était incapable de l’accompagné dans ses « fameuses » missions. Elle voulait encore se débarrasser de lui, hein ? Non, non et non, ça ne se passerait pas comme ça. En se redressant tant bien que mal, Natsu s’adressa directement à Lucy entre deux hoquets de nausées :
Natsu – Oh, ne t’inquiète …pas, ça m’empê…empêchera pas de t’accompagner… dans tes missions.
Lucy tourna la tête et le regarda surprise. En fait, elle n’avait pas dit cette phrase dans ce sens là… C’était juste qu’elle trouvait ça vraiment con l’idée de mourir à cause du mal des transports. C’est vrai quoi ! C’était paradoxal d’être aussi dur de la tête dans un combat et de craindre un truc aussi ridicule que le mal des transports.
Mais elle avait tout faux. Apparemment, il n’était pas près de la lâcher. Cette détermination, elle l’avait beaucoup apprécié par le passé, elle l’avait même admiré pour cette détermination sans faille. Cette caractéristique du dragon slayer la fragilisa, toucher encore par ses souvenirs d’antan. Mais sa décision était sans appel.
Lucy - Encore faut-il que je t’invite à me suivre.
Happy – Tu ne nous a pas invité pour cette mission, pourtant, on est quand même là. Et puis, ce n’est même pas ça en fait ! Tu nous as volé cette mission !
Lucy – Voler ?! Laisse moi rire, vous me l’aviez proposé, je l’ai prise… Après, je suis juste parti sans vous. C’est tout ! Et là, vous êtes avec moi, mais je ne me ferais plus avoir, ne vous inquiétez pas pour ça.
Natsu avait repris du poil de la bête. La calèche n’avait toujours pas repris son trajet, alors autant qu’il s’exprime tant qu’il pouvait le faire.
Natsu – Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça Lucy ? Qu’est ce qu’on t’a fait pour que tu ne veuille plus faire de mission avec nous ? Explique-moi, je comprends pas.
Le ton était monté, Lucy avait espérer encore fuir cette conversation grâce au mal des transports de Natsu. Alors, il fallait gagner du temps, juste ce qu’il fallait pour repartir.
Lucy – Tu ne comprends pas grand-chose en même temps. C’est comme ça Natsu, cherche pas.
Natsu – Ça ne me suffira pas comme réponse.
Happy – Lucy…
Lucy – Je t’ai déjà expliqué, vous avez disparut pendant sept ans, vous n’êtes plus aussi fort et…
Natsu – Non, ça c’est une excuse. Oui, oui, on est peut-être moins fort, mais je sais toujours me battre, et je botterai le cul à quiconque qui s’approche de trop près.
Lucy – Ce n’est pas assez.
Natsu – Pourtant, c’est qui qui avait peur de ne plus faire de mission avec nous ? Hein ? tu te souviens de ce soir là ? Franchement, ça me dégoute. Avant, tu ne nous aurais jamais laissé derrière. C’est pas l’esprit de Fairy Tail ça ! J’aime pas ce que tu es devenu Lucy.
Natsu tournait désormais le dos à Lucy, et se préparait à subir les affreuses attaques de la calèche mouvante. Lucy, même si elle fut soulagé d’avoir clos la discussion, c’était pris un poignard dans le cœur. Il avait osé lui renvoyer en pleine face ses souvenirs et l’honneur de la guilde. Elle ? ne pas faire honneur à Fairy Tail ? La bonne blague ! Chaque jour elle faisait en sorte d’être digne de ses camarades, mais qu’est ce qu’un crétin pareil pouvait savoir de ses choses là ? être rédemptrice, c’était ça de faire honneur à Fairy Tail ! Oui, Fairy Tail redonnait espoir, l’espoir de vivre, de voir un avenir meilleurs pour tous.
Et cette soirée…oui, elle s’en souvenait, et n’aimait pas y repenser car il avait raison. Elle était injuste envers eux, elle le savait, mais la solitude était sa seule solution. Oui, elle s’en souvenait, car elle avait tant pleuré en se rappelant de cette promesse que son coéquipier n’avait pas tenue. Rien que d’y repenser, son cœur se remplit de rancune à son égard. Elle n’aurait peut-être pas tant espérer leur retour si il ne lui avait pas fait cette stupide promesse.
Mais il ne fallait pas qu’elle bronche, la discussion avait cessé, c’était plus important que son orgueil. Elle doit faire face, comme elle le fait depuis sept ans. Elle ne montra rien, pas une ride de nervosité, pas même une lueur humide dans ses yeux. Enfin, c’était ce qu’elle croyait. La calèche reprit alors son chemin.
Happy avait tout observé silencieusement. Il avait remarqué que sa camarade avait été blessée par les propos de Natsu. Au final, Lucy et Natsu avaient joué et les deux avaient perdu. Ça lui faisait mal de voir ceux qu’il aimait le plus se déchiré pour une raison qu’il ne connaissait pas. Quelque chose clochait avec Lucy, il en était sûr, et ça allait au-delà de la simple question de la force de Natsu.
Le trajet se poursuivit dans le silence. La calèche fit encore plusieurs arrêt au cours de leurs périple, mais pas un seule mot fut décrocher. Lorsque la ville d’Onibus fut en vue, Lucy se sentit soulagé. Cette ambiance pesante commençait à être difficile à supporter. Happy pris soin de signaler à Natsu que son calvaire allait bientôt prendre fin.
A l’approche de la ville, le chemin de terre se transforma en une jolie route pavé, marquant l’ouverture de l’agglomération. De jolis statuts de bois ornaient le bord de la route. Cette ville ressemblait beaucoup à Magnolia, d’ailleurs, peu de distance les séparait en réalité. Après avoir parcouru un peu la ville, la calèche s’arrêta devant une bijouterie.
Lucy, Natsu et Happy descendirent du toit pour mettre un terme à la mission. Mr et Mde Lénord sortirent également de la calèche. Le teint livide de Natsu et du noble faisait doucement rigoler Happy. Ils auraient pu être de la même famille ses deux là.
Mde Lénord – Voilà, notre voyage s’arrête ici. Chéri, va rejoindre mes cousins à l’intérieur pour te reposer. Je m’occupe de tout.
Mr Lénord, trop dévasté par ses intestins, ne répondit rien et s’exécuta tel un zombie en rentrant dans la bijouterie. Natsu était satisfait de voir cet homme prétentieux dans le même état que lui. C’était très amusant de savoir que cet homme, à l’apparence orgueilleux et sûr de lui, pouvait être aussi la pire loque du monde.
Mme Lénord - C’est la bijouterie de mes cousins. Ils ne me restent plus qu’a les saluer. Avant tout, voici votre récompense, 200 000 joyaux comme convenu.
Lucy – Merci.
Mde Lénord - Nous avons apprécié votre compagnie, peut-être que pour notre retour d’ici un mois, nous ferons appel à vous, Dame Lucy.
Lucy – C’est gentil, mais je ne pense pas que je serais disponible. Mais sachez que mes compagnons de guilde assureront le travail aussi bien que nous.
C’est alors qu’une explosion retentit au sein de la bijouterie. Le souffle de l’explosion projeta à terre Mme Lénord, Lucy, Happy et Natsu.
Ils se redressèrent en même temps sur leurs genoux, pour ensuite découvrir une gigantesque fumée noire qui s’échappait de la bijouterie. Un homme s’échappa alors de la fumée avec un sac bien plus gros que lui sur son dos, faisant tomber quelques colliers au passage. La noble cru tout d’abord voir son mari, mais le ricanement machiavélique lui indiqua que c’était quelqu’un d’autre. Cet homme vêtu d’une veste orange et d’un pantalon noir prit la fuite en direction de l’extérieure de la ville.
Natsu s’élança aussitôt à la suite du voleur, accompagné par Happy.
Lucy – Natsu ! Reviens !
Têtu, il poursuivit sa course poursuite contre le voleur qui l’avait déjà bien distancé. Quant à Lucy, elle ne pouvait se résoudre à délaisser ses gens. Il y avait peut-être des blessés dans la boutique, notamment M. Lénord. Elle entendait sa femme crier à plein poumon le nom de son mari. La fumée était trop dense pour que celle-ci puisse rentrer sans s’étouffer dans la boutique. Au moins, à première vue, Mde Lénord n’avait rien.
Lucy serra les dents, il allait falloir qu’elle se dépêche, Happy et Natsu ne savaient pas sur qui ils pouvaient tomber. Lucy était inquiète pour eux, ce genre d’attaque lui disait vaguement quelque chose…et rien qui ne puisse la rassurer.
Elle se releva, coinça sa tête au sein de son T-shirt pour ne pas trop respirer la fumée et s’élança dans la boutique afin de commencer l’évacuation des blessés.
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Cela faisait déjà une bonne dizaine de minutes que Natsu et Happy avaient entama la chasse contre le voleur de bijoux Natsu le suivant à son odorat malveillante. Pourtant, il n’arrivait pas à le rattraper.
Natsu – Happy ? Tu le vois de la haut ?
Happy – Aye ! Il vient juste de sortir de la ville.
Ntasu – Quel bâtard ! Il court vite. On va lui botter les fesses.
Happy – Je pars devant pour le retarder !
Happy s’élança et rattrapa vite le voleur. Il se plaça devant lui en agitant ses ailes pour lui barrer le passage.
Voleur – Dégage le matou si tu ne veux pas finir en cendres !
Happy – Hey hey ! Je suis trop rapide pour toi. Max speed !
Happy prit de la vitesse et fonça droit sur le voleur jusqu'à le percuté tête contre tête. Le voleur, et Happy tombèrent à la renverse sous l’effet du choc. Ils furent tout les deux sonné, juste le temps pour que Natsu arrive.
Natsu – Bien joué Happy !
Happy – Ayyyee…Ya plein d’étoile Natsu…
Natsu – Je me charge du reste Happy. Reste derrière moi.
Happy – Aye aye aye…
Le voleur se redressa, et comprit qu’il n’allait pas pouvoir fuir aussi simplement que prévu. Il posa son sac et fit craquer ses doigts lentement. Un petit combat n’allait pas lui faire de mal. La garde royale, trop occupé par le monde ténébreux, n’arriverait probablement pas avant quelques heures.
Voleur – Si tu n’as pas envie de perdre ton temps tout comme moi, je te conseille de retourner en ville et de faire comme si de rien n’était.
Natsu – Pas question, je vais pas te laisser partir comme ça. Je vais te battre et tu vas rendre ce que tu as volé.
Voleur – Ah bon ? J’ai hâte de voir ça.
Natsu – Je m’enflamme !
Natsu s’élança le premier en lançant un poing d’acier du dragon de feu, que le voleur réussit à esquiver en bondissant sur le côté gauche de Natsu.
Natsu – Merde, il est agile celui là.
Voleur – Tu n’as encore rien vu.
Natsu recommença son attaque à plusieurs reprises, éraflant de justesse le voleur mais qui esquiva à chaque fois les coups de Natsu. Cette proximité dans le combat permit au voleur de contre-attaquer en lançant un coup de pied dans le ventre de Natsu qui fut expulsé un peu plus loin.
Voleur – C’est à mon tour maintenant. Bombeflammèche !
Le voleur balança sa bombe incendiaire sur Natsu qui n’évita pas le projectile. Celle-ci explosa, se transformant en un gigantesque mur de flammes brulant toute la zone de combat. Le voleur ne put retenir son sourire réjoui. Parmi son arsenal, c’était la bombe qui faisait le plus de dégâts, et de la façon la plus radicale possible.
Soudain, il aperçut une masse dans les flammes en train de se gonfler, semblant aspirer toutes les flammes qui l’entourait. Devant se spectacle, il ne put retenir sa stupeur. Ce mec était en train d’avaler les flammes de sa bombe.
Natsu – Miam ! Merci gars pour le repas! Ça tombait bien, je n’avais pas déjeuné ce matin.
Voleur – Mais c’est pas humain ça ! T’es qui toi ?!
Le voleur aperçut alors la marque de Fairy Tail sur l’épaule droite du jeune homme qui s’essuya la bouche. Et tout commença à lui revenir à l’esprit : un garçon aux cheveux rose, avalant des flammes et ne les craignant pas, c’était :
Voleur – Un dragon slayer…
Natsu – Ah bah je vois qu’on ne nous a pas totalement oubliés !
Voleur – Oui, et celui de Fairy Tail, c’est Salamender…Tu es apparemment revenu de l’ile Tenro, ça ne fait rien. Tu ne me fais pas peur. J’ai déjà combattu des dragons slayers et je connais leurs points faibles.
Natsu - Non je ne veux pas vomir !!!!
Le voleur, très étonné par la réaction de Natsu, se posa quelques questions sur l’intelligence de ce gamin.
Voleur – Je ne sais pas de quoi tu parle mais peu importe. Assume de m’avoir fait perdre du temps, je vais bien m’occuper de toi. Tu vas souffrir ! Bombersilence !
Le voleur concentra dans ses deux mains une bombe grise toute simple en apparence, semblant dépourvu de système d’allumage. Il lança sa bombe en direction de Natsu et explosa en silence, sans flamme, mais qui projeta très loin le dragon slayer par le souffle violent de la déflagration. Alors que la bombe ne semblait pas avoir fait beaucoup de dégât sur Natsu, ce dernier s’accroupit de douleur en se tenant les oreilles.
Happy – Natsu !
Natsu – Aaaaah ! Mes oreilles ! C’est quoi ce son affreux ?!
Voleur – Hé hé, une petite fabrication spéciale. Ses bombes implosent sur elles même créant un choc si rapide qu’il dépasse le mur du son. Et ce son très aigue ne peut être entendu à la base que… par les chiens…mais je connais l’ouïe fine des dragons slayers, et c’est ce qui va causer ta perte. Ça tombe bien que tu es croisé mon chemin, ça sera ma petite revanche contre Fairy Tail.
Et le voleur enchaina une bombe, deux, trois, puis quatre, lancé sans répit sur Natsu qui tentait tant bien que mal de les éviter pour ne pas entendre ce bruit assourdissant qui était bien pire que le choc qu’elle provoquait. Les bombes étaient lancées à une vitesse telle que lorsqu’il était projeté à un endroit, une autre arrivait derrière lui pour l’envoyer baladé dans l’autre sens.
La tête de Natsu tournait. Lorsqu’il avait le temps de se relever, il perdait l’équilibre, comme si tout ses sens étaient embrouillés. Sa vision n’était plus très nette. Il apercevait Happy du coin de l’œil qui pleurait, comme il le faisait toujours quand il s’inquiétait pour lui. Merde, il ne pouvait pas perdre contre un nullard pareil. C’était interdit. Il fallait qu’il le batte, pour prouver à Lucy qu’il en était capable, qu’il pouvait être là, à ses côtés. Il enrageait, parce que son corps ne voulait pas réagir à ses ordres.
Le voleur voyait que le garçon aux cheveux roses ne bougeait presque plus. Il était allongé sur le ventre, un bras au poing serré qui tentait de le relever. Il avait réussi à battre un dragon slayer, il pouvait être content de lui aujourd’hui, un casse grandiose et un combat victorieux, que demander de mieux ?
C’est alors que derrière le dragon slayer surgit dans la masse de poussière que les bombes avait soulevé une jeune femme blonde. Elle marcha pour arriver au côté de Natsu et se positionna devant lui pour le protéger, tout en regardant le voleur.
Lucy – Je t’avais dit de ne pas y aller, Natsu.
Happy – Lucy !
Natsu, qui commençait lentement à retrouver la vue alors qu’il n’entendait plus que d’une oreille, reconnut aussitôt la voix et l’odeur de sa camarade. Un sourire s’afficha aussitôt, il sentait l’aura que dégagea son amie, c’était une aura qui allait tout défoncer.
Natsu – Lucy, tu…
Lucy – Laisse Natsu, je vais m’en charger…Toi là bas !
Le voleur réussit enfin à mettre un nom sur ce visage qui lui semblait familier, c’était la petite peste qui lui avait foutu une raclée magistrale il y a quelques mois. C’était son jour de chance apparemment, il allait tenir sa vengeance.
Voleur – Tiens donc, Lucy Heartfillia. Ou devrais- je dire, Dame Lucy. Quel manque de politesse de ma part ! Comme on se retrouve. Le monde est si petit.
Lucy – Oui Kaitus. Et je regrette déjà de ne pas t’avoir achevé la dernière fois.
Kaitus – Oh mais ne dis pas ça Lucy, moi je suis très content au contraire…je vais pouvoir me venger directement sur toi !
Lucy – Oh oui, tu as dû être vexé d’être battu par une fille dans un combat…à main nue…
Kaitus – La ferme ! J’ai évolué, ne te retiens pas aujourd’hui ! Balance toute ton énergie, je te réserve mes meilleures bombes, approche !
Lucy – Bien, allons-y. Je vais te faire payer les blessés de la ville, et surtout, je vais t’apprendre les conséquences quand on blesse un mage de Fairy Tail !!!
La colère de Lucy fit dégager une aura impressionnante de magie autour d’elle. Enerver ? Oui, elle l’était, il fallait qu’il apprenne qu’on ne touche pas impunément un mage de sa guilde. Si il avait besoin d’une deuxième leçon pour comprendre son erreur, il allait être servit.
Et Lucy courut en direction de Kaitus tout en esquivant ses bombes avec une agilité étonnante. Kaitus râlait déjà en lui ordonnant de ne pas bouger. Lucy sortit ses clés et appela ses esprits.
Lucy – Virgo, Taurus, Scorpio, venez à moi !
Les esprits apparurent immédiatement, répondant à l’invocation de leur maitresse.
Lucy – Taurus et Scorpio, lancé Tempête de Sable de la Hache d'Aldebaran.
Taurus – A vos ordres nice body !
Kaitus fut trop lent pour esquiver la tempête de sable cachant la hache de Taurus qui le frappa en plein dans le torse, lui coupant le souffle instantanément.
Lucy – Virgo, enfonce le !
Virgo – Comme vous voudrez Hime sama.
Kaitus eu à peine le temps de respirer à nouveau qu’il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il tomba dans un trou profond où il se foula aussitôt la cheville. Cette femme était vraiment redoutable. Il regrettait d’ores et déjà de ne pas être partit en courant quand il avait pu. Il amorça son ascension du trou pour tenter de passer au plan B : la fuite.
Natsu et Happy avait regardé le combat fasciné. Lucy était époustouflante.
Natsu – Tu as vu Happy, trois esprits en même temps ?! C’est énorme !
Happy – Macao disait qu’elle était une des mages les plus fortes de la guilde, c’est impressionnant !
Natsu détourna son regard de son compagnon pour le diriger vers Lucy qui était encore dos à lui, elle regardait en direction du trou qui s’était formé quelques mètres plus loin. Natsu était content pour elle, il avait toujours cru en ses capacités, mais elle, au contraire n’avait jamais voulu y croire. Alors qu’aujourd’hui, il la regarda…elle était si belle, si confiante. Elle était puissante comme jamais. Digne de sa mère. Le combat était finit, pourtant, Lucy semblait attendre quelque chose. Mais quoi ?
Il n’attendit pas très longtemps pour avoir sa réponse. Elle ferma les yeux, joignit ses jambes tout en écartant les bras sur les côtés, bien tendu. Malgré l’altération de son ouïe, le dragon slayer put entendre Lucy parlé.
Ce fut le moment que choisit Kaitus pour sortir de son trou. Il essaya de partir discrètement mais il se retrouva bloqué. Une paroi de bois lui barrait le chemin…quand il réalisa qu’il était enfermé. Kaitus paniqua et hurla :
Horlogium – Sortez moi de là, dit-il.
Lucy - Pouvoir des étoiles, venez à moi, j’implore votre légende.
Lucy plia son bras gauche afin de poser sa main sur son cœur et elle tendit sa main droite vers le ciel en pointant son poing, avec seulement l’index et le majeur joint en direction du ciel.
Lucy – Astre noble, que ta blancheur bénit ce monde.
Lucy ouvra les yeux et abaissa son bras du ciel en direction de Kaitus en s’écriant :
Lucy – Rayon lunaire !!
Un rayon blanc et extrêmement lumineux partit du bout des doigts de Lucy et se dirigea vers Kaitus, relâché par Horlogium qui l’avait maintenu prisonnier juste le temps que le sort atteigne sa puissance. Ce fut la fin de Kaitus qui était « out » après cette attaque.
Lucy, satisfaite d’elle, se retourna en direction de ses camarades et leur adressa un premier franc sourire. Un large sourire à l’image de ce combat, elle avait l’impression de s’être libéré. Ce combat avait fait palpiter son cœur. L’adrénaline était montée en elle dès qu’elle avait vu Natsu à terre. Elle ne supportait pas qu’on touche à des membres de sa guilde, surtout depuis que Cana avait été blessé. Ce combat avait été jouissif, libérer ses pouvoirs qu’elle contenait tant, c’était comme hurler dans une élise où l’on réclamait le silence.
Natsu lui renvoya un grand sourire répondant à celui de Lucy, elle était là sa Luce, devant lui, toute pleine de poussière. Il ne regrettait pas d’être venu, voir Lucy en plein action méritait amplement le déplacement, il en oubliait toute les amertumes passés. Il aurait tout donné pour revoir ce sourire.
Happy aida comme il pu le dragon slayer à se relever. Ils étaient resté bouche bée devant ce pouvoir inconnue que Lucy avait déployé. Ils ne pouvaient que s’extasié devant tant de puissance.
Natsu – Whaou, Lucy ! Tu es devenu vraiment forte, je n’aurais pas imaginé. C’est un pouvoir de rédemptrice ou de contellationniste.
Lucy – Réponse numéro 2. Ce sort abasourdit ou assomme mon adversaire pendant une longue durée.
Happy – Lucy, je te promets de ne plus faire de bêtise… Tu fais vraiment trop peur ! Tu es pire qu’Erza !
Lucy ria pendant quelques secondes, un rire sincère qui, en levant ses yeux vers le ciel, se tut. Maintenant, elle avait un nouveau problème : rentré avant que son corps ne flanche.
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Lucy – Comment ça pas de train avant deux heures ? Vous plaisantez ? Je dois absolument rentrer.
Guichetier de la gare - Le maire a fermé la gare le temps de retrouver le mage qui a fait exploser la bijouterie Dame Lucy.
Lucy – Mais vous l’avez vu tout comme moi, ils sont passé devant nous avec le mage menotté ! Soyez sympa !
Guichet – Désolé, c’est la procédure.
Lucy soupira, elle n’avait pas le choix. Il allait falloir qu’ils rentrent à pied. Ça allait être juste, mais c’était jouable s’ils partaient maintenant.
Natsu – Alors ?
Lucy - On rentre à pied, Magnolia est à quarante minutes à pied. En train, on y était en dix minutes, mais tant pis.
Natsu - Youpie ! Pas de train ! Nanana !
Alors que Natsu dansait comme un singe en plein milieu de la place de la ville, il ne s’aperçut pas que Lucy avait déjà prit la poudre d’escampette. Alors que tout les villageois s’amusaient de cet être aux cheveux roses, il s’arrêta quand il entendit Happy l’appeler au loin :
Happy – Natsu, elle est encore en train de partir sans nous ! Ramène-toi !
Natsu – Merde ! J’arrive !
Lucy marchait vite, très vite même car elle était nerveuse. Elle même avait du mal à garder le rythme, mais elle ne tenait vraiment pas à cracher du sang ou à vomir devant Natsu ou Happy. Elle avait réussi à garder plus ou moins la face avec Grey, mais on ne parlait pas de la même quantité de magie utilisé ce jour là. Elle savait que sa nuit n’allait pas être de tout repos.
Elle était positionnée devant la petite troupe et ne se retournait même pas pour voir si ses compagnons la suivaient. Au début Natsu suivait au même rythme que Lucy, il était tellement content de ne pas prendre le train qu’il ne se rendait même pas compte du rythme qu’avait adopté la constellationniste. Mais pour Happy, il n’en pouvait plus. Le rythme était trop élevé pour ses petites pattes et il avait utilisé toute sa magie.
Happy – On ne peut pas faire une pause ? Je suis naze moi. Ou juste ralentir. S’il vous plaiiiittt !
Lucy – Pas le temps.
Happy – Pourquoi ?
Lucy avait envie de se frapper pour sa stupidité. Elle se dit qu’une bonne claque ne lui ferait pas de mal de temps en temps. Ce n’était pas le moment d’être méchante ou sèche dans ses réponses, sinon elles savaient que les questions allaient fuser, comme celle d’Happy. Et elle n’allait rien gagner à part être ralenti par des disputes ou autres chamailleries…Elle s’imagina déjà Natsu lui attrapant le bras pour lui demander une nouvelle fois des explications sur son comportement.
Aller Lucy, se disait-elle, déstresse et redeviens gentille juste pour le temps du trajet.
Lucy – Parce j’ai hâte de raconter tout ce qu’on à vécu à nos amis. C’était…cool, hein ?
Happy s’enthousiasma face à l’élan d’affection que semblait manifester Lucy. Il s’emballa rien qu’en repensant au combat. De même pour Natsu.
Happy – Aye ! le combat fut court mais que c’était beau ! Trois esprits en même temps, c’était impressionnant ! Avant, tu arrivais juste à enchainer trois ou quatre esprits à la suite, et là…trop forte !
Natsu – Yosh ! Je suis d’accord ! Et toi qui te faisais du souci si je devenais mage de rang S ! franchement, je suis épaté ! Tu es peut-être plus forte que moi maintenant, quand on rentre, on combat ensemble, ok ?
Natsu ne vit pas les rougeurs qui avaient pris place sur les joues de Lucy qui avait accéléré encore plus le pas. Etre défié par Natsu, ça, c’était du compliment. Un sentiment de fierté envahit tout son être. Elle en avait rêvé de ce jour où elle pourrait lui montrer ses capacités et lui montré qu’elle pouvait être une coéquipière de choc. Dommage qu’aujourd’hui c’était plutôt pour lui montrer qu’elle pouvait se débrouiller seule… et non pas pour le combattre. En même temps, ce combat contre Natsu n’aurait jamais lieu, bien entendu, déjà qu’elle c’était un peu emporté pour ce combat bidon…Mais l’important, c’est qu’à cet instant, elle se sentait bien et savourait pleinement sa victoire…Enfin, pour l’instant...
Et pourtant, ça faisait si longtemps qu’elle n’avait pas ressentie autant de plaisir à faire une mission. Et c’était compréhensif, elle avait toujours peur désormais, peur d’utiliser ses pouvoirs, peur de ne pas réussir sa mission, peur de rencontrer Zeref. Et là, elle s’était lâchée, juste une fois, la dernière fois peut-être. Elle s’imagina déjà Aquarius la réprimander sur son comportement qu’elle qualifiera certainement de puéril… Elle avait des frissons dans le dos rien qu’en y pensant.
Natsu – Je prends ce silence pour un oui ! Alala, on peut être fier d’avoir une coéquipière comme toi, hein Happy ?! Ton père doit aussi être drôlement fier de toi ! Une fille rédemptrice et une mage hors pair, il doit vraiment être content.
Lucy s’arrêta net au milieu du chemin, toujours le dos tourné à ses amis. Natsu manqua de peu de lui rentrer dedans. Il ne comprenait pas pourquoi cet arrêt soudain. Que se passait-il encore ? Tout allait bien non ? Il regarda les alentours et ne vit rien à part la plaine qui s’étendait à perte de vue, rien de suspicieux en somme. Alors, il s’approcha de Lucy et posa une main sur son épaule.
Natsu – Quelque chose ne va pas Lucy ?
Lucy tressaillit au contact de la main chaude de Natsu sur son épaule. Elle avait du mal à s’habituer à ce genre de contact de la part de son camarade. Encore une fois, le bonheur fut de courte durée. Ce garçon avait le don de réchauffer son cœur tout en le glaçant. Pourtant, elle garda son calme. Elle leva sa main droite et la posa doucement sur celle de Natsu qui était encore sur son épaule. Elle ne devait pas se fâcher, et puis, bon, il n’y était pour rien au fond.
Lucy - Il est mort… Il y a deux mois.
Natsu écarquilla les yeux, ne pouvant laisser échapper des tremblements parcourant son corps jusque dans sa main. Lucy sentit la main de Natsu se crisper sur son épaule. Elle n’avait pas le courage d’affronter son regard qui devait surement être emplit de culpabilité. Alors, la main douce de Lucy se resserra sur celle de Natsu, qui eu pour effet de calmer instantanément ses propres tremblements. Ce contact invita Natsu à ne rien dire, ne rien ajouter. C’était le premier contact entre Lucy et Natsu qui fut tendre depuis son retour. Les mots,…Il manquait de mots. Que dire pour une amie qui à tout perdu ?
Voyant Natsu se calmer, elle retira la main chaude de Natsu de son l’épaule, puis elle lâcha lentement la main du dragon slayer.
Happy – Lucy, on ne…
Lucy – Je sais. Avançons, si vous le voulez bien. Ça ne serre à rien de ruminer le passé.
Lucy reprit sa marche rapide, suivit dans la foulée par Happy, puis de Natsu. Ce dernier avançait inconsciemment en se tenant la main qui avait été au contact de la mage. Il la regardait, comme si quelque chose s’était déposé sur elle. Son instinct ne l’avait pas trompé, il avait bien deviné que sa peau était très douce. Il avait bien aimé ce contact. Il se dit même qu’il faudra qu’il réessaye par la suite. Mais pour l’instant, il s’en voulait. Alors que tout semblait allez au mieux depuis le combat, il avait gâché tout gâché en rappelant à son amie de mauvais souvenirs.
Il délaissa sa main du regard pour le déposer sur Lucy qui avançait sans se retourner. Il savait que les relations avec son père n’étaient pas très bonnes, mais perdre un père était toujours difficile, il le savait. Mais lui, il espérait le retrouver… Le sort semblait s’acharner sur son amie, et ça l’énervait encore plus.
Le reste de la route se fit en silence. Lucy ne se réjouissait pas de ce passage de la journée, mais cette mise au point avait au moins eu pour effet positif de terminer le trajet sans autres questions, permettant à nos compagnons d’avancer plus vite que prévu. Elle leva la tête et vit que Magnolia n’était plus très loin. Elle attrapa discrètement de sa main gauche son bras droit qu’elle replia contre elle. Ses doigts commençaient à être douloureux au niveau des articulations, tandis que sa main gauche ne pouvait retenir quelques tremblements. Elle allait arriver juste à temps… Elle avait quand même merdé, il fallait le dire. Elle avait réussi à ne pas utiliser ses pouvoirs depuis deux mois en dehors de ceux de rédemptrices, et là elle avait balancé la sauce. Sa raison lui hurlait à l’inconscience, tandis que son cœur s’emplissait de joie en repensant à ce combat.
Lorsque Lucy franchit le seuil de la ville, elle se retourna, croisa ses mains dans son dos, et sourit en voyant Natsu et Happy qui avaient l’air déprimés.
Lucy - Faite pas cette tête, c’est pas la fin du monde.
Natsu la regarda droit dans ses yeux marron qui pétillaient comme jamais depuis leur retour. Etre là pour elle était probablement la meilleure chose à faire. Il avait connu ça, par le passé, et rien ne peut vraiment combler cette douleur, même si pour lui c’était différent, son père était juste disparut. Natsu sourit en retour de celui de Lucy. C’était la paix, il l’espérait.
Natsu – Tu viens ? On va à la guilde ?
Lucy - Allez-y sans moi. Je vais aller me reposer un peu. Passer le bonjour à tout le monde.
Happy – Aye !
Lucy se retourna et commença à courir, mais elle s’arrêta quand Natsu l’appela.
Natsu – Lucy ! Tu peux compter sur nous.
Happy – Aye !
Elle ne répondit rien, leva seulement sa main droite en signe de salut et repris sa course, tandis que Natsu et Happy prirent la direction opposée.
Lucy se retourna un peu plus loin pour vérifier que personne ne la suivait. Se sentant en sécurité, elle flancha un instant et tomba à genou sur le sol en se rattrapant de justesse avec ses bras. Elle toussa en crachant quelques petites gerbes de sang. Heureusement, elle était dans une petite rue où personne ne passait. Elle s’essuya la bouche et poursuivit son chemin comme elle put en titubant. Elle passa malheureusement dans une rue incontournable pour aller chez elle ou plusieurs passants remarquèrent son allure chancelante.
Passant 1 –Oye Dame Lucy ! Vous avez apparemment bu un petit coup de trop encore !
Lucy - Et oui ! excusez-moi !
Passant 2 – Vous avez besoin d’aide ?
Lucy – Non…hic ! ne vous inquiétez pas. Merci quand même.
Elle s’étonnait toujours de voir les passants lui sourire quand elle était dans cet état (ou bourrée), personne ne semblait la juger ici à Magnolia. Pourtant, Lucy tentait au mieux de cacher son mal être. Elle préférait largement qu’on la croit soul plutôt qu’en train de mourir. Elle avait compris depuis bien longtemps que l’alcool était une stratégie de défense redoutable, permettant de cacher bien de ses problèmes derrière un verre. Et feindre l’alcoolisme alors qu’on était malade n’était pas bien difficile.
Elle aperçut son appartement, elle ne devait plus qu’être à cinquante mètres de chez elle, et sa vue se floutait de plus en plus. Au loin, sur la rivière, le batelier lui hurla :
Batelier – Pas de bêtise sur le muret Dame Lucy !!
Lucy ne répondit pas par manque de courage, elle avait à peine la force de grimper ses escaliers. Une fois devant sa porte, elle se glissa contre elle pour au final être assise sur son pas de porte. Sa respiration devenait de plus en plus difficile. Les défaillances de son corps s’accéléraient brusquement. Elle cherchait vainement ses clés.
Lucy – Ah merde, c’est pas cette clé… Je vois rien, fais chié.
Un voile noir allait et venait sans cesse devant ses yeux, l’empêchant de distinguer complètement son trousseau de clé. Elle ne savait pas comment, mais elle finit par trouver la bonne clé et réussit à l’enfoncer dans la serrure. En ouvrant la porte, elle fut prise de crises de spasmes qui contractèrent son corps si violemment qu’elle ne put retenir un petit gémissement de douleur. Elle rampa sur quelques mètres, puis poussa sa porte avec son pied, mais ne parvint pas à la fermer complètement. Tout ce qu’elle voulait, c’était tenter de se rapprocher de son lit. Mais elle comprit qu’elle n’y arriverait pas sans aide.