Chapitre 9

par Linoaheart

A Jintsu, Lucy attendait impatiemment l’heure du déjeuner. Elle savait que cela n’allait pas tarder, mais elle trouva le temps très long. Elle commençait à être fatiguée de devoir gérer les petits tracas quotidien de ses pauvres gens. Ce n’était pas toujours aisé de sourire alors que l’envie manquait.

Ce qui était sympathique, c’était qu’Happy l’avait rejoint un peu plus tôt, et beaucoup étaient intrigués par ce petit chat bleu volant et parlant. Ils savaient que les Exceeds existaient grâce à la Guilde n°1 de Fiore : Sabertooth, mais ce village reculé n’en avait jamais vu en vrai. Les habitants étaient tous admiratifs devant le compagnon de la rédemptrice. Un petit chat volant, qu’il y a-t-il de plus mignon ? Happy lui volait presque la vedette.
Seulement, elle aurait préféré que Happy ne subisse pas ça, ni Natsu d’ailleurs. Ce quotidien lui était réservé, elle ne voulait pas que les autres membres de sa guilde soit mêler à ça, à cette tristesse journalière. Oui, car c’était se confronter chaque jour au désarroi des grands comme des petits. Les problèmes de chacun étaient déjà bien lourds à assumer. Cana l’avait vu plusieurs fois, mais ce n’était jamais des missions où elles rigolaient beaucoup, alors pour eux…bonjour l’ennui.

Et pourtant, Happy était un véritable réconfort pour tous, mais aussi pour Lucy. Dès qu’il était approché par quelqu’un, il effectuait un petit numéro de vol rapide, sans utiliser trop de magie, ou bien il racontait des blagues aux les enfants. Toutefois, si Happy se donnait à fond, c’était bien parce qu’il avait compris que des poissons était en jeux à chaque acrobatie que les gens lui demandait de faire. Mais peu importe, l’animation d’Happy permettait à Lucy de souffler. Elle se permit même de s’asseoir un moment, et de fermer les yeux. C’était agréable d’entendre les gens rire. C’était des moments rares que Lucy avait appris à apprécier à leurs justes valeurs. Parfois, à la guilde, elle faisait pareil. Accoudé au bar, elle fermait les yeux et entendait ses camarades rires. Le rire avait un si grand pouvoir, un pouvoir presque aussi fort que l’amour. Il pouvait enlever toute les peines du monde. Lucy ne riait plus beaucoup aujourd’hui, alors quand elle entendait les autres rires, elle en profitait et s’épanouissait avec eux par la pensée. Et là, maintenant, elle profitait.

Elle rouvrit les yeux et croisa le regard du petit Happy qui gigotait dans tout les sens. Elle hésitait à lui accorder un sourire, lui en accorder serait comme un début d’armistice. Et elle ne le souhaitait pas. Et pourtant, au fond d’elle, elle avait l’impression que si Happy se démenait autant, c’était pour elle. Cette idée lui plaisait, mais elle devait être réaliste, même si il était un tantinet plus intelligent que son père adoptif, il restait le coéquipier du membre le plus débile de Fairy Tail. Et d’ailleurs, elle ne savait pas où ce dernier s’était caché. Toutefois, elle ne se soucia pas longtemps du sort de son camarade. Pour l’instant, ça lui faisait un problème de moins, et de toute façon, elle savait bien que quand l’heure du repas sonnerait, il apparaitrait comme par magie. Lucy, sentant ses nerfs s’agiter rien qu’en songeant à Natsu, stoppa ses pensées et se surpris à fermer les yeux de nouveau et à légèrement somnoler.

Ce que la constellationniste n’avait pas remarqué, c’était que Natsu n’était en fait pas si loin que ça. En effet, depuis le début, Natsu surveillait sa nakama dans un coin, discrètement.
Lorsqu’il avait quitté Happy « légèrement » énervé, il ne comptait pas retourner auprès de Lucy. A vrai dire, l’idée de partir et de rentrer à Magnolia lui avait même effleuré l’esprit, mais rien que de penser au train… Il ne fallait tout de même pas abuser non plus. Il s’était alors arrêté dans une ruelle, et s’était assit en tailleur sur un tonneau.
Il commençait à croire que Lucy ne voulait vraiment plus faire équipe avec eux. L’idée s’immisçait petit à petit dans son cerveau, et ça ne lui plaisait pas du tout de penser comme ça. Pourtant, il restait persuadé que Lucy ne lui ferait pas une chose pareille. Après tout, c’était elle qui avait eu peur de se retrouver seul après l’examen de rang S ? C’était elle qui voulait faire encore équipe, alors pourquoi maintenant elle le rejetait ? Il nota qu’il serait peut-être judicieux de rappeler à Lucy ce petit détail.

Petite fille - C’est toi qui appelle Dame Lucy par son prénom ?

Natsu n’avait même pas remarqué la présence de la petite fille qui était accompagné d’un autre petit garçon. Ils devaient tout les deux avoir entre huit et neuf ans, tout comme Joe... Natsu secoua aussitôt sa tête pour effacer de son esprit cette comparaison.
Observé de la tête au pied, Natsu voyait bien qu’il était vu comme un être excentrique depuis son intervention sur la place du village. Son image, il s’en fichait, mais le comportement de tous ses gens stimulait sa curiosité. Alors, il s’appliqua à répondre au mieux à la petite fille.

Natsu – Bah elle est bizarre ta question.
Petite fille – C’est tes cheveux qui sont bizarre…
Natsu – Mais quoi ? Ils sont normaux mes cheveux !
Petite fille – Si tu le dis…
Natsu – Et bien, pour Lucy… On appelle un ami par son prénom, non ? Or, son prénom, c’est Lucy. Regarde, ton ami, il s’appelle comment ?
Petite fille – Mathieu ! Et moi, mon prénom c’est Naria.
Natsu – Tu l’appelle Mathieu parce que c’est ton ami, et lui il t’appelle par ton prénom parce que tu es aussi son amie. Et bien moi, c’est pareil avec Lucy.
Naria – Tu es donc un ami à Dame Lucy ?
Natsu - Oui, enfin je crois…
Mathieu – Trop cool ! Tu dois être vachement fort pour accompagner Dame Lucy ! ! On la voit toujours toute seule en ses missions. Pourtant, avec tout ce qu’elle fait, elle est tout le temps en danger, il faut la protéger.
Natsu *pensée* - Mais les gamins sont plus intelligent que moi dans ce monde ou quoi ?
Naria – Mais tu raconte n’importe quoi ! Elle est bien trop forte Dame Lucy, pas besoin de la protéger.
Mathieu – Bah si ! Toi, tu fais genre que tu es une fille forte et pourtant je te protège quand même ! Bon allez on rentre, tes parents vont encore me gronder après. Au revoir Monsieur aux cheveux rose !

Le petit garçon pris la main de la petite fille, et la tira en direction d’une maisonnette, sans remarquer les rougeurs de sa camarade.
Natsu les regardait partir sans pour autant comprendre pourquoi des rougeurs étaient apparues sur le visage de Naria. Si lui il était bizarre, les gamins l’était encore plus.
En tout cas, ce petit Mathieu avait bien raison : fallait-il une raison pour protéger les siens ? Ça, Natsu l’avait compris depuis longtemps. Son instinct avait toujours pris le devant quand il s’agissait de ses amis, et jusque là, il n’y avait pas vraiment eu d’échec, non ? Alors au lieu de douter, il allait agir, toujours selon son instinct.
Il sauta sur ses jambes, et se remit à chercher Lucy. Il avait compris que ce ne serait pas facile de rester auprès de Lucy, mais il pouvait toujours la surveiller. Comment avait dit le garçon de tout à l’heure ? Un gardien ? Pourquoi pas, ça lui plaisait bien. C’est une mission qu’il pouvait très bien remplir, Lucy n’en saura rien, c’était tout.

Quand il retrouva sa trace, il s’aperçut que Happy était déjà avec elle, et c’est qu’il avait l’air de bien s’amuser le lascar. Et il les suivit, à chacun de leur déplacement, en cachette derrière un mur, un poteau ou dans un coin. Il put observer Lucy qui répétait presque toujours les mêmes gestes : salutation, remerciement, promesse de protection… Les gens la réclamaient, et elle répondait à leurs appels. Et ça continuait, elle bougeait de quelques mètres, et s’arrêtait de nouveau, répétait ses gestes…des gestes similaires à la soirée où elle sauva les spectres de leurs tourments : des gestes minutieusement répété, et parfaitement exécuté. Si c’était ça la nouvelle vie de Lucy, et bien il l’accompagnerait. Une équipe, c’était ça ! Peu importe la mission après tout, l’important, c’est de la réussir ensemble, pour faire honneur à Fairy Tail, et protéger ses amis.
Cependant, il fallait avouer que ses formalités devenaient gonflantes. Il n’avait qu’une envie, c’était de leur crié de laisser Lucy tranquille. Merde, depuis qu’ils étaient arrivés, elle ne s’était pas arrêtée.

Secrétaire de mairie – Dame Lucy !!

Natsu détourna la tête et aperçut une vieille dame faire un signe de la main. L’heure du repas avait sonné !

Natsu – A la bouffe !!

Natsu courut à travers la foule pour entrer directement dans la mairie. Lucy essaya de se retenir mais ne put s’empêcher de lui hurler dessus. Elle faisait tout ses effort pour bien paraitre, ne pas attirer l’attention (où du moins autant qu’elle pouvait), et lui faisait un boucan pas possible à lui tout seul. Cet homme était sans gêne… Et le repas n’avait pas encore commencé. Elle s’attendait au pire.

Lucy - Bon allez viens Happy, on nous attend.
Happy – Aye !

Le diner se déroula dans la salle de réunion de la mairie. Une quarantaine de personne était présente. Tout le village ne rentrait pas dans la salle bien entendu, mais chacun des habitants avait voulut participer à leur manière : donner un peu à manger, servir à table… C’était un honneur d’accueillir une rédemptrice dans son village.
Le repas se déroula sans incident particulier, enfin, si ce n’était sans compter sur Natsu et Happy qui mangeait comme des gorets. Malheureusement pour Lucy, elle avait été placé à côté du maire, mais aussi à côté de Natsu, ce qui eu pour effet immédiat de se prendre en continue des éclats de bouffe prémâché sur sa figure ou sur ses vêtements. Ce n’est qu’après une menace bien acérée (qui ne put être retranscrite car trop cruelle) que Natsu et Happy prirent directement une fourchette et un couteau.
L’après midi étant déjà bien entamé, Lucy pris les devant et annonça son départ en se levant. Le maire, se leva aussitôt en signe de respect et s’adressa directement à elle.

Maire – Dame Lucy, je tiens à vous remercier de votre venue, en espérant que votre passage soit signe de bénédiction pour ce village.

Un léger silence s’installa. Natsu et Happy eurent juste le temps de remarquer que tous les regards étaient posés sur Lucy, comme si ils attendaient un retour de sa part. Ils en demandaient beaucoup trop à Lucy au goût du dragon slayer.

Lucy – Merci pour votre chaleureux accueil monsieur le maire, et vous pourrez remercier l’ensemble des habitants de Jintsu. Soyez patient, la paix sera de retour un jour.

Lucy pencha la tête en signe d’adieu, pivota sur ses pieds pour prendre la direction de la sortie. Natsu et Happy se levèrent et sourirent à l’assemblé, puis ils quittèrent la salle aussi rapidement que venu... tout en emportant quelques restes de nourriture sous le regard abasourdit du maire.

Lucy était déjà dehors mais elle s’était arrêter devant la petite bâtisse. Elle aurait aimé rester là, respirer, se pencher et s’appuyer avec ses mains sur ses genoux, mais elle n’allait pas flancher devant eux. Pour elle, montrer sa faiblesse, c’était comme dire amen au retour de Natsu, et elle n’aspirait qu’à une chose : retrouver sa solitude pour mener de nouveau sa vie terne et sans vie. Son objectif aujourd’hui était de se débarrasser de Natsu, et demain, ce serait des spectres et Zeref. Lorsqu’elle entendit Natsu et Happy arriver, elle se reprit sa marche en direction de la sortie du village, suivit de près par ses deux animaux de compagnie :

Happy – Lucy ! Attends-nous !
Natsu – On n’a même pas eu l’adresse du commanditaire de mission.
Lucy – Il suffit de redescendre le chemin légèrement au sud. Contrairement à toi, je n’ai pas chaumé en attendant le repas.

Lucy avait directement reprit son ton agressif comme par automatisme. Mais Natsu ne lâcha pas.

Natsu – Dis, Lucy, tu fais souvent des repas comme ça ?
Lucy – Oui.
Happy - Je comprends pourquoi tu as pris du poids Lucy.
Lucy – Je ne t’ai pas sonné sale matou.
Happy – Aye…
Natsu – C’était chiant, c’était super solennel. Et puis ce discours à la fin, c’était déprimant.
Lucy – Si t’es pas content, te gêne surtout pas pour rentrer, je ne te retiens pas.
Happy – Lucy à surement du manger une arrête de travers, la Lucy polie à disparue pour faire renaitre la Lucy acariâtre.

Lucy continuait d’avancer en accélérant le rythme de ses pas, elle voulait les étriper comme jamais. S’ils ne cessaient pas leurs commentaires dans la minute, elle savait que ça allait mal finir.

Lucy – Ecoute Happy, si tu as envie de continuer à voler avec tes jolies petites ailes, tu ferais mieux de tourner sept fois ta langue dans ta bouche.
Happy – Natsu, je vais rester derrière toi, je crois que je ne vais pas revenir indemne de ce voyage.
Lucy - Et si tu te contentais de miauler ?! Non ?
Happy – Je ne sais pas faire :p
Lucy – Mais que vous êtes pénible. Intenable, comme au repas, de vrai porcs tous les deux. Il faudrait peut-être que vous appreniez à vous comportez en société.
Natsu – Bah contrairement à toi, les diners de princesse, on ne connait pas.

Happy tapait de sa patte la tête de Natsu, car si Natsu n’avait pas compris ce qu’il risquait avec cette phrase, Happy lui, avait bien saisit qu’il fallait dorénavant prendre des gants avec Lucy. Mais Natsu n’était pas la personne la plus patiente du monde et ça, Happy le savait très bien. Il n’allait pas attendre très longtemps que Lucy « redevienne Lucy ». Happy était même épater par Natsu, il ne pensait pas qu’il se contiendrait aussi longtemps.
Lucy s’était arrêtée, sans se retourner face à Natsu. Mais il put remarquer les poings serré de Lucy. Il comprit qu’il avait abordé un sujet sensible.
Elle, elle hésitait entre le frapper, l’engueuler, ne rien dire, ou l’abandonner. Comment une personne disparut depuis sept ans pouvait causer autant de problème ? C’était douloureux d’évoquer ce genre de chose, si lointaine et si proche à la fois. Car en effet, ce qui l’énervait c’était encore une fois sa franchise et cette vérité qui lui faisait si mal. Elle qui avait quitté les codes de la noblesse se retrouvait coincé dans un monde, bien entendu différent, mais tout aussi pompeux. Se rendait-il compte des conséquences de ses phrases ? Certainement que non, il n’allait pas faire le lien entre sa vie d’avant et sa vie d’aujourd’hui.
Lucy se ressaisit, elle y réfléchirait plus tard. Il n’allait pas tout foutre en l’air celui là, tous ses efforts, ses prises sur soi… Le silence était d’or pour le moment. Elle reprit sa marche rapide et décida de ne parler qu’en cas d’impératif nécessité.
Natsu et Happy laissèrent Lucy prendre de l’avance avant de reprendre leur marche. Quand ils furent assez loin, Happy se mit aussi tôt à réprimander son ami, tout en chuchotant :

Happy – Natsu, t’abuse vraiment. Pourquoi tu la braque comme ça ?
Natsu – Non mais attends, et toi ? tu ne lui sors pas des vacheries peut-être ?
Happy – Mais moi je fais des blagues ! Je suis de nature un comique ! T’es pas au courant ?
Natsu – Ah oui ? Et quand elle veut t’arracher les ailes, c’est drôle peut être ?
Happy – T’es bête ! C’est une façon de communiquer, c’est un moyen pour elle de me dire que je suis le plus beau chat du monde !
Natsu – Quoi ?! Tu dis n’importe quoi ! Arracher les ailes, ça veux juste dire arracher des ailes !
Happy – C’est pour rigoler, elle ne le ferait pas… Enfin je crois. Elle m’aime trop !
Natsu – N’importe quoi. Si te traiter de sale matou ça veut dire qu’elle t’adore, moi elle me vénère peut-être ?!
Happy – Pfff, mais tu comprends rien aux femmes toi !

Happy s’envola au dessus de son compagnon, mais sans s’approcher trop près de Lucy, sentant encore son aura meurtrière se dégagé de son corps. Natsu marmonna deux ou trois reproches à l’égard de son compagnon, puis se mit à bouder le temps de finir le trajet.
Au final, le calvaire aphasique ne dura pas bien longtemps. Les trois amis arrivèrent devant une maison reculée dans l’arrière campagne, dont la façade laissait largement apparaitre la richesse des habitants. Une barrière entourait l’ensemble de la maison, achevé par un immense portail noir.
Malgré le magnifique ciel bleu qui trônait au-dessus d’eux, cet édifice paraissait peu chaleureuse, au point de décourager tout visiteur de franchir le portail. Toutefois, cela n’empêcha pas Lucy de pousser le portail pour escalader la légère pente qui menait à la maison. Avant de frapper, elle s’arrêta devant la porte d’entrée, mais sans se retourner, elle s’adressa une dernière fois à ses compagnons de route.

Lucy – Ecouté moi tout les deux, cette mission est simple et ne nécessite pas de magie. Vous avez juste besoin d'être beau et de vous taire. C’est une mission de sécurité, ses nobles veulent juste se rassurer…Alors, pas de connerie.
Happy/Natsu – Aye sir !

Au fond d’elle, elle savait qu’une mission avec Natsu, ce n’était jamais une ballade tranquille. Elle avait eu le temps de se rappeler de tout les dégâts qu’il pouvait causer dans les plus simples missions. Or, elle ne pouvait pas se permettre de perdre un seul joyau. Elle n’avait pas le temps. Il vaut mieux prévenir que guérir. Elle espérait sincèrement qu’aucun débordement n’intervienne.
Elle sonna la cloche qui était suspendu en haut à droit de la porte d’entrée. Après quelques minutes d’attente, un majordome ouvrit et fit rentrer Natsu, Happy et Lucy après avoir vérifier attentivement leur tatouage. Il les fit ensuite patienter dans la salle manger en attendant l’arrivée des hôtes de la maison. Un homme en tailleur noir entra dans la pièce, suivit d’une belle femme portant une robe violette style début des années 1900, cintré d’une ceinture noir, et portant à merveille un grand chapeau du même ton. Hochant la tête en signe de salutation, les négociations commencèrent :

Homme – Bonjour, nous sommes Monsieur et Madame Lénord. Je vous remercie d’avoir accepté cette mission. Vous savez, par les temps qui courent, il est difficile de trouver des mages téméraires.
Lucy – Ravie de vous rencontrer, je suis Lucy Heartfillia et voici Natsu Drag…
Mde Lénord – Lucy Heartifillia ?
Mr Lénord – Comment est-ce possible ?

Tandis que la femme avait émis un hoquet de surprise tout en plaçant sa main devant sa bouche, le noble doutait de la sincérité de la jeune femme.
Lucy leva sa main droite affichant le symbole de Fairy Tail pour prouver son identité, Natsu et Happy en avait fait de même.

Lucy – L’important Monsieur Lénord, c’est que nous sommes de Fairy Tail, et que c’est bien notre guilde qui a accepté votre mission. Après, si vous n’êtes pas satisfaits, nous pouvons partir. Nous ne souhaitons pas travailler avec des personnes qui ne nous accordent pas leur confiance.
Mde Lénord – Non, ne vous inquiétez pas, mon mari est un peu brusque mais il ne se souci en réalité que de notre sécurité.
Lucy – Je n’en doute pas.
Mr Lénord – Je …mais vous ne devriez pas être occupé à chasser les spectres, ou de…
Natsu – Lucy n’est pas là en tant que rédemptrice. Elle a aussi une vie, comme tout le monde.

Leurs visages se tournèrent vers cet homme qui n’avait pas décroché un mot depuis qu’il avait passé le palier de la maison. Natsu dévisageait le noble, il n’appréciait guère les insinuations déplacées du commanditaire. Alors qu’il trouvait sa femme charmante, Natsu ne faisait pas du tout confiance en cet homme qui jugeait trop rapidement sa nakama.
Lucy regardait aussi Natsu, et se surpris à le remercier inconsciemment de son intervention. Alors qu’elle l’engueulait dès qu’elle le pouvait, lui, sans rancune, l’a défendait face à ce crétin. Il avait dit tout haut ce qu’elle ne disait jamais, ça faisait du bien, mais les gens n’étaient malheureusement pas près à entendre cette vérité de sa part. Lucy, la rédemptrice, c’était tout ce qu’elle était aujourd’hui.

Lucy – Bon, allez-vous nous donner les détails de la mission ?
Mr Lénord – Hum,…oui, je vous laisse voir ça avec ma femme.

En quittant la pièce, l’atmosphère se détendit aussitôt.

Mde Lénor – Pardonnez lui, il a surement dû allez vérifier votre identité. Notre richesse est convoitée par de nombreuses personnes, autant des villageois que des bandits.
Lucy – Il n’y a pas de problème. Il n’est pas le premier réfractaire que je rencontre.
Mde Lénord - Bon, concernant cette mission. Mon mari et moi souhaitons nous rendre chez des cousins près d’Onibus. Nous avons une calèche, il suffira juste de nous accompagné le temps du trajet. Et si la mission réussi, nous n’hésiterons pas à faire appel à vous de nouveau pour le retour qui est prévu dans un mois.
Lucy – Bien Madame. Et quand partons-nous ?
Mde Lénord - Demain, en fin de matinée. Il y a trois heures de trajet.
Happy – Pourquoi vous ne prenez pas le train ? c’est plus rapide.
Mde Lénord – Mon mari à le mal des transports, mais il supporte mieux la calèche car il peut profiter de l’air pur, et on peut s’arrêter plus souvent.
Natsu – Hey, on va peut-être finalement bien s’entendre !
Lucy – Mon collègue a aussi le mal des transports
Mde Lénord – Il est étrange de choisir ce genre de mission avec ce genre de maux, non ?
Lucy - Et oui, il n’est pas très intelligent vous savez.

Natsu allait brailler quand il aperçut un léger sourire de la part de Lucy. Un sourire simple, à la Lucy, comme il connaissait. Il se détendit aussitôt, appréciant ce redoux des plus agréables pour le dragon slayer après toutes ses disputes. Enterrait-elle la hache de guerre ?

Mde Lénord - A présent, notre majordome va vous présentez vos chambres.
Lucy – Sans vouloir abuser de votre hospitalité, il y a-t-il deux chambres ?
Mde Lénord – Bien entendu.
Lucy – Ouf…
Majordome – Si vous voulez bien me suivre.

Lucy, Natsu Happy, suivirent le majordome à l’étage. Lucy avait eu droit, du fait de son statut, à la plus belle des deux chambres. Le maitre des lieux avait eu le temps de se renseigner et avait donné pour consigne au majordome de s’assurer du bon séjour de la rédemptrice. Il ne doutait pas qu’une rédemptrice dans ses relations serait des plus utiles.
Après avoir diné auprès de leurs hôtes, chacun regagna sa chambre, Lucy s’exilant sans dire un mot dans sa chambre. Elle n’avait pas encore digéré les allégations de Natsu, et elle ne comptait pas lui pardonner aussi facilement. Dans sa chambre, en plus d’un lit à baldaquin, elle disposait d’une salle de bain personnelle, d’une coiffeuse et d’un immense placard.
Elle posa son bâton d’incantation à côté de la coiffeuse, puis elle s’assit devant la coiffeuse et se regarda intensément pendant quelques minutes. Elle le faisait de temps en temps chez elle. Elle n’avait que 24 ans, mais on aurait dit qu’elle en faisait 30. En cette fin de journée, ses cernes étaient ressortis sous ses yeux, le maquillage ne faisant plus vraiment son effet. Elle entreprit de détacher ses cheveux en retirant sa pince. Sa chevelure blonde tomba doucement sur son épaule, puis dans son dos.

Tout à coup, elle sursauta en entendant la porte claquer. Elle put entendre une personne courir à travers sa chambre. Elle aperçut alors dans le miroir Natsu et Happy étaient arrivé en criant comme des gamins pour se jeter sur le lit officiellement attribué à la blonde. Elle soupira, mais ne dis rien, et reprit son activité comme si de rien était.
Elle prit la moitié droite de ses cheveux afin de les passer par dessus son épaule. Ensuite, elle peigna ses cheveux avec une lenteur et une douceur qu’elle ne s’octroyait que très rarement. C’était son petit moment de plaisir, de tranquillité. Ce mouvement sûr et sans danger la rassurait, tout bêtement. Ce peigné, elle le ferait toujours. Une chose qui ne changerait jamais, que c’était bon. Et pour ne pas gâcher ce moment, elle préféra ne pas hurler sur Natsu (qui salissait toute la chambre avec ses chaussures crasseuses), sinon elle savait que ses nerfs ne se calmeraient jamais avant de dormir. Et pourtant elle en avait envie. Natsu et Happy sautait sur son lit dans tout le sens comme des gamins. Malgré le bruit, elle se concentra sur la brosse qui démêlait un à un ses cheveux. Et elle recommença se geste, encore et encore. Puis elle passa à l’autre côté de ses cheveux.

Entre temps, Natsu avait eu le temps de tomber la tête la première sur le sol. Un futur bien prévisible… Une fois que les petites étoiles furent disparues de son champ de vision, Natsu remonta sur le lit avec Happy qui sautait toujours sur le lit faisant grincer les ressorts. Il regarda son amie, concentrer et calme comme il ne l’avait pas encore jamais vu depuis son retour. Elle avait l’air apaisé. Ses cheveux avaient drôlement poussé. Attaché, il n’avait pas remarqué qu’ils descendaient jusqu’au milieu de son dos. Il aimait bien la regarder faire ça. Ça l’apaisait aussi, le mouvement lent de la brosse du haut vers le bas. Elle ne disait rien, seul le bruit du ressort et les rire de Happy égayait la pièce. Natsu se dit que c’était peut-être le moment de retenter une approche avec Lucy. Surtout qu’elle lui avait souri.

Natsu – C’est pas juste, ta une super chambre toi. Nous, elle est toute petite et toute pourrie.
Lucy - …

Elle continua à se brosser les cheveux, ne lui adressant qu’un léger regard si furtif que Natsu ne remarqua à peine. Mais elle ne disait toujours rien. C’était toujours mieux que de se faire crier dessus pensa t’il.

Natsu – Hey on y prend goût au luxe! Ce matelas est vraiment top. On va bien dormir ici !
Happy - Aye.
Lucy - …
Natsu – Bon cette mission ne va pas être bien dure. On ne va peut-être même pas taper des méchants. Mais après, quand tu auras le temps, on ira faire une grosse mission ! Vaincre une guilde de noire par exemple !
Lucy - …
Natsu – Bon, si tu veux, on emmènera Erza et l’autre congélo.
Happy – Et moi !! et on pourra emmener Charuru ?
Natsu – Yosh ! et Lilly aussi si tu veux.
Happy – Non ! pas Lilly ! Il va draguer Charuru !
Natsu - Rooo t’es compliqué.

Un petit sourire s’échappa du visage de Lucy. Happy était trop mignon quand il parlait de Charuru. Elle posa sa brosse, et entreprit de se démaquiller, puis Lucy se ravisa ne voulant pas plus montrer les cernes qu’elle avait à ses compagnons. Elle reposa son coton et se dirigea vers la salle de bain pour pouvoir se changer. Elle ferma la porte derrière elle, et se fit couler un bain bien chaud.

Natsu et Happy l’avaient regardé s’en aller silencieusement. Natsu, allongé sur le ventre, soupira de déception. Elle aurait pu au moins réagir quand il avait dit qu’il allait dormir ici.

Natsu – Pfff, il faut que je dise quoi Happy ?
Happy- J’en sais rien. Elle ne réagit pas plus avec moi. Elle est peut-être fatiguée…
Natsu – Ça n’empêche pas de répondre.

Natsu se leva et regarda de plus près la chambre. Il faisait nuit, mais on pouvait clairement apercevoir la vue que donnant la fenêtre sur les montagnes enneigés de Fiore. Ça devait être joli au matin. Il avança, regardant chaque coin de la pièce, et tomba sur le bâton de Lucy. Il n’avait pas eu encore l’occasion de détaillé ce bout de bois maudit qu’il prit dans les mains.
En fait, c’était plus un sceptre qu’un simple bâton. En bas, le Belladone était très simple à première vue, mais plus on remontait et plus des symboles apparaissaient, ressemblant plus ou moins aux symboles des esprits stellaires de Lucy. Un fin ruban, très resserré sur le bâton séparait les symboles un a un, dont quatre triangle bien distinct. Et tout en haut, trônant au bout de l’objet, surplombait une sphère entouré de chaque côté par quatre proéminence ressemblant à des ailes. En repensant à la soirée où Natsu avait vu Lucy « dansé », il lui semblait avoir vu la boule s’illuminer au moment où les âmes avaient entamé leur descente vers la terre.

Son ouïe fine lui permit de savoir que Lucy était en train de sortir de son bain. Il préféra alors reposer le sceptre et retourner sur le lit auprès de Happy qui s’était endormie. Vu l’humeur de Lucy, il préférait retourner là où Lucy ne lui criait pas dessus plutôt que de tenter le diable.
La porte de la salle de bain s’ouvrit et Lucy se dirigea directement vers le placard laissé à sa disposition où elle avait déjà remarqué des pyjamas. Elle chercha donc un pyjama en étant simplement vêtu d’une serviette blanche enroulé autour de sa taille, sans se préoccuper de Natsu et Happy.
Les deux compères se regardèrent étonné que Lucy ne leur crie pas de partir de la chambre avant d’avoir l’honneur d’un Lucy kick.
Pour Lucy, elle s’en fichait, elle savait que son corps était désiré par de nombreux hommes. Elle comprit ce petit « détail » au cours de quelques soirées un peu trop arrosés. Mais Lucy se rappelait très bien que Natsu était aussi débile qu’un gamin de dix ans, ignorant tout des mots tel que sensualité ou désir. Quand à Happy,…et bah c’était un juste un chat après tout. alors, elle continua sa petite vie en les ignorants royalement.
Happy et Natsu firent semblant de chuchoter pour que Lucy entende bien leur propos :

Happy – Regarde Natsu, Lucy a oublié de mettre des vêtements.
Natsu – Aye ! Imagine si on lui arrache sa serviette !
Happy – Aye ! Elle deviendrait folle…Ah bah non, elle l’est déjà.

Les deux amis pouffèrent doucement. Tandis que Lucy roula des yeux et se remit à la recherche de vêtement pour la nuit dans le placard. Lorsqu’elle le trouva, elle le posa sur le bord de sa coiffeuse, s’assit sur le côté de la chaise en croisant les jambes. C’était l’heure qu’ils déguerpissent.

Lucy – Bon, il est peut-être temps que vous dégagiez, non ? Il est temps d’aller au pieu.

Lucy avait prit une lime à ongle qu’elle avait trouvé dans le tiroir de la coiffeuse, et attendait patiemment que les deux intrus quitte bien gentiment sa chambre. Ne sachant plus quoi dire, Happy et Natsu bondirent sur le sol, et s’approchèrent de Lucy. Une fois plus près, Natsu regarda sa camarade faire ce drôle de geste qu’elle répétait, apparemment elle se frottait les ongles.

Natsu – Pourquoi tu fais ça Luce ?
Lucy – Pour faire des mains plus jolies. Autre question débile avant de partir ?
Natsu *pensée* - Ça y est, Lucy a repris du poil de la bête…

Natsu se pencha un peu plus sur les mains de Lucy, il était désormais au dessus d’elle et très près de ses mains. Il ne comprenait pas l’utilité de se limer les ongles…
C’est alors que son regard se détourna des mains de Lucy pour descendre légèrement sur les jambes croisés de la jeune femme. Il n’avait jamais remarqué, mais la peau blanche de Lucy donnait une impression de douceur, comme du coton ! Il eut soudain une envie irrésistible de toucher pour vérifier si son instinct disait vrai. Il tendit alors un doigt et s’approcha doucement de la jambe de Lucy. Alors qu’il n’était plus qu’a quelques centimètres de son but, il fut interrompu par la voix de Lucy qui n’avait pas pour autant arrêter sa petite manucure.

Lucy – Happy, si tu n’ordonne pas très vite à Natsu de cesser ce qu’il s’apprête à faire et de rentrer dans sa chambre, dis lui qu’il se retrouvera bientôt attacher la tête à l’envers par une corde, et que je me ferais un plaisir de le balancer dans tout les sens jusqu’au petit matin, de sorte à ce qu’il ne puisse pas dormir tellement que son mal des transports sera virulent.
Natsu – Aaaahhh ! Non pas ça !

Rien qu’a l’évocation de son mal des transports, le mage de feu se retrouvait pris de nausées et courut dans sa chambre à toute vitesse. Happy le suivit tranquillement tout en se moquant de Natsu.

Happy – Tu sais comment parler à Natsu toi !

Lucy sourit, encore une fois, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas autant sourit en réalité. Elle avait presque l’impression d’être en vacances… Et comme ça, il a voulut toucher ses jambes ? Elle arrêta sa manucure pour observer de plus près ses propres jambes…Non, elles étaient parfaitement épilé, ce n’était pas ça. Ah bah si, c’était ça, il devait être intrigué par le fait qu’elle n’avait pas de poil aux pattes comme lui. Et oui, dix huit ans, mais toujours aussi niais pensa t’elle ! Elle enfila son pyjama, se démaquilla enfin, et s’endormit aussi vite que couché, à l’instar de ses deux voisins de chambre.