Chapitre 7

par Linoaheart

Natsu avait pris sa décision, il n’allait pas céder. Après avoir rejoint la guilde et informer Happy de ses plans de faire changer d’avis la belle blonde, il passa toute la fin de journée à s’entêter et à demander à Lucy de faire une mission avec eux. Il passa par toutes les étapes :

• Demande simple : refus net.

• Offrir un verre de saké contre une mission : un poing dans la tête.

• Se déguiser en Cana et renouveler la demande : ignorance totale avec un petit « pffff » en prime.

• Numéro de danse avec Happy : reprise de la lecture d’un roman inconnu.

• Menace et chantage : un Lucy kick.

• Agitation et caprice digne d’un enfant de 4 ans : une requête auprès de Wendy demandant si Natsu et Happy n’était pas atteint d’une maladie dégénérative du cerveau.

• Offrir du poisson tout les jours en échange d’une seule mission (suggestion d’Happy) : n’écoute même pas la demande et poursuit sa discussion avec Cana.

• Proposer de faire à manger tout les soirs pendant un mois : « plutôt crevé…ça sera plus rapide » lui avait-elle répondu.

• Agiter la feuille de mission devant les yeux de Lucy et la supplier du regard : roulement des yeux.

Toute la guilde s’amusait à regarder le dragon slayer et Happy enchainer les grimaces et autres pitreries. Grey, qui était rentré à la guilde était dépité : il lui avait dit de réitérer sa demande une fois, mais pas de la harceler. En parlant de ça, Juvia entra dans la guilde et regarda son Grey-sama. Tout de suite les rougeurs s’emparèrent de son visage pâle. Sans attendre une seconde de plus, Grey s’avança vers elle pour entamer la conversation. Il voulait surtout frimer devant Natsu qui galérait depuis plusieurs heures maintenant, il souriait rien qu’en imaginant sa tête, ça valait bien le coup de faire un effort sur ses intonations à l’égard de la mage bleu :

Grey - Juvia ! Tu es enfin rentré !
Juvia - Juvia ne savait pas que Grey-sama l’attendait… Si elle avait su, elle serait venue plutôt.
Grey – Non, non, ne te fait pas de soucis. Viens, pour me faire pardonner pour ce matin, allons au cinéma magique ce soir,… tout les deux.

Alors que Mirajane voyait sa vue se troubler à cause des petits cœurs qui battaient à la place de ses yeux, Elfmann en profita pour s’écrier que Grey était un homme. Gajeel, lui, surprit par ce revirement de situation, recracha son bout de ferraille qui atterrit malencontreusement sur Macao, Levy joignant ses mains à la vue de cette scène romantique, et Natsu cru que sa mâchoire allait tomber, tandis que Lucy émit un petit sourire du coin des lèvres. Juvia, elle, ne savait pas si elle était encore dans son rêve mais elle se sentait prise de vertige, signalant un évanouissement imminent.

Juvia - Que…comment ? Juvia à t’elle bien entendu ?

Il sourit, et hocha la tête en guise de réponse, ce qui fut de trop pour Juvia qui s’évanouit dans les bras de Grey.

Grey - Je la ramène chez elle. A plus tard les nazes !

Grey, qui avait déjà imaginé sa soirée de A à Z, savait que ce soir, il allait faire un carnage auprès de la mage. Sûr de lui, il s’imaginait demain libre comme l’air. Heureusement que le ridicule ne tue pas… parce que ce soir, il allait la harceler comme jamais ! Mais c’était hors de question de faire ça à la guilde. Il prenait déjà beaucoup sur lui, il n’avait pas envie de devoir en plus se justifier devant ses camarades.
Natsu regarda son rival partir de la guilde, se dernier lui lançant un regard lui faisant comprendre son échec. Enerver d’être battu par son rival, Il se rapprocha de Lucy pour faire une dernière tentative désespéré :

Natsu - Luce, tu veux aller au cinéma ce soir ?

Lucy, qui était assise au bar, toujours avec un verre à la main, se retourna et regarda Natsu qui avait l’air le plus sérieux du monde. Mais qu’il était exaspérant ! Ce qu’il lui demandait ? Aller au cinéma, c’était comme donnez un rancart ! Il osait se foutre de sa gueule en plus ! ça elle ne pouvait pas le supporter.
Pendant que Mirajane avait du mal à contenir son emballement, que Gajeel était en train s’étouffer pendant que Levy lui tapait dans le dos pour l’aider, Lucy se leva furax :

Lucy - Putain Natsu, tu comprends jamais rien ! Je te le dis une dernière fois : NOOOONNNNN !!!!

Elle arracha la feuille de mission des mains de Natsu, la roula en boule et décida de quitter la guilde car elle ne savait pas si elle supporterait encore longtemps d’autres débilités sans tuer quelqu’un. Quand elle passa enfin la porte, Natsu, à cran, n’en pouvait plus :

Natsu - Merde ! Pourquoi l’autre enfoiré y arrive et pas moi !
Happy - Je crois qu’on a tout essayé là…
Wendy - Lucy à vraiment été ferme sur la question.
Gajeel - Hey hey ! La tête de flamme s’est pris un gros vent ! Merci pour le spectacle, j’ai bien rigolé ! Préviens-moi quand tu recommenceras !
Natsu - Je ne t’ai pas sonné la boite de conserve.
Gajeel – Répète un peu pour voir ?!!

Pendant que Natsu et Gajeel réglaient leur compte, Happy avait pris toute la mesure des échecs subits. Cela semblait signifier qu’une seule chose : l’équipe allait être brisée. Une petite larme commença à couler sur le pelage bleu du petit chat. Charuru, peiné par la situation s’approcha de Happy pour le consoler.

Charuru – Ça va lui passer Happy, ne te mets pas dans un état pareil. Elle a peut-être besoin de temps, tout simplement. Elle reviendra vers vous, j’en suis sûr.
Happy - Tu crois Charuru ? Sans Lucy, les missions vont être moins drôles.

Natsu s’était alors rapproché en sentant la détresse de son ami. Il posa une main sur la tête de son fidèle chat et lui dit :

Natsu - Yosh, t’inquiète pas Happy, on est une équipe, non ? On trouvera un moyen de la faire changer d’avis.

Natsu lui sourit en lui montrant toute ses dents. Happy sentit alors son cœur se remplir d’espoir et sécha ses larmes.

Happy - Aye sir!
Charuru – Ah!!! On retrouve notre Happy ! Tu es beaucoup plus mignon comme ça.
Happy - Natsu !!! Charuru m’a dit que j’étais mignon !!!!
Charuru - Faut pas exagérer non plus…
Natsu - Allez viens Happy. On va aller manger, on reviendra plus tard.
Happy - Aye ! Charuru ,je vais revenir et t’offrir plein de poisson !
Charuru – Génial…

Natsu et Happy partit en courant en direction du centre ville de Magnolia.

Mirajane - Dommage qu’Erza n’ait pas pu voir tout ça.
Kinana – Ça faisait tellement longtemps que la guilde n’avait pas été aussi animée, ça fait chaud au cœur.
Mirajane - Bon, Grey, c’est comme si c’était fait. Natsu, il faut laisser décanter… Gajeel !!!! Viens par ici, il faut que je te parle !...Gajeel ?!

Le tabouret où Gajeel avait pris place était devenu désespérément vide, avec pour seul preuve de son passage un morceau de fer roulant sur le sol.

Levy - Il est partit en courant à l’entente de son nom. Tu fais drôlement peur Mira-san.
Mirajane - Oh… Dommage. Sinon Levy, tu vas faire quoi ce soir ?
Levy - Je ne vais pas tarder à rentrer à Fairy Hills. Je suis exténué après cette journée. Demain, je pars en mission avec Jett et Droy. Ils sont si content que l’on soit rentré.
Mirajane - Je n’en doute pas. Alors, repose-toi bien.
Levy - Merci Mira ! A plus !

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Lucy bouquinait à son appartement allongé sur son lit, le soleil venant réchauffer ses jambes blanches : rien de tel pour calmer ses nerfs à fleur de peau. Ça ne lui plaisait pas particulièrement d’être aussi sèche avec Natsu et Happy, mais si elle voulait protéger son « petit » secret le plus longtemps possible, c’était la seule solution. Tant pis si elle devait se refuser de passer du temps avec eux. De toute façon, il était hors de question d’emmener qui que ce soit à une de ses missions de rédemptrices. Elle ne pouvait pas tout faire. Cela faisait maintenant quatre ans qu’elle vivait avec sa maladie, il fallait déjà qu’elle arrive à se gérer elle-même avant de le faire pour les autres. Mais peu importe, il ya avait des choses bien plus importante à faire.
Malgré tout, il fallait bien qu’elle paye son loyer. L’échéance n’allait pas tarder et sa tâche de rédemptrice ne lui laissait pas beaucoup de temps. Elle ferma son livre et le posa à côté d’elle. Elle se souleva légèrement et retira de la poche de son short la mission chiffonnée qu’elle avait prise à Natsu :



« Escorté un couple de bourgeois entre la ville de Jintsu à Onibus
Récompense : 200 000 joyaux (Note : loyer normal = 70 000 : coût de la vie a augmenté le prix donc environ 100000 joyaux le loyer) »



Le prix pour deux loyers, c’est exactement ce qu’il fallait. Heureusement qu’elle n’avait pas jeté la mission alors que c’était sa première intention. Et puis, ce n’était pas une mission bien dur et plutôt rapide, il y avait de très forte chance pour qu’elle n’ait pas à utiliser ses pouvoirs. Ses bourges étaient de plus en plus nombreux à être à l’origine de ce genre de quête. Ils sont tellement apeurés par Zeref qu’ils en deviennent paranos. Pourtant, si un spectre passe, le trépas ne les épargnera pas...
Raison de plus pour prendre cette mission. Il n’y avait plus qu’a trouvé le moyen de partir sans Natsu et Happy. Elle se doutait bien qu’après tout le cinéma qu’ils avaient pu lui faire, ils ne la laisseront pas partir aussi facilement. Bon, au moins, elle n’avait qu’a échappé à ses deux là, Grey n’avait apparemment pas l’intention de s’incruster et elle n’avait pas croisé Erza. Un train pour demain à la première heure devrait faire l’affaire.


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Natsu se sentait bien, si bien… Il ne savait pas comment il était arrivé là, mais il se disait presque que c’était la meilleure chose qui lui soit arrivé dans sa vie.
Happy volait au dessus de sa tête. Il faisait beau, pas un seul nuage dans le ciel, il était bien, là, allongé dans l’herbe haute et verdoyante. Natsu respirait à plein poumon l’air frais qui l’entourait. Une légère brise s’élevait, rafraichissant son visage brulant. Il sentait son corps se transporter et s’apaiser. Il avait même l’impression de s’unir à cette merveilleuse brise qui le caressait avec plus ou moins de vivacité. Rien ne semblait pouvoir gâcher ce moment de sérénité en compagnie de son coéquipier de toujours. Ses yeux étaient fermés, avec pour seule sensation le soleil venant lui réchauffer les paupières. La rougeur de son sang circulant dans ses paupières était visible grâce au rayon du soleil qui tapait du haut du ciel. Mais soudain, le rouge disparut, ne laissant place qu’à un noir intense. Il rouvrit les yeux et s’aperçut que le ciel était chargé de nuages menaçants se mouvant rapidement au gré du vent. La noirceur du ciel contrastait avec l’herbe verte et chatoyante du champ. Il se redressa et découvrit qu’il était seul en plein milieu de cette plaine.

Natsu - Happy ? Tu es où mon vieux ?
Natsu - … Happy ?
Natsu - HAPPY !!!!!!

Se redressant aussitôt, il commença à courir à travers l’herbe haute de la plaine. Il courrait à en perdre haleine, perdant la notion du temps. Après quelques minutes, ou quelques heures, il comprit qu’il était seul en ce lieu. Et c’est là qu’une autre question lui vint à l’esprit : Mais où est ce qu’il était ?
C’est alors qu’un vent violent se leva dans son dos, si fort qu’il manqua presque de tomber à la renverse. Il dut faire un effort surhumain pour se retourner sans perdre son équilibre… Mouvement qu’il regretta presque aussitôt lorsqu’il vit se dresser devant lui un spectre si grand qu’il recula sous la frayeur. La peur était en train de lui dévorer les entrailles. Paralysé face à l’immense créature, il sentit sa magie s’évaporer comme si le vent s’emparait de son pouvoir. Il n’avait encore jamais ressenti une telle peur, cette peur lui rongeait l’âme : l’angoisse de mourir, l’angoisse de ne pas avoir vécut, l’angoisse de ne pas avoir profité de la vie.
En détaillant le spectre de plus près, Natsu jura presque que le spectre possédait un visage, doté en plus d’un sourire sournois, semblant jubiler face à son prochain festin. C’est alors qu’une voix résonna dans la tête de Natsu :

Spectre - Tu ne peux rien faire, tu es… impuissant.

Puis le spectre s’abattit sur Natsu avec une telle rapidité que Natsu eu juste le temps de croiser les bras devant son visage pour ce protégé, geste instinctif mais concrètement ridicule.

Natsu se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Il était chez lui, dans son hamac, Happy dormant tranquillement dans son petit nid. Il saisit sa tête d’une main, comme pour vérifier qu’il était bien revenu à la réalité. Il regarda par la fenêtre et s’aperçut que le jour n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez au vue des couleurs orangés de l’aurore. Il se leva et se dirigea vers le robinet pour s’asperger le visage d’eau fraiche. Ce genre de rêve n’était pas tout à fait reposant, c’est ce qu’il en avait déduit en observant les cernes qui s’était dessiné sous ses yeux. Malgré la fatigue, il n’avait pas du tout envie de se rendormir, encore trop secoué par son cauchemar. Il détestait les cauchemars, c’était quelque chose que personne ne pouvait contrôler et un lieu où personne ne pouvait venir vous aider. C’était un sentiment de faiblesse qu’il n’appréciait pas du tout.
Natsu retourna dans son salon et constata qu’Happy dormait toujours paisiblement d’un sommeil profond. Sur le coup, il l’avait envié, tellement que Natsu l’aurait bien réveillé pour avoir de la compagnie.

Refusant de perturber les très probable jolis rêves de son compagnon, il préféra prendre la direction de la guilde. Il pensa que Mirajane ou Macao seront peut-être déjà arrivés. Connaissant son compagnon, il ne serait pas réveillé avant deux ou trois heures, il avait largement le temps de faire l’aller retour.
Il sortit dehors et une brise chaude vint effleurer le corps de Natsu. Rassurer par cette brise qui n’était pas aussi glaciale que celle de son rêve, il s’élança sur le chemin le menant à sa deuxième maison. Certainement qu’il avait dû marcher vite, car il arriva assez rapidement à la guilde. Il poussa la porte sans l’éclater (pour une fois) contre le mur et découvrit que la taverne était vide. Personne de la guilde n’était encore arrivé.
Déçu, il s’avança tout de même pour s’asseoir près du comptoir. Personne ? Autant en profiter pour bouffer un bon petit déj’ à l’insu de tous. Il fit le contour du bar et commença à prendre un bol, des céréales et s’approcha pour prendre une cuillère quand il remarqua au bout du bar une lettre et un stylo. Son instinct lui commanda de regarder cette lettre de plus près, et c’est ce qu’il fit. Natsu s’approcha, reposa ce qu’il avait dans les mains sur le comptoir et débuta la lecture. Peut-être que Mirajane prenait des congés avec son frère et sa sœur ?



« Mira, je pars en mission, je t’ai noté la référence à la fin de cette lettre. Je pars ce matin. A bientôt.

Lucy »



Natsu vit rouge en voyant le nom de l’émetteur inscrit au bas de la lettre. Il serra la lettre de sa main ce qui froissa celle-ci. Partir en douce ? Comme c’était moche ! Il leva les yeux vers le velux de la guilde et vit les rayons du soleil qui commençait à s’élever vers l’horizon.

Natsu - Si tu crois gagner comme ça, tu vas voir !

Natsu lâcha la feuille qui tomba, complètement chiffonné sur le sol du bar et se mit à courir à toute jambe. Le premier train en partance de Magnolia n’allait pas tarder à prendre le départ. Avec un peu de chance, il aura assez de chance pour aller chercher Happy et chopper le train. Il courra en direction de sa maison pour réveiller son compagnon et plier bagage. Il fallait faire vite. Il n’aurait pas cru qu’un jour il serait aussi pressé de prendre un train…


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Lucy était assise sur une banquette du train qui lui était réservé parce qu’elle « le mérite » comme ils disaient. C’était étonnant comme ce statut de rédemptrice était à la fois source de regroupement social, mais aussi source d’une solitude ultime. Comme si les gens n’osaient pas la déranger… ou de peur de s’attirer le mauvais œil sur eux peut-être. En même temps, si elle était là, c’était souvent un signe de péril imminent. Elle soupira pour évacuer toute ses pensées négatives. Heureusement que de temps en temps elle effectuait des missions avec Roméo ou Cana, sinon elle se dit qu’elle serait surement devenu folle depuis le temps, même si, elle n’en doutait pas, elle le deviendrait tôt ou tard… A moins qu’elle ne meurt avant… Quelle ironie, elle sauvait des gens toute les jours, mais elle n’était pas capable de sauver sa propre vie. C’était peut-être le prix à payer d’avoir toujours compter sur les autres. Pour Lucy, puisqu’elle était condamnée, la meilleure façon de vivre était de vivre à fond pour les autres et se consacrer entièrement à ses missions de rédemptrices. Mais il ne fallait pas se leurrer… Il faut bien manger de temps en temps.
Pourtant, elle était persuadé que sans toutes ses épreuves, elle ne serait pas devenue aussi forte qu’aujourd’hui. Et oui, elle n’aurait jamais eu l’objectif de vaincre Zeref si il ne s’en était pas pris à Cana. C’était peut-être l’erreur de sa vie. Ce jour viendrait, elle le savait, car il prenait son temps pour anéantir une à une les rédemptrices, mais il fallait être sûr de soi. C’était le genre d’action qu’on ne peut saisir qu’une seule fois.
Elle tourna la tête par la fenêtre, on voyait le toit de la guilde depuis la gare. Elle aurait aimé passé plus de temps avec ses amis revenu de l’île Tenro, mais elle s’était fait une raison depuis longtemps. Sa tâche de rédemptrice était aujourd’hui sa seule priorité, et la priorité de tous. Toute la guilde avait fait des compromis pour qu’elle puisse assumer ses nouvelles fonctions sans le moindre souci. Même sa propriétaire avait voulu l’aider en lui faisant cadeau de ses loyers. Mais Lucy n’était pas dupe, elle savait que ce geste monstrueusement généreux entrainerait cette femme dans la pauvreté. Le coût de la vie avait affreusement augmenté. Elle avait accepté par politesse la proposition, toutefois, elle continua à payer son loyer, au plus grand soulagement de sa propriétaire. La politesse… c’est ce qu’elle faisait de mieux aujourd’hui. Alors qu’elle avait fugué le monde hypocrite et codé de la bourgeoisie, elle se retrouvait coincé à obéir à de nouvelles règles, certes différentes, mais des règles de courtoisie encadré par la loi de la vie et de la mort.
Un petit rire imperceptible sortit de sa gorge sèche, elle arrivait encore à se plaindre encore une fois. Une compétence qui lui sciait à merveille apparemment.


Tchoutchou !! (vive le bruit du train !)


Le train commença à avancer doucement et prit rapidement de la vitesse. C’était parti pour deux heures de train encore… Elle en était presque à détester ce moyen de transport tellement qu’elle y avait recourt.

… - C’est quoi ça ! Un peu de tenue monsieur !

Lucy soupira, encore un gars qui n’avait pas payer son billet train.

… - Mais monsieur, il est juste malade en train ! Vous inquiétez pas, ça ira mieux à l’arrivée !

Lucy tressaillit au son de cette voix. Non, ce n’était pas possible, ils n’auraient pas osé quand même ? Pourtant cette voix, elle en était certaine, c’était celle de Happy.
Happy *chuchotant comme il put malgré le bruit du train*- Natsu ! Vite faut te bouger ! Si Lucy nous attrape, je ne donne pas cher de notre peau !

Bon là, il n’y avait plus de doute, c’était bien eux. Mais qu’est ce qu’elle allait faire d’eux ? Il ne voulait pas la lâcher, c’était pas possible… Elle n’avait rien demandé pourtant ! Pourquoi sont-ils aussi têtu ?
Elle se leva de la banquette et avança en direction des différents bruits de nausées indiquant la position du corps de Natsu. En effet, Natsu était étalé sur le ventre, les bras pendant le long de son corps juste devant la porte du train. A peine avait-il dû poser un pied dans le train qu’il avait dû être prit de nausée. Le contrôleur, paniqué de voir Lucy s’approcher se confondit en excuse.

Contrôleur - Oh Dame Lucy ! Je suis désolé pour ce petit désagrément. Nous… Nous allons nous en occuper très rapidement, vous pouvez vous rasseoir.
Lucy - Oh mais ne soyez pas si nerveux monsieur, je les connais, ils sont de ma guilde.

Elle posa un pied sur Natsu, amorphe, il ne réagit pas d’un pouce. Puis, elle poussa l’épaule de Natsu avec son pied pour montrer le logo rouge de la guilde.
On entendit un léger bruit venant du corps inerte de Natsu.

Natsu - Lucy… Ai… Aide-moi.
Lucy - Mais bien sûr Natsu ! Je ne vais pas te laisser comme ça voyons !

Lucy ouvrit la porte du train qui avait déjà prit sa vitesse de croisière et commença à pousser Natsu en dehors du train, en espérant bien pouvoir se débarrasser de lui.

Contrôleur - Mais Dame Lucy, que faites-vous ?! Vous ne pouvez pas faire ça ! Il va mourir !
Lucy - Mais non ! Il est costaud comme un roc. Je vous assure ! Il est comme de la mauvaise herbe, il revient tout le temps…
Happy - Lucy!!! Tu es cruel !!! Fais pas ça !

Alors que Lucy avait presque atteint son but, le contrôleur osa lui prendre le bras pour l’empêcher de commettre l’irréparable. En croisant le regard de Lucy, il retira dans la foulée sa main de son bras. Ce n’était pas bon pour sa carrière de s’attirer les foudres d’une rédemptrice.

Contrôleur - Madame, la compagnie des chemins de fer à la responsabilité de ses passagers à partir du moment où le train à démarrer. Je vous en prie, laissé le tranquille, on l’obligera à faire le chemin inverse si vous le souhaiter.
Lucy - Aller ! Détendez-vous ! Vous aller voir ça va être marrant.
Hazppy – Lucy arrête !

Lucy regarda le petit chat qui s’était placé entre Natsu et la porte qui donnait désormais directement sur la plaine entourant Magnolia. Le petit chat avait les yeux remplit de larme. Happy regardait Lucy fixement avec un regard si…si…si kawai/mignon que Lucy craqua.

Lucy – C’est bon, j’ai compris, arrête de me regarder comme ça. Mais ne compte pas sur moi pour l’installer sur la banquette.

Lucy leur tourna le dos et repartit s’asseoir sur sa banquette. Ils avaient gagné la première manche, mais ils ne s’en sortiront pas aussi facilement…
Le contrôleur regarda Happy avec un air d’incompréhension.

Happy - Ne vous inquiétez pas, elle fait peur, mais là c’était rien ! Il faut voir quand elle s’arrache les cheveux
Lucy - Happy ! Si tu as envie que je change d’avis, dis-le tout de suite !

Sa voix résonnait du fond du train. Elle s’aperçut que tout le monde la regardait. Elle n’avait plus l’habitude d’attirer l’attention comme ça, enfin pas de cette façon. Elle avait oublié même ses années où sa guilde se faisait remarquer pour ses pitreries. Fairy Tail avait perdu sa réputation de fouteur de trouble. Cette nostalgie lui rappela que les choses allaient de nouveau changer. Et au fond, cette petite interlude lui avait bien plus.
Le contrôleur s’était rapproché de Lucy avec ce qui ressemblait à un cadavre :

Contrôleur - Excusez moi Dame Lucy, mais ce… monsieur gêne le passage. Puisque vous le connaissez, puis-je l’installer en face de vous ?
Lucy - Faite donc, je n’ai pas vraiment le choix de toute façon.

Une fois que la chose baveuse et vomissante fut déposé sur la banquette, le contrôleur salua Lucy, lui souhaita bon voyage et disparut au wagon suivant. Quant à Lucy, elle s’était collé à la fenêtre, les jambes croisées, à regarder le paysage défilé. C’était sans compter sur Natsu qui réussit on ne sait comment à vomir sur les bottes de Lucy.

Lucy- Arg…Natsu fait attention ! baaaah, c’est dégoutant… ça ne m’avait vraiment pas manqué ça.

Alors qu’elle s’afférait à nettoyer à l’aide d’un mouchoir ses jolies bottes, elle remarqua du coin de l’œil Happy debout à coté d’elle tout sourire. Elle s’arrêta et le regarda droit dans les yeux :

Lucy - Ne me dis pas que tes larmes c’était du bidon.
Happy *avec un grand sourire* - Aye !

Lucy roula les yeux, déçu d’avoir été aussi naïve.

Lucy - Décidément, vous vous êtes bien trouvé tout les deux.
Happy - Aye !
Lucy - Tu ne veux pas arrêter de dire « Aye »
Happy – Aye !

Le chat fit alors un petit voyage de l’autre côté du wagon grâce à la semelle de la botte de Lucy encore légèrement humide à cause du vomi. Après s’être remis du choc, Happy revient au côté de Lucy avec une démarche plus ou moins chancelante.

Lucy - Mais qu’est ce que j’ai bien pu faire pour que vous me suiviez comme ça ? Pourtant, j’ai essayé de vous dire ça avec des mots simples. Mais non, ça ne suffit pas. Je t’assure Happy, la prochaine fois, je vous balance vraiment en dehors du train, et ce n’est pas le contrôleur qui me retiendra ! Non mais depuis quand on s’impose comme ça, ce n’est pas comme si…

Lucy s’interrompit en voyant Happy venir sur ses genoux, se rouler en boule, et semblant s’endormir aussi rapidement qu’un paresseux. Surprise, Lucy ne bougea plus, les mains en l’air, puis se détendit. Bon elle pouvait lâcher un peu de leste cette fois-ci, et puis, entre lui qui dort, et l’autre qui était à moitié dans le coma, elle serrait tranquille pour le reste du voyage.
De jolis souvenirs refirent surface au fond d’elle, c’était des souvenirs qu’elle avait enfoui au plus profond de son esprit car ils étaient trop blessants à se remémorer. Happy et Natsu s’incrustant chez elle dans la nuit, Happy et Natsu en train de prendre un bain dans son appartement… Ah oui, cette fois-ci, c’était un véritable désastre, ils avaient tout inondé. Ou encore, la fois où Natsu lui promettait de faire équipe quoiqu’il arrive après l’examen de rang S… Son sourire ce fana rien qu’à la pensée de cet examen qui semblait lui avoir pourrie la vie. Enfin elle ne savait pas vraiment. Il lui semblait que tout c’était enchainé si vite après ce jour, elle était si désemparé… Il fallait bien un coupable non ? Oui, son esprit avait besoin d’un coupable… C’était à cause de cet examen que tout était arrivé, et surtout à cause de ce satané Zeref. Sur ses pensées, elle se permit de s’endormir, se poser. Après tout se tumulte, un peu de repos était plus que bienvenue avant cette mission, et puis, elle savait que le contrôleur n’hésiterait pas à la réveiller à son arrêt.

Natsu - Luuuuucyyyy !!!! Je…je…pas bien…
Lucy *pensant* - Oui oui Natsu, profite, ma vengeance sera bien pire que ses petites nausées…

Une seule pensée arriva sournoisement dans son esprit avant qu’elle ne sombre dans le sommeil : pourvu qu’elle n’ait pas d’utiliser ses pouvoirs…