Bonsoir.
Un nouveau problème est apparu dernièrement : il était devenu impossible d'accéder aux pages dont le lien contient un espace.
J'en ai trouvé la raison dans une obscure discussion sur un forum perdu dans le net.
Il se trouve que la dernière mise à jour dud serveur (le logiciel, pas la machine) a intégré un changement au niveau de la sécurité (???).
Il faut maintenant ajouter un drapeau supplémentaire pour que ces liens ne soient plus rejetés.
Ça m'a pris du temps et pas mal de redémarrages (désolé pour ça) avant de trouver et de modifier les fichiers de confoguration des sites.
En principe j'ai tout modifié, mais n'hésitez pas à m'envoyer un message privé si vous en trouvez d'autres.
Merci.
Les enfants élus | Auteur: Feldspath | Vue: 480 |
[Publiée le: 2022-12-12] [Mise à Jour: 2023-03-20] | ||
G Signaler | Général/Action-Aventure/Heroic Fantasy/De cape et d'épée/Amitié | Pas de commentaire |
Cette fanfic raconte l'enfance de Link et Zelda. L'année de ses 10 ans, Link découvre qu'il a été choisi par les déesses pour sauver Hyrule de la résurrection du Fléau Ganon. Jusqu'alors simple apprenti soldat, l'enfant devient malgré lui l'objet de tous les espoirs du royaume et lutte pour se montrer à la hauteur de cette terrifiante responsabilité. Lorsqu'il fait la rencontre de la princesse Zelda, son objectif se clarifie : faire ses preuves pour se montrer digne d'affronter le destin à ses côtés. Mais conquérir l'amitié de la princesse n'est pas si simple... Les deux enfants devront affronter leurs démons et les menaces qui les guettent pour se préparer à la terrible destinée que les déesses leur ont confiée. ☀️ Un chapitre chaque lundi ! ☀️ Quelques notes avant de lire : - Contenu sensible : pas de lemon ni de lime. Avertissement : certaines scènes de combat décrivent de la violence, des blessures et des décès. - Si vous avez la gentillesse de laisser un commentaire, n'hésitez pas à être sincères : je serais ravie de connaître votre avis et je suis toujours ouverte aux critiques constructives ! - Je n'ai joué qu'à Breath of the Wild et à Twilight Princess, je ne suis pas experte du lore de la franchise The Legend of Zelda. Cette fanfiction s'appuie donc uniquement sur Breath of the Wild et sur quelques éléments du lore que j'ai lus sur internet. Mon histoire ne prend pas en compte les événements de Hyrule Warriors : l'ère du fléau. | ||
Crédits: Les personnages et l'univers appartiennent à la licence The Legend of Zelda (Nintendo) |
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Chapitre 12 : Le pouvoir d'Hylia[3178 mots] |
Publié le: 2023-02-27 | ![]() |
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- Princesse Zelda, vous êtes là !
Zelda leva les yeux et découvrit Mipha penchée sur une balustrade de la plateforme supérieure. La princesse Zora plongea dans une rampe d’eau qui descendait en courbes jusqu’au niveau où se trouvait la jeune hylienne. Elle en émergea gracieusement, ses belles écailles rouges ruisselant d’eau, et rejoignit Zelda d’un pas preste.
- Je vous ai cherchée partout, dit-elle lorsqu’elle fut arrivée à sa hauteur.
- Pardon, s’excusa Zelda, je me suis réveillée tôt, alors j’en ai profité pour visiter la cité.
- Aucun membre de votre escorte ne vous accompagne ?
- Je n’ai pas jugé cela nécessaire. Le domaine Zora est si tranquille !
Mipha sourit avec plaisir.
- Je suis tellement contente que notre cité vous plaise. Si vous l’acceptez, je me chargerai de votre protection aujourd’hui.
Zelda glissa un regard sur le magnifique trident serti de pierres précieuses que la princesse Zora tenait dans ses mains. Le goût du peuple aquatique pour les objets raffinés transparaissait jusque dans la conception de leurs armes.
- C’est la Lance d'Écaille Radieuse ? demanda Zelda en admirant le travail d'orfèvre.
- Oui, répondit Mipha en soulevant le trident pour que la prêtresse royale puisse mieux l’examiner. Vous vous y connaissez en armement ?
- Oh, non, pas vraiment, mais cette arme-ci est connue pour être une véritable œuvre d’art. Des artisans joailliers de la cour s’en inspirent pour concevoir des bijoux très prisés parmi la noblesse. Je suis heureuse de la voir de mes propres yeux.
Zelda leva les yeux vers ceux de Mipha et ajouta en souriant :
- J’ai entendu dire que vous excellez à son maniement et que vous êtes une redoutable guerrière.
- Vous me flattez, rit doucement Mipha. Je fais de mon mieux pour servir mon peuple. Si cela implique de se battre, je veux être prête à le faire.
Elle baissa les yeux sur son arme et ajouta timidement :
- J’espère pouvoir aider le royaume d’Hyrule à affronter le fléau. Je sais que mon don de guérison sera utile, mais me battre à vos côtés serait également un grand honneur.
- Votre aide nous sera très précieuse, j’en suis certaine. Nous avons de la chance de pouvoir compter sur de tels alliés.
Les deux princesses se sourirent.
- Nous devrions nous préparer et nous mettre en route pour la cascade de Sera, reprit Mipha. Et, si vous le voulez, nous pourrons aller voir les ingénieurs travailler au Lac du Barrage de l’Est cet après-midi.
Zelda opina, ravie, et la suivit dans la cité qui s'éveillait. La journée s’annonçait merveilleuse.
***
Link s'enferma dans sa chambre et ôta prestement ses vêtements souillés de sang. Les violents tremblements qui agitaient ses mains rendaient ses mouvements fébriles. Les battements furieux de son cœur résonnaient dans sa boîte crânienne et assourdissaient le fil de ses pensées. Sa respiration sifflait et la douleur de sa gorge comprimée l'empêchait de déglutir.
Il s'inspecta dans le vaste miroir sculpté trônant près du lit. Son reflet lui adressa un regard tétanisé. Des taches de sang frais maculaient son visage et ses cheveux, et un hématome conséquent commençait à noircir la peau de son cou. Il passa un doigt sur sa gorge et grimaça de douleur.
- Que s’est-il passé ?
Il sursauta si violemment qu’il manqua de perdre l’équilibre en se retournant. Impa replaça les verrous qu’elle avait fait sauter, puis se précipita auprès de l’enfant.
- Link, que s’est-il passé ? répéta-t-elle d’une voix pressante.
- Un Yiga, répondit-t-il d’une voix blanche. La princesse Zelda, je ne sais pas où elle est !
- Viens ici, ordonna Impa. Assieds-toi là et calme-toi. Zelda va bien, elle est partie pour la cascade de Sera avec Mipha.
- Mais…
- La princesse Zora est une excellente combattante, et deux de mes agents les suivent à distance. Elle ne craint rien. Maintenant, viens t’asseoir.
Link obéit sans ajouter un mot. Impa s’empara d’un linge propre dans le sac de voyage de l’enfant et le plongea dans l’eau. Elle vint ensuite s’agenouiller à ses côtés et épongea le sang qui maculait son visage.
- Tu l’as tué ? demanda-t-elle en essuyant ses joues.
- Oui…
- Bien. Qu’as-tu fait du corps ?
- Je l’ai poussé dans le lac.
- Mh. Espérons que le courant l'a vite emporté en aval. La rivière n’est pas une bonne cachette pour dissimuler quelque chose aux Zoras.
Link resta d’abord silencieux. Puis il prononça à voix basse :
- Je n’avais jamais tué une personne…
- C’était soit lui, soit l’avenir de tous les habitants de ce royaume.
Elle rinça le linge et s’attaqua à ses cheveux poisseux de sang.
- Tu es un chevalier, et tu as agi comme tel, continua-t-elle. Le fait que ce soit une étape difficile est plutôt bon signe, tu sais. Même pour un guerrier, être indifférent à la mort n’est pas une qualité.
Il resta muet, incapable de savoir si les paroles de la Sheikah le réconfortaient. Elle essora le tissu imbibé d’eau ensanglantée puis s’écarta de lui pour l’inspecter.
- Je vois qu’il t’a bien amoché, dit-elle en désignant les marques de strangulation sur son cou. Il va falloir camoufler tout ça.
Elle fouilla dans sa sacoche et en sortit des poudres de maquillage. Elle appliqua du fond de teint sur l’hématome. Link se laissa faire sans broncher. Lorsqu'elle eut fini, il porta pensivement ses doigts à sa gorge douloureuse. Soudain, les paroles du Yiga lui revinrent en mémoire, et son cœur manqua un battement.
- Impa, dit-il brusquement, savez-vous si le prince Sidon est en sécurité ?
- Il me semble qu’il est auprès de la reine Midoré. Pourquoi ?
- En êtes-vous sûre ? Le Yiga m’a dit que ses complices le détiennent en otage !
Impa bondit sur ses pieds.
- Enfile ton armure et rejoins la troupe. Garde un œil sur les agissements de chacun jusqu’à mon retour. Je serai rapide.
Link se leva, contenant à grand peine les tremblements qui agitaient encore ses mains. Impa saisit ses poignets et les serra fermement pour les immobiliser. Elle lui adressa un regard dur.
- Sois fort. Nous allons affronter d’autres Yigas et, dans les prochains jours, peut-être dans les prochaines heures, tu devras ôter d’autres vies. Ta survie et celle de la princesse en dépendent, et avec vous, l’avenir du royaume entier.
Link inspira un grand coup et acquiesça. Elle lui pressa l’épaule et sortit hâtivement de la chambre. Une fois seul, il se hâta d’enfiler des vêtements propres et s’équipa de son armure, serrant les mâchoires pour empêcher ses mains de s’agiter. Il se dirigea ensuite vers la porte, mais, avant de sortir, il dégaina son épée et posa le plat de sa lame sur son front. Sa lumière dégageait une douce chaleur qu’elle n’avait jamais émise auparavant.
- Hylia, murmura-t-il en fermant les yeux, j’ai encore besoin de vous.
***
Zelda leva un regard impressionné sur la gigantesque cascade qui rugissait devant elle. Large d’une dizaine de mètres, haute d’une cinquantaine, elle s’effondrait en avalanches d’eau et s'écrasait dans d'immenses gerbes d’écume. Le bruit semblait faire trembler la terre. Écrasant son spectateur par sa démesure et son vacarme, la cascade semblait étrécir l’espace et suspendre le temps. Zelda se sentait minuscule, et soudain très consciente d’elle-même. Mipha posa sur son épaule une main encourageante, puis recula d’un pas. Zelda s’avança et plongea les pieds dans l’étang qui accueillait les flots tumultueux de la cascade. L’eau de la berge paraissait étrangement calme et Zelda put contempler l’onde qui s’épanouissait autour de ses chevilles.
Elle effectua les exercices de respiration qu’elle accomplissait toujours avant de méditer, afin de chasser tout souci errant dans son esprit. Le bruit de la cascade qui vibrait dans ses os sembla l’aider à se débarrasser de ses pensées parasites et, lorsqu’elle se sentit prête, elle avança dans l’eau jusqu’à la taille. Elle joignit les mains, ferma les yeux et se concentra sur la sensation froide de l’onde qui glissait sur sa peau, le rugissement des flots, l’odeur de la vase et des fleurs, le goût de l’écume éclaboussant ses lèvres. Une agréable sérénité la gagna rapidement. Elle appela Hylia, Din, Farore et Nayru.
- Si vous m’entendez, déesses, soyez remerciées pour la beauté de ce monde, murmura-t-elle entre ses mains jointes. Je vous prie de me guider vers le pouvoir que vous avez confié à ma lignée, afin de protéger votre création, ainsi que tous ses habitants et les espèces qui la peuplent. Donnez-moi la force d’affronter le Mal. Donnez-moi la force de protéger ce à quoi je tiens.
Elle pria longuement, attentive au moindre signe de réponse des déesses. Plusieurs heures passèrent et, progressivement, sa sensation de sérénité laissa place aux désagréments de la faim et du froid. Finalement, elle sortit de l’eau, frissonnante et affamée. Mipha l’accueillit avec une serviette dont elle recouvrit ses épaules, et ouvrit le panier repas garni de poisson mariné et de fruits. Zelda se sécha puis elles s’assirent dans l’herbe pour déjeuner.
- Votre méditation a-t-elle porté ses fruits ? demanda la princesse Zora tandis qu’elles entamaient leur repas.
Zelda réfléchit un instant.
- Je n’ai pas encore éveillé le pouvoir du Sceau, donc mon père dirait que cette session est un autre échec. Mais j’ai clairement ressenti quelque chose que je n’ai jamais ressenti auparavant. Je pense que mon séjour ici peut vraiment m’aider.
- Si je puis me permettre, en quoi consistent vos prières ? Comment font les femmes de la famille royale pour éveiller leur pouvoir ?
Zelda déglutit sa bouchée et leva les yeux vers l’horizon. Elle essaya de ne pas laisser sa peine transparaître sur son visage.
- Pour être honnête, je ne sais pas si je fais les choses correctement. Je suis peut-être complètement à côté de la plaque. Comment le savoir ? Ma mère est morte avant le début de mon initiation. Elle seule pouvait me guider vers l’éveil de mon pouvoir.
Mipha posa sa main sur celle de la princesse hylienne et dit d’une voix encourageante :
- Il doit bien y avoir un moyen. Parmi toutes les Zelda qui vous ont précédée, certaines de vos ancêtres n’ont-elles pas laissé des récits ?
- Bien sûr, il y en a, répondit Zelda en souriant tristement. Je les ai tellement lus que je les connais tous par cœur. La majorité d’entre elles racontent que le pouvoir est venu naturellement, qu’elles l’ont simplement senti affluer. A mon âge, ma mère et ma grand-mère donnaient déjà des signes de leur magie. Elles disaient qu’Hylia répondait à leurs prières, qu’elles pouvaient entendre la voix de la déesse dans leurs rêves, ou pendant qu’elles méditaient.
Zelda baissa les yeux sur son repas. Sa vue était trouble et l’appétit l’avait quittée.
- Vous savez, Mipha, toutes les premières nées de la famille royale sont nommées Zelda et héritent du pouvoir du Sceau. Pour être plus précise, chaque Zelda cède sa magie à sa première fille en l’enfantant. Plus le retour du Mal est proche, plus ce pouvoir est grand, de sorte que la Zelda de l’ère du fléau est la plus puissante de toutes. Puis, lorsque Ganon est vaincu, les princesses suivantes hébergent un pouvoir plus faible qu’un murmure pendant de nombreuses générations, le temps que la magie se régénère.
Elle serra les doigts autour de son assiette. Sa voix s’était mise à trembler.
- On raconte que la magie de ma mère était d’une très grande puissance. Peut-être était-ce elle, la Zelda destinée à vaincre le fléau de notre ère ? Peut-être mon pouvoir est-il insignifiant parce que je devais être celle d’après ? Peut-être suis-je venue au monde trop tôt, peut-être ma naissance nous a-t-elle tous condamnés ? Peut-être que si je n’étais pas née, ma mère aurait…
- Arrêtez, la coupa Mipha.
Elle serra les doigts de Zelda dans ses mains palmées. Son regard compatissant était devenu sévère.
- Evidemment que les Zelda précédentes n’ont pas eu à faire d’effort pour s’éveiller à leur magie : elles n’avaient pas une pression aussi monumentale que celle qui pèse sur vos épaules ! Votre pouvoir n’est pas insignifiant. Lorsqu’il s’éveillera, il surpassera celui de vos ancêtres, car vous êtes celle qui doit vaincre le fléau de cette ère.
Zelda sentit des larmes affluer au coin de ses paupières. Elle pinça ses lèvres pour retenir le sanglot qui lui brûlait la gorge.
- Je sais que la cour de votre père vous mène la vie dure, que l'on médit sur vous à longueur de journée dans votre propre demeure. J’ai entendu des choses horribles pendant le bal. Je suis sûre que ce sont leurs diffamations qui vous ont mis ces idées dans la tête. N'écoutez pas ces nobliaux. Il y a autour de vous des personnes qui croient sincèrement en vous. Je crois sincèrement en vous.
Zelda renifla en essuyant le coin de son œil du dos de sa main.
- Merci, Mipha, parvint-elle à sourire.
- Et ne répétez plus jamais que vous n’auriez pas dû venir au monde ! tempêta la Zora.
Zelda rit à travers les quelques larmes qu’elle n’avait pas su retenir :
- Je n’aurais jamais cru vous voir en colère un jour. Tout le monde ne parle que de votre calme et de votre douceur…
- Qui ne se mettrait pas en colère en entendant des inepties pareilles, maugréa Mipha en lui tendant une serviette.
- Pardon. C’est la première fois que je parle à quelqu’un de cette… hypothèse.
- Je suis contente que vous m’en ayez parlé, répondit Mipha en regagnant sa douceur. Maintenant, sortez-vous cette idée de la tête et profitez de votre séjour ici pour décompresser. Je ne pense pas que l’angoisse vous aidera à éveiller votre pouvoir.
Elle se leva et tendit sa main vers la princesse hylienne.
- Allons voir la machine Sheikah, proposa Mipha en souriant de toutes ses dents pointues. J’ai cru comprendre que vous en aviez envie.
Zelda sentit sa profonde peine s’alléger un peu. Elle essuya ses yeux humides et saisit la main tendue de son amie. Toutes deux quittèrent la cascade de Sera et prirent la direction du Barrage de l’Est.
***
L’après-midi n’en finissait plus de s’écouler. Aucun membre de la troupe n’avait été mobilisé pour accompagner la princesse à la cascade de Sera, ni les ingénieurs au Lac du Barrage de l’Est, et les chevaliers flânaient dans la cité en quête d’une échappatoire à leur désœuvrement. Certains avaient rejoint les guerriers Zoras qui s’entrainaient à la lance et initiaient des duels amicaux, tandis que d’autres n’en finissaient plus d’errer dans la ville pour lancer des regards curieux à l’architecture et à ses habitants. Les Zoras étaient des hôtes prévenants et conversaient de bonne grâce avec les militaires hyliens. Les artisans faisaient démonstration de leur savoir-faire, les pêcheurs montraient fièrement leurs prises, les doyens racontaient leurs histoires. Les chevaliers ou chevaleresses les plus téméraires allèrent même se baigner, sous les encouragements et les gloussements bienveillants de leurs hôtes. Ces derniers firent démonstration de leur aptitude à remonter les cascades et rirent d'entendre les applaudissements qu'on leur adressait pour une performance aussi banale.
Link observait cette joyeuse agitation sans y prendre part. Il avait pris place à l’écart, dans l'un des kiosques de la cité depuis lequel il bénéficiait d'une vue panoramique sur les alentours. Cependant, il n'était pas aisé de surveiller tous les membres de la troupe alors que ceux-ci se dispersaient aux quatre coins de la ville. Accoudé à la balustrade, il avait compté à maintes reprises les chevaliers et les chevaleresses qu'il voyait dans la cité mais ne parvenait jamais au compte total de l'escorte. Soit certains membres restaient dans l'auberge, soit ils manquaient à l'appel.
- Sir Link !
L’enfant tourna la tête. Une chevaleresse s’engagea d’un pas preste dans le kiosque et se planta devant lui. Son visage était déformé par la panique.
- C’est la princesse Zelda ! Il est arrivé un terrible accident à la cascade de Sera !
Link se redressa brusquement.
- Je vous suis, dit-il.
- Dépêchons-nous ! le pressa-t-elle en se retournant.
Elle commença à courir et Link la suivit. Ils traversèrent le pont latéral de l’ouest et sortirent de la cité, en direction de la cascade de Sera. Ils se hâtèrent le long de la falaise, traversèrent les étranges broussailles couleur corail. Le fracas de la cascade se fit bientôt entendre au loin, et gagna en ampleur à mesure qu’ils approchaient.
- Nous y sommes presque, souffla-t-elle en ralentissant sa course. Encore quelques…
- Arrête-toi, ordonna Link.
Surprise, la guerrière cessa de courir, mais elle n’eut pas le temps de se retourner : Link avait dégainé l'Épée et en appuyait la pointe sur le bas du dos de la chevaleresse, dans un interstice de son armure.
- Plus un geste, menaça-t-il, ou je te transperce.
- Mais… balbutia-t-elle d’une voix tremblante. Qu’est-ce qui vous prend ? Nous devons aller aider la princesse au plus vite ! Elle est prisonnière d’un éboulement ! Chaque minute compte !
Link augmenta la pression de son arme sur la colonne vertébrale de la jeune femme, qui se raidit.
- La princesse Zelda est partie pour le Barrage du Lac de l’Est tôt cet après-midi, répondit-il.
La chevaleresse resta muette un instant. Lorsqu’elle reprit la parole, toute trace de sa panique factice avait disparu.
- Comment peux-tu le savoir ?
Link ne daigna pas répondre. Il vit une goutte de sang glisser le long de la tranche de sa lame.
- Donc, reprit la guerrière. Tu savais que c’était un piège. Et tu m’as suivie.
Elle ricana.
- Et tu ne m’as pas encore tuée.
Un objet glissa depuis sa manche dans la paume de sa main. Link le vit mais, avant qu’il ne réagisse, elle le jeta brusquement au sol. Il explosa dans un nuage de fumée brune. L’enfant fit un pas en arrière en toussant et la traîtresse disparut à sa vue.
- Idiot ! l’entendit-il s'exclamer avec un rire ravi. Le roi aurait mieux fait de te garder au chaud à l’école de chevalerie jusqu’à ce que tu sois vraiment capable de faire ton travail !
Link empoigna aussitôt le petit bouclier de bois qui était attaché dans son dos à l’aide de sa ceinture thoracique. Il le leva juste à temps pour intercepter deux flèches qui s’y plantèrent dans un bruit mat. La jeune femme émergea de la brume, débarrassée de son armure et vêtue d’une tenue de combat rouge et d’un masque de Yiga. Elle bondit en l’air et décocha deux autres flèches, que Link esquiva de peu. Il commença à courir dans sa direction mais elle s’effaça à nouveau dans le brouillard.
Il s’arrêta alors et chercha une solution à son désavantage. Sa gorge le brûlait et ses yeux irrités larmoyaient au contact de la poussière. Il recula prudemment hors du nuage opaque. Une fois à l’air libre, il prit position, bouclier levé et l’arme au clair. La fumée se dissipait progressivement, et Link plissa les paupières pour distinguer la silhouette de son opposante. Mais plus d’une forme se découpa dans la poussière en suspension.
Cinq Yigas sortirent de la brume éclaircie et encochèrent leurs arcs en direction de l’enfant.
- Imbécile.
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