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Bonsoir.

Un nouveau problème est apparu dernièrement : il était devenu impossible d'accéder aux pages dont le lien contient un espace.
J'en ai trouvé la raison dans une obscure discussion sur un forum perdu dans le net.
Il se trouve que la dernière mise à jour dud serveur (le logiciel, pas la machine) a intégré un changement au niveau de la sécurité (???).
Il faut maintenant ajouter un drapeau supplémentaire pour que ces liens ne soient plus rejetés.

Ça m'a pris du temps et pas mal de redémarrages (désolé pour ça) avant de trouver et de modifier les fichiers de confoguration des sites.

En principe j'ai tout modifié, mais n'hésitez pas à m'envoyer un message privé si vous en trouvez d'autres.

Merci.

 


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Legend of Zelda: Breath of the Wild

Les enfants élus Auteur: Feldspath Vue: 390
[Publiée le: 2022-12-12]    [Mise à Jour: 2023-03-20]
G  Signaler Général/Action-Aventure/Heroic Fantasy/De cape et d'épée/AmitiéPas de commentaire
Description:
Cette fanfic raconte l'enfance de Link et Zelda.

L'année de ses 10 ans, Link découvre qu'il a été choisi par les déesses pour sauver Hyrule de la résurrection du Fléau Ganon. Jusqu'alors simple apprenti soldat, l'enfant devient malgré lui l'objet de tous les espoirs du royaume et lutte pour se montrer à la hauteur de cette terrifiante responsabilité.
Lorsqu'il fait la rencontre de la princesse Zelda, son objectif se clarifie : faire ses preuves pour se montrer digne d'affronter le destin à ses côtés. Mais conquérir l'amitié de la princesse n'est pas si simple...
Les deux enfants devront affronter leurs démons et les menaces qui les guettent pour se préparer à la terrible destinée que les déesses leur ont confiée.

☀️ Un chapitre chaque lundi ! ☀️


Quelques notes avant de lire :
- Contenu sensible : pas de lemon ni de lime. Avertissement : certaines scènes de combat décrivent de la violence, des blessures et des décès.
- Si vous avez la gentillesse de laisser un commentaire, n'hésitez pas à être sincères : je serais ravie de connaître votre avis et je suis toujours ouverte aux critiques constructives !
- Je n'ai joué qu'à Breath of the Wild et à Twilight Princess, je ne suis pas experte du lore de la franchise The Legend of Zelda. Cette fanfiction s'appuie donc uniquement sur Breath of the Wild et sur quelques éléments du lore que j'ai lus sur internet. Mon histoire ne prend pas en compte les événements de Hyrule Warriors : l'ère du fléau.
Crédits:
Les personnages et l'univers appartiennent à la licence The Legend of Zelda (Nintendo)
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Chapitre 8 : Fuite

[3673 mots]
Publié le: 2023-01-30Format imprimable  
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- … on va remarquer mon absence. 

- Arrête de stresser, ricana Neven, t’es un chevalier maintenant, tu fais ce que tu veux ! 

Link soupira. Neven s’était glissée dans la foule du bal et l’avait tiré sous la table nappée d’un buffet en lui adressant un sourire complice. Soulagé de voir un visage familier au milieu de la masse austère de la cour, il l’y avait suivie sans poser de question. Mais il se sentit immédiatement embarrassé de se retrouver assis en tailleur sous la table comme un garnement malappris. Un an plus tôt, cette situation l’aurait amusé. Mais quelque chose avait changé en lui, et ce comportement lui parut soudain terriblement déplacé. Et si le roi en personne, ou la princesse, l’avaient aperçu alors qu’il se glissait sous la nappe ? Ou même n’importe quel membre de la cour ?

- Non, vraiment, il faut que j’y aille, insista-t-il en initiant un mouvement pour s’échapper. 

- Attends, le pria Neven en l’attrapant par l’épaule. J’ai un cadeau pour toi. Pour fêter ton adoubement. 

Elle tendit la main vers lui, le poing serré. Lorsqu’elle ouvrit les doigts, Link découvrit au creux de sa paume deux paires de boucles d'oreilles bleues. 

- Merci Neven, mais je n’ai pas l’oreille percée.

Son amie lui adressa un immense sourire espiègle et, de son autre main, lui présenta une aiguille. Link lui adressa un regard incrédule. Comptait-elle lui percer l’oreille, pendant un bal organisé par la famille royale, sous la table du buffet autour de laquelle les plus hautes instances du royaume étaient actuellement réunies ? 

- Et après ça, tu fais le mur et on va faire la fête à la citadelle, ajouta-t-elle fièrement. 

Link la dévisagea, estomaqué. Puis il ne put s’empêcher de pouffer. Au moment de sa vie où chaque pilier s’effondrait, où il apprenait seul à nager dans un océan insondable et terrifiant, Neven demeurait la seule chose à ne pas changer. Une petite lueur familière dans cette profonde obscurité. 

- D’accord, répondit-il simplement. 

Elle lui adressa un sourire ravi. Sans plus de cérémonie, elle se pencha vers lui, l’aiguille en main. Il sentit un picotement dans son lobe, une goutte de sang tomba sur le sol marbré. Elle y plaça le premier petit anneau bleu puis perça sa seconde oreille. 

- Magnifique, acquiesça-t-elle d’un air très satisfait en reculant pour admirer son travail. Tiens, essuie-toi, tu fous du sang partout. 

Elle tira un bout de la nappe blanche drapant la table sous laquelle ils étaient cachés. Link grimaça en découvrant qu’il avait tâché la tenue protocolaire que le tailleur royal lui avait confectionnée pour le bal. Mais il n’eut pas le temps de s’en inquiéter, car il remarqua soudain que Neven lui tendait l’aiguille. 

- A toi, lui ordonna-t-elle en lui désignant sa propre oreille. 

- Pardon ? 

- J’ai pris deux paires. Une pour chacun. 

Link saisit l’aiguille sans un mot. Son amie n’aimait décidément pas faire les choses à moitié. Il se pencha sur elle et, après un instant d’hésitation, traversa le lobe de ses oreilles à l’aide de l’aiguille sanguinolente. Il y glissa ensuite les anneaux bleus et actionna le fermoir. 

- Bien, fit-elle d’un air triomphal. Et maintenant, on quitte ce bal de m'as-tu-vu. 

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. 

- Tu t’amuses, ici ? 

- … 

- Ben voilà. Pas besoin de réfléchir plus. 

Sans lui laisser le temps de répondre, elle se retourna et souleva précautionneusement la nappe pour examiner les alentours. Elle lui adressa finalement un signe et ils se glissèrent prudemment hors de leur cachette, longeant le mur contre lequel la table du buffet avait été dressée. Personne ne sembla les remarquer. Lorsqu’ils atteignirent le couloir, Neven commença à courir, sous le regard estomaqué des gardes qui surveillaient les portes de la salle de réception. Link la suivit, mais il sentit les racines de son anxiété lui lacérer l’estomac.

Lorsqu’ils eurent traversé plusieurs couloirs, Neven s’arrêta et commença à rire.  

- C’était épique !

- Neven

L’apprentie soldate se tourna vers Link et sembla très troublée de lui découvrir un air grave. 

- Il faut que j’y retourne, dit-il avec sérieux. 

- Mais…

- Je ne peux plus agir comme ça. 

Elle le fixa un long moment, puis leva les yeux vers le pommeau ailé qui dépassait de son épaule. 

- Ouais. Je sais. J’espérais juste… Mais je sais que vous avez mieux à faire, maintenant, monsieur le héros d’Hyrule

Elle renifla et lui asséna un coup de poing dans l’épaule. Link encaissa et lui adressa un sourire désolé. Il lui donna une brève accolade puis posa sa main sur son épaule.

- Bon. J’y vais. 

- Ouais… 

Il initia un mouvement pour reprendre la route de la salle de réception, mais se figea aussitôt, les sens en alerte. 

- Link ?

D’un geste, il lui intima de se taire. Il leva sa main et la posa sur le pommeau de son épée, par-dessus son épaule. Il avait perçu quelque chose, il ne savait pas vraiment quoi. Un son qui lui évoquait une lame tranchant la chair, le gargouillis silencieux de quelqu'un qui s’étouffe dans son sang. Un frisson lui parcourut l’échine. Il avança prudemment vers la source de son trouble. Le couloir comportait plusieurs embranchements ; ceux qui reliaient la salle de réception aux chambres des convives étaient vivement éclairés, mais certains couloirs moins empruntés demeuraient plongés dans la pénombre. 

C’est dans l’un d’eux qu’il aperçut soudain une forme se déplacer dans l’obscurité. Link s’immobilisa. La silhouette semblait tirer une masse sur le sol. Serrant les dents, l’enfant affermit son emprise sur le pommeau de son épée sans la dégainer et fit un pas en avant. L’ombre se figea à son tour, leva ce qui semblait être son visage et, apercevant probablement le jeune chevalier, lâcha la forme qu’elle traînait derrière elle et bondit dans la pièce avoisinante. Link se précipita à sa suite. Lorsqu’il entra dans la salle dans laquelle la silhouette avait pris la fuite, il ne découvrit qu’une chambre vide. 

L’enfant avança prudemment dans la pièce obscure, inspectant toutes les ombres. Mais la chambre n’était pas grande et il lui parut rapidement évident que personne ne s’y trouvait. Il se pencha contre le rebord de la fenêtre grande ouverte. Il inspecta les murs alentour mais la visibilité médiocre de cette nuit sans lune ne lui permit pas de vérifier si la silhouette se trouvait accrochée aux pierres. Il fronça les sourcils, pensif. Désescalader la façade du château à une telle hauteur requiérait une condition physique exceptionnelle. L’individu avait-il sauté ? Il n’y avait pas d’autre issue, mais la fenêtre donnait sur une chute de plus d’une centaine de mètres dans les douves. 

Le cri horrifié de Neven le tira de ses réflexions : 

- Link ! C’est… c’est… 

Il se précipita dans le couloir et découvrit Neven penchée sur la forme que traînait la silhouette quelques instants plus tôt. Plissant les yeux pour vaincre l’obscurité, Link aperçut soudain le corps d’une jeune fille vêtue d’une somptueuse robe de bal dont le tissu bleu et or était maculé de sang. Ses longs cheveux blonds s’étalaient en éventail sur le tapis du couloir. Une sensation glacée déferla dans le ventre du garçon. Son corps semblait parfaitement immobile ; aucune respiration ne soulevait son buste.

- Prin… ?

Il n’eut pas le temps d’achever car il fut interrompu par un nouveau cri de Neven. Levant les yeux, il découvrit son amie soulevée de terre. Une silhouette la tenait par la nuque et menaçait sa gorge d’une dague. 

- Qu’avez-vous fait ? siffla l’agresseur d’une voix étouffée par un masque. 

Link bondit en arrière et dégaina son épée. Sa lame s’illumina aussitôt et éclaira le couloir d’une vive lueur bleue. Il découvrit une femme au visage masqué jusqu’à l’arrête du nez. Un symbole rouge représentant un œil larmoyant ornait le buste de sa tenue serrée. Le chignon retenant sa chevelure blanche et volumineuse révélait ce même emblème tatoué à l’encre violette sur son front. Ses yeux écarquillés se posèrent sur la Lame Purificatrice et elle lâcha aussitôt Neven qui s’effondra sur le sol en hoquetant. 

- Tu es… commença-t-elle en baissant sa dague. 

Link ne lui laissa pas le temps d’achever sa phrase : il abattit sa lame dans la direction de son flanc. Avec une souplesse et une rapidité exceptionnelles, son adversaire esquiva le coup et bondit en arrière. 

- Arrête ! lui ordonna-t-elle en levant les mains. Nous sommes du même côté ! 

Méfiant, il suspendit son geste mais conserva sa garde levée. Son opposante rangea précautionneusement sa dague et baissa son masque, révélant son visage. Link fut étonné de découvrir les traits d’une adolescente.

- Je suis Impa, membre du clan Sheikah et lieutenante des services secrets de l’armée royale. Tu es Link, l’envoyé des déesses, n’est-ce pas ? 

Il ne répondit rien. Il ne baissa pas son épée. 

- Est-ce… est-ce la princesse qui gît à tes pieds ? demanda-t-elle d’une voix blanche. 

Link baissa les yeux sur le corps allongé devant lui. Gardant un œil sur Impa, il se pencha lentement et écarta avec appréhension l’abondante chevelure blonde. A la lueur de sa lame, il découvrit un visage inconnu. Déchiré entre le soulagement et l’horreur, Link voulut poser ses doigts à l’emplacement de sa carotide pour trouver son pouls, mais découvrit sa gorge nettement tranchée. L’enfant était morte. 

- Non, répondit-il d’une voix tremblante. Ce n’est pas elle. 

Impa soupira de soulagement.

- Puis-je ? demanda-t-elle en désignant le cadavre. 

Link lui adressa un regard suspicieux. Il s’écarta et recula suffisamment pour laisser Impa s’approcher tout en restant à distance de sa dague. La Sheikah s’accroupit près du corps et l’inspecta. 

- Nul doute que son Altesse Zelda était la cible de ce meurtre. Cette pauvre enfant est morte parce qu’elle lui ressemblait… 

Impa leva les yeux vers Link et vers Neven qui s’était relevée. 

- Que faites-vous ici, tous les deux ? Avez-vous vu quelque chose ? 

- C’est pas nous ! s’exclama Neven d’un air horrifié. 

- Je ne vous accuse pas. Je veux savoir ce que vous avez vu.

Link hésita. Puis il lui narra sa rencontre avec la silhouette qui traînait le corps dans les couloirs. 

- Elle a fui dans cette chambre et j’ai perdu sa trace, acheva-t-il. La fenêtre était ouverte. 

Impa entra dans la pièce, l’inspecta minutieusement du sol au plafond, puis se pencha à la fenêtre. 

- Le lâche, murmura-t-elle. 

Elle rejoignit les deux enfants. Link avait rengainé son épée mais continuait de la suivre d’un regard soupçonneux. Ses mouvements fluides et silencieux lui évoquaient ceux de la silhouette qu’il avait poursuivie. 

- Ce qui s’est passé ce soir va avoir de graves conséquences, dit-elle sombrement. Vous ne devez en parler à personne pour le moment. Je dois aller avertir le roi au plus vite. 

- Comment un meurtre a pu arriver ici ? balbutia Neven d’une voix blanche. Le château est l’endroit le plus sûr du royaume… 

- Le château et la citadelle ont été dépeuplés pendant la cérémonie d’adoubement, répondit Impa d’un air sombre. Quelqu’un a pu s’introduire à ce moment-là, malgré les gardes restés en poste. Quant à commettre un meurtre en plein milieu des couloirs… 

Elle n’acheva pas sa phrase. Elle en savait visiblement plus qu’elle n’en disait. Elle se tourna vers Link :

- Retourne à la réception et surveille la princesse. Ne la laisse s’éloigner ou s’isoler sous aucun prétexte. Et pas un mot sur cet incident. Est-ce bien clair ? 

***

Lorsque Link entra à nouveau dans la salle de réception, de nombreux regards se tournèrent vers lui. Visiblement, sa fuite avec Neven n’était pas passée inaperçue. Ou peut-être étaient-ce les taches de sang de ses oreilles fraîchement percées qui attiraient ainsi l’attention des convives. Une heure plus tôt, il aurait probablement brûlé de honte de se faire ainsi remarquer. Mais la nausée d’horreur qui habitait son estomac depuis qu’il avait inspecté le cadavre de la jeune fille ne laissait plus de place à des préoccupations aussi superficielles. 

Serrant les poings pour maîtriser les tremblements qui agitaient ses mains, il chercha la princesse du regard. Il ne parvint cependant pas à la distinguer dans la foule. Jouant des coudes, il parcourut la salle à grandes enjambées, asphyxié par le sentiment de panique qu’il sentait naître en lui. 

- Eh bien, eh bien, c’est quoi, cette tête ? 

Link sursauta et fit volte-face. Un visage familier le regardait d’un œil torve en sirotant une coupe de vin. 

- Reiner, dit Link en essayant de contenir les tremblements de sa voix, as-tu vu la princesse Zelda ? 

- La princesse ? répéta Reiner en vacillant sur ses jambes. Elle trainait avec la poiscaille tout à l’heure. 

- Reiner ! tonna la voix outrée d’Anya. 

La chevaleresse émergea de la foule et se pendit au bras de Reiner. Ce dernier n’était visiblement pas le plus ivre des deux. 

- T’es pas bien d’appeler la princesse Mipha comme ça ? le disputa-t-elle en lui arrachant la coupe des mains pour prendre une gorgée. Tu veux créer un incident diplomatique ou quoi ? T’étais pas le meilleur des cours de stratégie ? Il est passé où ton gros cerveau ? 

- Je sais que c’est pas mon cerveau que tu préfères chez moi.

- La ferme, rit elle en écrasant sa main sur le visage du jeune homme. 

Link grimaça. Il n’avait pas de temps à consacrer à ses anciens camarades. Il reprit sa route dans la foule. Cependant, Anya s’élança à sa suite et posa sa main sur son épaule pour le retenir :

- Eh, t’as pas l’air bien. On peut t’aider ?

L’enfant s’immobilisa et serra les paupières. Il devait se maîtriser. Laisser sa panique transparaître sur son visage avec tant d’évidence qu’une personne ivre pouvait le remarquer était indigne de tout ce qu’il avait appris. Il prit le temps de respirer pour se calmer, puis planta un regard sérieux dans les yeux vacillants d’Anya : 

- Je dois absolument trouver la princesse Zelda. Peux-tu m’avertir si tu la vois ?

- Oooh… tu vises haut mon petit Link ! Tu peux compter sur moi.

Anya lui adressa un pouce levé puis prit Reiner par le bras. Titubants, ils disparurent parmi les convives. Link n'était pas sûr de pouvoir compter sur leur aide. Il reprit son exploration de la foule. L’espoir gonfla ses poumons lorsqu'il aperçut la princesse Zora. Il parcourut les alentours du regard, mais Zelda ne se trouvait pas avec elle. 

Link se mordit la lèvre. En temps normal, il n’aurait jamais osé adresser la parole à la princesse Zora. Cependant, si Reiner avait dit vrai, cette dernière savait peut-être où se trouvait la prêtresse royale. Il s’approcha donc timidement et s’inclina devant elle lorsqu’elle remarqua sa présence. 

- Pardonnez-moi, votre altesse, prononça-t-il en essayant d’effacer toute trace d’inquiétude de sa voix. Avez-vous vu… ? 

- Redresse-toi, l’interrompit-elle avec douceur. Tu peux m’appeler Mipha. Je suis heureuse de faire ta connaissance, Link.

Surpris, il leva les yeux vers le regard bienveillant dont elle le couvait. 

- Tu es blessé ? demanda-t-elle en désignant ses oreilles. Tu saignes. 

- Ce n’est rien, éluda Link. Je cherche la…

Il s’interrompit brusquement lorsque Mipha posa délicatement ses mains de part et d’autre de son visage. Déstabilisé, il se sentit rougir. Une étrange sensation de chaleur émana des paumes écailleuses et le picotement de ses lobes fraîchement percés cessa. 

- J’ai cicatrisé la plaie, expliqua-t-elle d’une voix douce en retirant ses mains. Fais attention à l’avenir, ces petites blessures peuvent facilement s’infecter. 

- Merci, balbutia Link en touchant ses boucles d'oreilles avec étonnement.

Il resta muet un instant. Puis il recouvra ses esprits. 

- Pardonnez-moi d’insister, reprit-il en s’efforçant de façonner une expression sérieuse sur son visage. Avez-vous vu la princesse Zelda ?

- J’étais avec elle il y a peu, oui, répondit Mipha. Elle voulait te parler, mais comme elle ne t’a pas trouvé, elle a été sollicitée par d’autres convives. Elle n’a décidément aucun répit. 

- Savez-vous où elle se trouve maintenant ? insista Link en chassant la surprise qu’il ressentit en apprenant que la princesse le cherchait également. 

- C’est difficile à dire, il y a tant de monde à cette soirée. Pourquoi as-tu besoin de la trouver ? 

Il chercha désespérément un prétexte, puis se rappela avoir prononcé le serment de ne pas mentir à peine quelques heures plus tôt. Il ne put se résoudre à bafouer sa parole de chevalier.

- C’est important, se contenta-t-il de répondre.

Mipha le dévisagea un instant. 

- Si je la vois, je lui dirai que tu la cherches, lui assura-t-elle finalement. 

Link serra les dents. Sa mission consistait à surveiller Zelda pour s’assurer qu’elle ne s’isolait pas et qu’elle ne quittait pas la fête. Il n’avait pas eu l’intention de lui parler mais simplement de l’observer à distance. Que faire si Mipha informait la princesse qu’il la cherchait ? Que pourrait-il bien dire à l’héritière du trône ? 

Il remercia la princesse Zora en s’inclinant et prit prestement congé. Il continua de parcourir la foule, luttant contre le sentiment glaçant d’impuissance qui progressait dans son estomac. 

Soudain, Anya jaillit d’entre les convives et l’attrapa par le poignet.

- Par ici, Link ! s’exclama-t-elle.

Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle le tira dans la foule puis le poussa en avant. Il trébucha et manqua de percuter la princesse de plein fouet. Il reprit son équilibre juste à temps.

Zelda baissa sur lui un regard surpris. Il se figea devant ses yeux verts écarquillés. Aucun d’eux ne parla. 

- Eh bien, jeune voi, est-ce une façon de te présenter devant son Altesse Zelda ?

Link tressaillit et quitta le regard de Zelda pour lever le sien vers l’immense femme qui l’accompagnait. Haute comme deux hyliens, la peau ambrée saillant de muscles puissants, une foisonnante chevelure rouge sertie de nombreuses parures, le nez proéminent et le regard sévère, l’interlocutrice de Zelda était sans nul doute possible une Gerudo

- Ce n’est rien Urbosa, intervint prestement Zelda. Je crois qu’il a été poussé.

- Oh, mais c’est l’élu des déesses, remarqua la Gerudo

Une main nonchalamment posée sur la hanche, elle se pencha vers lui et l’inspecta avec intérêt. Ses yeux s’arrêtèrent le pommeau ailé qui dépassait de son épaule.

- J’ai entendu dire que tu es prodigieux au combat à l’épée. Je suis curieuse de voir ça. 

Link ne répondit rien. Son embarras se disputait au soulagement d’avoir trouvé la princesse et de la savoir en compagnie de la reine Gerudo. Il avait entendu de nombreuses histoires sur cette guerrière légendaire et pensa que sa simple présence pouvait suffire à dissuader tout agresseur. 

Il glissa un regard vers Zelda, qui le dévisageait avec curiosité. Le souvenir du visage de la jeune fille égorgée s’imprima dans sa rétine et il sentit son estomac se tordre. Sans quitter la princesse des yeux, il fronça le nez en s’efforçant de chasser l’image macabre de ses pensées.

- As-tu quelque chose à dire à la princesse ? demanda Urbosa en haussant les sourcils. 

Link tressaillit en comprenant que son silence avait trop duré. 

- Je… commença-t-il d’une voix à peine audible en réfléchissant désespérément à la suite de sa phrase. La princesse Mipha m’a informé que vous me cherchiez. 

Zelda eut l’air contrariée.

- Ce n’était rien d’important, dit-elle froidement. Si tu n’es là que pour ça, tu peux disposer. 

Déconcerté par la réponse de la princesse, Link sentit sa gorge se serrer. Il s’inclina devant elle et Urbosa et s’empressa de prendre congé. Au fond, il préférait accomplir sa mission de loin. Pourquoi, alors, se sentait-il aussi blessé ? 

***

Zelda suivit des yeux l'Épée Légendaire attachée entre les omoplates du jeune chevalier tandis qu’il s’éloignait. Son fourreau mauve et or resta gravée dans sa rétine lorsque l’enfant disparut dans la foule.

- Vous m’étonnez, madame. 

La princesse sursauta d’être ainsi tirée de ses pensées et leva un regard interrogateur vers Urbosa.

- Je vous ai vu éconduire avec une parfaite maîtrise de vous-même un nombre incalculable d'interlocuteurs indésirables, ce soir. Vous avez un don pour être avenante même dans les situations mondaines les plus désagréables. Qu’a fait ce chevalier pour mériter de voir votre visage courroucé ? 

- Il…

Zelda s’interrompit et posa la main sur sa bouche.

- J’ai été si désagréable ? 

- Vous aviez l’air froissée. 

La princesse baissa les yeux, honteuse. Son comportement, à l’instant, avait été indigne de son rang. Mais elle revit nettement le visage de Link qui lui avait glissé un regard et qui avait soudain froncé le nez tout en la dévisageant. Elle serra les poings. 

- J’ai cru qu’il était finalement venu me parler, mais… tu as vu le regard qu’il m’a adressé ? Il avait l’air… 

Méprisant, acheva-t-elle sans le prononcer. 

- Il avait l’air inquiet, dit Urbosa

- Peut-être, répondit Zelda sans conviction. 

- Madame, vous…

Urbosa fut interrompue par le brusque arrêt de la musique. Le son d’un couvert que l’on fait tinter sur une coupe de métal se fit entendre. Les conversations cessèrent et le silence s’abattit sur l’immense salle de réception. Étonnées, elles levèrent les yeux vers l’extrémité de la salle où le roi était monté sur l’estrade qui accueillait jusqu’alors les musiciens hyliens et les bardes Ritos

- Chers convives, commença le roi d’une voix forte et tranquille. Je vous remercie d’être venus aussi nombreux et nombreuses pour célébrer l’adoubement de l’envoyé d’Hylia. La nuit est désormais bien avancée, et nous devons mettre fin aux festivités. Je vous invite à rejoindre vos chambres. 

Zelda fut estomaquée d’entendre son père congédier ainsi les invités. Une fête de cette envergure durait généralement jusqu’à l’aube. A l’agitation et aux murmures de la foule, elle comprit qu’elle n’était pas la seule à trouver cette déclaration anormale. 

- Princesse Zelda.

Elle se retourna et écarquilla les yeux en découvrant Impa vêtue d’une robe de bal. Ses cheveux lâchés cachaient l’emblème Sheikah tatoué sur son front. Zelda aperçut cependant sa tenue de combat dépasser de ses manches et de son col. Ce camouflage imparfait lui laissa supposer que la lieutenante des services secrets, d’ordinaire si méticuleuse, s’était déguisée en urgence. 

- Que se passe-t-il, Impa

- Tout va bien, Altesse. Je dois vous raccompagner à votre chambre. 

 

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