Description: Ukomi, une jeune fille rebelle de 14 ans, travaille dans un vieux bar miteux afin de subvenir aux besoins de sa seule famille, sa mère malade. Sa vie privée comme son éducation sont de totales échecs. Mais leur nouveau professeur principal ne le voit pas de cet oeil là...
Crédits: L'idée de base vient du défi "amoureuse du prof", l'écriture est de moi.
Ukomi s'avança en prenant une longue inspiration. Elle se souvenait de la première fois où elle était venue ici, le premier jour où Takashi Tsunade était entré dans sa vie. Et il ne voulait décidemment pas en ressortir.
Alors que pour la première fois de sa vie, Ukomi était à l'heure en cours, Tsunade ne l'était pas ! La classe dut attendre plusieurs longues minutes, en jetant quelques regards étranges à Ukomi, l'air de dire, "Qu'est-ce qu'elle fout là ?".
Soudain, la porte s'ouvrit et Ukomi eut la nette impression que Takashi se détachait d'Ikura. Elle devait être la seule à se douter qu'ils s'embrassaient juste avant de se détacher brusquement quand Takashi avait ouvert la porte. L'infirmière décoiffée et haletante, s'appuya sur la porte.
- Alors, je vous le rends, les enfants ! Petit problème technique, sourit-elle.
Tsunade se détourna, époussetant sa veste, légèrement rouge. Elle se passa la langue sur les lèvres, l'air de vouloir retenir le goût de celles de Takashi. Ukomi aussi aurait voulu les re-goûter... Elle se rendit compte que la jalousie l'emplissait une fois de plus. Elle ne devait pas. Au contraire, c'est elle qui devrait être mal. Elle aimait Takashi... et Ikura n'en savait rien.
Celle-ci se passa une main tremblante dans ses cheveux décoiffés. Selon l'humble avis d'Ukomi, ils n'avaient pas fait que s'embrasser...
Elle ne put s'empêcher de dire:
- Vous pourriez arriver à l'heure ! Dire que je me suis donnée tant de mal pour être à l'heure, pfff... Au lieu de draguer, ajouta t-elle, narquoise.
Les deux amants prirent une teinte rouge vif. Il y eut des éclats de rire et de sifflets de la part de cerrtains garçons qui avaient la jeune infirmière en vue. Embarrassé, Tsunade baissa la tête en voulant se faire oublier. Mais Ikura n'en démordait pas. Elle avait à présent un grand sourire aux lèvres. Elle s'adossa à un mur et son sourire en coin s'agrandit. Elle finit par déclarer, l'air mesquine:
-Je savais bien qu'en t'offrant une montre règler sur celle de Takashi, tu arriverais vite fait en cours de français...
Il y eut des quolibets. Ukomi n'en croyait pas ses oreilles. Le pire, c'est qu'elle avait touché juste. Elle s'empourpra et se leva, indignée. Comment osait-elle ?
- Et vous ? J'imagine qu'elle est dérèglée, vu l'heure à laquelle vous stopper de faire la cour à mon prof de français.
D'autres quolibets. Ikura fit la grimace et croisa ses bras minces.
- Voyons, Ukomi. Tu sais bien qu'il y une visite médicale aujourd'hui, dans votre classe.
- Oh ! Mais dîtes moi, la langue de Tsunade est-elle en pleine santé ? Son corps aussi, tant qu'on y est...
Ikura se mordit la lèvre inférieure, les joues roses. Rires.
- Ukomi ! Je ne vais pas t'empêcher de fantasmer, ne sois pas jalouse...
Sifflets. Ukomi s'écarta de sa table, menaçante. Takashi les observait, silencieux.
- Mais dîtes, moi, vous êtes un vrai cerbère... très possessive, ma parole. Mais figurez-vous que je vous ai vu à l'oeuvre. Quelle soumission !
Ses joues s'enflammèrent. Elle semblait se retirer sur l'Avantin...
- Oui,vraiment, et puis, je ne vous croyais pas aussi sensible... On dirait presque... que vous êtes folle de lui.
Tandis qu'Ikura avalait des couleuvres, Ukomi savourait son humiliation publique, dégustant chaque rire, chaque sifflet, chaque quolibet. La jeune infirmière semblait incapable de répliquer, se mordant toujours la lèvre, plus rouge que jamais. Elle lançait de furtifs regards à Takashi, espèrant y voir une réaction positive à ses aveux involontaires.
Ukomi continuait ainsi, allant de but en blanc, abandonnant les insinuations, optant pour les faits bruts. Quant à Takashi, il sembait faire le pied de grue. Et la jeune effrontée continuait à faire avaler la pilule à sa rivale et pourtant, amie, ce qu'elle devait avoir oubliée.
Elle lui avait quant même proposé un poste mieux payé, plus raisonnable, sous sa protection et lui avait remis deux cent euros !
Finalement, Ikura sembla en avoir assez, aussi s'écria t-elle:
- Quelle soupe au lait ! Tu ne peux vraiment pas me blairer ? Laisse-moi deviner... depuis que je suis avec Takashi ?
Les deux femmes semblait avoir oubliées qu'elles se donnaient en spectacle.
Ukomi enrageait. A chaque fois que l'infirmière ouvrait la bouche, elle la remettait vivement à sa place.
- Peut-être voudriez-vous être prise en levrette ? Par derrière, comme vous adorez le fair e en toutes circonstances... même à vos propres amies, cracha Ukomi.
Ikura écarquilla les yeux. Takashi s'interposa quand l'infirmière leva la main pour la gifler.
- STOP !
Ukomi était butée, elle ne renoncerait pas à évincer sa nouvelle ennemie, mais d'un autre côté, elles n'étaient pas vraiment ennemies... Ikura semblait regretter de s'être ainsi emportée. Elle soupira et passa une main dans sa nuque, observant la classe hilare, gênée.
Finalement, elle murmura un faible "pardon" et tourna les talons.
Mais que faire de ces deux femmes, bon Dieu ?! pensa Takashi.
Ikura fit tourner son café, l'air distraite. Elle passait son déjeuner, seule, comme d'habitude. Elle s'était facilement accoutumée à la bouderie d'Ukomi; dans son enfance, elle mangeait tout le temps seule.
Elle soupira. Elle avait fini pour aujourd'hui, après le repas, elle s'en irait. Elle s'assurait juste que quelque élève ou professeur ne s'étranglerais pas avec de la nourriture... (et oui, c'était déjà arrivé, même plusieurs fois).
Elle but son café, amer, comme elle. Depuis leur altercation, Takashi ne lui avait plus adressé la parole de la matinée. Il ne vint même pas la voir pendant les temps de pause et ses heures de trous. Pas même lui tenir compagnie lors de son repas.
Elle sentit ses yeux devenirent humides, elle en était sûre maintenant, il s'était passé quelque chose entre eux pendant qu'elle l'attendais dans la chambre. Il n'aurait jamais réagi comme ça. Il l'aurait défendu, elle, quand elle l'humiliait, au lieu de l'interrompre et de protéger Ukomi. Par ce geste, il avait définitivement choisi.
Une larme s'échappa mais elle l'essuya prestement quand un adolescent entra. Elle afficha un sourire forcé.
- Oui ?
Il semblait hésiter. Un grand jeune homme, aux cheveux châtains et aux yeux chocolats. Elle fronça les sourcils.
- Quelque chose ne va pas ?
- Hum... est-ce que je pourrais avoir...
Il rougit. Et Ikura comprit.
- Ah, d'accord.
Elle eut un vrai sourire et alla fouiller dans une armoire, un peu plus loin.
- Hum, quelle taille ?
- St... standard, marmonna t-il, gêné.
- Ne sois pas si timide, je ne vais pas te manger. Ou pas de cette façon là, en tout cas...
Elle eut un sourire en coin et ils éclatèrent de rire tous les deux. Elle l'avait détendu, mission accomplie.
Elle lui tendit et le prit. Il allait partir quand elle le retint, approchant sa bouche de son oreille, tenant chacun le paquet par un bout.
- Si j'étais toi, j'éviterais les toilettes.
Il eut un sourire entendu.
- Oh, heu, je dérange, désolé...
Takashi Tsunade referma la porte. Le coeur d'Ikura sembla tomber dans sa poitrine. Elle se précipita derrière lui, tendis qu'elle laissait l'adolescent couleur pivoine.
- TAKASHIIIIII ! hurla t-elle dans les escaliers.
Il s'arrêta en plein dans sa course. Elle le rejoingnit et l'entraîna dans l'ascenseur pour handicapés. Elle le bloqua, un peu haletante à cause de la course. Le jeune professeur semblait réticent.
- Qu'est-ce que tu fichais avec cet ado ? demanda t-il d'un ton glacial.
Elle allait s'expliquer quand elle eut un déclic en observant son expression. Un immense sourire s'affichait maintenant sur son visage.
- J'y crois pas... tu es jaloux ?
Il rougit et détourna la tête.
- Pas du tout, qu'est-ce que tu t'imagines encore ?
Elle parut blessée.
- Qu'est-ce que tu entends par encore ? demanda t-elle d'une voix triste.
Il cilla et la prit dans ses bras.
- Non, je ne voulais pas dire ça, Ikura, tu le sais, je suis juste encore un peu en colère... Tu comprends ?
- Oui, à cause de notre échange ?
Il hocha la tête.
- Oui, tu as failli frapper Ukomi ! s'écria t-il, sa colère remontant.
- Et moi, pourquoi ne m'as-tu pas défendu, quand elle m'humiliait ?
Il referma la bouche, pris de court.
Ukomi fit toutes les salles de classe du premier et du deuxième, soudainement ahurie du nombre.
"Pourquoi ils ont foutus autant de salles, hein ?!"
Pas de Takashi. Mais où était-il donc passé ?
Elle continua jusqu'au bout du troisième et entendit des bruissements, surrement des vêtements. Takashi était là, mais pas seul...
Elle appuya sur le bouton de l'ascenseur, un peu (beaucoup) comme une enragée. Elle pourssa un cri d'éxaspération. Il était bloqué. Elle préféra provoquer les gens, dont elle ignorait totalement l'identité, n'est-ce pas, dans l'ascenseur:
- Hey !
Elle frappa sur les fermetures métalliques.
- Je sais que c'est un endroit super exitant pour se tripoter, mais bon...
Les portes s'ouvrirent brutalement sur un Takashi un peu largué et une Ikura furax. Leur discussion devait être des plus douces...
- Bon, qu'est-ce que vous foutiez ? C'est pas le moment, j'voudrais parler à mon prof !
- Tu ne veux pas plutôt dire... l'embrassez ? demanda avec force ironie Ikura.
Ukomi se raidit.
- C'est votre boulot, de tripoter les gens, c'est bien connu pour une infirmière, sussura -elle avec un sourire narquois.
Ikura eut une passagère envie de l'étrangler. Mais elle se reprit, essayant de se calmer, se disant qu'Ukomi faisait tout pour la provoquer, ce dont elle ne doutait pas.
- Bien, tu voulais me voir Ukomi ?
Elle sourit.
- Oui, un entretien très spécial.
Il haussa les sourcils, mais on voyait qu'il devenait anxieux.
- Mais je préfèrerais qu'elle ne sois pas là. Mais tant pis, pourquoi nous cacher ? Tu dois bien faire un choix de toute façon.
Elle détruit la distance qui séparaient leurs lèvres en quelques secondes. Elle ferma les yeux. C'était son deuxième vrai baiser.
Elle se détacha de lui et observa Ikura. Elle n'avait même pas bougée, ni même n'avait l'air surprise. Ukomi perdait toute son assurance,d 'un coup. Et Takashi était totalemen paniqué.
- Je m'en doutais.
C'est tout ce qu'elle dit. Elle sortit de l'ascenseur sans un regard, une réplique. Takashi observa Ukomi. Ukomi jeta un regard désemparé à Takashi.
C'était après que la jalousie fut passée, qu'elle se rendait compte de son acte. Plus de boulot, plus d'amie, plus d'argent, plus de médicaments, plus rien... plus de Maman...
