Description: Ukomi, une jeune fille rebelle de 14 ans, travaille dans un vieux bar miteux afin de subvenir aux besoins de sa seule famille, sa mère malade. Sa vie privée comme son éducation sont de totales échecs. Mais leur nouveau professeur principal ne le voit pas de cet oeil là...
Crédits: L'idée de base vient du défi "amoureuse du prof", l'écriture est de moi.
Ukomi resta là, immobile, à attendre que Tsunade réagisse. Finalement, celui-ci s'avança lentement vers elle. Il semblait hésitant et étrangement préocuppé. Qu'avait-il ?
Mais ce n'était pas son affaire ! Au diable Tsunade !
Elle amorça un geste de fuite, mais le professeur fut plus rapide et il la retint, l'obligeant à stopper. Sa poigne était trop forte pour qu'elle puisse se dégager. Ukomi le regarda dans les yeux.
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
Il ouvrit la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose qui commençait par "je" d'après la forme de ses lèvres, puis il se ravisa.
- Qu'est-ce que tu fiches ici, alors que tu devrais être en cours, jeune fille ?
- Ah ? On avais cours ?
- Ukomi... ce n'est pas un jeu.
- Je ne viendrais plus en cours le lundi, le mercredi et le jeudi, déclara t-elle, indifférente.
Il haussa les sourcils, stupéfait.
- Et j'imagine que tu as pris cette décision toute seule ?
- Non. Ma mère est d'accord. Et puis ce ne sont pas vos oignons.
- Uk... !
- Chhhhht, souffla une voix à son oreille.
La personne lui pressait quelque chose de glacé sous la gorge, qui avait tout l'air d'un couteau. Il s'immobilisa et lâcha Ukomi.
- COURS ! s'écria t-il.
Mais elle éclata de rire et s'éloigna de lui et de ses bras. Elle lui fit un petit signe d'au-revoir insolent qui ne lui était pas destiné et s'enfuit de nouveau.
- Qu...
Une tête aux soyeux cheveux se posa au creux de son cou, l'embrassant sur la fine et sensible peau tendue de cet endroit. Une langue humide le lécha légèrement. Il frissonna. Qu'est-ce que c'était que ce cirque ?
Le couteau tomba sur le sol dans un bruit de verre. C'était une bouteille de coca glacée. Honteux de s'être ainsi fait avoir, il voulut se dégager quand une autre bouteille glacée se glissa dans son pantalon.
Il poussa un juron et la retira vite fait. Le rire d'Ikura Hyuga retentit. Rageur, il voulut l'attraper par le poignet mais elle l'évita habilement.
- Vous n'êtes pas assez rapide, mon cher Takashi, siffla t-elle.
Un grand sourire sarcastique et fier s'affichait sur son visage. Il eut envie de le lui faire payer chèrement. Entre eux s'était développé une sorte de joute amoureuse.
Ikura voulait qu'il fiche la paix à Ukomi, et ainsi garder son Takashi pour elle toute seule, jalouse de l'attention qu'il lui portait. Tsunade voulait à tout pris parler à Ukomi, avec qui il développait d'autres sentiments bien plus sérieux que de l'affection. D'un autre côté, Ikura l'attirait. Mais il ne voulait pas d'une relation sans lendemain. Ce n'était pas le genre de Takashi Tsunade. Ikura n'était pas son genre, bien qu'il dût admettre son attirance magnétique pour la séduisante infirmière. Mais d'autres hommes avaient ressenti cela avant lui en l'observant. Ce n'était donc pas un sentiment sérieux à prendre en compte.
Il se détourna, agacé du comportement puéril de la jeune femme.
- Vous agissez comme une enfant. Pourquoi m'empêchez-vous de parlez à Ukomi ? Elle a besoin d'aide ! Et d'affection, d'attention, de soins...
- Pas de ce genre d'affection-là, croyez moi, Takashi, déclara Ikura, soudainement bien plus sérieuse, peut-être en colère.
Il écarquilla les yeux.
- Qu... que racontez-vous, Ikura ?
- Je ne suis peut-être puérile et idiote, comme vous avez l'air de le penser...
Il s'agita, géné. Il n'aimait pas dire du mal des gens, mais là, il était en colère.
- ... mais sachez que je ne suis pas aveugle. Faîtes attention à vous, Takashi, je vous surveille...
Elle glissa une main indiscrète sur ses fesses en ricannant, son autre main le tenant par le bras, le caressant lentement.
- ... de très près.
Il rougit et se dégagea, évitant son regard impudique.
- De quoi vous mêlez-vous ? eructa t-il.
- De ce qui me regarde.
Elle s'était arrêtée de tourner autour de lui, immobile, le regardant droit dans les yeux avec un petit sourire en coin.
- Non, ça ne vous regarde en aucun cas ! s'écria t-il.
- Il fallait y réfléchir à deux fois avant de venir me voir...
Elle lui envoya un baiser sensé provoquer de l'indignation, ce qui fut.
- ... et de m'embrasser de la sorte.
Provocante... c'était le mot qui venait à l'esprit de Takashi quand il la regardait. Et le pire pour lui, c'est que ça marchait, même s'il s'y refusait. Mais il ne resterait pas là à ne rien faire, la laissant le charrier comme bon lui semblait. C'était à son tour de trouver une pique bien placée.
- Ce n'est pas ma faute si vous vous êtes effondrée sur moi avec un air aussi soumis.
- Je ne me suis pas éffondrée, et je ne vous suis pas soumise, répliqua t-elle, irritée.
- C'est ce que vous dîtes, sourit Tsunade.
Elle s'approcha de lui et frappa son torse de son doigt, l'air accusateur.
- Oui, c'est ce que je dis ! Et vous n'avez rien pour le prouvez !
Il fronça les sourcils et la renversa, décidé à remporter une petite victoire. Il l'embrassa sans hésiter. Elle laissa les doigts du jeune homme parcourir son corps, se cambrant quand ils glissèrent sous sa fine chemise blanche. Elle l'entraîna un peu en retrait, dans un petit hotel à l'air chaleureux. Toujours collés l'un à l'autre, ils étaient le centre d'attention de la vieille clientèle.
- Oh, regarde comme ils s'embrassent avec passion ! s'écria une petite vieille.
- Oui, quel mignon petit couple ! renchérit son amie.
- Quelle magnifique jeune femme... murmura son mari.
L'ancienne lui balança un coup de coude dans le ventre.
- Hum, son petit ami est mignon, lui aussi, fit-il.
Géné qu'on parle d'eux comme d'un couple, il se détacha d'Ikura, dont les intentions étaient très claires. Il voulut s'arrêter là, mais quand elle lui lança son regard provocateur, il n'en tint plus compte et demanda une chambre.
L'infirmière eut un petit sourire victorieux.
Il était tombé dans son jeu en sautant dedans à pieds joints. Qu'il était facile d'obtenir ce qu'on voulait d'un homme...
Ukomi servit le plateau à la table deux, l'air préocuppée. Un homme d'âge mûr passa une main sous sa juppe de soubrette. Elle sauta de côté et se retint de le frapper. Non, il fallait qu'elle soit payer.
Elle s'était absentée plusieurs heures, volée de quoi se soigner à l'infirmerie, restée ouverte et sans surveillance, ignorant où était passé l'infirmière. Mais pile au moment où elle se renfonçait dans les rues, elle l'avait vue revenir en sifflotant gaiement. Takashi derrière elle, l'air désaprobateur, avec l'air de quelqu'un qui s'est fait avoir.
Qu'avaient-ils bien puent faire ensemble ? Une brève image de son jeune professeur nu s'insinua dans son esprit. Elle secoua la tête, éffrayée. Mais à quoi pensait-elle ?!
Elle eut encore envie de trucider la jeune infirmière. La jalousie se refaisait sentir et elle ne voulait pas ressentir ça envers la jolie et aimable Ikura, qui l'avait aidé, alors qu'elle la haïssait maintenant à cause de ce... de ce Tsunade ! Comment pouvait-il lui faire autant d'effets ?
"Tout mon être se fissure... à cause de ce gros débile de prof !"
Déjà que sa vie n'avait pas été merveilleuse jusque là, maintenant, ce crétin en rajoutait une couche ! Mais il ne veut que l'aider... ça y est ! Elle repense du bien de lui !
Elle faillit faire tomber son plateau de rage. Yusei la héla, lui criant de faire gaffe si elle ne voulait se retrouver à la corvée de toilette, avec moins d'argent que son salaire ne prévoyait. Elle soupira, l'air d'une martyre.
Ayame, une collègue, vint la voir, l'air de rien, mais elle semblait vouloir lui dire quelque chose d'important. Elle s'approcha d'elle en faisant mine de discuter d'une commande.
- Le patron avait une enveloppe qu'une femme lui avait donné, elle disait que c'était pour une certaine Ukomi... mais Yusei l'a mise à la poubelle sans jeter un oeil à l'intérieur. Tu sais qui sais, toi, Ukomi ? chuchota t-elle.
Elle écarquilla les yeux.
- Oui, je la connais, je vais la lui donner, souffla t-elle.
Mais Ayame la retint par le bras.
- C'était pas une femme du coin. Elle était plus petite, mais vachement bien roulée ! T'aurais vue les mecs la matée ! Elle avait de ces putains de yeux ! J'laurais tuée, si y'avais pas le patron. Hey, t'as l'air bizarre Ishiyo, ça va ?
- O... oui, merci.
Elle s'écarta et se dirigea discrètement vers la poubelle. Elle attendit, un peu nerveuse, que les gens aient le regard tourné dans une autre direction, surtout Yusei. Ayame lui sourit et leva son pouce en l'air. Elle fit mine de s'évanouir et tous les regards furent braqués sur elle, sans pour autant qu'il viennent l'aider... Heureusement qu'elle jouait la comédie.
- Merci, Ayame, marmonna Ukomi avant de plonger sa main dans la poubelle, non sans dégoût.
Elle retira bien vite sa main et en ressortit l'enveloppe. Qu'est-ce qu'Ikura Hyuga pouvait bien lui avoir fourrer là-dedans ? Et surtout, comment connaissait-elle l'emplacement de son lieu de travail ? Il n'y avait qu'une réponse possible, une seule personne connaissait son rôle au bar: Takashi Tsunade. Elle eut encore envie de le frapper, même à distance. Il avait craché le morceau, ce connard ! Même si c'était à l'infirmière, qu'elle haïssait malgré elle.
Comment avait-elle réussie à tomber amoureuse de ce prof ?
Ce mot la répugnait...
"Je veux t'aider..."
"Tu peux te confier à moi, je suis là pour t'aider, tu sais..."
Oui, sûrrement pour ça. Pour sa gentillesse, son charme, son intelligence... et parce qu'il s'interressait à elle. Elle ne devait plus se voiler la face. Elle était tomber amoureuse de lui pour ça.
Elle s'isola dans les toilettes pour femmes et s'enferma dans une cabine. Elle ouvrit la lettre. Et surasauta quand elle entendit un Tic-Tac rapide. Affolée, elle jeta un regard à ce que contenait la mystérieuse enveloppe. Ukomi soupira. Une montre. Il y avait un mot, joint. Elle le déplia.
"Petite surprise ! Et non, ce n'est pas une bombe, je t'ai bien eu, pas vrai ? Mais passons mes pitreries enfantines...
Je t'offre cette montre, tout d'abord parce que je savais que tu allais avoir peur... je sais, méchante. Deuxièmement, parce que c'est un petit encouragement personnel, ça fait un petit bout de temps qu'on n'a plus discutées ensemble. Tu ne viens plus manger avec moi ? Je m'ennuie, dis ! Sans tes milles et un coups fourés ! Et troisièmement avec l'espoir que tu arriveras un jour en cours à l'heure... peine perdue, je sais, mais bon, je suis une redoutable optmiste ! Mais ça, tu le sais déjà.
Je te fais un autre petit cadeau (enfin, je dis ça mais c'est un mec bizarre qui me l'a donné dans la rue, il m'as pris pour une prostituée, ben merci !... nan je blague, ce serait trop vexant ahaha !) que tu trouveras en fouillant tout au fond. Comme j'ai vu la tronche de ton patron, je me suis dit qu'il valait mieux planquer ça pour qu'il te le pique pas, hein... Au fait, ton enveloppe est surrement dans la poubelle, désolée, héhé..."
UKomi sourit, se retenant de ne pas éclater de rire. C'est impressionant comme une lettre comme ça pouvait donner la pêche.
"Un autre point un peu plus contraignant pour toi, que je sais bien que tu ne voudrais pas que j'aborde, mais bon. Qu'est-ce que tu fous dans ce trou pourri ?! Je peux te donner un petit boulot à mon cabinet, que je tiens aussi, et oui, je suis multifonctionnelle ! Ce serait plus sympa. Et tu serais quand même payée... Par contre il faudrait qu'on te maquille comme tu l'es, pour éviter de me faire passer pour une esclavagiste...
Ben aussi, savais-tu que ton professeur de français était un sacré coquin ?"
Ukomi arrêta sa lecture. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a fichu avec lui ? La jalousie remonta. Même si elle savait qu'elle n'était pas justifiée. Elle était une jeune colégienne, alors qu'elle était une adulte, tout à fait en droit de faire ce qu'elle veut de sa vie privée. De plus, elle ne voulait que lui remonté le moral. Pour une raison ou une autre, elle n'avait rien rajouté de plus sur lui. Peut-être avait-elle remarqué leur relations foireuses ? Elle l'avait bien fait rire en glissant la bouteille de coca (light en plus, mais ça, c'était un de leur petits délires personels qui rendaient son quotidien plus joyeux...) sous la gorge du prof avec un grand sourire. Il avait eu l'air complètement paniqué, en lui criant de se barrer. Et Ikura s'était retenu de pouffer. Elle reprit sa lecture.
"Bien, bien. Bon courage. Quand j'ai vu la tête des clients du coin... Quand ils m'ont tous reluquée j'étais presque gêné... enfin, presque. Je sais que je suis canon, mais quand même, un peu de retenue !"
Ukomi éclata de rire.
"P-S: ton maquillage est pourri..."
- Hey ! s'écria Ukomi, même si elle avait un grand sourire.
Elle fouilla au fond de l'enveloppe. Et y trouva du papier. Elle le remonta. De l'argent ! Et pas n'importe quoi... DEUX billets de CENT !
UKomi laissa éclata sa joie, poussant des exclamations, les autres femmes la regardant, outrées. Mais elle s'en foutait. Elle sortit en serrant les billets contre elle.
- MERCI, DOCTEUR ! hurla UKomi, les larmes aux yeux.
Yusei l'observa, les yeux exorbités en voyant les billets dans sa main.
Elle sortit du bar. Elle se foutait de rater une journée de boulot, elle se foutait de baisser son salaire, parce qu'elle avait quasiment plus qu'il ne lui donnait ! Elle s'en foutait, pour la première fois de sa vie, elle avait le coeur léger. Elle put lui faire un doigt d'honneur, tabasser les pervers, remettre à leur place chacuns de ces cons de clients !
Et elle sortit en courrant, riant aux larmes.
Mais elle heurta quelqu'un.
Oh, non.
Voilà ce qui allait gâcher sa journée.
Tsunade.
Epuisé, Takashi se dirigea vers le bar où travaillait Ukomi. Cette Ikura Hyuga l'avait tué ! Comement un si petit corps pouvait contenir autant d'énergie ? Et que de fantaisies de sa part ! Elle était très forte pour ce qui était d'imaginer des positions improbables, des techniques remarquablement osées...
Ils avaient fait l'amour pendant trois heures ! TROIS HEURES ! Et que lui avait-elle dit, juste avant qu'il ne s'effondre, exténué ?
"Déjà fatigué, professeur ? Mais ce n'est pas grave, en tant que maîtresse, je vous apprendrais plein d'autres choses...."
Soudain, il heurta Ukomi, en tenue de soubrette ! Il sentit une vive chaleur l'inonder. Après l'entreprenante Ikura qui s'était fait désirée, l'amour pur reprendrait-il sa place en Ukomi ?
Il secoua la tête. Mais laquelle voulait-il ?
Ikura, ah ça, il la voulait, il la désirait comme un fou !... Mais c'était un sentiment si différent de celui qu'il éprouvait pour l'éffrontée Ukomi !
Elle, il voulait juste la tenir dans ses bras, sentir la chaleur de son corps... La réconforter...
Il voulait juste la bercer et lui dire "Dors, mon ange...".
NON ! NON ! Il ne peux pas penser à son élève comme ça !
Il avait déjà une maîtresse en plus... oui, c'était ça la solution !
Ikura était tellement inventive dans ses ébats amoureux qu'il en oublierait ce qu'il éprouvait pour Ukomi.
Son Ukomi...
- M'sieur ! s'écria Umiko.
Elle sourit, sous l'air ahuri du prof, puis, d'humeur légère, lui décocha une belle grimace, avant de s'enfuir en courrant.
Il tendit le bras.
- Ukomi... Je ne sais pas ce qui te rends si heureuse... mais je suis content de te voir comme ça, murmura t-il.