Un nouveau problème est apparu dernièrement : il était devenu impossible d'accéder aux pages dont le lien contient un espace. J'en ai trouvé la raison dans une obscure discussion sur un forum perdu dans le net. Il se trouve que la dernière mise à jour dud serveur (le logiciel, pas la machine) a intégré un changement au niveau de la sécurité (???). Il faut maintenant ajouter un drapeau supplémentaire pour que ces liens ne soient plus rejetés.
Ça m'a pris du temps et pas mal de redémarrages (désolé pour ça) avant de trouver et de modifier les fichiers de confoguration des sites.
En principe j'ai tout modifié, mais n'hésitez pas à m'envoyer un message privé si vous en trouvez d'autres.
Description: Nous, soldats survivants marchons. La guerre nous suit, nous luttons pour y échapper. Je suis en vie, j’ai servis ma patrie, je suis un héros. Un héros ordinaire et anonyme.
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Cette solitude veut me rendre fou, mais un soldat ne se rend pas sans lutter.
Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un… Les gouttes régulières qui tombent vont me rendre fou. Comme cet homme. Il était seul. Je le suis, mais plus pour longtemps. Je ne le resterais pas. Je me lève difficilement car la boue qui recouvre mes jambes me paraît peser des tonnes. Cette simple boue suffit presque à me décourager, presque. Les gouttes tombent. Une…deux…trois…quatre…
J’entends une voix. Une forme, simple masse plus foncée que la terre, se rapproche. Je distingue déjà un casque, puis un manteau déchiré, un pantalon et des bottes. De la boue, encore et toujours. Les gouttes tombent et mon esprit est ailleurs.
Je reconnais l’uniforme que porte cette ombre, c’est le même que le mien. C’est donc un camarade, lui aussi simple pion entre les mains de nos supérieurs. Il est presque devant moi. Son visage n’est plus qu’à moitié humain. Un mélange de boue et de sang le recouvre. Il boite, s’approche, s’assoie à mes côtés et parle.
« Je viens du Nord, on a perdu des tranchées là-bas. Impossible de les récupérer. Et ici ?
-On survie.
-Comme partout j’imagine. »
Il se tient la jambe, enlève son casque et me demande si j’ai de quoi fumer. Je lui tends mon paquet de cigarette, qui n'est pas encore vide, sans un mot. Entre camarade, on se soutient. Il me remercie j’incline sobrement la tête. Je l’observe, cela fait longtemps, trop longtemps que je suis resté éloigné, seul. Je me sens mieux. C'est fou comme une simple compagnie amicale peut avoir comme effet. Ici plus que tout ailleurs. Les gouttes tombent. Une…deux…trois. Je les ignore. Elles ne m’auront plus, plus jamais. Je ne veux pas les laisser gagner. Alors je me retourne vers mon nouvel allié. C’est un jeune soldat, plus jeune que moi. Mais de toute façon, la guerre fait vieillir plus vite. Je n’ai que trente ans mais si je rentre chez moi, je serais plus fatigué que l’ancien du village.
Depuis plus d’un an, la guerre gagne du terrain, elle enlève aux femmes leurs maris, aux mères leurs enfants et aux enfants leurs frères et leurs pères. J’entends de nouveau une voix, c’est le jeune soldat qui chantonne.
« Pourquoi la mort vient-elle me chercher ? Pourquoi la mort vient-elle me trouver ? Moi qui ne lui ai jamais rien fait…
-Halte la camarade ! Ne sois pas si défaitiste, je lutte pour rester optimiste, pour gagner...
-Il n’y aura pas de gagnants dans cette guerre, me coupa tristement mon voisin. Rien que des perdants plus chanceux que les autres. Et puis, chanter ça m'aide à rester humain. Je ne veux pas devenir comme eux.
Eux c'est pour la plupart nos ennemis, ceux qui en arrive a tuer pour le plaisir. Ceux qui on abandonnés toute trace d'humanité au profit de meurtre sanglant. Nous restons un instant silencieux, puis, j'entends ces gouttes. Une... deux... trois... Alors je reprends la parole.
-Quel âge a tu ?
-Vingt-deux ans. Et toi ?
-Bientôt trente.
-Ah le même âge que mon frère. Lui aussi c’est un soldat, le premier de la famille. Moi, j’ai juste suivi. »
J'écoute cet homme me raconter comment il en est arrivé là. C'est un parcours assez similaire au mien en fin de compte. Nous échangeons sur nos villes, nos maisons, nos habitudes quand nous étions encore ignorants de toute cette haine et cette douleur. Nous parlons métiers et projets d'avenir quand nous serons enfin rentrés. Des mots pour oublier ou nous sommes et ce que nous subissons. Un nouveau silence s’installe et j'entends légèrement des gouttes tomber. Tiens ? Je les avais oubliés. Je réfléchis sur ce que m'a dit mon nouveau frère d’armes. Ça me révolte, une nouvelle famille déchirée par cette stupide guerre. Des bruits d’obus retentissent dans le ciel. Je me redresse, imité par mon voisin. Il sourit mais ses yeux restent tristes.
« Bien. Camarade, allons servir notre pays. »
Personne ne sera épargnés, mais nous lutterons. Nous sommes des soldats et ce sera ensemble ou rien.