La rose noire
[Histoire Terminée] | Auteur: Atizumai | Vue: 4595 |
[Publiée le: 2011-02-17] [Mise à Jour: 2011-03-12] | ||
13+ Signaler | Romance/Drame | Commentaires : 23 |
Après que Aang eut vaincu Ozaï, Zuko est devenu le nouveau Seigneur du Feu et, poussé par son oncle, Iroh, doit trouver une femme pour le soutenir dans sa tâche. Il pense tout de suite à Mai, avec qui il est déjà en couple. Il ne craint pas beaucoup le refus de sa partenaire. Bon, d'accord, il a un peu(beaucoup)la trouille que Mai lui dise non. La jeune fille est pourtant très amoureuse de Zuko depuis sa plus tendre enfance. Mais son père et un beau et mystérieux jeune homme s'interposent. Ils refusent que l'union est lieu. Mai n'est pas encore majeure, elle doit obéir à son père. | ||
Crédits: Les personnages appartiennent tous à tous ceux qui ont pris la peine de créer Avatar, le dernier Maître de l'Air sauf Lon et Sael qui débarquent tout droit de mon imagination ! |
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Chapitre 2: confession[1535 mots] |
Publié le: 2011-02-22 | ![]() |
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Zuko, éberlué, n’en crut pas ses oreilles.
- Quoi ? articula t-il après un long silence.
- Vous avez bien entendu. Mais, de toute façon, vous devriez savoir que ma fille n’est pas libre, Seigneur Zuko.
- Quoi ? répéta t-il.
Visiblement, il passait de surprises en surprises. Ou plutôt de cauchemards en cauchemards. Ne tenant plus compte du léger sourire cruel du noble, il tourna les talons et se précipita dans les jardins, là où il avait laissé Mai. Celle-ci attendait le retour de Zuko, les mains sagement posées sur ses cuisses.
- Pourquoi as-tu l’air aussi furieux ? lui demanda t-elle.
- Pourquoi ?! écuma t-il.
- Pourquoi quoi, Zuko ?
- Pourquoi tu ne m’as jamais dit que tu n’étais « pas libre » !
Il y eut un silence. Mai baissa les yeux.
- Tu as vu mon père, c’est ça ?
- Oui, Mai. Explique-moi.
Elle soupira. Il s’assit à côté d’elle en croisant les bras, renfrogné.
- Je… suis promise à un certain Sael depuis que je suis née.
- Et tu ne m’as rien dit ???
- Je croyais que si tu m’épousais, mon père cesserait de me harceler avec ça.
- Ah, oui et pourquoi ?
- Parce que tu es le Seigneur du Feu.
- Très bien, je vois. Il semblerait que je ne convienne pas à ton très cher père, alors, tous mes vœux de bonheur, déclara t-il, prit d’un soudain accès de fureur.
Il se leva mais Mai se cramponna à son bras, les yeux brillants.
- Je t’en prie, Zuko. Je ne t’ai rien parce que j’avais peur de ce genre de réaction.
Il se sentit stupide. Et se rendit compte de la détresse de la jeune femme. Elle n’avait aucune envie d’épouser ce Sael. Il l’enlaça, lui caressant les cheveux en lui murmurant qu’il arrangerait ça, que tout irait bien. Juste au moment où son père arriva dans les jardins, sans aucune pudeur pour l’intimité des deux jeunes gens. Il s’arrêta devant le couple, observant Mai, qui s’était blottie contre Zuko, avec dégoût.
- Mai, rentre à la maison.
- Non ! s’exclama t-elle, s’étant relevée pour se donner plus de courage.
- C’est un ordre.
- Je fais ce que je veux ! Tu n’as pas à me dicter ma conduite !
- Tu n’es pas majeure, continua le vieil homme, imperturbable. Tu es sous ma responsabilité.
- Et alors, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas épouser Zuko, qu’est-ce qui ne va pas ? Hein ? Répond-moi !
Elle s’était raidie, les poings serrés.
- Tu es déjà promise à Sael. Tu dois nous faire honneur et respecter notre engagement.
- Oui, c’est ça ! Votre engagement ! Et moi à la fin ? Je n’ai pas mon mot à dire ?!
- Tu es une femme destinée à être mère au foyer. Une femme doit faire son travail.
- Hum, comme subir tes injures et tes remontrances ? Ta violence, ta cupidité ? ESPECE DE MONSTRE ! TU PREFERES TA STUPIDE BOURSE AU BONHEUR DE TA PROPRE FILLE !
La claque résonna dans tout le jardin. Toutes les têtes s’étaient tournées. Iroh s’était relevé de son parterre de fleurs dont il inhalait le doux parfum, l’air méfiant. Mai se tenait la joue, les larmes aux yeux. Son géniteur lui empoigna le bras et la ramena à elle.
- Comme se taire et obéir, lui souffla t-il, furieux.
Elle ne répliqua rien, le regard fixé au sol. On avait l’impression qu’elle revenait au temps où elle était une petite fille, faible, fragile, facilement dominée par son père. Zuko n’avait pas osé empêcher quoi que ce soit. Au contraire, s’il avait cherché querelle à un haut dignitaire de cette envergure là, non seulement le père aurait eu droit à éloigner définitivement Mai de lui et puis aurait tout contrôle sur sa fille. Mais il bouillonnait intérieurement. Même s’il restait son père, il avait frappé Mai. Et il se jura de lui faire regretter de n’importe quelle manière que ce soit. Il traîna Mai en-dehors du Palais, suivi de son escorte.
Iroh s’avança vers son neveu avec prudence. Il posa une main apaisante sur son épaule.
- Zuko, ne t’en fais pas. Il n’a pas réellement le pouvoir de forcer Mai à épouser quelqu’un. Il peut organiser la cérémonie, oui, mais il lui manque une chose essentielle. Il lui faut son accord.
- Humpf. Ce n’est pour cela que je m’inquiète, mon oncle. C’est ce qu’il va faire pour y parvenir.
Iroh fronça les sourcils, inquiet.
- Que veux-tu dire par là, Zuko ?
- Je m’inquiète… pour Mai.
- Comment ça ?
- J’ai peur de ce qu’il va lui faire pour l’y obliger. Il va la menacer de je ne sais trop quoi.
- Sais-tu que tu as le pouvoir d’empêcher ce genre de traitements violent ? Que tu pourrais très bien l’enfermer dans une prison et l’y laisser moisir ?
- Oui, je le sais. Mais il faut des preuves. Et des preuves n’on n’en avons pas. Nous avons juste un comportement très sévère, comme la plupart des pères. Il est très habile à ce petit jeu.
- Tu te trompes lourdement, Zuko. Tu as Mai. Un témoignage de la plus haute fidélité.
Zuko se tut et sembla un peu agacé.
- Dîtes-moi, mon oncle ?
- Oui, Zuko ?
- Pourquoi est-ce que je me complique toujours la vie ?
- J’imagine que c’est une sorte d’auto-satisfaction, histoire de savoir où sont tes limites, dit sagement Iroh.
- C’est stupide, déclara Zuko.
- Oui, je te l’accorde. Mais la plupart des choses que tu entreprends, même les démarches les plus simples, comme un mariage, sont stupides et dangereuses, fit Iroh, rieur.
- Le pire dans toute cette histoire, c’est que vous avez raison, répliqua Zuko, un sourire aux lèvres. Bon, reprit-il, je vais envoyer un émissaire.
Quand Zuko aperçut Mai s’asseoir à la barre, il sourit. Mais il n’avait pas remarqué, tout comme Iroh, le sourire goguenard du père. Le juge commença son interrogatoire.
- Etes-vous bien Mai, âgé de dix-sept ans, fille de riches dignitaires du haut plateau social ?
- Oui.
- Avez-vous bien été frappé violemment par votre père hier dans l’après-midi ?
Il y eut un silence. Et Zuko sut immédiatement que tout irait de travers. Car il connaissait Mai et il connaissait ce silence. Un silence qui précédait un mensonge. Un mensonge forcé, cela il en était sûr et il savait même qui en était
- Non, c’est faux. Ce n’est pas mon père qui m’a frappé, c’est le Seigneur du Feu, Zuko.
Quand elle eut dit ça, elle baissa les yeux, honteuse de ce mensonge calomnieux. Et Zuko savait qu’elle agissait par contrainte. Au regard terrifié qu’elle lui lança. C’est drôle. Car la plupart des personnes ici n’ont vu qu’une jeune fille sage, obéissante et dénué d’expression. Mais c’était faux, Mai avait peur. Et Zuko avait appris à lire ses émotions dans ses yeux. Il avait remarqué que c’était la seule partie de son corps qui la trahissait et qu’il était aussi le seul à lui prêter attention.
Après cette réflexion, il y eut des cris de protestations, de grands gestes indignés et le juge les fit taire.
- Très bien. Cet aveu ne semble pas convenir à tout le monde. Mai, pouvez-vous nous confirmer que c’était la vérité ?
- Non, c’était un mensonge, souffla t-elle. J’ai dit ça pour que le Seigneur Zuko arrête de me harceler. Je ne veux pas l’épouser, c’est Sael que j’aime.
Alors voilà comment il allait réussir à l’y obliger. Mais que lui avait-il fait ? Avait-elle souffert ?
Iroh lui avait conseillé d’aller retrouver discrètement Mai après avoir prouvé « l’innocence » de son père. Elle était là, droite, immobile et seule. Elle s’était isolée à côté du bois voisinant le bâtiment d’audience. Il s’approcha d’elle. Elle sursauta quand il fût à ses côtés.
- Pourquoi as-tu accepté le chantage ? lui demanda t-il, voulant savoir quel châtiment il lui avait fait subir.
Une goutte salée roula sur la joue pâle de la jeune fille. Elle se détourna en courant. Il la retint par le bras mais elle se dégagea à l’aide d’un de ses shurikens. Par réflexes, il avait retiré sa main et il avait contemplé sa silhouette svelte s’enfuir vers les habitations. Iroh avait observé la façon dont Mai avait réagit. Comme une enfant apeurée, obligée de reculer dans un cul-de-sac sombre et dangereux. Comme une enfant contrainte, une enfant torturée par ce choix. Une petite fille fragile.
Zuko se tint là un moment, immobile et songeur.
Pourquoi, Mai ?
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