F2 : Les Sept Plaies de Kalos (Partie 1)

 

Le lendemain de la victoire de Mathio à la Ligue, les gens continuaient à vaquer à leurs occupations comme si le conflit entre la Team Rocket et la Team Flare n’avait jamais eu lieu. Les procès passèrent au second plan comme les coupables avaient été jugés et condamnés. Vu que tout allait bien, il n’y avait aucune raison, non ?

Eh bien, aujourd’hui sembla différent. D’abord, le soleil ne semblait pas vouloir se coucher. Pourtant, il était vingt heures et l’été n’était pas encore là. Très vite, on remarqua l’anomalie. On consulta les horloges pour vérifier qu’il n’y avait aucun problème. Pour être vraiment sûr, on contacta le reste du monde pour découvrir le fait le plus surprenant qui soit : il faisait nuit sur la moitié du globe opposé au soleil, sauf à Kalos.

Invisible des humains, trois dieux observaient les tourments des habitants de Kalos via une énorme boule de cristal. A côté d’eux, un plateau représentant la région avec une boule lumineuse au-dessus. Ce soleil permanent allait gêner dans le sommeil des habitants de Kalos et ce n’était que le commencement. Parmi les divinités, se trouvaient Don Stygian, Solaris et Epicène. (Description dieux)

-Première Plaie, annonça Don Stygian, l’enfer du soleil. Vous aimez le jour, on va vous retirer la nuit. Que la Lumière vous détruise !

-Hé, s’écria Solaris. Ne dis pas de mal de mon élément ! La Lumière est source de vie.

-Oui, approuva Epicène, mais trop de vie tue la vie. L’excès est dangereux. C’est pourquoi l’Equilibre est nécessaire.

-En attendant, les humains ont commencé à comprendre que quelque chose ne tourne pas rond, observa Don Stygian en regardant les images. Et si on faisait monter la température ?

-Il n’y a qu’à demander, dit Solaris qui fit un geste de la main.

Du côté de Kalos, on sentit la température grimper en flèche. On atteignait déjà les cinquante degrés. Les experts annonçaient que c’était la pire sécheresse depuis la dernière canicule. Une semaine passa et les effets de cette journée non-stop se firent lourdement sentir. La végétation avait commencé à dessécher et des cas de déshydratation avaient commencé à se manifester. La surchauffe rendait les ventilateurs inutilisables et bien d’autres appareils. Les gens souffraient de cette chaleur infernale. Ils priaient pour avoir de l’eau afin de se rafraichir. Malheureusement, ce vœu allait se réaliser mais pas de la façon dont ils s’attendaient.

Aux côtes de Kalos, les eaux se retirèrent mais beaucoup d’eaux partirent. Les connaisseurs surent ce qui se passait. Un raz-de-marée se préparait et vu la quantité d’eau qui s’était retirée, il fallait s’attendre au pire tsunami au monde. L’évacuation fut immédiatement lancée mais les mesures de sécurité n’étaient pas adaptées à la menace qui allait s’abattre sur la région. Une immense vague arriva mais elle dépassait toutes les prévisions des experts. Elle était si grande qu’elle pouvait submerger bien plus loin que les simples côtes. Craignant le pire, on lança une alerte à l’échelle de toute la région afin de se préparer au choc. Seulement, les gens n’avaient que très peu de temps pour être prêt et l’urgence n’aidait pas. La collision arriva quelques minutes après et l’énorme vague noya Kalos jusqu’aux villes de Quarellis, d’Auffrac-les-Congères et Mozheim. Quand l’eau revint à l’océan, on découvrit avec horreur les dégâts matériels et civils de cette catastrophe. Des centaines de personnes avaient disparu et des milliers de structures étaient lourdement endommagés mais ce qui était le plus grave était le patrimoine régional qui en avait le plus pâti du tsunami. Les ravages étaient trop nombreux pour être énumérés mais une chose était sure aux yeux des habitants : Kalos avait perdu toute sa superbe.

-Pauvres humains, les plaignit Solaris.

-C’était ton idée, s’offusqua Don Stygian. Le plus grand tsunami qu’on n’ait jamais vu comme deuxième Plaie !

-Ils demandaient de l’eau, se défendit Solaris.

-Pas de la façon qu’ils voulaient, commenta Epicène amusé.

-En tout cas, les humains ont commencé à prendre au sérieux la prédiction de mon serviteur. Regardez-les demander de l’aide. C’est pathétique.

En effet, les habitants de Kalos tentaient désespérément de quémander l’aide de la Team Rocket. Conforme aux ordres de Mathio, les portes de la base restaient fermées. A l’intérieur, on s’ennuyait de ne pas pouvoir sortir mais c’était prendre le risque d’être pris dans les catastrophes provoquées par les Dieux Primordiaux. Par conséquent, les sbires obéirent aux ordres de leur général et les habitants furent abandonnés à leur sort.

-A mon tour, dit Epicène, quelle plaie vais-je bien trouver ?

-Quelque chose en rapport avec l’air ou la terre, proposa Solaris.

-Pourquoi ?

-On a eu le feu avec le soleil et l’eau. Donc, dans la logique des éléments, il nous reste l’air et la terre.

La thématique n’était pas mauvaise mais il resterait trois Plaies dont on ne pourrait pas associer à un élément. Don Stygian avait une idée pour lui mais il la gardait pour l’avant-dernière Plaie. Quant à la dernière, c’était au président Asano de s’en occuper.

-J’ai trouvé ! Vous m’en direz des nouvelles.

Prenant le plateau de Kalos, le dieu de l’Equilibre se mit à la secouer. A Kalos, on sentit la terre trembler violemment. Les bâtiments déjà fragilisés par le tsunami se mirent à s’effondrer. Les conséquences étaient lourdes car les habitants perdaient leurs foyers et la société se retrouvait affaiblie. Autant dire qu’il fallait se débrouiller sans l’aide des puissants. Les gens durent se regrouper dans des gymnastes ou autres grands bâtiments qui pouvaient fournir un abri pour les sans-logis.

Ce calvaire dura une semaine durant laquelle les gens se plaignirent. Ils étaient attristés de leur sort et des malheurs qui avaient commencé à s’abattre sur eux. Comprenant cela avait un rapport avec les propos du président Asano, on commença à accuser l’autre d’être responsable. Très vite, des tensions montèrent et des groupes se formèrent même au sein des villes. L’ambiance post-apocalypse était maintenant là.

-Je vous jure, soupira Oliver le responsable du système de stockage pokémon de la région. Se battre comme des chiffonniers avec toute cette merde, ce n’est pas le meilleur comportement à avoir.

Retournant dans sa maisonnette en pagaille, Oliver inspecta le réseau régional sur son ordinateur. Partout dans Kalos, les terminaux étaient hors service. Ça n’avait rien d’étonnant puisque les bâtiments en question avaient détruits par les deux précédentes Plaies.

- Si les gens pouvaient reconnaitre leurs torts, rien de tout cela ne serait arrivé. Quoi ?! Putain !! Qui a coupé le courant !!??

-Y a plus de jus, Oliver, informa un membre de son gang. Tout est coupé.

Quatrième plaie, la privatisation d’énergie. Solaris avait trouvé la situation des humains pas assez dure pour eux. Sans électricité et eau, la vie allait devenir compliquée, pour ne pas dire infernale. Ce ne serait plus qu’une question de temps avant qu’on s’entredéchire pour survivre. Ce scénario commença à plusieurs endroits mais ce n’était pas assez violent pour qu’il y ait des morts.

Dans son bureau, Mathio observait les malheurs de Kalos. Son bon cœur lui disait d’intervenir mais il savait qu’il ne fallait pas afin de donner la leçon que ses habitants méritaient.

-Les Dieux Primordiaux s’amusent bien, commenta le président Asano.

-Si on ne prend pas en compte la différence d’interprétation de l’amusement entre mortels et dieux.

-Il est vrai que les voix divines sont impénétrables. Toutefois, on ne peut nier que le spectacle est à la hauteur des espérances. Se reposant trop sur le soutien des philanthropes, les gens sont devenus incapables de résoudre leurs problèmes par eux-mêmes. Les voir se débattre prouve bien leur insouciance.

Mathio ne pouvait le nier. Ces gens étaient responsables du désespoir d’un grand homme et rien n’aurait changé malgré l’intervention de la Team Rocket. La raison était simple, on ne changeait que lorsqu’il y avait un problème. Puisqu’il n’y en avait pas, aucune raison de le faire. Seulement, la punition des Dieux Primordiaux était loin d’être finie et on allait atteindre des sommets en matière de sadisme.