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Le jour n'était pas encore levé et les longs couloirs étaient plongés dans l'obscurité. Une ombre se glissa prudemment jusqu'au bout d'un de ces couloirs. Elle s'arrêta devant la grande porte rose qui lui barrait la route et appuya doucement sur la poignée. La porte s'ouvrit sans un bruit et l'ombre avança prudemment dans la pièce sombre. Une immense silhouette dormait profondément sur le lit. Rasant les murs, l'intrus s'approcha d'un porte-manteau. L'aube était là et l'extérieur s'éclaircissait rapidement, déversant de la lumière par les grandes fenêtres. Il ne restait plus beaucoup de temps pour que l'ombre en reste une.

Alors elle leva une main. L'éclat brillant du métal accompagna son geste et sans la moindre hésitation, la main s'enfonça dans un épais manteau de plume rose.

Et, toujours sans un bruit, elle battit prudemment en retraite, refermant la porte et détalant dans les couloirs.

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Don Quijote Doflamingo aimait son manteau en plume. Il l'adorait même. Il ne voyait pas sa vie sans ; depuis qu'il l'avait, il faisait parti du personnage. Doflamingo sans son manteau n'était plus vraiment Doflamingo. C'était un cadeau d'anniversaire en plus, pour ses dix-sept ans. Il y tenait. Ça faisait huit ans qu'il lui accordait une attention toute particulière.

Son manteau était cent pour cent artisanal, chaque plume avait été délicatement assemblée à la main. Un travail de titan quand on considérait la quantité astronomique de plumes. Et un travail qui ne pouvait être effectué que par une seule personne au monde. C'était chez cette personne que Doflamingo allait quand il perdait des plumes. Ce qui n'arrivait guère, le blond était très soigneux quand il s'agissait de son vêtement.

En cette journée qui avait si bien commencé pourtant, Doflamingo manqua mourir. D'une crise cardiaque. Dès son réveil.

Il s'était tout d'abord réveillé, d'assez bonne humeur il fallait le dire, et avait quitté son lit. Une belle journée pour aller causer quelques ennuis comme il s'était dit en s'approchant de son porte-manteau pour saisir le tant aimé manteau de plume rose.

C'était là que son cœur avait lâché. Là. Sur le flanc. Dès qu'il avait soulevé un bras du manteau il l'avait vu.

Dans un cri silencieux, Doflamingo porta une main à ses lèvres. Qui avait touché à son manteau ? Qui était à l'origine de cette horrible déchirure ? La détresse fut remplacée par la colère. Ça ne pouvait être que quelqu'un de la famille... Mais qui ? Qui aurait osé s'approcher de son trésor ?

Doflamingo reprit son calme, il le devait à son vêtement, ne pas céder à la colère, réparer cette blessure et ensuite trouver le coupable et l'éliminer sans aucune once de pitié.

Le blond décrocha son manteau et le porta à bout de bras, regardant, la mort dans l'âme et aux bords des larmes, des plumes tomber lentement vers le sol.

Après une longue minute de deuil, il se pencha à ramassa précautionneusement les plumes égarées. Doflamingo annula tous ses rendez-vous avec sa famille. Il avait plus important à gérer.

Le blond quitta le bâtiment à grands pas, son manteau rangé dans un sac et une valise à la main. La boutique de la personne pouvait sauver son manteau n'était pas à côté, il allait devoir s'absenter un petit moment.

Law se mit sur la pointe des pieds et aperçut par la fenêtre le chef de la famille avant qu'il ne disparaisse dans la rue. Il retomba sur ses talons, remettant un couteau en place à sa ceinture, bien caché sous son tee-shirt.

- Il tient vraiment à son stupide manteau...

- Qu'est-ce que tu fais là Law ? Tu n'es pas censé travailler ?

- Diamante, sursauta l'enfant. J'y vais de suite, je le regardais juste partir.

Sous le regard de son aîné, Law repartit rapidement. Il se débarrassa du couteau en le déposant dans une veste appartenant à Trébol. Mieux valait ne pas garder l'arme du crime sur lui. Et puis ça ne le dérangeait absolument pas que les soupçons pèsent sur Trébol.