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Chapitre 1 : La décision qui a conduit à la mort

Le chidori s’enfonça brutalement dans sa poitrine, alors que Naruto était propulsé vers l’arrière tel une poupée de chiffon. Il ne se battait pas, il se contentait d’observer son adversaire, comme s’il était en transe. Ses yeux dans le vague semblaient transpercer le monde comme s’il n’était qu’une vulgaire peinture que l’on pourrait déchirer d’un simple coup de kunaï, pour pouvoir voir le monde telle qu’il est réellement… différent. Doucement il referma ses paupières, las, cachant les deux magnifiques saphir s’y trouvant, se laissant doucement aller à écouter cette voix qu’il entendait résonner dans son esprit. Le murmure doux et caressant dans sa tête s’amplifia jusqu'à devenir un cri.

« Viens ! »

Le jeune blond semblait totalement dans sa bulle, ne remarquant même pas le trou qui avait pris la place près de son cœur. Il ressentit le chakra de Kyûbi tenté de refermer la plaie, mais il repoussa brusquement le renard et son énergie démoniaque au fond de son esprit. Il était las, si las. Le sang s’écoulait sans discontinuer, formant une mare écarlate autour de son corps brisé. Sa respiration était rauque, difficile, mais qu’importe… Seule comptait la voix, ensorcelante… Qui le charmait et l’attirait. Il ferait n’importe quoi pour la rejoindre, cette voix douce et rauque à la fois. Qui ne semblait ni appartenir à un homme, ni à une femme. Et puis après tout, Pourquoi lutter ? Pourquoi se battre ? Pour sauver une personne qui ne voulait pas être sauvé ? Pour obéir au désir d’une petite fille pleurnicheuse qui n’avait pour lui ni respect, ni affection ? Pour continuer à protéger des gens qui le haïssent ? Pourquoi ? Pourquoi donc repousserait-il la mort et le Shinigami ? Après tout, n’étaient-ils pas les seuls à vouloir de lui, lui l’enfant démon, celui qui n’était qu’un pion à sacrifier, un agneau dont les gens n’hésiteront jamais si l’occasion venait de s’en débarrasser ? Et puis, qui auraient-ils pour le pleurer une fois partis ? Kakashi ? Qui lui avait toujours préféré ce maudit traître d’Uchiwa ? Il ne méritait même pas le titre de Senseï, après tout, que lui avait-il appris ? Rien… Rien d’autre qu’a marcher sur les arbres… Iruka ? Peut être, après tout, n’était-il pas le seul avec le Sandaïme à s’occuper de lui ? Et le Sandaïme, maintenant décédé… Qui donc pouvait encore l’accrocher à la vie ? Hinata ? Elle n’était amoureuse que d’un masque, une fausse personnalité au total opposé de la vérité… Jiraya ? Peu probable, ils ne se connaissaient pas réellement et lorsque le vieux sage le regardait, ce n’était pas lui qu’il voyait, juste le souvenir fugace de son ancien élève, si semblable physiquement… Non, il n’y avait rien, rien ni personne, sauf elle, sauf cette voix, cet être qui l’appelait, qui voulait sa présence, au contraire du reste du monde. Il avait été sacrifié lorsqu’il était né, mais maintenant, il allait enfin être libre, comme il l’avait toujours désiré.

« Viens ! »

Venir ? Mais où ?

« Viens à moi, petit garçon… Viens auprès de moi, ici tu ne souffriras pas, tu ne souffriras plus...jamais… »

Souffrir, un mot si commun mais si douloureux… Toute sa vie il avait souffert, sous les regards de haines, de dégoûts, sous les coups et les injures.

Je…

« Si tu viens à moi, tu seras entourés, aimés. Prend ma main… et laisse-moi t’offrir une seconde chance, une seconde vie… »

Dans l’esprit du jeune renard, apparut une main blanche, fine, n’ayant que la peau sur les os, mais dégageant une aura des plus étonnante. Je… La paix l’envahissait, le plongeant dans un monde cotonneux, où il lui semblait sombrer, mais la sensation de bien être était telle qu’il en voulait plus. Jamais, il ne s’était senti ainsi, accepté… Plus… il lui en fallait plus, toujours plus. Il voulait se sentir aimé, personne ne l’avait jamais aimé, pas ses parents qu’il n’avait jamais connus, ni son village qui l’avait traité en paria, le considérant comme un démon, la cause de tous leurs malheurs. Toute son existence il avait été seul, seul et perdu dans un monde où presque tous le maltraitaient. Où seules quelques rares personnes lui permettaient de s’accrocher.

Dans la réalité ainsi que dans son esprit, le jeune garçon tendit la main. Son adversaire arqua un sourcil en le voyant lever sa main comme pour saisir quelque chose que lui ne voyait pas. Lorsque l’esprit du blond toucha le membre tendu, il sentit une douce chaleur se répandre en lui. Rouvrant ses yeux, il lui sembla voir dans le ciel une forme floue, semblant humaine. Un pâle sourire étira ses lèvres craquelées. Il inspira profondément et sentit son esprit être tiré par la main, c’était la plus étrange sensation qu’il n’avait jamais ressentis. La pluie commença à tomber, mais il ne la sentit pas s’écraser sur son visage d’une pâleur effrayante. Sa respiration cessa, son souffle s’étouffa, son cœur arrêta de battre et Naruto mourut.

Il mourut seul sous les yeux de celui qui avait été son ami et qui le regardait, l’air perdu, ne sachant pas pourquoi il abandonnait, lui qui s’était toujours accroché. Il mourut pour ne plus être obligé de survivre. Il mourut pour mieux renaître de ses cendres. Il mourut pour avoir la chance de vivre.